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07/12/2015

Le Modèle Musical Maghrébin(M.M.M)

Savoir-faire et transmission dans la musique de tradition orale

musique

Constantine, du 23 au 25 novembre 2015

musique

L’auteur de ces lignes était le seul marocain à participer à la sixième éditions  du colloque « Anthropologie et musique » qui s’est tenu à Constantine – la capitale culturelle de l’Est algérien- du 23 au 25 novembre 2015.Il traite de la musique dans sa dimension maghrébine, africaine et méditerranéenne. Ces colloques se donnent pour objectif chaque année de faire un état des lieux et de répertorier les musiques, les danses traditionnelles et les instruments de musique dans une région déterminée et de débattre de solutions adéquates pour parer aux impacts de la modernité et de la mondialisation sur des répertoires fragiles car de tradition orale. Le prochain colloque aura lieu en Tunisie et les organisateurs espèrent participer à des colloques semblables au Maroc et en Mauritanie. Nous pouvons commencer ainsi la construction Maghrébine, à partir du patrimoine musical commun .Outre les musicologues et ethnomusicologues algériens, plus d’une vingtaine de nationalités du portour méditérranéen ont participé à la rencontre en plus du chercheur malien qui nous a entretenu des griots africains . Les organisateurs auraient aimé voir davantage de chercheurs marocains participer à de telles rencontre qui traitent de la transversalité du substratum culturel commun. Il était aussi question dans ce colloque de la musique populaire comme source d’inspiration pour la musique savante. On a illustré ce fait par les transcriptions effectuées à Skikda par Bela Bartok au mois de juin 1913, comme le compositeur Hongrois l’explique lui-même : « Pout ma part, j’ai collecté et utilisé comme support aussi bien la musique paysanne hongroise que celle de nos peuples voisins(les Slovaques, les Roumains). J’ai même entrepris, juste avant la guerre, un voyage en Afrique du Nord pour y collecter et étudier la musique paysanne arabe des oasis du Sahara, et je ne me suis pas soustrait à l’influence de cette musique(à laquelle on peut attribuer, par exemple, le troixième mouvement de ma suite pour piano). » . Il y a comme un jeu de muroir de part et d’autre des frontières maroco –algérienne et algéro-tunisienne pour ce qui concerne les similitudes des musiques et des danses, ayant des racines communes du temps des Almohades et d’Ibn khaldoune où ces récentes frontières n’existaient pas encore : la voie terrestre du pèlerinage à la Mecque était durant des siècles, un chemins où les Maghrébins échangeaient, poèmes, musiques, danses et légendes. le pèlerinage par voix terrestre était transversal à tout le Maghreb et emprunté par des figures culturelles et spirituelles qui constituent en quelque sorte le substratum commun à tous les peuples du Maghreb: seul un élargissement de la loupe et du point de vue est en mesure de rendre compte des réalités culturelles Maghrébine comme l'avait si magistralement démontré un Ibn khaldoune en transcendant par ses analyse  les nouvelles frontières Maghrébine- qui n'existaient pas à son époque...

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    Je savais intuitivement que je trouverai la moitié perdue des explications de tous nos chants,  danses et légendes de l'autre côté de la frontière! Il fallait se rendre à Constantine pour trouver l'origine égyptienne d’une légende recueillie au bord de la Moulouya chez les transhumants Houara! Et c'est également à Constantine que j'ai appris que ces même Houara que j'ai connu dans le Sous marocain et au bord de la Moulouya, existent à la frontière Algéro-tunisienne, quoique ces trois fractions aux origines communes - le delta du Nil- ne pratiquent actuellement ni la même musique, ni le même chant ni la même danse : au fur et à mesure que leurs ancêtres s'enfonçaient vers l'ouest du Maghreb ;  ils ne constituent plus que des îlots arabophones dans un océan berbère. Il a fallu également se rendre à Constantine pour trouver des similitudes entre les femmes Jbala du Maroc et celles de la Kabylie; qui utilisent les échos montagnards pour échanger leurs chants d'une colline à l'autre. Sans oublier que le rite de possession des Gnaoua d'Essaouira trouve son équivalent à Annaba et que Constantine encore une fois a ses adeptes du Cheikh el kamel de Meknès qui jouent au mode musical dit tbaâ hssin de Tunis!  Ce pressentiment que pour comprendre les musiques, les chants, les danses et les légendes du Gharb il faut abolir les frontières qui nous séparent , je l'ai senti dés 2002 en me rendent aux fêtes du Mouloud du Hadi Bena Aïssa de Meknès où j'ai rencontrés les charbonniers Miliana d’Algérie qui y dansent en transe avec des tisons de feu : ils m'avaient rappelé le Bossu de Notre-Dame autant que le portier de la géhenne de Dante. Par leur antiquité, ils attestent des relations anciennes entre Miliana et Meknès.

