20/08/2010
Haut - Atlas
G l a o u a, le pays montagneux
Tisseuses d’Iswal, scène homérique du Maroc éternel !
Frère, suit ton chemin
Il finira bien par te mener quelque part
Tel est le refrain que répètent des musiciens ambulants à travers les allées et les étales de had zerkten, le principal souk hebdomadaire vers lequel convergent chaque dimanche toutes les tribus montagnardes environnantes qui font aussi leur marché à telwet qui est le véritable cœur du pays Glaoua. Ces musiciens ambulants s’inspirent dans leurs chants des dires d’Andam ou Adrar, le compositeur mythique des montagnes du Haut – Atlas. Ici, on croit que les arts musicaux et poétiques sont un don qu’on reçoit après une nuit d’incubation à l’enceinte sacrée de certains saints. C’est le cas du vieux troubadour d’ Iswal qui nous fit don de ce poème :
On festoie à la citadelle
Une fête que personne ne pourra oublier
Soit heureux ô pied qui avance pour danser la mesure
Soit heureuse ô main qui se saisit du tambourin
Azaghar est illuminé de toutes les lumières
Ces montagnes sont pour nous la paix
Ces montagnes sont pour nous l’eau
On y trouve les troupeaux de gazelles
On y trouve l’olivier, l’amandier,
On y trouve les moulins à eau
On t’y trouve toi aussi ô rivière !
On y trouve les hommes hospitaliers et les ahwach prestigieux
C’est à la fois le sel des jours, des hommes et des choses.
Avant que le chant ne s’épanouisse pleinement lors des fêtes annuelles, c’est en vaquant aux travaux des champs et de la vie quotidienne ; tisser, moudre, puiser l’eau ou ramasser le bois de chauffage que dès leur jeune âge, les jeunes filles apprennent le chant des femmes, leurs aînées et initiatrices. Autrefois c’est l’époque du tissage que peu de femmes pratiquent encore de nos jours : vêtements et couvertures devaient être terminés avant le grand froid. Tisseuses d’Iswal, scène homérique du Maroc éternel !
Tambour de feu, tambour d’Afrique en pays berbère…
Contrairement à l’ahouach des autres tribus masmoda , celui du pays Glaoua ne se limite pas au tambour sur cadre qu’on appelle taguenza ou allûn , mais y associe également le tambour haoussa à deux peaux, qu’on appelle ici comme à l’oued Noun au Sahara , « Ganga », probablement introduit au pays Glaoua par les esclaves noirs des grands caïds. Le métissage biologique et culturel explique pourquoi l’ahouach des Glaoua est l’un des plus complexes et des plus beaux au Haut – Atlas. Celui d’Iswal diffère grandement de celui de Tisakh Ighi, même si les deux fractions appartiennent à la même tribu Glaoua. Mais au – delà des différences locales inéluctables par où se manifeste le particularisme tribal, c’est ce caractère en quelque sorte sacré qui confère à cette danse berbère son unité foncière : La même ronde circulaire ou allongée , serrés épaule contre épaule, le même balancement , le même geste menu et précis , réglé selon un rythme à la fois souple et rigoureux, la même mélopée suraiguë, la même batterie savante et impérieuse. Les préliminaires commencent lentement avec les percussions taguenza. Ce tambour sur cadre reste l’instrument principal ; celui sur lequel on exerce sa virtuosité. L’instrument de la fête par excellence. Les mots berbères les plus communément employés dans toute la montagne pour le désigner ce sont allûn ou taguenza.
Cette montagne si lourde et somptueuse est dépourvue de forêts ; son austérité et sa nudité lui confère pourtant une grandeur sauvage. Les chleuhs l’appellent « adrar n’deren » (la montagne des montagnes). Ce massif est attirant par sa beauté rude. Ici, la montagne est si haute qu’elle touche les nuages venues de l’océan si proche et qu’elle est couverte de neige une partie de l’année. Montagne aride, montagne humide, montagne froide. Les douars d’ Iswal s’y cramponnent pourtant, profitant du peu de terre arables qui reste au fond des vallées profondes et au bord des cours d’eau. Iswal est une fraction qui se compose de neuf douars. Mais seuls trois d’entre eux ont participé à la fête saisonnière à laquelle nous avons assisté : celui de titoula, où a eu lieu le tournage, celui d’anamer et celui de taâyat. On s’est dirigé ensuite vers la fraction de tisakht Ighi qui se caractérise par la présence d’un saint judéo - berbère, Moulay Ighi, dont le sanctuaire fait l’objet chaque année d’une hiloula , pèlerinage auquel participe la diaspora juive d’origine berbère.