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       La trouée de Taza qui relie Fès à Tlemcen, a toujours été le  lieu de circulation par où a    transité l’islamisation, l’arabisation, mais aussi musiques, danses et légendes. Les poussées humaines se sont toujours succédé comme des vagues d’Est en Ouest vers les rivages atlantiques. La région est une voie de passage obligatoire, où depuis 1914, une ligne de chemin de fer, relie Fès à Oujda. On peut voir chaque jour  serpenter dans ces étendues steppiques, ce chemin de fer qui , dans la partie orientale de son parcours est située sur l’axe de la grande voie ferrée qui traverse l’Afrique du Nord dans toute sa longueur, de l’Atlantique à Tunis.  Guercif n’est que le centre d’échange entre le Tell et les Hauts Plateaux. Son intérêt de lieu d’échange entre Maroc occidental et Maroc oriental  prendra davantage d’ampleur avec la construction Maghrébine. Aujourd’hui, on peut déjà commencer la construction  maghrébine par les échanges culturels en espérant demain, grâce à la monnaie unique maghrébine, ne plus avoir à échanger le dirham contre le dinar, lorsqu’on atterri à Alger en provenance de Casablanca. C’était déjà le rêve des Etudiants Nord Africains qui ont accédé au pouvoir à l’indépendance ; un rêve qui sera peut-être réalisé un jour par la troisième ou quatrième génération d’après les indépendances maghrébines.musique Abdelkader Mana

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08:06 Écrit par elhajthami dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

03/08/2015

Un film sur les Gnaoua

 Triste fin de journée que ce dimanche 2 août 2015 où Essaouira et le Maroc ont perdu un immense  musicien avrc la disparition de maâlem Mahmoud Guinéa. Il nous a reçu il y a cinq ans de cela, jour pour jour, Dimanche 2 mai 2010; pour le tournage d'un film documentaire diffusé ensuite par la chaîne Franco-Allemade ARTE...
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GNAWA Body and Soul

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Film de Frank Cassenty pour "Arté"

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Frank Cassenti chez Mahmoud Guinéa à Essaouira, fin avril-début mai 2010
La société Oléo film s'est crée autour de Frank Cassenti, cinéasre et musicien, né à Rabat, pour produire des films dans l'enthousiasme: "Face à la morosité, explique-t-il, nous avons été sur tous les fronts pour faire partager notre désire de musique à travers un regard particulier, emprunt d'amour et de respect.Notre approche consiste à faire connaître de grands artiste dont nous voulons garder des traces." La musique Gnaoua connait aujourd'hui un grand engouement grâce au festival d'Essaouira qui leur dédié chaque année et où des stars internationales les accompagnent sous les feux des sunlights. Le projet de Frank Cassenti est tout autre; il nous invite à pénétrer dans l'intimité des musiciens Gnaoua pour nous faire partager toutes les significations de cette musique en remontant aux origines de ses descendants d'esclaves de l'Afrique subsaharienne.
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Le cameraman de l'équipe porte le beau prénom biblique de Jeremy
Le tournage  de la "lila" , nuit rituelle des Gnaoua a lieu au domicile même de maâlem Mahmoud Guinéa, ce qui est en soit exceptionnel puisque le musicien a plutôt l'habitude d'effectuer des musicothérapies domicilières dans les maisons de la clientèle qui font appel à ses services. Mais là pour le tournage de ce films qui sera diffusé par la chaîne Franco- Allemande d'Arté, il a accepté que la lila se déroule dans sa nouvelle maison extra-muros: les Guinéa habitaient jadis au coeur de la médina à Derb Laâlouj - maison transformée depuis en Riad somptueux pour accueillir les touristes fortune, ce qu'on appele communément "Maison d'hôtes" - où j'avais moi-même effectué le tournage pour mon documentaire "le port de Tombouctou" de la série "La musique dans la vie" que je supervisais pour le compte de la deuxième chaîne marocaine. J'avais alors filmé dans l'ancien maison des Guiné maâlem Boubker( le père de Mahmoud) ,aujourd'hui décédé, confectionnant lui-même un gunbri à base du tronc de figuier, l'arbre sacré dont le bois donne les meilleurs résonnances pour induire la Transe. J'avais aussi filmé une des soeurs de Mahmoud Guinéa avec son autel des Mlouk (esprits) où ces derniers l'aident dans sa voyance médiumnique: on m'apprend aujourd'hui qu'elle est décédée elle aussi , il y a trois ans de cela, après avoir été paralysée par les esprits qu'elle manipulait dans ses séances de voyance qui précèdent généralement l'organisation des nuit rituelles: c'est au cours de ces séances de voyance médiumniques que la "talaâ" (celle qui fait monter les esprits en état modifié de conscience) préscrit aux possédés qui la consultent l'organisation d'une nuit rituelle ou "lila".
 