En automne, après les fêtes familiales tels les mariages, les femmes vont chercher du bois qu’elles entreposent pour l’hiver. Elles doivent prévoir et accumuler des réserves comme témoigne dans un arabe approximatif cet habitant de haute montagne : « Quand il ne reste plus que dix jours à l’automne pour finir, en prévision de la période du grand froid de l’hiver, les femmes stockent de l’herbe sèche pour les bêtes et récolent le navet qui une fois séché sur les terrasses et réduit en poudre servira de condiment pour le couscous. Il tombe ici jusqu’à deux mètres de neige. C’est la période où les villages sont entièrement isolés par la neige. Les femmes montent sur les terrassent et balaient la neige pour que l’eau ne s’infiltre pas à l’intérieur des maisons. »
Contraste brutal entre des sommets et des crêtes à l’imposante majesté et des vallées étroites et profondes. Les montagnes sont tantôt dénudées et austères tantôts recouverts de pins d’Alep associé au chêne vert au thuya et au genévrier rouge. Un pays difficile d’accès où les pistes muletières l’emportent largement sur les pistes carrossables qui sont une réalité récente due largement au système d’entraide collective connu sous le nom de tuiza . Le peu de terres arables qui reste en flanc de montagne et au bord des cours d’eau est cultivé en terrasse. Au bord de l’oued Ghdat, on sème l’ail,l’ognon, le navet en plus des céréales. Le moindre espace est exploité y compris parmi les galets de la rivière, lorsque celle-ci est desséchée. Le douar tighwine où a lieu la fête saisonnière, organisée pour le tournage de « la musique dans la vie », se situe sur la rive gauche de l’oued Ghdat, un alluvion de l’oued Tensift, alimenté par de nombreux cours d’eau qui descendent principalement d’ adrar n’gourent (la grande montagne) qui culmine à plus de 3000 m. d’altitude.
Chez les Glaoua , le col de Tizi n’Telouet est le passage obligé au Haut – Atlas pour les caravaniers et les marchands. C’est en prélevant une dîme de passage sur les marchandises que le caïdalisme s’est développé chez les Glaoua. Leur puissance prenait sa source d’abord du contrôle des échanges marchands qui transitaient par les cols . La fameuse route de l’or et du sel qui reliait par delà le Haut – Atlas, le Sahara au sud aux rivages de la Méditerranée au nord.
Au XIXème siècle habituellement le caïd du Makhzen était choisi chez les tribus zamran ou sraghna. Chaque année ce chef de tribu guich rassemblait ses contingents et dépassait par Telouet, où le père de Sidi Madani Glaoui, n’était alors qu’un petit cheikh de montagne semblable aux autres, puis il descendait vers le Warzazate, Taznakht et le zegmouzen en suivant ces vallées, chez les petits amghars dont les maisons jalonnaient cette « voie Makhzen ». En 1914, les Français s’appuient sur le Glaoui ainsi que les autres seigneurs de l’Atlas – les caïds Mtouggi et Goundafi – pour soumettre les tribus du Sud. A son avènement Thami el Glaoui garde sous son autorité quelques tribus du Sud, mais surtout, sur le versant nord, les Zamran et les Mesfiwa où il s’implante solidement en prenant les meilleurs terres dont il expulse les habitants. Lors du séquestre de 1958, ses propriétés rurales immatriculées dans le seul Haouz, couvraient une superficie totale de 11.400 hectares irrigués. Sa famille possédait plus de 16000 hectares et le clan 25000 hectares. Ne sont pas compris ici ; les terres non titrées, les oliviers (660 000 pieds), ni les propriétés dans les autres provinces (oued Dra et Dadès notamment). Il s’agit là de la plus grande concentration foncière connue au Maroc. La Vigie du mercredi 26 octobre 1955 titrait ainsi : « Coup de théâtre à Rabat hier après midi : Le ralliement du Glaoui au sultan ben Youssef a fait sensation. » Il a été couramment admis qu’avec lui prenait fin le régime féodal marocain. Thami el-Glaoui, est resté Pacha de Marrakech sans discontinuer de 1918 à sa mort le 12 janvier 1956, où il fut inhumé au splendide mausolée de Sidi Sliman El Jazouli, l’un des sept saints de Marrakech. Il y disposait d’ailleurs d’un palais, de style andalous – mauresque, surnommé stiniya (littéralement la soixantaine), en raison de l’une de ses salles, dont la coupole était décorée d’un dessin géométrique comportant « soixante rayons ».
Chez les Glaoua, l’ahouach est essentiellement mixte :la présence des femmes dans les fêtes est sans conteste primordiale, ne serait – ce que pour assurer la réussite de la danse . Dans la danse comme dans le chant les femmes occupent une place prépondérante. Elles composent un chœur complémentaire à celui des hommes et ont tout au moins sur le plan vocal, puisqu’elles ne touchent jamais au tambour ; un rôle à tenir.