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Sandy (en bleu)est un fervent admirateur des Gnaoua et de maâlem Mahmoud en particulier.
L'équipe de tournage, trés légère comprenant Bruno Charier, ingénieur de son qu'on voit au fond, Olivia, la sympathique maisô combien efficace chargée de production, le cameraman Jeremy ( le réalisateur Frank Cassenti fait office du second cameraman). ILs sont accampagnés de Sandy, en bleu à côté de Mahmoud Guiné, un amoureux des Gnaoua auquels il se consacre entièrement désormais en tant que musicien à l'exclusion de toute autre musique. Il est dans une quête spirituelle, une initiation au monde magique des Gnaoua : ces derniers ont maintenant des adeptes en dehors de leur ère culturelle d'origine; de l'autre  côté de la méditerranée. La rive nord de Marnostrum.Double mondialisation des Gnaoua auquels on fait appel pour l'organisation des lila un pau partout à travers le monde (Malika vient d'accompagner son mari Mahmoud Guinéa au Japon) et qui ont maintenant  des adeptes tel Sandy au coeur même de la France profonde...
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Toute l'équipe du tournage s'est déplacée jusqu'à un lointain village de la journée accompagnée de Malika l'épouse Mahmoud Guinéa pour acheter un bouc noir et un mouton pour le sacrifice qui doit précèder la nuit rituelle: à leur retour un policier a exigé de Frank maints documents en tant que conduicteur, celui ci lui a expliquéqu'onest une équipe de tournage chez Mahmoud Guinéa décoré par le Roi et soutenu par André Azoulay mais il n'a rien voulu entendre: Malika qui comprend les traditions locales en la matière a conseillé au réalisateur de donner un peu de "bakchich" (200 DHS) pour mettre fin à d'inutiles conciliabules pour aller de l'avant dans lke tournage de la "lila"...
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J'ai dis à Frank: "Mais la maisonet est trop exigüe pour le tournage?". "A Tamsloht me répondit-il, nous avons effectué des tournages dans un espace encore plus exigüe que celui-ci, au point que le danseur était quasiment collé au musicien. Mais le résultat est probant au niveau de l'image. Nous voulons filmer les Gnaoua dans leur espace authentique sans artifice. Là où les femmes peuvent se servir de la cuisine dont elles sont habituées pour préparer le repas communiel.On a pensé au début à un tournage dans un Riad, mais  si nous avions organisé le tournage dans un beau et immense Riad, on aurait des scènes type "Star Academy", à la fois froides et clinquantes mais qui n'auront pas cette chaleur et cette authenticiuté du domicile même de maâlem Mahmoud et sa famille...
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Pour préparer la lila, Frank et son équipe ont accompagné Malika, la femme de maâlem Mahmoud chez un herboriste, pour l'achat des différent encens: "Si vous mettez du benjoint noir à la place du blanc, vous troublerez la transe, explique Malika: les esprit protesteront en plene transe en réclamant le bon bonjoint. Le bonjoint noir c'est pour la cohorte des génies possesseurs noirs. On ne peut pas donc en les invoquant mettre du bonjoint blanc!" Dans les rushs que me montre Frank, on voit l'herboriste emettre des opinions sur la musicothérapie des Gnaoua qui dénote une réelle connaissance de leur rituel. De même parmi les jeunes spectateurs de la lila on découvre des adolescents cappable d'accompagner les chants des Oulad Bombara ou ceux de Sidi Moussa et ses esprits de la mer. A Essaouira le savoir esothérique des Gnaoua est en réalité une culture largement partagé par un public de connaisseurs au delà du cercle étroit des Gnaoua proprement dit: c'est pour cette raison qu'on peut véritablement considérer Essaouira comme la ville des Gnaoua par excellence...Brusquement une musique de transe improvisée par les fils de Malika et de Mahmoud Guiné nous parviennent de l'étage ; Frank Cassendi accourt avec sa caméra légère pour filmer la scène qui se déroule au premier étage à partir de la fenêtre de la pièce à partir du petit couloir qui mène à la cuisine...
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A l'intérieur de la pièce Malika danse en état de transe accompagnée musicalement par ses propres enfants: chez les Guinéa on vit en permanence en présence des esprits de l'Afrique et de la transe qu'ils provoque. "Nous vivons avec cette musique de la naissance à la mort , nous expliquera plus tard Malika. Chez nous le tambour et le gunbri se mettent parfois à résonner tout seuls au coeur de la nuit parce qu'ils sont en tant qu'instruments sacrés, hanté par les esprit: tu vois alors les cordes du gunbri bouger tout seuls comme s'ils étaient pincés par une main invisible, celle des esprits possesseurs.
 
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Malika qui dans en état de transe est elle-même "voyante médiumnique": initialement j'ai proposé à mon ami cassenti d'intégrer la scène de la voyante médiumnique qui fait la liaision à la fois avec le pèlerinage de YTamsloht où elles vont renouveler l'autel des Mlouk et la lila où ses outillages rituels servent pour l'induction de la transe. J'avais proposé que la scène avec la voyanrte médiumnique ait lieu avec la soeur de Mahmopud Guinéa que j'ai connu il y a longtemps. Et c'est là qu'on m'appris qu'elle est morte il y a déjà trois ans de cela et que Malika qui officie également en état de transe peut très bien servir pour la scène de celle qui prédisent en état de transe, en manipulant, des térébratules faussiles, des cauries de la vallée du Nil et des coquillages de ce beau rivage..

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Les Gnaoua c'est d'abord une religion de femme: si les hommes sont mis en avant, en réalité ce sont les femmes qui mènent véritablement la partie en préparant le rituel par des rêves et des prédictions dévinatoire et en sanctifiant les outils rituels de la transe par des pèlerinages à Tamsloht: au cours de la lila, les femmes dela famille Guinéa ont fait appel à plusueurs reprise à Sidi Abdellah Ben Hsein de Tmsloht; au Hadi Ben Aïssa de Meknès, à la grotte de Sidi Chamharouch au Haut Atlas et à Moulay Brahim l'oiseau des cîmes sur le plateau de Kik dans le Haouz de Marrakech: tous des lieux où doit se rendre la voyante médiumnique si elle est en crise de possession et si elle veut rendre efficace ses consultations en faveur de la confrérie féminine des filles des Gnaoua qui sont attaché à sa tbiqa et à son autel des esprits possesseur. Les femmes vivent constament leur relation avec les Gnaoua dans une espèce de rêve éveillé...
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Comme si de rien n'était, après son état de transe, Malika est allée à la cuisine préparer un beau tagine de poisson : une magnifique dorade aux olives, poivrons et tomates bien épicées : l'équipe de tournage et les musiciens n'auront droit à la viande tendre du bouc et de l'agneau qu'après le sacrifice...
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Après le repas communiel l'équipe de tournage a eu la suprise de deux visiteurs de marque totalement inattendu: la viste de courtoisie de Katya et André Azoulay! Visite décontractée et en dehors de tout protocole! La famille Azoulay chez les Guinéa et leur équipe de tournage. C'est la première fois nous dira maâlem Guinéa que le conseiller royal lui fait ainsi l'honneur de franchirle seuil de sa modeste maison pour s'enquérir du bon déroulement du tournage et poser quelque questions sur les artistes internationaux qui se produisent sur scène avec Mahmoud Guinéa lors du festival des Gnaoua et musiques du monde. Je me suis permi de dire à André qu'il faut réactiver le colloque de musicologie et créer des liens plus fort avec l'Afrique noire puisqu'Essaouira était jadis le port de Tombouctou. Le conseiller royal nous a répondu que le festival comprend maintenant dix sept scènes et draine un tel monde qu'il est difficile de se consacrer sereinement à l'écoute d'un colloque de musicologie et pour ce qui est de l'Afrique subsaharienne, le festival est déjà un grand lieu de rendez vous pour les grands artistes de l'Afrique noir. Un film comme celui de Frank, avons nous avancé peut-être , avec celui de lilyane Azoulay sur le festival peut constituer l'ambryon d'une médiathèque. Un musée est prévu à Essaouira, nous répond Katya Azoulay; il sera le lieu de conservation de notre mémoire commune. Après cette visite de courtoisie, chaleureuse et humaine; le couple des Azoulay a promis de revenir ultérieurement participer à la lila des Gnaoua en tournage chez les Guinéa, si le programme fort chargé du festival de musique classique qui sedéroule en ce moment même dans la cité des alizés le leur permettra...Malika qui a dit au conseiller que son mari vient de représenter Essaouira et le Maroc au Japon semble profondemment aimue et très fiert de ces visiteurs de marque qui honorent ainsi sa modeste famille. A 22 heures le tournage de la lila peut enfin commencé avec la partie ludique et théâtrale de kouyou et des Oulad Bombara, suivie de la procession des tombours et des crotales avec les filles des gnaoua avec leurs bougie dans une ambiance magique au seil de la maison avant ne commence le sérieux de la transe avec ses cohortes de génie possessurs.
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Demain lundi 3 mai 2010; toute l'équipe se déplacera à Tamanar pour aller filmer les Ganga établis dans la région depuis le temps des sucreries saâdiennes. Lors de notre repérage avec Frank Cassendi et le cameraman Jeremy, nous n'avons pu contacter que l'un d'entre eux, les autres travaillaient comme moissonneurs: ce sont des métayers qui n'ont pas de possessions foncières et qui vivent en faisant des travaux agricoles pour les paysans haha en leur moissonant leur céréales comme en ce moment ou en faisant des tournées aumônières avec leurs tambours et leurs crotales à l'issue de quoi, ils organisent une fête saisonnière dénommée "maârouf" dédié à leur patronne lalla Mimouna sous un arganier sacré. Contrairement aux gnaoua bilalien de la ville ils ne recourt pas à la profusion des couleurs ni au gunbri pour induire la transe, chez la voix des dieux africains c'est le tombour dont ils porte d'ailleurs le nom: Ganga veut dire "gros tambour" en berbère.
Reportage photograpphique d'Abdelkader Mana
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16:10 Écrit par elhajthami dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