On prélude par le rythme à l’état pur : percussion de plusieurs taguenza à la fois. Puis on entame arasal :. jeu de tambour accompagnant le chant des hommes à l’unisson. On enchaîne ensuite par une ornementation dénommée tazrart : élévation des voix qui accompagnent les percussion comme des échos de bergers au fond de la montagne, cris de joie qui vise à susciter l’enthousiasme qu’on appelle ici tahyar. Ce qui prouve s’il en est besoin que l’ahouach est une danse jubilatoire qui vise à produire l’enthousiasme et la joie et non la transe même s’il est fondé sur le même principe d’accélérando .Survient enfin le chant des femmes à l’unisson qu’on appelle tihwachine.
Dans la poésie chantée qu’on appelle N’dam, les hommes ont un rôle prépondérant. Ce sont eux qui assurent l’improvisation poétique , devant les villageois rassemblés sur la place publique. On chante le N’dam en couvrant la bouche de son tambourin comme pour se protéger des puissances surnaturelles autant que pour mieux moduler sa voix. Un refrain montagnard, jeu de tambour, tambour de fêtes saisonnières. Voilà ce qui frappe le plus du point de vue musical au pays Glaoua que nous avons traversé à mi – chemin entre Marrakech et Warzazate ,à l’aube de cette nouvelle année agricole de 1998.
Un pays montagneux où chaque vallée possède sa propre troupe d’ ahouach et où pourtant aucune musique d’une vallée ne ressemble à une autre.
Abdelkader Mana
21:09 Écrit par elhajthami dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, haut-atlas | | del.icio.us | | Digg | Facebook
18/08/2010
Houara
Rythme H O U A R A
Danses des gazelles
« Danse des gazelles », c’est ainsi qu’on appelle la danse aillée au rythme saccadé des Houara. Dans l’expression « mizân haouari », il y a la notion d’équilibre. La danse doit être parfaitement synchronisée au rythme. C’est cet équilibre qu’on appelle mizân. Tout l’art du danseur est de synchroniser le geste à la percussion, la chorégraphie au rythme. C’est généralement la petite tara qui mène la danse marquant par des césures musicales des arrêts où le danseur doit passer d’une posture chorégraphiques à une autre. Chacun fait preuve de ses prouesses chorégraphiques : danseurs et danseuses se relaient à tour de rôle mais chacun a son propre style, sa propre chorégraphie. Le jeu de pur rythme destiné à la danse est entrecoupé de chants qu’on appelle tagrar : « Je suis l’hôte de Dieu, ô braves hommes de ce pays !». C’est par ces mots que s’ouvre la compétition dansée.
Nous nous sommes arrêtés au douar Mzila (« les maîtres forge » en berbère) là où finit le Haut Atlas et où commence la plaine de Sous. On est là encore dans le domaine aride comme l’atteste la chaleur accablante de la région. C’est le domaine de l’arganier. La chaleur est si extrême durant la prédominance du shûm qu’il n’est pas possible de sortir dehors. Les toitures des maisons sont fréquemment pelées par la chaleur du vent du chergui qui ressemble à celle qui se dégage de la gueule d’un four : les vêtements deviennent étouffants. Ce vent violent est cependant prélude à la saison pluvieuse. Aux abords de l’oued Sous l’écosystème change brutalement trahissant les effets bénéfiques d’une meilleure qualité du sol et de la nappe phréatique alimentée par le Haut - Atlas tout proche. On passe du vide, le lieu non habité, lakhla, à ce qu’Ibn khaldoun définissait par Oumrân , ou civilisation,parce que partout on retrouve l’empreinte de l’homme. Plus on s’éloigne de la montagne vers la plaine et qu’on s’approche des rives de l’oued Sous, plus on passe du domaine bour au domaine irrigué, de l’arganier qui pousse tout seul à l’agrumiculture et à la culture sous serre qui doivent être constamment entretenus.
Aux rives de l’oued Sous, à mi-chemin entre Agadir et Taroudant, les houara constituent un îlot arabophone au milieu de tribus berbère. Ils seraient arrivés au Sous dans le sillage des conquérants arabes qui y avaient introduit jadis aussi bien les techniques d’irrigation que la culture de la canne à sucre :
« Dans cette région qui est située sur une grande rivière, écrit au 11ème siècle le géographe andalous El Békri, il y a beaucoup de fruits et de canne à sucre dont le produit s’exporte dans tous les pays du Maghreb. L’honneur d’avoir fait construire le canal qui fournit l’eau à la ville de Sous (Taroudant) et d’avoir canaliser les bords de cette rivière est attribué à Abderrahmane Ibn Moumen dont le père était le dernier Calife Omeyyade d’Orient ».
En provenance d’Orient les Houara se seraient d’abord arrêtés au Sahara avant de déposer définitivement armes et bagages au bord de l’oued Sous. Leurs couplets ils les appellent « tagrar », terme d’origine saharienne. De nos jours encore, ils continuent de chanter la légende de l’égérie, cette gazelle aux mollets tatoués, qui aurait trahi le pacte conclu du temps de Jésus avec « l’homme dépouillé » . Chacun s’était engagé à ne pas se remarier si son partenaire vient à mourir :
Ô gazelle aux mollets tatoués !
La mécréante qui a trahit ma confiance !
Ô gazelle aux mollets tatoués !
Le Seigneur très haut t’a ressuscité
Après la mort
Et aujourd’hui tu oses trahir ma confiance !
Les fossoyeurs retournent la terre
On retire les rats, on coud ton linceul
L’homme nu te pleurait durant sept longues années
Jésus fils de Marie descend du ciel et lui dit :
- Cesse de pleurer, ô homme nu !
- Je pleure ma femme, la gazelle aux mollets tatoués
- Mais elle est morte et son destin est scellé,
Je te la ressuscite par ordre du Seigneur le plus haut !
L’égérie a ressuscité par ordre du Seigneur le plus haut
Il s’est accroché à sa chevelure
Le cœur palpitant de joie
Il s’assoupit en posant la tête sur ses genoux
Passant par là des chasseurs royaux du temps de Jésus lui dirent :
- Beauté ! Pourquoi t’occupes-tu de cet homme nu ?!
Viens avec nous à la Maison Royale !
Là où tu seras couverte de soie et de velours.
- Mais que dois-je faire de cet « homme nu » ? leur répondit-elle.
Ils lui répondirent :
-Posez-lui la tête sur le rocher de l’ éternité.
Ils la prirent sur leurs chevaux et partirent.
En se réveillant l’homme nu n’a trouvé que les mirages du désert
Il se met à parcourir les étendues solitaires
Sur son chemin il rencontra des bergers et leur dit :
-N’avez-vous pas vu la gazelle aux mollets tatoués ?
-Elle est passée par ici en compagnie des chasseurs du sultan
Ils l’ont amené comme présent à la Maison Royale.
Il accouru à la Maison Royale
En frappant à la porte, le gardien du sultan lui apparu :
- Vous m’avez pris ma gazelle aux mollets tatoués. Lui dit-il.
- Nous n’avons vu aucune égérie et la Maison Royale est pleine des wedga.
Le sultan de l’époque leur ordonna de le laisser entrer.
Il la reconnu parmi les nombreuses belles houri qu’on lui aligna
Il s’accrocha à elle en lui disant :
- Pourquoi ô égérie trahir ma confiance ?!
- Eloignes-toi de moi ô homme nu lui rétorqua-t-elle. Je suis élevée et j’ai grandi à la Maison Royale. J’y ai même coiffé ma chevelure !
- Le Seigneur très haut t’avait ressuscité après ta mort. Jésus fils de Marie est venu me voir, je l’ai prié et il a prié Dieu qui t’a ressuscité. Tu as pourtant trahi ma confiance.
- Non, je ne te connais pas, insista- t – elle.
- Viens mesurer ce tombeau avec nos doigts, lui proposa-t-il.
En l’accompagnant elle trébucha au tombeau qui s’enflamma aussitôt.
Depuis lors on l’évoque en chantant :
Ô gazelle aux mollets tatoués !
La mécréante qui a trahit ma confiance !
Ô gazelle aux mollets tatoués !
Le Seigneur très haut t’a ressuscité
Après la mort
Et aujourd’hui tu oses trahir ma confiance !
Ces chants relèvent souvent du conte racontant sur le mode théâtralisé (avec dialogues) des histoires comme celle de cette jeune femme qui vient se plaindre au juge de son vieux compagnon. :
Ma mère m’a confié au vieil homme que je n’ai jamais aimé !
Se plaint – elle. Ce à quoi le vieux mari répond :
Que dois-je faire ô mon Dieu pour confesser
Les péchés commis par la bien aimée ?
Il est dit dans un de leurs couplets qu’on désigne par le nom de tagrar :
En allant du côté des Berbères
Elle faisait tomber les fruits
Comme l’étoile filante sur la trace des mirages
Les Houara forment une très grande tribu arabe établie dans la plaine de Sous entourée de montagnes habitées par des Berbères dont le parler est le tachelhit. Leur territoire s’étend depuis Agadir jusqu’à Taroudant. On trouve les houara dans le Sous ; mais également dans maintes autres endroits que ce soit en Orient ou au Maghreb : les houara ouled Rahou du côté de Guercif, en Algérie, en Egypte etc. Les Ouled Taïma de Sous proviendraient d’Arabie Saoudite où existe une ville du nom de Taïma. Dans la fertile plaine de Sous, le territoire occupé par les Houara se compose de neuf tribus arabes (OuledTaïma, Laktifat, Sidi Moussa el Hamri, el gardane, lahfaya, Ouled Saïd, Hmar, Freija, Ouled Berhil) et d’une tribu Berbère, celle d’Amezzou.
La plaine de Sous est située dans une région tellement agréable et fertile qu’on l’appelait « le paradis terrestre ». Au début du 19ème siècle, il a fallu deux jours au voyageur anglais Jackson, pour traverser toutes ces plantations, lesquels formaient une ombre ininterrompue et impénétrable aux rayons du soleil. Le Sous produisait plus d’amandes et d’huile d’olive que toutes les autre provinces réunies. La canne à sucre poussait spontanément aux abords de Taroudant . Le bâton de réglisse était si abandon qu’on l’appelait « ârq Sous » (la racine de Sous). C’étaient les vergers de l’oued Sous qui assuraient l’approvisionnement en huile d’olive. Les amphores de hmar, en particulier où nous nous trouvons en ce moment. Ce sont les oliveraies d’Ouled Taïma et d’Aït Melloul qui alimentent en huile d’olive jusqu’aux régions saharienne. Jusqu’à une période récente, l’eau était à fleur de sol. Dans les années 1970, on pompait l’eau à sept mètres de profondeur à peine. Il faut maintenant la pomper à près de 200 m de fond et l’oued Sous lui-même n’est plus ce qu’il était jadis
Cette luxuriance de végétation, le Sous la doit d’abord à la rivière dont il porte le nom :
« L’oued Sous est un véritable trésor, s’exclame Haj Ali Kayouh le principal fermier des Houara . Par le passé l’eau coulait toute l’année. C’était bien avant l’édification des barrages. Et quand l’oued était en crue on ne pouvait plus le franchir : ceux qui étaient de l’autre côté de l’oued achetaient le sucre au double de son prix réel. Tandis que l’oued demeurait infranchissable le prix du sucre valait de ce côté – ci le double de ce qu’il valait de l’autre. Celui qui avait au bord de l’eau une parcelle de 400 ou 500 m la consacrait au maïs et au blé tendre et il était considéré comme quelqu’un d’aisé. Il n’y avait pas encore ne serait-ce qu’une seule ferme : avant le colonialisme, il n’y avait pas de fermes par ici. »
Quand les colons Français sont arrivés, ils ont partagé les terres fertiles de l’Oued Sous, en particulier celles des Oulad Taïma et de Sebt el Guerdan. C’est dans ces régions qu’ils ont commencé par s’établir se souvient haj Ali Kayouh :
« La terre ne valait rien en 1948. Un tracteur valait quinze dirhams et un camion guère plus. Le mazoute ne coûtait pratiquement rien aussi. Pour irriguer les fermes, les colons ont creusé des puits. A l’époque ils confiaient ces corvées aux prisonniers de guerre Allemands et aux légionnaires. Ils travaillaient torse nu et portaient un simple short. C’est de cette manière que l’agriculture a été modernisée. Ces colons créèrent les chambres d’agriculture, les associations et se mirent à exploiter les richesses du pays. Les marocains n’avaient pas une seule ferme. A l’indépendance, les gens ont pris l’initiative et ont constitué des fermes. Du jour au lendemain, de simples marchands d’épices se sont transformés en fermiers. »
Au Maroc, les Houara sont actuellement parmi les principaux exportateurs d’agrumes : « Presque 100% des fermes pratique une agriculture de haut niveau. En ce qui concerne les agrumes, grâce à Dieu, cette région représente 60% des exportations nationales. Maintenant la production laitière du Sous et de Houara est commercialisée dans de nombreuses régions du pays. Toutes les villes sahariennes , que ce soit Laâyoune, Smara, Dakhla ou Boujdour sont approvisionnées en lait par la province de Sous. »
Chez les houara de Sous, l’achoura dure trois à quatre jours. Elle se déroule au patio de la mosquée du village où on amène offrandes et tambours dés que commence la fête.
On chante :
A kharjou ya laâyalat !
Ha hamaqa jat !
Sortez ô femmes !
Le carnaval est arrivé !
On appelle le carnaval « hamaqa » (la folie).
Une fois que tout le monde est présent , ils allument un feu de joie et se mettent à sauter par-dessus les flammes en répétant :
En toi, je laisse ma paresse !
Ou encore :
En toi, je laisse ma maladie !
Chacun émet son vœux à cet occasion, tandis que les femmes poussent des youyou. Ils disent aussi :
Qui veut se rendre en pèlerinage
Pour chercher l’eau de zemzem auprès du Prophète ?
Le jour de l’achoura , il est en effet bon de recueillir l’eau de l’aube, qu’on appelle zemzem : Et nous puisons cet eau à l’aube du jour de fête en chantant :
Marches de pied ferme
O henné qui se rend en pèlerinage au tombeau du Prophète !
L’achoura qu’on appelle ici hamaqa (carnaval) se déroule de la manière suivante :
La troupe de musique houari arrive au douar en répétant :
Nous sommes hôte de Dieu
O hommes de ce pays !
Le maître de la maison où se déroulera la cérémonie les accueille.
Après l’interruption du mizân houari ils entament le tagrar. Puis à nouveau la danse,puis à nouveau le chant et ce jusqu’au milieu de la nuit.
Ils se mettent alors en position assise pour entamer hammouda, la wedga (l’égérie, la gazelle) aux mollets tatoués qui a trahit l’homme dépouillé, son mari mis à nu. Et si le temps le permet, le maître de la maison leur demande de jouer gourar. Ils continuent ainsi jusqu’au levé du jour.
On n’est pas houari par naissance, on le devient par la participation à sa vie à sa culture ; par la maîtrise de ses chants, ses danses, ses rites et ses mythes. C’est en ce sens que les houara sont maintenant plus une réalité culturelle qu’ethnique. Abdelkader MANA
03:33 Écrit par elhajthami dans Musique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : musique | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Musique et plaisir au Sahara
Les poètes errants
Au Sahara on raconte l’histoire d’un vieil homme dont le goût pour la musique était resté si vif qu’il se glissait en cachette vers la tente où les jeunes gens se divertissaient avec les griots, tente où il ne pouvait apparaître publiquement en raison de son âge. Ne pouvant répondre directement aux moqueries de la jeunesse, il le fit par l’intermédiaire d’un quatrain qu’il donna à chanter aux musiciens :
Il m’a fallu aller vers la musique
Certes, ce n’est plus de mon âge
Je suis trop vieux, mais l’épée de pur acier
Le vent l’aiguise, la rajeunit
La poésie Hassani est d’abord un chant produit et chanté par ces « Iggaoun » dont l’art s’apparente à la fois aux griots africains, aux bardes Berbères et aux poètes arabes de la période anté-islamique.Le Cheikh Ma El Aïnine (mort en 1910 à Tiznit, après avoir édifier une zaouia à Smara) était né en 1830 dans le Hod, un des principaux émirats du désert avec celui d’Adrar, de Trarza, de Tagant ; berceau de la musique savante des griots sahariens, ces poètes errants. La Mauritanie est le pays de ces « Iggaoun », ces griots, poètes - musiciens qui de tout temps remontaient en grand nombre vers la mythique seguiet el hamra , jusqu’aux portes du Sahara au marché des chameaux de Guelmim où ils sont fêtés avec faste par l’hospitalité, et par l’offrande. Ces poètes errants allaient de campement en campement, pour chanter les louanges des chefs des grandes tentes du Sahara. Pour accueillir les invités, pour les mettre à l’aise, on leur sert le thé et le lait de la chamelle engraissée, aux rythmes et aux parfums qui enivrent. Ainsi parlait le poète Hassani de ce signe distinctif d’hospitalité et de convivialité qui revêt une place particulièrement importante dans l’art de vivre saharien. :
De la tente dressée s’élèvent
La fumée des festins, les chants,
Et les troublantes beautés de Satan !
Voici qu’arrivent les bardes avec leur luth
Ils sont comblés de bijoux et de soyeux tissus
On leur offre méharis et chevaux racés !
Filles pudiques et belles,
Vous êtes la parure de nos tentes!
Comme ce fut le cas chez les anciens arabes, dans la société Hassani, chaque familles d’artistes dépend d’une tribu particulière,. Elle est dite « la famille de telle tribu ». Chaque tribu dispose ainsi de ses propres musiciens et poètes qui sont pour ainsi dire ses portes parole au niveau de la société toute entière. Ces artistes dont l’art est codifié par des règles, sont les « Iggaoun », qui jouent ainsi un rôle particulier au sein de leur tribu. Ces familles d’artistes ont un degré de compétence variable d’une tribu l’autre, ce qui est somme toute normal pour des musiciens. Il y a en effet des musiciens qui ont atteint des sommets et qui font l’objet d’admiration aussi bien chez les gens de leur tribu que chez les gens en dehors d’elle. Ces artistes accomplis sont reconnus aussi bien au Sahara qu’en Mauritanie. C’est le cas de ces familles qu’on appelle « Ahl Aïdda » et « Ahl Abba » qui sont au sommet au niveau de la poésie. On donne l’exemple de la tribu T’kenta : les poètes de cette tribu, leur chant harmonieux, et leur maîtrise musicale sont tels qu’il sont reconnus unanimement comme les meilleurs dans toute la société nomade Hassani.
Je suis venu sans prévenir
Et j’ai trouvé le thé déjà servi par mon hôte
Que Dieu bénisse le chef de tente qui le sert
De même que le caravanier venu de loin qui en boit
L’ensemble instrumental Hassani se dénomme « Azaouan », et le chant « haoul » par référence à l’empreinte profonde qu’il laisse chez l’auditoire comparable à la notion de tarab chez les anciens d’Arabie avec comme soubassement, les valeurs nomades d’honneur et d’hospitalité…Dans ces attachantes étendues solitaires, été comme hiver, s’est développé un art musical complexe en particulier à l’ombre des émirs des Trarza et des Brakna dont l’influence englobe l’antique Lamtouna, le pays de ces hommes voilés du désert où l’art musical est indissociable de l’art poétique. A poésie raffinée, musique savante.
Voici le puissant mâle
Se pavanant au milieu des chamelles !
Ô miracle du progrès !
Des véhicules tous terrains gardent maintenant le troupeau :
Cahotant sur les dunes !
Sur leurs sveltes montures, les guerriers paradent
Protégeant l’immense troupeau, de la rapine,
De la peur et des coupeurs de routes.
Quel beau pays où de tout temps
Les poètes surgissent de nulle part !
La zaouia du cheikh Ma el Aïnin à Smara
La seguiet el hamra se jette dans la mer. C’est« Foum el Oued », le delta de la seguiet el hamra, avec ses méandres d’eaux dormantes aux reflets d’acier serpentant vers la mer. Voilà tout ce qui existait avant que ne surgisse non loin de là, la ville de Laâyoun et avec elle la sédentarisation des nomades. Ce paysage austère et pluvieux revêt des allures poétiques pour l’épilogue d’un chant nomade :
Nos gîtes de campagne,
Sont dressés là - même où sont nos racines
Sur cette étendue désertique frappée d’éclaires.
Doux rêve d’hiver, sous la fine pluie et sous la tente
Parfum d’herbes sèches, s’évaporant du milieu des oueds.
Lointaines rumeur des bêtes sauvages.
Cérémonial de thé, entre complices de l’aube.
Crépitement de flammes consumant des brindilles desséchées
Et avec le jour d’hiver qui point
Chaque amant rejoint la tente des siens.
Le « tbal » est l’instrument de percussion le plus emblématique du Sahara. Il est composé d’une peau tendue et tendre. Toute la troupe de musique dépend, de la percussion du « Tbal ». Mais nous avons aussi des instruments de musique qui sont venus de Mauritanie, telle que la harpe appelée «Ardine »dont joue la femme et le luth appelé « Tidinite » dont joue l’homme. « Ardine » est très répondue en Afrique subsaharienne .Le recours à cette harpe Africaine est un effet du métissage culturel avec l’Afrique Noire. C’est le résultat d’ un métissage culturel qui est issu historiquement des rapports anciens existants entre le Sahara et le reste de l’Afrique .
La zaouia du cheikh Ma el Aïnin à Smara
C’est à la seguiet el hamra , que nous avons rencontré Abba Ould Baddou, l’un des meilleurs musiciens de Tidinit, puisque son oncle est le grand poète de la tribu Kanta, mort en 1958. Tous deux issus de la grande lignée de griots dont l’origine remonte à Saddoum Wal N’dartou , célèbre musicien et poète errant du 18ème siècle.Il nous a joué des morceaux de la Tidinit, ce luth à quatre cordes dont joue exclusivement les hommes par opposition à la harpe dénommée Ardine dont joue les femmes.La caisse de Tidinit est creusée dans une pièce de bois unique de forme allongée mesurant 40 à 50 centimètres de long, rappelle étrangement le gunbri des Gnaoua. La table d’harmonie est en peau de bœuf, non tannée. Le manche s’appuie d’un côté sur le bord de la caisse et de l’autre, il est retenu par la peau elle-même dont il est étroitement solidaire. On distingue les deux cordes médianes qui sont les plus longues sur lesquelles le musicien joue la mélodie et les deux cordes les plus courtes qui sont situées de part et d’autre des premières. Les cordes sont plus pressées dans la noirceur et sont plus souvent à vide dans la blancheur. Dans la noirceur, l’échelle modale est plus complexe : elle comprend plus de degrés mobiles. Les griots disent que la noirceur est plus touffue, plus confuse. La blancheur plus clair et plus simple.
Sur le plan des formes musicales, la musique au Sahara présente deux aspects :
Un aspect blanc, Janba Lbayda considéré comme plus doux et plus agréable. Et un aspect noir, Janba Lkahla, qui cherche moins à plaire qu’à exciter. Le premier correspond à la fonction de divertissement de la musique, plus adapté au Ghazal , aux chansons d’amour. Le second est plus adapté à la guerre et aux honneurs. Ici, le nom des partitions musicales vient souvent des lieux et des circonstances qui l’ont vu naître. Raison pour laquelle ces noms nous semblent à la fois étranges et indéchiffrables. C’est le cas du sous mode musical de la « voie blanche » (Janba Lbayda), qui porte le nom du pâturage où ce morceau de musique est né. Comme il y a un autre sous mode musical appelé la foudre en raison de son enthousiasme guerrier.
- La voie blanche : de l’aube à la mi - journée.
- La voie noire : du crépuscule au milieu de la nuit.
- Et Labteit, du milieu de la nuit au levé du soleil. Le Ghazal, poème lyrique et le madh, les louanges, sont des états de grâce à qui le mode musical labteit convient le mieux. Ce mode musical est généralement associé à la tristesse et à la nostalgie.
Chaque mode musical fait entrer l’auditeur dans un univers sonore et affectif particulier. Les modes se subdivisent à leur tour en sous modes, qui les « colorent » d’une manière particulière en renforçant les sentiments qui leur sont associés. Cette « coloration » varie du noir au blanc. Est senti comme « blanc », ce qui donne une impression de douceur, comme le timbre des voix féminines et comme « noir » ce qui donne une impression de force tel le cri du chameau. L’épilogue de ces modes musicaux est dénommé « labteït ». Dés que le luthiste de Tidinite, ou maintenant l’orgue électrique , entame tel ou tel mode musical, l’oreille éduquée du chanteur sait exactement quels types de chants convient le mieux : il comprend . Dés les premières notes, qu’on est passé d’un mode musical à un autre. L’exécution musicale change et la versification qui l’accompagne aussi. Du début à la fin, les modes musicaux sont déclinés selon un ordre précis : au cours d’un concert les modes doivent toujours être joué dans l’ordre. Chaque mode est associé à un sentiment. Il prend une coloration affective qui va du noir au blanc. On passe ainsi par gradation du sous mode Noir dit « Lakhal » au sous mode Blanc dit « Labyad ».Prenons l’exemple du prélude dit « Ibnou Wahib », il correspond à un état affectif très différent de celui qui caractérise l’épilogue dit « Labteït » .De sorte que ce qui se chante en l’un ne peut se chanter en l’autre, au risque de provoquer une dissonance. Il faut que le contenu du poème ait la même coloration affective que le mode musical où il est chanté.
Les cantatrices du désert
La cantatrice accomplie se reconnaît à la parfaite homogénéité qui existe entre sa technique vocale et instrumentale. Non seulement son luth parle clairement, mais aussi elle imite parfaitement le luth avec sa voix. Le chant est dénommé « haoul » par référence à l’empreinte profonde qu’il laisse chez l’auditoire comparable à la notion de tarab chez les orientaux.
Originaire de la tribu des Oulad Tidrarine, dont il est l’un des principaux poètes, Abba Mohamed Rouijel, a dédié cette qasida à Sektou la fameuse cantatrice de Mauritanie:
Sektou, la plus belle des voix !
Celle qui ne cesse d’embellir chaque jour davantage !
Nul ne peut égaler ton jeu de harpe
Le bon Dieu qui t’a distingué par une belle apparence
Eloignera de toi les mauvais oeils et les regards jaloux !
Tout en toi est grâce et beauté ;
Si tu es belle pour ce que tu révèles,
Tu es encore plus belle pour ce que tu dissimules !
Tes mains enduites de henné, tes doigts fins et effilés
Sont faits pour caresser la harpe,
Tressant musique et poésie !
C’est ta belle voix qui ouvre les veillées musicales du désert
Parcourant avec une aisance incomparable
Versifications nomades et modes musicaux sahariens :
J’ai nommé Baygui, Âddal et Fâqû
J’ai nommé Sayni, Karr, et N’tamass
J’ai nommé Lakhal, Mraïmida et Nyama
Le cliquetis de ta chevillière accompagne ta harpe
C’est à toi, digne héritière du grand Saddoun Wal N’dartou
Que je dédie mes poèmes !
Et à ceux qui me le reprocheraient, je réponds :
De tes immenses mérites, je n’ai encore rien révélé…
C’est au 18ème siècle que Saddûm Wall N’dartou allia la forme poétique de la qasida à un nouveau style musical divisé en deux voies, l’une blanche et l’autre noire :Le premier style musical est de caractère arabe, et le second est inspiré de la musique des noirs. D’ailleurs plusieurs sous-modes portent des noms soudanais comme celui de « Sayni Bambara ».Le griot, autrefois, était attaché au service d’une famille noble dont il partageait étroitement la vie. Maintenant il appartient à tout le monde, c'est-à-dire à ceux qui le payent et non à ceux qui le faisaient vivre. Autrefois, considérés comme mémoire collective de leur tribu, maintenant, ces griots qu’on appelle « Iggaouen », ici comme en Mauritanie, sont devenus plus perméables aux influences poétiques et aux modes instrumentales venus d’ailleurs. L’émergence d’une parole poétique féminine, auparavant tenue pour secrète, et de nos jours articulée à haute voix, transmise sur les ondes de la station régionale de Laâyoun, constitue une rupture dans le statut de la femme Sahraouie. La divulgation des textes poétiques féminins, est corrélative des mouvements de sédentarisation et d’urbanisation.
Les griots et les cantatrices quittent ainsi les campements du désert pour une vie plus urbaine où ils ont plus l’occasion de se reproduire, en tant que groupe folk saharien, mêlant les instruments de musique traditionnels aux instruments électriques modernes.
Abdelkader Mana
03:21 Écrit par elhajthami dans Documentaire, Musique, Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : sahara | | del.icio.us | | Digg | Facebook