13/06/2012

Café - Théâtre Mogador

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"Au Ramadan tous les musulmans sont jeunes".Tayeb Saddiki

L'exclusion des potentialités locales

théâtre,musique

Affiche réalisée par Hussein Miloudi

Ce vendredi 29 octobre 2010, au moment - même où se déroule à Essaouira le festival des Andalousies Atlantiques, où je ne suis convié ni moi ni Tayeb Saddiki, je me rends à Casablanca au café théâtre Mogador pour y assister à l’hommage au comédien Salamat, compagnon de route de Taîb Saddiki depuis près de quarante ans. J’y arrive en début de soirée, une demi heure à l’avance. Le jeune fils du dramaturge, me dit que son père ne tardera pas d’arriver. Tout autour des montages photos qui retracent la carrière théâtrale de l’artiste ainsi que de vieux costumes dont il s’est servi pour ses pièces successives. Comme la revue Horizon Maghrébin m’a interrogée sur le premier festival d’Essaouira « la musique d’abord », j’ai pensé interroger son instigateur au début des années 1980. Il arrive enfin , habillé d’une djellaba du vendredi, entouré d’une nuée de journalistes et d’admirateur. Je me porte au devant de lui en lui disant :

-   Je prépare un article sur toi pour Horizons Maghrébins.

-  C’est ce qu’on appelle une menace ! Twahachtak, (tu me manques). Il y a un âge où on connaît plus de morts que de vivants…

-   C’est terrible !

-   Quoi ? C’est normal. C’est la vie.

Une fois installé à table à gauche de la scène, il me demande :

-   D’où vient le mot tableau ? C’est le mari de la table !

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Je l’interroge alors sur ses souvenirs du premier festival d’Essaouira en 1980 :

- C’est à cette occasion que vous avez présenté pour la première fois iqad sarira fi tarikh saouira (lumière sur l’histoire d’Essaouira), en tant que pièce de théâtre à souk laghzel (le marché de la laine, plus précisément « le souk des quenouilles ») ?

-D’abord, il fallait faire ce festival me dit-il. Natif d’Essaouira, je me dois de rendre hommage à ma ville natale.Comme nous sommes une famille d'artistes mogadoriens : mon père a écrit sur l’histoire d’Essaouira, Azizi mon frère l’a adapté, Saddik et Maria se sont occupés des décors et des costumes. Un jour quelqu’un est venu demander à Azizi de lui traduire un texte qu’il a trouvé mauvais : « Ce texte, lui dit-il, on ne peut le traduire qu’en justice ! »

- Vous étiez né à Essaouira en 1938…

-  J’ai quitté Essaouira à l’âge de sept ans. La moitié de la population était juive. On parlait hébreux sans faire de différence avec l’arabe. J’ai eu la chance d’apprendre le Grec et le Latin. C’est pourquoi, j’en suis devenu un obsédé textuel ! Quelle est la capitale la plus virile du monde ? Dakar ! Le mot « photographie » vient de « Photo » qui signifie lumière et « graphie » , « écriture » : c’est écrire avec la lumière…

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-   En 1980, vous êtes donc revenu à Essaouira pour y organiser son premier festival que vous avez intitulé « La musique d’abord »…

 -   Car la vie sans musique serait d’une grande tristesse. J’ai ouvert tout le théâtre en pleine aire. La ville se prête merveilleusement à la mise en scène  théâtrale avec ses différentes places qui constituent autant d’endroits de spectacles : « La musique d’abord », le théâtre vient après même si je suis moi-même un homme de théâtre.

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Les comédiens Mustafa Salamat et Aziz Fadili. La soirée rend hommage à Salamat, compagnon de route du dramaturge depuis près de quarante ans

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Le tableau que Tayeb Saddiki a offert à Salamat

        Ville - spectacle , Essaouira se prête, en effet, merveilleusement  à la mise en scène avec ses différentes places  intra muros : marché au grains, marché de la laine, Joutia (place de la criée), place de l’horloge, chemin de ronde de la Scala de la mer, son immense baie dévolue à la fantasia régionale….Contrairement à une ville éclatée comme Safi où il fallait toute une logistique de transport pour les musiciens  où tout était éloigné du cœur palpitant du festival au château de Mer, à Sidi Boudhab et à la colline des potiers.

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Nuit bleue des Hamadcha à Souk Laghzel (festival "la musique d'Abord", 1980-1981)

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Couverture réalisée par Boujamaa Lakhdar

"Aylal"(la mouette),le journal du premier festival d'essaouira "la musique d'abord", que diririgeait Georges Lapassade où étaient publiées les communications du colloque de musicomogie et où j'avais publié ma traduction du Rzoun, le vieux chant de la ville que j'avais recueilli auprès de mon père et d'Abdeljalil Qasri, qui nous pretait la machine à écrire de la chambre de commerce qu' il dirigeait alors (le président du conseil municipal de l'époque l'enverra en pèlerinage à la Mecque dont il ne reviendra jamais..).Il aurait aimé etre inhumé à la colline du bon Dieu de Sidi Mogdoul dont il me racontait la légende de sa domption du lion, laquelle légende serait à l'origine du nom de la porte de la ville dite "la porte du lion"..."La mouette" était tiré sur stencil au locaux de la division économique et social de la province d'Essaouira que dirigeait alors le caid Bassou, le commanditaire de la publication des actes du colloque de musicologie que Georges Lapassade fera paraitre plus tard en deux tomes à la revue "Transit" de Paris8: "Paroles d'Essaouira" pour le chant profane(j'avais recueilli à cette occasion, les chants des marins, les chants des moissonneurs au pays Haha et l'aita des Chiadma....).Le tome II portait sur "Le chant sacré",consacré au Dhikr des Hamadcha et des Aissaoua et au rituel des Gnaoua entre autre...C'était mon baptème du feu en tant qu'ethnomusicologue formé sur le tas à partir de ce colloque de musicologie d'Essaouira...

A Essaouira les différentes manifestations du festival étaient réunies pour ainsi dire dans un mouchoir par la structure  même de la ville : c’est au cœur de la médina que se déroulaient l’essentielle des manifestations : nuits bleues des Gnaoua à la Joutia, celles des Hamadcha , au marché aux grains, Ahouach d’Imine Tanoute et du pays Haha sur la Scala de la mer, le folklore portugais, celui de Bretagne ainsi que les derviches tourneurs de Turquie, à la place de l’horloge….C'est au cours de ce premier festival qu'eut lieu le premier colloque de musicologie que dirigeait Georges Lapassade, à l'origine de l'enquête ethnographique intitulée "Paroles d'Essaouira" et plus tard de la série documentaire "la musique dans la vie", que l'auteur de ces lignes supervisa pour le compte de la deuxième chaîne marocaine durant pratiquement onze années(de 1997 à 2008).

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Mais ce qui distingue incontestablement ce premiers festival, c’est la participation de tous, ce qui explique tout le mouvement culturel et artistique qu’il avait induit durant les années 1980. Les festivals qui viendront ensuite auront un caractère plus officiel et seront surtout entièrement extravertis : les boites de communications de Casablanca, de Rabat et d’ailleurs se chargeront désormais à livrer des festivals clés en main, qui se déroulent le week end. Mais une fois les lampions éteints ils ne laissent aucun effet d’entraînement culturel au niveau local. A force d’être exclus les acteurs culturels ont fini par quitter la scène locale…C'est une politique qui a fini par momifier culturellement la ville, en la maintenant dans un rôle passif de simple receptacle de spectacles...Abdelkader Mana

 

08:12 Écrit par elhajthami dans Musique, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : théâtre, musique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook