Rivages d'EssaouiraAbdelkader MANA2024-02-01T23:35:29+01:00All Rights Reserved blogSpiritHautetforthttp://rivagesdessaouira.hautetfort.com/elhajthamihttp://rivagesdessaouira.hautetfort.com/about.htmlParis, les lumières sous l'obscurantisme et la barbarietag:rivagesdessaouira.hautetfort.com,2015-11-14:57162122016-01-10T15:13:21+01:002016-01-10T15:13:21+01:00 JOUR DE DEUIL « Rien n'a l'éclat de Paris dans la poudre...
<p style="padding-left: 210px;"><span style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: 18pt; color: #000000;"><strong>JOUR DE DEUIL</strong></span></p><p style="padding-left: 90px;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; color: #000000; font-size: 14pt;"><em>« Rien n'a l'éclat de Paris dans la poudre</em></span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; color: #000000; font-size: 14pt;"><em>Rien n'est si pur que son front d'insurgé</em></span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; color: #000000; font-size: 14pt;"><em>Rien n'est ni fort ni le feu ni la foudre</em></span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; color: #000000; font-size: 14pt;"><em>Que mon Paris défiant les dangers</em></span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; color: #000000; font-size: 14pt;"><em>Rien n'est si beau que ce Paris que j'ai ».</em>ARAGON</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; color: #000000; font-size: 14pt;">Une allocution de Victor Hugo lue place de la République lors de l’hommage aux victimes<br /></span><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Le lendemain de la proclamation de la IIIe République le 4 septembre 1870 par Léon Gambetta, Victor Hugo revient de dix-neuf ans d’exil et prononce ce discours à l’adresse de la foule de Parisiens qui l’attendaient.</span><br /><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Ce discours a été lu, place de la République, dimanche 10 janvier 2016, lors de la cérémonie d’hommage aux victimes des attentats de 2015, trouvant une résonance particulièrement actuelle. Nous le retranscrivons ici :</span></p><p><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">« Les paroles me manquent pour dire à quel point m’émeut l’inexprimable accueil que me fait le généreux peuple de Paris. </span><br /><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Citoyens, j’avais dit : Le jour où la république rentrera, je rentrerai. Me voici. </span><br /><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Deux grandes choses m’appellent. La première, la république. La seconde, le danger. </span><br /><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Je viens ici faire mon devoir. </span><br /><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Quel est mon devoir ? </span><br /><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">C’est le vôtre, c’est celui de tous. </span><br /><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Défendre Paris, garder Paris.</span></p><p><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Sauver Paris, c’est plus que sauver la France, c’est sauver le monde. </span><br /><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Paris est le centre même de l’humanité. Paris est la ville sacrée. </span><br /><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Qui attaque Paris attaque en masse tout le genre humain.</span></p><p><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Paris est la capitale de la civilisation, qui n’est ni un royaume, ni un empire, et qui est le genre humain tout entier dans son passé et dans son avenir. Et savez-vous pourquoi Paris est la ville de la civilisation ? C’est parce que Paris est la ville de la révolution.</span></p><p><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Qu’une telle ville, qu’un tel chef-lieu, qu’un tel foyer de lumière, qu’un tel centre des esprits, des cœurs et des âmes, qu’un tel cerveau de la pensée universelle puisse être violé, brisé, pris d’assaut, par qui ? par une invasion sauvage ? cela ne se peut. Cela ne sera pas. Jamais, jamais, jamais !</span></p><p><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Citoyens, Paris triomphera, parce qu’il représente l’idée humaine et parce qu’il représente l’instinct populaire. </span><br /><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">L’instinct du peuple est toujours d’accord avec l’idéal de la civilisation. </span><br /><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Paris triomphera, mais à une condition : c’est que vous, moi, nous tous qui sommes ici, nous ne serons qu’une seule âme ; c’est que nous ne serons qu’un seul soldat et un seul citoyen, un seul citoyen pour aimer Paris, un seul soldat pour le défendre.</span></p><p><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">A cette condition, d’une part la république une, d’autre part le peuple unanime, Paris triomphera. </span><br /><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Quant à moi, je vous remercie de vos acclamations mais je les rapporte toutes à cette grande angoisse qui remue toutes les entrailles, la patrie en danger.</span></p><p><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Je ne vous demande qu’une chose, l’union ! </span><br /><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Par l’union, vous vaincrez.</span></p><p><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Etouffez toutes les haines, éloignez tous les ressentiments, soyez unis, vous serez invincibles. </span><br /><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Serrons-nous tous autour de la république en face de l’invasion, et soyons frères. Nous vaincrons. </span><br /><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">C’est par la fraternité qu’on sauve la liberté. »</span></p><p style="padding-left: 90px;"><br /><span style="color: #000000; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"><a style="color: #000000;" href="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/01/01/2174043699.png" target="_blank"><img id="media-5213692" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/01/01/1590751997.png" alt="Paris.png" width="607" height="607" /></a></span></p>
elhajthamihttp://rivagesdessaouira.hautetfort.com/about.htmlLe Modèle Musical Maghrébin(M.M.M)tag:rivagesdessaouira.hautetfort.com,2015-12-06:57273102015-12-07T08:06:54+01:002015-12-07T08:06:54+01:00 Savoir-faire et transmission dans la musique de tradition orale...
<p align="center"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; color: #000000;"><strong><span style="font-size: 14.0pt;">Savoir-faire et transmission dans la musique de tradition orale</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; color: #000000;"><img id="media-5234428" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/02/00/1035798257.jpg" alt="musique" /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt; color: #000000;"><strong>Constantine, du 23 au 25 novembre 2015</strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5234616" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/01/02/1890662120.jpg" alt="musique" /></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt; color: #000000;">L’auteur de ces lignes était le seul marocain à participer à la sixième éditions du colloque « Anthropologie et musique » qui s’est tenu à Constantine – la capitale culturelle de l’Est algérien- du 23 au 25 novembre 2015.Il traite de la musique dans sa dimension maghrébine, africaine et méditerranéenne. Ces colloques se donnent pour objectif chaque année de faire un état des lieux et de répertorier les musiques, les danses traditionnelles et les instruments de musique dans une région déterminée et de débattre de solutions adéquates pour parer aux impacts de la modernité et de la mondialisation sur des répertoires fragiles car de tradition orale. Le prochain colloque aura lieu en Tunisie et les organisateurs espèrent participer à des colloques semblables au Maroc et en Mauritanie. Nous pouvons commencer ainsi la construction Maghrébine, à partir du patrimoine musical commun .Outre les musicologues et ethnomusicologues algériens, plus d’une vingtaine de nationalités du portour méditérranéen ont participé à la rencontre en plus du chercheur malien qui nous a entretenu des griots africains . Les organisateurs auraient aimé voir davantage de chercheurs marocains participer à de telles rencontre qui traitent de la transversalité du substratum culturel commun. Il était aussi question dans ce colloque de la musique populaire comme source d’inspiration pour la musique savante. On a illustré ce fait par les transcriptions effectuées à Skikda par Bela Bartok au mois de juin 1913, comme le compositeur Hongrois l’explique lui-même : « Pout ma part, j’ai collecté et utilisé comme support aussi bien la musique paysanne hongroise que celle de nos peuples voisins(les Slovaques, les Roumains). J’ai même entrepris, juste avant la guerre, un voyage en Afrique du Nord pour y collecter et étudier la musique paysanne arabe des oasis du Sahara, et je ne me suis pas soustrait à l’influence de cette musique(à laquelle on peut attribuer, par exemple, le troixième mouvement de ma suite pour piano). » . Il y a comme un jeu de muroir de part et d’autre des frontières maroco –algérienne et algéro-tunisienne pour ce qui concerne les similitudes des musiques et des danses, ayant des racines communes du temps des Almohades et d’Ibn khaldoune où ces récentes frontières n’existaient pas encore : la voie terrestre du pèlerinage à la Mecque était durant des siècles, un chemins où les Maghrébins échangeaient, poèmes, musiques, danses et légendes. le pèlerinage par voix terrestre était transversal à tout le Maghreb et emprunté par des figures culturelles et spirituelles qui constituent en quelque sorte le substratum commun à tous les peuples du Maghreb: seul un élargissement de la loupe et du point de vue est en mesure de rendre compte des réalités culturelles Maghrébine comme l'avait si magistralement démontré un Ibn khaldoune en transcendant par ses analyse les nouvelles frontières Maghrébine- qui n'existaient pas à son époque...</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5234445" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/02/02/3917749067.jpg" alt="musique" /></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #000000;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> </span><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Je savais intuitivement que je trouverai la moitié perdue des explications de tous nos chants, danses et légendes de l'autre côté de la frontière! Il fallait se rendre à Constantine pour trouver l'origine égyptienne d’une légende recueillie au bord de la Moulouya chez les transhumants Houara! Et c'est également à Constantine que j'ai appris que ces même Houara que j'ai connu dans le Sous marocain et au bord de la Moulouya, existent à la frontière Algéro-tunisienne, quoique ces trois fractions aux origines communes - le delta du Nil- ne pratiquent actuellement ni la même musique, ni le même chant ni la même danse : au fur et à mesure que leurs ancêtres s'enfonçaient vers l'ouest du Maghreb ; ils ne constituent plus que des îlots arabophones dans un océan berbère. Il a fallu également se rendre à Constantine pour trouver des similitudes entre les femmes Jbala du Maroc et celles de la Kabylie; qui utilisent les échos montagnards pour échanger leurs chants d'une colline à l'autre. Sans oublier que le rite de possession des Gnaoua d'Essaouira trouve son équivalent à Annaba et que Constantine encore une fois a ses adeptes du Cheikh el kamel de Meknès qui jouent au mode musical dit tbaâ hssin de Tunis! Ce pressentiment que pour comprendre les musiques, les chants, les danses et les légendes du Gharb il faut abolir les frontières qui nous séparent , je l'ai senti dés 2002 en me rendent aux fêtes du Mouloud du Hadi Bena Aïssa de Meknès où j'ai rencontrés les charbonniers Miliana d’Algérie qui y dansent en transe avec des tisons de feu : ils m'avaient rappelé le Bossu de Notre-Dame autant que le portier de la géhenne de Dante. Par leur antiquité, ils attestent des relations anciennes entre Miliana et Meknès.</span></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5234455" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/02/02/2444068651.jpg" alt="musique" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5234608" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/02/02/698884181.jpg" alt="musique" /></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #000000;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> </span></span><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt; color: #000000;"> La trouée de Taza qui relie Fès à Tlemcen, a toujours été le lieu de circulation par où a transité l’islamisation, l’arabisation, mais aussi musiques, danses et légendes. Les poussées humaines se sont toujours succédé comme des vagues d’Est en Ouest vers les rivages atlantiques. La région est une voie de passage obligatoire, où depuis 1914, une ligne de chemin de fer, relie Fès à Oujda. On peut voir chaque jour serpenter dans ces étendues steppiques, ce chemin de fer qui , dans la partie orientale de son parcours est située sur l’axe de la grande voie ferrée qui traverse l’Afrique du Nord dans toute sa longueur, de l’Atlantique à Tunis. Guercif n’est que le centre d’échange entre le Tell et les Hauts Plateaux. Son intérêt de lieu d’échange entre Maroc occidental et Maroc oriental prendra davantage d’ampleur avec la construction Maghrébine. Aujourd’hui, on peut déjà commencer la construction maghrébine par les échanges culturels en espérant demain, grâce à la monnaie unique maghrébine, ne plus avoir à échanger le dirham contre le dinar, lorsqu’on atterri à Alger en provenance de Casablanca. C’était déjà le rêve des Etudiants Nord Africains qui ont accédé au pouvoir à l’indépendance ; un rêve qui sera peut-être réalisé un jour par la troisième ou quatrième génération d’après les indépendances maghrébines.<img id="media-5234585" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/02/01/1595878269.jpg" alt="musique" /></span> <strong><span style="color: #000000; font-size: 14pt;">Abdelkader Mana</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5234572" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/01/01/4012291860.jpg" alt="musique" /></p><p> </p>
elhajthamihttp://rivagesdessaouira.hautetfort.com/about.htmlUn film sur les Gnaouatag:rivagesdessaouira.hautetfort.com,2010-05-02:27276032015-08-03T16:10:20+02:002015-08-03T16:10:20+02:00 Triste fin de journée que ce dimanche 2 août 2015 où Essaouira et...
<div style="text-align: left;"> <span style="font-family: 'times new roman', times; color: #000000;"><strong><span style="font-size: large;">Triste fin de journée que ce dimanche 2 août 2015 où Essaouira et le Maroc ont perdu un immense musicien avrc la disparition de maâlem Mahmoud Guinéa. Il nous a reçu il y a cinq ans de cela, jour pour jour, Dimanche 2 mai 2010; pour le tournage d'un film documentaire diffusé ensuite par la chaîne Franco-Allemade ARTE...</span></strong></span></div><div style="text-align: center;"><img id="media-2483862" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/00/02/1830760210.JPG" alt="tournage.JPG" /></div><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times;"><strong><span style="color: #000000;"><span style="font-size: x-large;">GNAWA Body and Soul</span></span></strong></span></p><div style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times;"><strong><img id="media-2436246" style="border-width: 0pt; margin: 0.7em 0pt;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/01/01/822521709.JPG" alt="bon.JPG" name="media-2436246" /></strong></span></div><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde;"><span style="font-family: wingdings,zapf dingbats;"><strong><span style="color: #000000;"><span style="font-size: x-large;"><span style="font-family: times new roman,times;">Film de Frank Cassenty pour <strong>"Arté"</strong></span><br /></span></span></strong></span></span></p><div style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde;"><strong><img id="media-2435989" style="border-width: 0pt; margin: 0.7em 0pt;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/00/00/486496962.JPG" alt="film.JPG" name="media-2435989" /></strong></span></div><div><span style="color: #000000;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-size: small;"><strong>Frank Cassenti chez Mahmoud Guinéa à Essaouira, fin avril-début mai 2010</strong></span><br /></span></span></span></div><div><span style="color: #000000;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">La société Oléo film s'est crée autour de Frank Cassenti, cinéasre et musicien, né à Rabat, pour produire des films dans l'enthousiasme: "Face à la morosité, explique-t-il, nous avons été sur tous les fronts pour faire partager notre désire de musique à travers un regard particulier, emprunt d'amour et de respect.Notre approche consiste à faire connaître de grands artiste dont nous voulons garder des traces." La musique Gnaoua connait aujourd'hui un grand engouement grâce au festival d'Essaouira qui leur dédié chaque année et où des stars internationales les accompagnent sous les feux des sunlights. Le projet de Frank Cassenti est tout autre; il nous invite à pénétrer dans l'intimité des musiciens Gnaoua pour nous faire partager toutes les significations de cette musique en remontant aux origines de ses descendants d'esclaves de l'Afrique subsaharienne.</span></span></span></div><div><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-2436071" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/00/00/62051088.JPG" alt="jérémy.JPG" name="media-2436071" /></span></div><div style="text-align: center;"><strong><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Le cameraman de l'équipe porte le beau prénom biblique de Jeremy</span></span></span></strong></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Le tournage de la "lila" , nuit rituelle des Gnaoua a lieu au domicile même de maâlem Mahmoud Guinéa, ce qui est en soit exceptionnel puisque le musicien a plutôt l'habitude d'effectuer des musicothérapies domicilières dans les maisons de la clientèle qui font appel à ses services. Mais là pour le tournage de ce films qui sera diffusé par la chaîne Franco- Allemande d'Arté, il a accepté que la lila se déroule dans sa nouvelle maison extra-muros: les Guinéa habitaient jadis au coeur de la médina à Derb Laâlouj - maison transformée depuis en Riad somptueux pour accueillir les touristes fortune, ce qu'on appele communément "Maison d'hôtes" - où j'avais moi-même effectué le tournage pour mon documentaire "le port de Tombouctou" de la série "La musique dans la vie" que je supervisais pour le compte de la deuxième chaîne marocaine. J'avais alors filmé dans l'ancien maison des Guiné maâlem Boubker( le père de Mahmoud) ,aujourd'hui décédé, confectionnant lui-même un gunbri à base du tronc de figuier, l'arbre sacré dont le bois donne les meilleurs résonnances pour induire la Transe. J'avais aussi filmé une des soeurs de Mahmoud Guinéa avec son autel des Mlouk (esprits) où ces derniers l'aident dans sa voyance médiumnique: on m'apprend aujourd'hui qu'elle est décédée elle aussi , il y a trois ans de cela, après avoir été paralysée par les esprits qu'elle manipulait dans ses séances de voyance qui précèdent généralement l'organisation des nuit rituelles: c'est au cours de ces séances de voyance médiumniques que la "talaâ" (celle qui fait monter les esprits en état modifié de conscience) préscrit aux possédés qui la consultent l'organisation d'une nuit rituelle ou "lila".<br /></span></span></span></div><div style="text-align: justify;"><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"> </span></div><div style="text-align: center;"><img id="media-2436130" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/01/02/525604179.JPG" alt="sandy.JPG" name="media-2436130" /></div><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><strong><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Sandy (en bleu)est un fervent admirateur des Gnaoua et de maâlem Mahmoud en particulier.</span></span></strong></span></div></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">L'équipe de tournage, trés légère comprenant Bruno Charier, ingénieur de son qu'on voit au fond, Olivia, la sympathique maisô combien efficace chargée de production, le cameraman Jeremy ( le réalisateur Frank Cassenti fait office du second cameraman). ILs sont accampagnés de Sandy, en bleu à côté de Mahmoud Guiné, un amoureux des Gnaoua auquels il se consacre entièrement désormais en tant que musicien à l'exclusion de toute autre musique. Il est dans une quête spirituelle, une initiation au monde magique des Gnaoua : ces derniers ont maintenant des adeptes en dehors de leur ère culturelle d'origine; de l'autre côté de la méditerranée. La rive nord de Marnostrum.Double mondialisation des Gnaoua auquels on fait appel pour l'organisation des lila un pau partout à travers le monde (Malika vient d'accompagner son mari Mahmoud Guinéa au Japon) et qui ont maintenant des adeptes tel Sandy au coeur même de la France profonde...</span></span></span></div><div style="text-align: justify;"><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><img id="media-2436160" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/00/01/144568272.JPG" alt="mouton.JPG" name="media-2436160" /></span></span></span></div><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Toute l'équipe du tournage s'est déplacée jusqu'à un lointain village de la journée accompagnée de Malika l'épouse Mahmoud Guinéa pour acheter un bouc noir et un mouton pour le sacrifice qui doit précèder la nuit rituelle: à leur retour un policier a exigé de Frank maints documents en tant que conduicteur, celui ci lui a expliquéqu'onest une équipe de tournage chez Mahmoud Guinéa décoré par le Roi et soutenu par André Azoulay mais il n'a rien voulu entendre: Malika qui comprend les traditions locales en la matière a conseillé au réalisateur de donner un peu de "bakchich" (200 DHS) pour mettre fin à d'inutiles conciliabules pour aller de l'avant dans lke tournage de la "lila"...<br /></span></span></span></div><div style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times;"><img id="media-2436174" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/01/01/1190671262.JPG" alt="mouton2.JPG" name="media-2436174" /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;">J'ai dis à Frank: "Mais la maisonet est trop exigüe pour le tournage?". "A Tamsloht me répondit-il, nous avons effectué des tournages dans un espace encore plus exigüe que celui-ci, au point que le danseur était quasiment collé au musicien. Mais le résultat est probant au niveau de l'image. Nous voulons filmer les Gnaoua dans leur espace authentique sans artifice. Là où les femmes peuvent se servir de la cuisine dont elles sont habituées pour préparer le repas communiel.On a pensé au début à un tournage dans un Riad, mais si nous avions organisé le tournage dans un beau et immense Riad, on aurait des scènes type "Star Academy", à la fois froides et clinquantes mais qui n'auront pas cette chaleur et cette authenticiuté du domicile même de maâlem Mahmoud et sa famille...</span></span></span></div><div style="text-align: center;"><img id="media-2436176" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/00/00/2073565742.JPG" alt="mouton3.JPG" name="media-2436176" /></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Pour préparer la lila, Frank et son équipe ont accompagné Malika, la femme de maâlem Mahmoud chez un herboriste, pour l'achat des différent encens: "Si vous mettez du benjoint noir à la place du blanc, vous troublerez la transe, explique Malika: les esprit protesteront en plene transe en réclamant le bon bonjoint. Le bonjoint noir c'est pour la cohorte des génies possesseurs noirs. On ne peut pas donc en les invoquant mettre du bonjoint blanc!" Dans les rushs que me montre Frank, on voit l'herboriste emettre des opinions sur la musicothérapie des Gnaoua qui dénote une réelle connaissance de leur rituel. De même parmi les jeunes spectateurs de la lila on découvre des adolescents cappable d'accompagner les chants des Oulad Bombara ou ceux de Sidi Moussa et ses esprits de la mer. A Essaouira le savoir esothérique des Gnaoua est en réalité une culture largement partagé par un public de connaisseurs au delà du cercle étroit des Gnaoua proprement dit: c'est pour cette raison qu'on peut véritablement considérer Essaouira comme la ville des Gnaoua par excellence...Brusquement une musique de transe improvisée par les fils de Malika et de Mahmoud Guiné nous parviennent de l'étage ; Frank Cassendi accourt avec sa caméra légère pour filmer la scène qui se déroule au premier étage à partir de la fenêtre de la pièce à partir du petit couloir qui mène à la cuisine...</span></span></span></div><div style="text-align: center;"><img id="media-2436283" style="border-width: 0pt; margin: 0.7em 0pt;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/01/00/1664252498.JPG" alt="f1.JPG" /></div><div style="text-align: justify;"><div style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">A l'intérieur de la pièce Malika danse en état de transe accompagnée musicalement par ses propres enfants: chez les Guinéa on vit en permanence en présence des esprits de l'Afrique et de la transe qu'ils provoque. "Nous vivons avec cette musique de la naissance à la mort , nous expliquera plus tard Malika. Chez nous le tambour et le gunbri se mettent parfois à résonner tout seuls au coeur de la nuit parce qu'ils sont en tant qu'instruments sacrés, hanté par les esprit: tu vois alors les cordes du gunbri bouger tout seuls comme s'ils étaient pincés par une main invisible, celle des esprits possesseurs.<br /></span></span></span></div><div style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></div><div style="text-align: center;"><img id="media-2436333" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/00/01/1475119778.JPG" alt="t3.JPG" /></div><div style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times;"><img id="media-2436332" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/01/00/1078776692.2.JPG" alt="f.JPG" /></span></div><div style="text-align: center;"><img id="media-2436338" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/00/01/757914050.2.JPG" alt="t1.JPG" /></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Malika qui dans en état de transe est elle-même "voyante médiumnique": initialement j'ai proposé à mon ami cassenti d'intégrer la scène de la voyante médiumnique qui fait la liaision à la fois avec le pèlerinage de YTamsloht où elles vont renouveler l'autel des Mlouk et la lila où ses outillages rituels servent pour l'induction de la transe. J'avais proposé que la scène avec la voyanrte médiumnique ait lieu avec la soeur de Mahmopud Guinéa que j'ai connu il y a longtemps. Et c'est là qu'on m'appris qu'elle est morte il y a déjà trois ans de cela et que Malika qui officie également en état de transe peut très bien servir pour la scène de celle qui prédisent en état de transe, en manipulant, des térébratules faussiles, des cauries de la vallée du Nil et des coquillages de ce beau rivage..<br /></span></span></span></div><br /><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-2436325" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/02/02/439593294.JPG" alt="t4.JPG" /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Les Gnaoua c'est d'abord une religion de femme: si les hommes sont mis en avant, en réalité ce sont les femmes qui mènent véritablement la partie en préparant le rituel par des rêves et des prédictions dévinatoire et en sanctifiant les outils rituels de la transe par des pèlerinages à Tamsloht: au cours de la lila, les femmes dela famille Guinéa ont fait appel à plusueurs reprise à Sidi Abdellah Ben Hsein de Tmsloht; au Hadi Ben Aïssa de Meknès, à la grotte de Sidi Chamharouch au Haut Atlas et à Moulay Brahim l'oiseau des cîmes sur le plateau de Kik dans le Haouz de Marrakech: tous des lieux où doit se rendre la voyante médiumnique si elle est en crise de possession et si elle veut rendre efficace ses consultations en faveur de la confrérie féminine des filles des Gnaoua qui sont attaché à sa tbiqa et à son autel des esprits possesseur. Les femmes vivent constament leur relation avec les Gnaoua dans une espèce de rêve éveillé...</span></span></span></div><div style="text-align: justify;"><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-2436441" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/00/01/1915709656.JPG" alt="cuisine.JPG" /></span></div><div style="text-align: center;"><img id="media-2436443" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/02/00/2028185292.JPG" alt="cui.JPG" /></div></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Comme si de rien n'était, après son état de transe, Malika est allée à la cuisine préparer un beau tagine de poisson : une magnifique dorade aux olives, poivrons et tomates bien épicées : l'équipe de tournage et les musiciens n'auront droit à la viande tendre du bouc et de l'agneau qu'après le sacrifice...</span></span></span></div><div style="text-align: justify;"><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-2436505" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/02/02/1343442606.JPG" alt="p.JPG" /></span></div></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Après le repas communiel l'équipe de tournage a eu la suprise de deux visiteurs de marque totalement inattendu: la viste de courtoisie de Katya et André Azoulay! Visite décontractée et en dehors de tout protocole! La famille Azoulay chez les Guinéa et leur équipe de tournage. C'est la première fois nous dira maâlem Guinéa que le conseiller royal lui fait ainsi l'honneur de franchirle seuil de sa modeste maison pour s'enquérir du bon déroulement du tournage et poser quelque questions sur les artistes internationaux qui se produisent sur scène avec Mahmoud Guinéa lors du festival des Gnaoua et musiques du monde. Je me suis permi de dire à André qu'il faut réactiver le colloque de musicologie et créer des liens plus fort avec l'Afrique noire puisqu'Essaouira était jadis le port de Tombouctou. Le conseiller royal nous a répondu que le festival comprend maintenant dix sept scènes et draine un tel monde qu'il est difficile de se consacrer sereinement à l'écoute d'un colloque de musicologie et pour ce qui est de l'Afrique subsaharienne, le festival est déjà un grand lieu de rendez vous pour les grands artistes de l'Afrique noir. Un film comme celui de Frank, avons nous avancé peut-être , avec celui de lilyane Azoulay sur le festival peut constituer l'ambryon d'une médiathèque. Un musée est prévu à Essaouira, nous répond Katya Azoulay; il sera le lieu de conservation de notre mémoire commune. Après cette visite de courtoisie, chaleureuse et humaine; le couple des Azoulay a promis de revenir ultérieurement participer à la lila des Gnaoua en tournage chez les Guinéa, si le programme fort chargé du festival de musique classique qui sedéroule en ce moment même dans la cité des alizés le leur permettra...Malika qui a dit au conseiller que son mari vient de représenter Essaouira et le Maroc au Japon semble profondemment aimue et très fiert de ces visiteurs de marque qui honorent ainsi sa modeste famille. A 22 heures le tournage de la lila peut enfin commencé avec la partie ludique et théâtrale de kouyou et des Oulad Bombara, suivie de la procession des tombours et des crotales avec les filles des gnaoua avec leurs bougie dans une ambiance magique au seil de la maison avant ne commence le sérieux de la transe avec ses cohortes de génie possessurs.</span></span></span></div><div style="text-align: justify;"><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-2436676" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/01/01/1193535549.JPG" alt="k.JPG" /></span></div><div style="text-align: center;"><img id="media-2436680" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/00/01/542348912.JPG" alt="k1.JPG" /></div><div style="text-align: center;"><img id="media-2436683" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/01/01/1744039072.JPG" alt="k2.JPG" /></div><div><div style="text-align: center;"><img id="media-2436685" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/01/00/390915840.JPG" alt="k4.JPG" /></div></div><p style="text-align: center;"><img id="media-2436686" style="border-width: 0pt; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/02/00/707579728.JPG" alt="k5.JPG" /></p><div style="text-align: center;"><img id="media-2436689" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/01/00/1357683760.JPG" alt="k7.JPG" /></div><div style="text-align: center;"><img id="media-2436690" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/00/00/759428097.JPG" alt="k8.JPG" /></div><div style="text-align: center;"><img id="media-2436691" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/00/02/270785969.JPG" alt="k9.JPG" /></div></div></div></div></div><div><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Demain lundi 3 mai 2010; toute l'équipe se déplacera à Tamanar pour aller filmer les Ganga établis dans la région depuis le temps des sucreries saâdiennes. Lors de notre repérage avec Frank Cassendi et le cameraman Jeremy, nous n'avons pu contacter que l'un d'entre eux, les autres travaillaient comme moissonneurs: ce sont des métayers qui n'ont pas de possessions foncières et qui vivent en faisant des travaux agricoles pour les paysans haha en leur moissonant leur céréales comme en ce moment ou en faisant des tournées aumônières avec leurs tambours et leurs crotales à l'issue de quoi, ils organisent une fête saisonnière dénommée "maârouf" dédié à leur patronne lalla Mimouna sous un arganier sacré. Contrairement aux gnaoua bilalien de la ville ils ne recourt pas à la profusion des couleurs ni au gunbri pour induire la transe, chez la voix des dieux africains c'est le tombour dont ils porte d'ailleurs le nom: Ganga veut dire "gros tambour" en berbère.</span></span></span></div><div><span style="font-family: times new roman,times;"><strong><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;">Reportage photograpphique d'Abdelkader Mana</span></span></strong></span></div><div><div><span style="font-family: times new roman,times;"><strong><img id="media-2486006" style="border-width: 0pt; margin: 0.7em 0pt; float: left;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/01/01/604117765.jpg" alt="attitude.jpg" /></strong></span></div></div>
elhajthamihttp://rivagesdessaouira.hautetfort.com/about.htmlPsychothérapie Traditionnelletag:rivagesdessaouira.hautetfort.com,2010-07-24:28377682015-08-02T21:29:50+02:002015-08-02T21:29:50+02:00 La psychothérapie des Gnaoua. Je viens d'apprendre en...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: x-large;"><strong>La psychothérapie des Gnaoua.</strong></span></span></span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: x-large;"><strong>Je viens d'apprendre en cette fin d'après midi du dimanche 2 août 2015, la triste nouvelle que la mort vient de nous ravir maâlem Mahmoud Guinéa qui était devenu par sa virtuosité hors paire, l'ambassadeur musical incontesté d'Essaouira et du Maroc à travers le monde. Je suis peiné...En guise d'hommage je republie ci-après l'entretient qu'il m'avait accordé en campagnie de son épouse Malika. Que le bon Dieu l'ait en sa miséricorde.</strong></span></span></span></span></p><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><strong><strong><img id="media-2572018" style="margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/02/01/1356207086.JPG" alt="oumami.JPG" /></strong></strong></span></div><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><strong><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Pour Géorges Lapassade : « La transe rituelle n’est pas une hystérie, c’est l’hystérie qui est une transe. Mais c’est une transe refoulée et oubliée dans les sociétés occidentales depuis le temps de l’inquisition ». C’est pourquoi cet auteur fait la distinction entre les sociétés à transe et les sociétés sans transe.</span></span></strong></span></div><p style="text-align: center;"><strong><span style="color: #000000;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: times new roman,times;">Toutes les Illustrations sur peau de cet article sont de Driss El Oumami</span></span></span></strong></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: times new roman,times;">Par Abdelkader Mana</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">À Essaouira, les Gnaoua se composent principalement de deux familles : les <em>Guinéa</em> de Dakar et les <em>Gbani</em> de Bamako. L’ancêtre des <em>Gbani</em> serait venu dans le sillage des caravane, dans ce qu’on appelait alors « le port de Tombouctou » quant à celui de la branche des <em>Guinéa</em> , il serait un tirailleur Sénégalais arrivé dans le sillage de l’armée Française vers 1914. Dans un récent entretien, nous sommes revenus sur cette histoire ainsi que sur les ethnométhodes de guérison par les couleurs de la transe chez les Gnaoua, avec Malika, voyante médiumnique professionnelle et son mari <em>maâlem</em> Mahmoud Guinéa :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Deux familles sont aux origines des <em>Gnaoua</em> d’Essaouira : les <em>Guinéa</em> et les <em>Gbani</em>,</span></span></span> <span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Je veux que tu me parles de ces deux familles. Ton grand père</span></span></span> <span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="color: #000000;"><span style="font-family: times new roman,times;">était arrivé à Essaouira avec l’armée Française en 1914</span></span></span></span> <span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">, à travers le Sahara…</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Mon grand père s’appelait <strong><em>Da Méssaoud</em></strong>. Il était venu du Mali en passant par la tribu des <strong><em>Oulad</em></strong> <strong><em>Dlim</em></strong> au Sahara. Le père de ma mère, <strong><em>Ba Samba</em></strong>, était venu de Dakar. C’est eux qui sont à l’origine des Gnaoua d’Essaouira. Les ancêtres de la famille des <em>Gbani</em> sont également originaires du Soudan. Ces deux familles sont pareilles. Nous sommes tous venus d’Afrique. C’est de là qu’avait commencé le <em>gnaouisme</em> à Essaouira. Dans le temps les premiers gnaoua étaient venus avec un <em>gunbri</em></span></span></span> <span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">à base de courge , confectionné d’une manière africaine. Après quoi ils ont adopté le figuier pour sa belle résonance, sauf que sont instrument est habité, hanté,</span></span></span> <span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><em><span style="color: #000000;">ma</span>skoun</em>. Son maniement nécessite purification. On ne doit pas y toucher en état d’ivresse. Car le figuier s’est sanctifié par les nombreuses années qu’il est resté sur cette terre avant d’être coupé pour en faire le <em>gunbri</em>. Donc, il est déjà habité, hanté, <em>maskoun.</em> Le <em>maâlem</em> lui accorde toute son attention en l’encensant. Le <em>gunbri</em> vieillit aussi : passé quarante ans, il se met à résonner tout seul quand tu le suspend au mur. Il parle tout seul la nuit. Pendant longtemps les instruments des maîtres disparus sont restés dans la zaouïa comme des antiquités sacrées auxquelles personne n’osait toucher. On se contenter de les visiter pour en recueillir la baraka.</span></span></span></p><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-2572043" style="margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/00/01/664160227.2.JPG" alt="arbre.JPG" /></span></div><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- <span style="color: #000000;">On raconte qu’au nord d’Essaouira, existait un figuier hanté par un serpent auquel les femmes des gnaoua présentaient des offrandes. Elles organisaient une fête saisonnière sous cet arbre.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- C’est Sidi Abderrahman. Depuis à l’âge de douze ans, je m’y rendais en pèlerinage avec tous les gnaoua d’Essaouira. Chaque année on y festoyait durant sept jours à partir du septième jour de la fête du sacrifice. De leur vivant nous y accompagnaient les serviteurs, <em>lakhdam</em>, ainsi que la troupe des gnaoua . Il y avait un lieu où on dansait en transe, où on organisaient cette fête annuelle, immolant sous cet arbre hanté par un grand serpent qu’on appelait Sid –El- Hussein. On l’encensait et on tombait en transe. Lors du rituel cette créature sortait mais sans faire de mal à personne. J’ai accompagné les Gnaoua près d’une vingtaine d’années à ce sanctuaire de Sidi Abderrahman Bou Chaddada.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Lorsque j’écrivais mon livre sur les Gnaoua, l’un des <em>maâlem</em> , Paka que Dieu le guérisse ou Guiroug, me racontait qu’enfants ils te rejoignaient à la zaouia de Sidna Boulal, où vous confectionnez <em>aouicha,</em> la petite guitare à table d’harmonie en zinc qui vous servait d’instrument d’essai et d’exercice avant de jouer au <em>gunbri.</em></span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- On était alors en période d’apprentissage : dés notre prime enfance, on était des amateurs Gnaoua. On confectionnait notre instrument en se servant du zinc en guise de table d’harmonie et du nylon en guise de cordes. On se servait des boîtes de conserve de sardines pour confectionner les crotales. On allait s’amuser ainsi au village de Diabet. Une fois, alors que nous étions encore tous jeunes, la tombée du jour nous a surprise dans la forêt de Diabet où nous nous sommes mis à scander <em>Charka Bellaydou</em>, une devise des gens de la forêt. Fil blanc, fil sombre était la lumière dans les jardins de Diabet, près de l’oued.Dés que nous avons entamé ce chant, une sorte de Kinko surgissant de nulle part, nous est apparu.A la vue de cette énorme créature, nous prîmes la poudre des escampettes.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">A l’issue de mon apprentissage, ils m’avaient préparé à la zaouia une grande <em>gasaâ</em>, de couscous, semblable à celle des Regraga décorée de bonbons, d’amandes et de noix. Les Gnaoua étaient encore tous vivants. Ils m’ont béni et j’ai commencé à jouer. Mon jeu leur a plu. C’est de cette manière qu’ils m’avaient reconnu en tant que <em>maâlem.</em> Ce n’est pas le premier venu qu’on recrutait ainsi. N’importe quel profane, apprenant sur cassette, se prétend maintenant <em>maâlem.</em> Pour le devenir vraiment, il faut l’avoir mériter à force de peines. <em>Maâlem</em> , cela veut dire beaucoup de choses. Il faut être vraiment initié à tout ce qui touche aux Gnaoua : apprendre à danser Kouyou,à jouer du tambour, à chanter les Oulad Bambara , a bien exécuter les claquettes de la <em>noukcha</em> . Il faut savoir tout jouer avant de toucher au <em>gunbri,</em> qu’on doit recevoir progressivement de son maître. Maintenant, le tout venant porte le <em>gunbri</em> et le tout venant veut devenir <em>maâlem.</em></span></span></span></p><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><em><em><img id="media-2572069" style="margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/00/00/2136360151.JPG" alt="casemates.JPG" /></em></em></span></div><div style="text-align: center;"><p><span style="font-size: small;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="color: #000000;"><strong>Pour Georges Lapassade, la dissociation, c’est la possession. C’est la définition religieuse de la dissociation. Mais on l’appelle pas dissociation dans le langage religieux, on l’appelle possession. Or, cela veut dire quoi la possession ? C'est-à-dire que la personne vit comme si elle avait le diable dans la peau. Son identité est dissociée, une part d’elle reste à peu près normale et l’autre part est devenue le diable qui le persécute. Donc la possession est un cas limpide de la dissociation. La dissociation est une appellation laïque de la possession, si l’on peut dire. La possession est la définition théologique de la dissociation, le possédé est un dissocié en fait, il est deux êtres en lui-même, j’ai deux âmes à moi…En arabe, on dit qu’il est « habité », Meskoun. On peut partir de Meskoun pour faire ce discours et c’est plus facile de le faire en arabe qu’en français, qu’en langue occidentale parce que cela est plus présent dans la culture au moins maghrébine, peut-être dans toute la culture arabe.</strong></span></span></span></p></div><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- <span style="color: #000000;">Ton père m’avait dit, qu’il n’y avait pas de zaouïa des Gnaoua ici : ils habitaient juste sous des casemates du côté du quartier des <em>Alouj</em>(les convertis de l’époque). En arrivant ici, ils ont participé à l’édification d’Essaouira, l’un d’entre eux était sourcier : là où il leur disait de creuser, ils trouvaient de l’eau. C’est lui, d’après ce que me disait ton père qui leur avait ordonné d’édifier par ici la zaouïa des Gnaoua où ils s’étaient mis à se réunir chaque samedi. Ils parlaient alors la langue Bambara…</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Au temps où ils habitaient dans les casemates, dont tu parles, ils n’avaient pas de zaouïa. Après quoi, un <em>jeddab souiri</em> (danseur en transe), de la famille Aït – el - Mokh, leur avait accordé un terrain, où ils pratiquaient leur rituel , juste entourés d’une enceinte. Au bout d’un certain temps, les gens d’Essaouira, qui sont des <em>jeddab</em> (qui dansent en transe) et des amateurs des Gnaoua, ont tous participé à l’édification de la zaouïa où se réunissent les Gnaoua</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Malika, la femme de Mahmoud Guinéa qui assiste à l’entretient nous ramène aussitôt au rôle thérapeutique des Gnaoua:</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Pourquoi, leur avait – on accordé ce terrain ? A cause de ce fils qu’ils ont promené chez tous les guérisseurs sans qu’il soit guéri. Mais quant ils l’ont amené chez les Gnaoua, il s’est aussitôt rétabli. Ils ont alors accordé aux Gnaoua, ce terrain, en guise de don, comme le font chaque année, les bienfaiteurs qui viennent en procession à <em>Sidna</em> <em>Boulala</em> : la femme qui n’enfante pas, vient prendre la baraka et se remet à enfanter. L’homme qui a du mal à trouver du travail, recourt lui aussi aux Gnaoua. Quand ils ont vu que celui dont le fils est malade avait accordé le terrain, les autres ont financé : celui-ci a acheté le ciment, celui-là le fer, jusqu’à ce que la zaouïa de Sidna Boulal soit érigée. Nous ne pouvons pas dire que Sidna Boulal, le muazen du Prophète soit enterré à Essaouira : il est là-bas, en Orient. Ici, nous n’avons que sa baraka, son <em>maqâm</em> (mansion).</span></span></span></p><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-2572087" style="margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/02/01/159895522.JPG" alt="marrakech.JPG" /></span></div><div style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="color: #000000;"><strong>Pour la psychanalyse l’origine de la maladie est endogène : « Ce sont les processus psychiques inconscients ». Pour le thérapeute traditionnel : l’origine du « mal » est exogène ; l’individu est « frappé » par une entité surnaturelle malfaisante ; la possession n’est donc pas le symptôme d’un état morbide. Ces deux modes d’interprétations impliquent deux attitudes : l’Occident rejette le « malade », le Maghreb accepte le « possédé ». Ces deux modes d’interprétations impliquent également deux modes de traitement : l’un vise à « expulser l’intrus », l’autre à mettre en évidence le traumatisme responsable mais oublié.</strong></span></span></span></div><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Originaire de Marrakech, Malika est aujourd’hui une voyante médiumnique professionnelle dont son épous <em>maâlem</em> Mahmoud Guinéa, est un simple auxiliaire . C’est lors d’un pèlerinage à Tamsloht qu’elle l’a rencontré pour la première fois :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">« Je suis ce qu’on appelle <em>talaâ</em> (celle qui fait « monter » les esprits). Quand je dormais mes esprits me disaient :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- On t’autorise à te marier, mais seulement avec un <em>maâlem</em> gnaoui qui soit noir.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Je me disait :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Pourquoi dois-je chercher un homme qui soit <em>maâlem</em> , gnaoui et noir de surcroît! Il est impossible de trouver un homme qui réunit en lui toutes ces qualités !</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Je me suis rendue en pèlerinage au <em>moussem</em> de Moulay Abdellah Ben Hsein comme les esprits m’avaient ordonné de le faire chaque année. Et c’est là que j’ai rencontré, d’une manière tout à fait inattendue, <em>maâlem</em> Mahmoud qui deviendra mon mari. En me préparant à m’y rendre , avant même de rencontrer mon futur mari, et alors que je me suis mise à farfouiller dans mon autel des <em>mlouk,</em>je suis tombée sur une cassette où on entend chanter certaines devises Gnaouies, notamment celles de <em>foufou-danba</em> , du lait:</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- J’ai déjà écouté ce <em>maâlem</em>, me dis-je, et sa musique comporte des devises qui n’existent pas chez les gnaua de Marrakech.</span></span></span></p><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-2572135" style="margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/00/02/1146657711.JPG" alt="tabal.JPG" /></span></div><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">J’ai alors dissimulé cette cassette entre mes seins et je me suis rendue à Moulay Abdellah Ben Hasein,. C’est là que j’ai rencontré Mahmoud . Il était accompagné de Hamida Bossou qui m’a invité à une lila où participait entre autre <em>maâlem</em> Mahmoud, accompagné de son père et de ses frères. On s’est connu de cette manière et je suis rentrée chez moi. Plus tard, mon frère à rencontré par hasard <em>maâlem Mahmoud</em> et l’a invité chez nous. Je me suis retrouvée ainsi en sa présence à l’intérieur – même de ma maison ! J’ai alors ordonné à mon frère de nous faire écouter la fameuse cassette. Nous l’avons écouté sans que je sache d’où elle m’est parvenue. Mahmoud m’apprend alors que c’était sa cassette. Mais comment m’est – elle parvenue ? Je ne pouvais le dire. D’autant plus que je n’avais encore jamais visité Essaouira. Et il m’a épousé.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Est-ce ta sœur ? demanda –t-il à mon frère.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Oui.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Est-elle mariée ?</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Non.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">C’est ainsi qu’en un très bref laps de temps, je me suis retrouvée fiancée puis mariée avec <em>maâlem</em> Mahmoud qui m’a encouragé à poursuivre ainsi mon travail en tant que <em>maâlma</em> et en tant que voyante. Du fait que j’organise chaque année la <em>lila</em> , ma sœur , mon frère , ma fille dansent en transe. Cela remonte aux environs de 1985 que nous baignons en permanence dans ces rituels, au point que la musique Gnaoua coule maintenant dans nos veines.</span></span></span></p><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-2572094" style="margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/00/00/311548473.JPG" alt="bossou.JPG" /></span></div><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- <span style="color: #000000;">Vous venez d’évoquer <em>maâlem hamida BOSSOU</em>, que Dieu ait son âme. Mais il y a aussi un <em>melk</em> chez les Gnaoua qui porte le nom de <em>BOSSOU</em> ? Un <em>melk</em>, un esprit dénommé <em>BOSSOU</em>, une espèce de divinité des marins en Afrique.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Malika :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- <em>BOSSOU</em>, n’est pas un nom de famille</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Mahmoud Guinéa :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Hamida dansait à cette devise.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Malika :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Il est possédé par ce <em>melk</em>. Il jouait au <em>gunbri</em> , que Dieu ait son âme, mais une fois arrivé à la devise de <em>BOSSOU</em>, il tombait en transe.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Mahmoud Guinéa :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- J’ai joué pour lui à Casablanca.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Malika :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- <em>Maâlem BOSSOU</em>, que Dieu ait son âme, avait toujours besoin auprès de lui d’un autre <em>maâlem</em> , pour le relever au <em>gunbri</em> . Il ne jouait pas quand il n’y avait pas de <em>maâlem</em> pour le relever, même si la <em>moqadema</em> exigeait cette devise. C’est ainsi qu’on le surnomma <em>hamida</em> BOSSOU, du nom de cette devise.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Est – ce qu’on peut considérer <em>Hamida Bossou</em> comme faisant partie des esprits de la mer ou ceux des cieux. Il fait donc partie des bleus ?</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Mahmoud Guinéa :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Il fait partie des gens de la mer Haoussa. Lui était un Haoussa.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Qui sont ces Haoussa ?</span></span></span></p><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-2572101" style="margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/00/02/2119318157.JPG" alt="hAOUSSA.JPG" /></span></div><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Mahmoud Guinéa :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Les Haoussa, ce sont les fils de la forêt de l’Afrique. La région où la forêt est proche de la mer. Cette devise musicale accompagne la transe de la forêt Haoussa, d’où est originaire <em>Bossou</em>.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Qui sont ces esprits possesseurs Haoussa ? Portent – ils la couleur bleue ?</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Mahmoud Guinéa :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Non. C’est une cohorte des esprits noirs.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Même s’ils évoquent la mer ?</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Mahmoud Guinéa :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- C’est que l’océan d’Afrique évoque la transe de cette contrée.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Es-ce qu’on évoque ces esprits Haoussa avant ou après les esprits marins ?</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Malika :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Avec les esprits marins.. On peut dire que <em>Bossou</em> est le plus fort des esprits marins. Ces derniers commencent avec la danse au bol rempli d’eau. Après quoi entre en scène <em>Bossou</em> qui danse avec un filet de pêche. Tous les autres esprits se dansent avec les draps à l’exception de <em>Bossou</em> qui se danse avec un filet de pêche, comme celles qu’on trouve au port. Mais c’est un filet orné de cauris.</span></span></span></p><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-2572108" style="margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/01/02/473487746.JPG" alt="HAOU.JPG" /></span></div><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Mahmoud Guinéa :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- A l’invocation de cette devise musicale, on danse en faisant semblant de nager avec un filet de pêche.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Quelle cohorte est invoquée après les esprits de la mer ?</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Mahmoud Guinéa :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Les célestes.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- De quels esprits se composent ces célestes ?</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Mahmoud Guinéa :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Ils expriment la transe céleste et tout ce que contient le ciel d’anges, d’étoiles, de lune et autres sphères cosmiques.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- D’Afrique ils avaient amené avec eux la danse du sabre et des aiguilles. Ils dansaient également avec un bol rempli d’eau de mer contenant un petit poisson des rochers couleur d’algues dénommé <em>BOURI.</em> Cette danse s’effectuait quand on invoque la cohorte des <em>mossaouiyne</em>, les esprits de la mer…</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Mahmoud Guinéa :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- C’est mon grand père qui avait amené ce bol de DAKAR : une ondée bénie des dieux…</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Malika :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Au plus fort de la transe, quand on invoque l’esprit de la mer le poisson apparaît tout seul au milieu du bol : sa baraka se manifeste de cette manière.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Mahmoud Guinéa :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- C’est la pure vérité, il n’y a pas de mensonge…</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Malika :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Ils remplissent le bol, présentent leur soumission aux esprits et se mettent à danser. Ils se rendent compte à l’issue de leur transe que le bol contient du poisson.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Le <em>BOURI</em> , est-il ce poisson des rochers ?...</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">-Mahmoud Guinéa :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Oui, il est tout petit ce poisson…</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- On raconte que chez les Africains, il existe une divinité dénommée <em>BOURI</em> ?</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Mahmoud Guinéa :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- <em>BOURI ! Ô BOURI !</em></span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Es-ce que cet esprit qu’on invoque existe ?</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Mahmoud Guinéa :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- <em>BOURI ! Ô BOURI !</em> Son invocation introduit les rouges.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Malika :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Il est le portier des rouges. L’ouverture des esprits rocheux. Du sang. C’est le <em>BOURI !</em></span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Ne croyez – vous pas que ce sont les Gnaoua qui ont donné le nom de <em>BOURI</em>, à ce poisson couleur d’algues qu’on trouve à marrée basse aux interstices des récifs d’Essaouira ? C’est un nom d’origine africaine ?</span></span></span></p><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-2572115" style="margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/02/01/1130368507.JPG" alt="MASQUE.JPG" /></span></div><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Mahmoud Guinéa :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- C’est possible. <em>BOURI, ô BOURI</em> introduit les rouges. Et il y a <em>BOURI, ô BOURI</em>, des bleus.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Malika :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Il y a deux genres : ceux qui ouvrent les rouges et ceux qui ouvrent les bleus.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Racontez – nous un peu la vie d’Aïcha Kabrane, votre mère que Dieu ait son âme : quel était son rôle ? Comment travaillait – elle avec les aiguilles ? Et comment prédisait – elle en état de transe ? Ce sont les esprits qui la possèdent qui parlent à travers sa bouche ?</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Mahmoud Guinéa <strong>:</strong></span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><strong>-</strong> Les gens viennent la consulter et Dieu accorde sa guérison<strong>.</strong></span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Que leur prescrit – elle quand ils viennent la consulter ? Es – ce qu’elle recoure aux cauris ? Raconte un peu avec détails.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Mahmoud Guinéa :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Les parents des possédés les amènent chez elle, et elle commence d’abord par la divination. C’est là qu’elle diagnostique le mal qui les a frappé. Elle prédit grâce à un auvent d’osier contenant des coquillages et des cauris de la mer du Nil que mon grand père avait amené jadis avec lui. Elle les remue d’une main et avale deux à trois aiguilles de l’autre. Ce n’est qu’après qu’elle peut te dire quel djinn t’a frappé et pourquoi et comment. Puis elle encense le possédé en lui prescrivant le sucré et le salé.</span></span></span></p><div style="text-align: left;"><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-2572130" style="margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/00/00/1973223740.JPG" alt="brillant.JPG" /></span></div><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Malika :</span></span></span></div><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Elle appelle ces esprits pour qu’ils lui indiquent la raison pour laquelle ce monsieur ou cette dame sont venus la consulter. Elle ne préconise pas systématiquement la <em>lila</em> : il y a celui à qui on recommande le sucré et celui à qui on recommande le pèlerinage à Moulay Brahim, sidi Abdellah Ben Hsein ou Sidi Chamharouch : il doit effectuer ce pèlerinage avant de revenir la voir pour quelle puisse deviner ce que les esprits réclament. C’est à ce moment là que les esprits préconisent la <em>lila</em>. La <em>talaâ</em></span></span></span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">(voyante médiumnique) doit alors jouer son rôle en se concertant avec son</span></span></span> <span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><em>maâlem</em>. Que demandent les esprits pour délivrer ce possédé ? Sera – t – il enfin délivré ou bien deviendra –t- il un serviteur des esprits? Car il y a le possédé à qui les esprits demandent qu’il soit leur serviteur en devenant <em>moqadem</em>.</span><br /></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Mahmoud Guinéa :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Malgré lui s’il le faut, même s’il refuse de devenir leur serviteur. Cela est déjà arrivé à de nombreux possédés.</span></span></span></p><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-2572125" style="margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/01/02/1274734545.JPG" alt="driss.JPG" /></span></div><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Malika :</span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Que faire ? Elle fait alors appel au <em>maâlem</em> qui se trouve être son propre mari comme c’est mon cas. Elle lui dit : une telle ou un tel désire une <em>lila</em> préparée de telle ou telle manière. Et il vont faire le marché . Ils vont acheté tout ce dont ils ont besoin pour l’organisation de la <em>lila</em>. Au cours de cette dernière la cliente se livre alors à la danse de possession. Et la voyante médiumnique l’empêche de rentrer à la maison : elle doit rester en sa compagnie au moins une semaine, le temps qu’elle lui indique la manière dont elle doit servir. Et même quand elle devient <em>moqadema</em>, elle se doit d’organiser une <em>lila</em> , où Lalla Aïcha doit être présente. Ceci pour ce qui concerne l’initiation de celle destinée à devenir <em>moqadma</em>. Pour celle qui est possédée, elle reste chez elle ,voilée , isolée, consommant le sucré durant une semaine, dix jour voir un mois jusqu’à ce qu’elle va mieux. Après quoi, au cours d’une nuit du mois lunaire de chaâbane , elle doit se rendre en pèlerinage à Lalla Aicha avec un sacrifice en guise d’offrande.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Mahmoud Guinéa :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Elle doit régulièrement se rendre en pèlerinage et continuellement présenter des offrandes et des sacrifices.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Malika :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Il se peut qu’elle soit délivrée comme il se peut qu’elle soit à nouveau possédée. La mère de Guinéa tombait en transe quand on invoquait Jilali, les noirs et le soudanais. Chose qu’on ne trouve chez aucune <em>moqadma</em> que ce soit à Essaouira ou ailleurs. Ces devises lui étaient propres.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Mahmoud Guinéa :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- C’est mon grand père qui avait amené du Soudan ces devises bien faites. Aucun Gnaoui en dehors de notre famille ne joue ces devises musicales. Personne ne danse à leur invocation à part nous .</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Malika :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- On ne les joue ni ne les danse ailleurs. Nous les respectons : la mère de Guinéa ne les jouait qu’au cours d’une <em>lila</em> qui lui était propre.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Mahmoud Guinéa :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- On préserve ces devises pour que les autres Gnaoua ne les jouent ou ne les enregistrent.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- En quoi consiste votre pouvoir de devination?....</span></span></span></p><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-2572132" style="margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/01/02/2026100384.JPG" alt="argan.JPG" /></span></div><div style="text-align: center;"><p><span style="font-size: small;"><span style="font-family: times new roman,times;"><strong><span style="color: #000000;">Dans les religions traditionnelles, le Chaman et le médium ont en commun leur formation, leur vocation. Dans les deux cas, très souvent, mais pas toujours, il y a un trouble à l’adolescence, une dissociation adolescente. Ils font des fugues ou elles font des fugues. Ils se réfugient dans la forêt ; ils sortent de chez eux. On voit même cela au Maroc ou en Algérie dans la vocation de certaines talaâ, de certains guérisseurs, comme on les appelle des médiums. Il y a cette sorte de tradition de fugues adolescente, au départ. C’est une dissociation pathologique, qui va se retourner, se transformer, en dissociation normale. On n’élimine pas la dissociation comme le voulait jadis Janet. La thérapie occidentale visait l’élimination de la dissociation, tandis que là, on s’arrange avec, on se réconcilie en la transformant. C’est spectaculaire chez les Chamans et les médiums et même chez les clients de base, d’une intervention qu’on appellera thérapeutique, en Afrique, la dissociation n’est pas éliminée comme un trouble définitivement pathologique dont il faut se libérer…en reconstruisant les identités, mais elle est, quelque part, dans un coin de la personnalité et même du métier quand il s’agit d’en faire un métier. La talaâ, les spécialistes de la dissociation, les gestionnaires de la dissociation, à but thérapeutique restent dissociés. Donc, on peut dire qu’en Afrique, à la différence de l’Europe, il y a aménagement de la dissociation, il n’y a pas eu tentative d’élimination. C’est un trait de l’Afrique, de la psychologie africaine, des africains, cette disponibilité de la dissociation, peut-être que les Africains sont moins unifiés que les Européens, et qui sont plus porteurs d’une dissociation, d’une dissociation constitutive de leur identité.</span></strong></span></span></p></div><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Malika :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Moi-même, je ne sais quoi dire, jusqu’à ce que je consulte les esprits. Ce sont mes <em>mlouk</em> qui émissent le diagnostic à celle qui vient me consulter. Je suis alors en transe. C’est dans cet état que je les consulte et c’est eux qui lui disent ce dont elle souffre et ce qu’elle doit amener comme offrandes. A ce moment là, ce sont les esprits qui parlent. Je peux lui parler en dehors de l’état de transe. Mais là, je fait monter les esprits. C’est delà que vient le mot <em>talaâ,</em> celle qui fait monter les esprits et c’est eux qui lui disent : tu as ceci ou cela.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Les esprits avec lesquels je travaille, m’aident moi aussi à me sentir mieux. Quand j’organise une <em>lila</em> pour quelqu’un, je danse moi aussi en état de transe. Après quoi je me sens mieux. Ce n’est pas seulement celui ou celle qui est malade qui danse en état de transe ; moi aussi je danse en état de transe. A chaque foi que j’organise une <em>lila</em>, je danse en état de transe ; ce qui m’apaise</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">La nuit, lorsque je suis nerveuse, je vois apparaître les esprits dans mes rêves.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Quand j’ai consulté mes esprits vous concernant en leur demandant si je peux travailler avec vous ; ils m’ont répondu : oui, ce sont des gens correctes. Si vous n’étiez pas des gens correctes, la <em>lila</em> n’aurait pas été réussie : elle réussi si les intentions de ceux qui l’organisent sont bonne. S’ils sont de bonne foi, tout ce qu’ils entreprennent leur réussi.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Comment vous êtes devenue <em>talaâ,</em> (celle qui fait monter les esprits) ?</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Avant j’étudiais, comme tout un chacun rêve de s’instruire. J’ai obtenu mon bac, pour poursuivre à l’étranger en section anglaise. Quand j’ai obtenu le bac j’ai eu un problème avec un Monsieur de notre fratrie qui m’a demandé en mariage mais sa mère a refusé. Comme il n’a pas tenu compte de l’avis de sa mere, pour nous séparer, celle-ci m’a jeté un mauvais sort. C’est de cette manière que les esprits m’ont possédé .En enjambant cette magie j’ai commencé à tomber en transe et à me désintéresser de l’école. Je n’aimais plus les hommes, d’une manière générale. Les hommes, étaient devenus un problème pour moi. Je suis choquée à chaque fois qu’un homme veut me demander en mariage. Durant près de deux ans, nous avons consulté de nombreux docteurs psychiques. Ma maman, que Dieu ait son âme, m’amenait chez les médecins. Franchement, je n’étais pas élevée dans une famille Gnaouie. Chez nous personne ne tombait en transe. On était tout à fait loin des Gnaoua.</span></span></span></p><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-2572129" style="margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/02/01/1254320768.JPG" alt="oum.JPG" /></span></div><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- <span style="color: #000000;">Le pouvoir de devination la sœur de Mahmoud Guinéa l’avait hérité de sa mère, alors que vous qui n’avez rien à voir avec les Gnaoua, vous êtes devenu <em>talaâ</em> plutôt suite à une crise initiatique ?...</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">-</span></span></span> Effectivement, quand j’ai commencé à « tomber » (à devenir une possédée), les gens se mirent à nous dire : « Il faut voir les Gnaoua, organiser une <em>lila</em> ». Finalement, je ne croyais pas vraiment aux esprits. Il y avait alors dans notre voisinage une voyante qui organisait des <em>lila.</em> Un jour, alors que je dormais, j’entendais au loin le rituel se dérouler chez elle. Quand ils ont entamé la procession aux tambours, je n’ai pu m’empêcher de quitter la maison en courant, pour rejoindre dame Jmiâ que Dieu ait son âme (mon autel des <em>mlouk</em> comprend de vieux balluchons de couleurs déchirés qui lui appartenaient mais dont je ne puis me séparer. J’ai des serviettes toutes neuves, mais je leur préfère les anciennes qu’elle m’a légué au moment de mourir). Je l’avais alors rejoins et je me suis mise à danser en transe. J’ai dansé alors sur les notes du grand <em>maâlem aïachi Baqbou ,</em> que Dieu ait son âme. En sortant de ma transe, je me suis endormie et elle m’a mise en isolation sous le voile : « Ma fille, me dit-elle, les esprits te réclament sacrifice et désirent que tu les serve. » Je n’ai pas compris tout d’abord qu’est – ce que « servir » ? Je n’étais alors âgée que de 17 ans. Je suis allée voir ma mère en lui disant que lalla Jmia m’a prédis que je dois « servir », j’en ai déduit que je dois étudier et travailler. Mais une semaine plus tard je suis à nouveau « tombée » et j’ai commencé à parler en état de transe (<em>kan’Ntaq</em>) . Les esprits se mirent à parler en moi : « nous lui avons ordonné de nous servir, d’organiser une <em>lila</em> pour devenir <em>moqadma. »</em> Je suis tombée malade et ma mère, que Dieu ait son âme est allée voir cette voyante en lui disant : « Dame Jmiâ, vient voir ma fille est à nouveau tombée en transe. » Elle est venue et a commencé par faire parler les esprits qui me tourmentaient, puis elle a dit à ma mère :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Les esprits veulent qu’elle les serve.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Peut-on organiser la <em>lila ?</em> Lui demande ma mère, on vous donnera l’argent qu’il faut. » ;</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- Ils veulent certes qu’elle organise une <em>lila,</em> mais ils veulent surtout qu’elle les serve. Lui répond la voyante .</span></span></span></p><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-2572133" style="margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/00/00/859576873.JPG" alt="visage.JPG" /></span></div><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Nous avons effectivement organisé une <em>lila</em> . Je ne pouvais plus me lever , mais après la <em>lila,</em> je me suis sentie mieux. Un mois plus tard<em>,</em> j’ai à nouveau refusé de servir en tombant malade à nouveau. Les esprits dirent alors : « Elle ne veut pas de nous ? Qu’elle ait donc en pèlerinage. C’est ainsi que je me suis rendue à Moulay Abdellah Ben Hsein, à Chamharouch, jusqu’à ce que j’aie accepté. Je les voyais dans mes rêves et je m’écriais dans la nuit. Ils ont chamboulé mon sommeil ; dormant le jour et veillant la nuit, me mettant à prédire à quiconque me rendait visite : je tombais en transe et je voyais aux gens sans qu’ils me le demandent. C’est de cette manière que j’ai accepté progressivement l’idée de devenir <em>talaâ</em> (celle qui fait monter les esprits) acceptant ainsi le verdict des esprits qui m’ont possédés.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Quand j’ai intégré la <em>mida</em> (l’autel des <em>mlouk</em>) et que j’ai accepté de servir les esprits ; je me suis rendue en pèlerinage à Sidi Chamharouch après avoir organisé une première <em>lila.</em> En redescendant de la grotte, je suis tombée sur du fer que j’ai pris. En arrivant à la maison, je suis tombée en transe . Quand les esprits sont « montés »(<em>talaâ’ou)</em> , ils m’ont demandé de danser avec le fer soit à l’invocation de <em>Jilali</em> , soit à celle du nuageux. C’est tout. Pour sanctifier le fer, j’ai organisé une <em>lila</em> avec sacrifice. Depuis lors, je ne peux plus danser à la devise de <em>Jilali</em> sans être munie de fer.C’est ce avec quoi je travaille.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Je ne croyais pas d’abord aux saints, mais quand je suis tombée malade, je me suis mise à rendre visite à tous les lieux saints qui sont en rapport avec les gnaoua : la grotte d’Aïcha à Sidi Ali , celle de Sidi Chamharouch où je me suis isolée durant trois jours : là-haut, on mangeait, on buvait, on dormait . Après quoi, je suis descendue vers Moulay Brahim où j’ai séjourné pendant une semaine. De là je suis descendue vers Moulay Abdellah Ben Hsein.</span></span></span></p><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-2572138" style="margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/01/02/29503057.JPG" alt="double.JPG" /></span></div><div style="text-align: center;"><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="color: #000000;"><strong>L’incubation en vue de l’inspiration à la suite d’un rêve divinatoire est un fait établi depuis la haute antiquité au Maghreb. Hérodote prête ainsi aux Nasamons une coutume qui ne leur est certainement pas particulière et que pratiquent encore les berbères : « Pour faire de la divination, dit-il, ils vont aux monuments de leurs ancêtres et s’endorment par – dessus : après avoir prié, ils se conforment à ce qu’ils voient en songe. »Avant d’être reconnue en tant que telle, la <em>talaâ</em> est allée en pèlerinage à <em>Sidi Chamharouch</em> – le Sultan des <em>Jnoun,</em> dont la grotte se situe au sud de Marrakech -, à Moulay Brahim, à Tamesloht, et à beaucoup d’autres lieux saints. Là, elle s’est imprégnée de leurs effluves sacrés et s’est isolée pendant un certain temps dans leurs <em>khaloua</em>, lieu de prière et de retrait, généralement une grotte qui préfigure le ventre maternel où s’accomplissent la mort et la résurrection symbolique de la néophyte. Elle se retire en prière jusqu’au moment où le rêve divinatoire apparaît dans la dormition. C’est la raison pour laquelle la postulante a accompli son pèlerinage.</strong></span></span></span></p></div><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">- <span style="color: #000000;"><strong>Qui vient vous consulter?</strong></span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">La femme qui n’enfante pas, vient prendre la baraka et se remet à enfanter. L’homme qui a du mal à trouver du travail, recourt lui aussi aux Gnaoua.</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Quand un patient ou une patiente, qu’elle soit jeune ou vieille, vienne me consulter, je ne sais pour ainsi dire rien à son propos. J’ouvre l’autel pour consulter les esprits à son propos. Ce sont les esprits qui m’assistent au cours de la consultation en me disant de quoi souffre ce Monsieur ou cette dame. Qu’à –t- il ? Es-t- il malade ? Que lui réclament les esprits ? Veulent –ils seulement qu’il organise une <em>lila</em> pour le délivrer ? Ou bien veulent – t –ils qu’il devient leur serviteur ? Les a – t – il atteint de quelque manière ? Ou les a – t – il agressé ? Une fois que j’ai consulté les esprits, je lui dis mon diagnostic. Je vois de quoi souffre le malade, puis je lui dis : voici de quoi tu souffres et voilà ce qu’attendent de toi les esprits. Ils veulent que tu leur organises une <em>lila</em> que tu achètes par exemple un mouton, un bouc, ou que tu leur prépares un poulet non salé. Ou que tu leur fasses don d’une offrande. Il y a aussi le malade à qui ils ne demandent rien avant qu’il ne revienne du pèlerinage soit à Chamharouch, Moulay Brahim et Tamsloht. Et ce n’est qu’au retour de ce pèlerinage qu’il ramène ce que les esprits lui réclame : qu’il ramène un bélier châtré, un bouc, des encens. J’organise alors le rituel en accord avec le <em>maâlem</em> . J’ai la chance d’être mariée avec un <em>maâlem</em> que je consulte à la maison en lui disant : d’ici trois jours, nous aurons une <em>lila</em> , qu’une telle femme est malade et qu’elle désire une <em>lila</em>. Si elle l’organise à son domicile, nous nous rendons chez elle. Nous prenons seulement notre baluchon de tissus de couleurs et notre plat d’osier : on ne prend pas tout l’autel des esprits. Puis nous nous dirigeons chez elle, accompagnées du <em>maâlem.</em> On la trouve ayant déjà préparé tout ce que je lui avais demandé d’acheter. On procède au sacrifice, puis avec la nuit on met en œuvre la <em>lila.</em> Et Allah accorde sa guérison. Ses vœux seront exhaussés. Généralement les esprits lui recommandent d’organiser une <em>lila</em> chaque année. Et quand cela n’est pas dans ses cordes, elle présente des offrandes au cours de la <em>lila</em> que j’organise moi-même annuellement : elle donne de l’argent, procède au sacrifice, selon ses propres moyens ou selon ce que les esprits lui ont recommandé de faire. Je vous cite les deux cas suivants<br /></span></span></span></p><ol><li><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Le premier cas est celui de cette femme qui a des cauchemars la nuit. Elle n’acceptait pas les hommes qui la demandaient en mariage. Elle n’aimait pas du tout les hommes. Sa mère me l’avait amené en consultation. Elle avait 28 ans. Les esprits m’ont indiqué que c’est eux – mêmes qui l’empêchaient de se marier pour qu’ils la possèdent. L’esprit qui la possède l’empêche de se marier pour qu’elle devienne son épouse. Nous lui avons organisé une <em>lila</em> mais son esprit a refusé en disant : « cette femme doit m’épouser ou me servir. » Elle a refusé mais a néanmoins organisé la <em>lila</em> : « Je donnerai tout ce qu’on me demande disait-elle. Le financement n’est pas un problème : j’ai de l’argent. Je ferai tout ce qu’on me demande pourvu qu’on me délivre et que je me sente mieux. » Elle n’aimait plus la maison : elle voulait s’enfuir, fuguer. La première <em>lila</em> est passée, la deuxième et la troisième. Après, elle est guérie. Maintenant, elle est mariée. Elle a même deux enfants.Quand elle s’est mariée et qu’elle a eu des enfants ; elle m’emmena le premier à la <em>tbiqa</em> (l’autel des esprits). Pour le protéger on l’avait couvert des draps. Et quand elle a eu le deuxième , elle l’emmena également. Maintenant chaque année elle m’envoie son sacrifice. Elle vit à Tanger. Elle est guérie.</span></span></span></li><li><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">L’autre cas, est celui d’une femme mariée qui n’enfantait pas : elle veut bien avoir des enfants. Mais même quand elle tombe enceinte, elle finissait par perdre son enfant dans les trois mois qui suivent. Alors, elle est venue me consulter et il s’est avéré que c’est Sidi Hammou qui l’a « frappé » au ventre : il lui demande sacrifice et <em>lila</em>. Elle ne voulait pas organiser la <em>lila,</em> chez elle : <strong><span style="text-decoration: underline;">elle avait honte de cette musique.</span></strong> Elle nous a remis l’argent et nous lui avons organisé la <em>lila</em> chez nous. Quand elle est redevenue enceinte, elle est venue me voir pour porter durant neuf mois le « fil de laine » (ceinture protectrice). Ce n’est que par la suite qu’elle a donné naissance à une fillette qui a grandi maintenant et qui nous offre elle aussi offrandes et sacrifices.</span></span></span></li></ol><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-2572141" style="margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/01/00/623182726.JPG" alt="el.JPG" /></span></div><p><span style="font-size: small;"><strong><span style="color: #000000;"><span style="font-family: times new roman,times;">Pour Georges Lapassade, la talaâ pratique une « thérapie de la dissociation ». Elle fait appelle aux Haddarates et aux Gnaoua pour assurer un moment thérapeutique comme le Ndeupp, le rituel de possession sénégalais, où les danses de possession viennent clôturer une semaines d’actions ou d’actes thérapeutiques dont le plus important, le jeudi, c’est le sacrifice d’un animal et la construction d’un autel sur des poteries qui contiennent des boyaux de cet animal. Donc, le rite de possession collectif, les danses de possession collectives sont spectaculaires, menés d’ailleurs par un guérisseur ou une guérisseuse. Les danses de possession, dans le quartier où il y a eu l’intervention, viennent le dernier jour pour clôturer une semaine thérapeutique, dont probablement l’acte fondateur le plus important, pour la première fois, c’est le sacrifice conduisant le même jour à la création d’un autel sur lequel on pourrait faire des offrandes au Rab(part dissociée de la personnalité). C’est pourquoi je dis que c’est un autel de la dissociation parce qu’au départ, il y a l’idée d’une possession plus ou moins par le Rab qui est un animal, un être mystérieux, un peu comme un djinn dans les pays arabes…Donc, cet esprit possesseur tourmente une personne et ce qu’on appellera la thérapie en langage occidental consiste à libérer, à soulager cette personne, non pas par la suppression du symptôme qui est à l’origine du trouble qui est une possession mal vécue. On ne met pas fin à la possession, mais on la déplace, c'est-à-dire, cet esprit, ce Rab qui tourment la personne, n’est plus dans la personne tourmentée, mais dans cet autel où la personne, pendant toute sa vie, va porter des offrande, du lait et autres produits.C’est intéressant du point de vue de la thérapie africaine, qui est une thérapie de réconciliation du possédé et de son possesseur considéré comme bénéfique. Ce qui est très différent de l’unique forme de possession que l’on connait et que l’on a connu en Europe, la possession diabolique. Et puisque c’est une possession diabolique, on ne peut pas se réconcilier avec le diable. Le diable doit être expulsé, c’est un exorcisme. Ce qui est très important en Afrique, dans la culture africaine, il y a aussi de l’exorcisme en Afrique, mais il y a cette pratique inconnue, non pratiquée dans l’ensemble de l’Europe à part quelques exceptions ; il y a une pratique adorciste qui consiste à construire une réconciliation. Donc, une sorte d’arrangement avec la dissociation. Ce n’est pas seulement une pratique pour mettre fin, à la dissociation pathologique car il y a des dissociations qui ne sont pas pathologiques. Cela est une autre affaire, on peut en parler, si vous voulez, mais la dissociation pathologique, c’est l’éclatement de l’identité chez le possédé occidental qui prétend être possédé par le diable, par un mauvais esprit. La seule solution, c’est de faire sortir cet esprit, c’est de le chasser. C’est de l’exorcisme, tandis qu’en Afrique, très souvent, ce n’est pas de le chasser, c’est de l’amadouer et de se faire ami avec lui.Cohabiter est très important pour l’étude du rite africain, on en est là.</span></span></strong></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">L’autel des mlouk :</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Les filles dépendantes de l’autel des esprits, doivent être présente à chaque <em>lila</em> que j’organise. Elle lave le baluchon de tissus. C’est elles qui nettoient l’autel des esprits du sang sacrificiel au cours de la <em>lila</em> que j’organise au mois lunaire de <em>Chaâban</em>. Ce sont elles qui peinent comme vous avez vu hier. Elles veillent au bon déroulement de la <em>lila.</em> On les appelle « les fille de la <em>tbiqa</em> », l’autel des esprits. Il se compose d’un plat d’osier qui contient l’encens, les bocaux pleins du benjoin blanc, du benjoin rouge, du benjoin noir, de bois de santal et des bougies de <em>foufou danba</em>. Quand on quitte le domicile pour la procession, on laisse ces bougies sur l’autel des esprits pour ne s’en servir qu’au cours de la danse de possession. Ceci est le chèche de Sidi Hammou, ce bol est celui des esprits marins, ceci est de l’encens des esprits féminins : Mira, dame Rqiya, la berbère. Ceux –là sont les tissus par lesquels on recouvre les gens qui tombent en transe. Ce sont les sept couleurs : le blanc, le vert, le noir, le rouge, le bleu marin, la tunique rapiécée et enfin Mira. Ceux –ci sont les couvercle de l’autel : on le couvre avec après la transe. Plus précisément, on ne couvre pas aux jours ordinaires, mais à la fin du mois lunaire de <em>chaâban</em> (qui précède le Ramadan). C’est là qu’on recouvre l’autel des esprits, parce qu’au mois du Ramadan il n’y a ni lila ni musque : les esprits sont au repos. On les recouvre par ces serviettes jusqu’à la nuit du destin , le 27 Ramadan où les baluchons sont dénoués et l’autel des esprits est à nouveau découvert : on l’encens et le <em>maâlem</em> remue à nouveau le gunbri. C’est obligatoire le 27 Ramadan : nous fermons les bocaux à la fin de <em>chaâban</em> et on les ouvre le 27 Ramadan. Le <em>maâlem</em> joue alors une devise ou deux ; c’est là qu’on procède à ce qu’on appelle « l’ouverture de l’autel des esprits ».</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><img id="media-2572142" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/00/02/1333974521.JPG" alt="sous.JPG" />Là, ce sont les serviettes de la danse de possession. On les utilise au cours de la <em>lila</em>. On les emporte avec nous à chaque fois qu’on se rend en pèlerinage au moussem de Moulay Brahim, de Tamsloht, comme pour les recharger à nouveau de la vivacité des <em>mlouk.</em> On leur donne ainsi une nouvelle vie : on voyage avec, on escalade les montagnes avec, là haut on danse avec. Ils se mêlent ainsi aux autres <em>moqadma</em> et aux autres <em>mlouk</em>. Une fois redescendus de la montagne, on les encens avant de les ramener : on les appelle <em>mhalla</em> (cohorte des génie).</span></span></span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Ceci est venu de la Mecque. Oui. C’est un cadeau d’une fille qui travaillait chez moi. Une fille qui n’avait pas de chance. Elle venait souvent chez moi, à chaque fois que j’organise une <em>lila</em>. Comme elle n’avait pas d’argent, elle aidait en mettant la main à la patte : elle lavait les draps, veillait la <em>lila</em>, en aidant les filles. Elle a demandé un jour aux esprits de l’aider à se marier, en leur promettant que rien ne leur manquera une fois qu’elle se portera mieux. Et effectivement Allah l’a comblé et maintenant elle réside à Doubaï. Allah l’a soulagé et elle s’est mariée. Maintenant elle a donné naissance à un garçon et elle va venir ce mois-ci. Elle envoie le cadeau à Mahmoud. Elle envoie le cadeau aux enfants. Elle va mieux, très bien même. Elle m’envoie les encens et tout ce qui est nécessaire à l’autel des esprits. Chaque année elle m’envoie son offrande, et son sacrifice. Elle se porte comme un charme maintenant. C’était pourtant une simple fillette qui était démunie de tout. Maintenant elle me dit : « J’envoie les cadeaux à tes enfants et à toi j’envoie tissus et encens : je connais l’intérêt que tu porte aux encens ! » Elle m’a envoyé un tissu noir pour confectionner une tunique pour <em>Lalla</em> <em>Aïcha</em>. “</span></span></span></p><div style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-2572143" style="margin: 0.7em 0;" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/01/00/569795614.JPG" alt="dd.JPG" /></span></div><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Le monde des Gnaoua avec leur rite de possession et leur initiation adorciste est avant tout une religion de femmes dont Aïcha est la figure centrale. Une sorte de religion <em>alternative</em> dans une société où seuls les hommes ont vraiment accès aux lieux consacrés de la religion établie. Le moussem de Tamesloht donne à voir cette dualité, avec d’un côté les chérifs célébrant au grand jour leur religion d’hommes, et d’un autre les rites nocturnes et privés animés par les prêtresses d’Aïcha.</span></span></span></p><p><span style="font-size: large;"><strong><span style="color: #000000;"><span style="font-family: times new roman,times;">Abdelkader Mana</span></span></strong></span></p>
elhajthamihttp://rivagesdessaouira.hautetfort.com/about.htmlTRIBUNE Face à l’islamisme, la République ne doit pas trembler !tag:rivagesdessaouira.hautetfort.com,2015-07-13:56563232015-07-13T14:28:19+02:002015-07-13T14:13:00+02:00 C’est un texte important, capital même, que nous publions ci-dessous. Il a...
<p><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #000000;">C’est un texte important, capital même, que nous publions ci-dessous. Il a pour objectif de faire entendre la voix de cette majorité dite "de culture musulmane", qui rejette l’islamisme et revendique la laïcité et l’universalisme. Contrainte au silence par la menace, les pressions, les compromissions, elle veut aujourd’hui réaffirmer son existence et ses convictions auprès des pouvoirs publics, des politiques, de l’opinion. Ce que pensent les personnes qui ont signé et signeront cet appel est aujourd’hui systématiquement nié, non seulement par les islamistes mais aussi par leurs complices conscients ou inconscients. A "Marianne", nous considérons comme nos compagnons de route les plus exposés de ces femmes et de ces hommes de parole. Nous savons que, dans leur sillage, s’inscrit la multitude des âmes libres. A l’heure des tragédies qui menacent nos valeurs, l’écouter constitue une urgence vitale... SIPA Nous sommes des citoyens de culture, de tradition ou de confession musulmane ; nous sommes athées, agnostiques ou croyants ; nous sommes d’origine arabe, africaine, perse, berbère, turque ou kurde ; nous sommes des Français, des résidents en France ou des amis de la République vivant à l’étranger. Nous sommes surtout - et avant tout - des démocrates attachés à la laïcité et aux principes de la République. Nous sommes enfin des femmes et des hommes libres, universalistes, amoureux de la France, de sa culture et de ses valeurs. Même s’il n’est pas question pour nous de nous enfermer dans une logique communautaire ni de brandir une quelconque identité singulière, car contrairement aux tenants du communautarisme, DIRE NOTRE REFUS CATÉGORIQUE AUX USURPATEURS ET AUX APPRENTIS-SORCIERS QUI S'ÉRIGENT EN QUASI AUTORITÉ CLÉRICALE AUTOPROCLAMÉEde l’uniformisation religieuse et de l’islam politique, nous revendiquons, en premier lieu, notre qualité de citoyennes et de citoyens, nous avons simplement décidé, au regard des événements et du contexte, d’assumer nos responsabilités pour dire notre refus catégorique aux usurpateurs et aux apprentis-sorciers qui s'érigent, en quasi autorité cléricale autoproclamée, et se permettent, depuis plusieurs années, en notre nom aussi, pour les uns, de s’exprimer, de revendiquer, de communiquer et d'agir souvent avec la complicité des pouvoirs publics, et, pour les autres, de menacer, d’intimider, de terroriser et de commettre des crimes. Les premiers et les seconds agissant, avec une rhétorique particulière, « au nom de tous les musulmans ». À ce sujet, nous tenons à rappeler que l’islam – notamment sunnite qui représente l’écrasante majorité – ne reconnaît aucun clergé. De plus, nous trouvons inacceptable que cette instance, appelée CFCM, traversée par des courants vecteurs de l’islam politique et par d’autres, liés à des États étrangers ne respectant pas les principes laïques ni les règles de la démocratie, puisse usurper une « représentation » de « plus de cinq millions de musulmans de France », avec l’accord des pouvoirs publics et ce, depuis plusieurs années. Cette mascarade doit cesser au plus vite, car il n’y a pas cinq millions de personnes qui, en France, se définissent comme des musulmans. L’islam est un choix spirituel personnel et intime. L’islam ne s’hérite pas et ne se lègue pas. Et quand bien même cette instance préfabriquée serait représentative, elle ne peut représenter qu’une minorité incapable de faire passer un message remettant en cause ces dogmes archaïques et parfois violents qui constituent ce que le regretté Abdelwaheb Meddeb appelait « la maladie de l’islam », en l’occurrence l’islam politique. Pour toutes ces raisons et à l’occasion de la célébration de la Révolution française qui a instauré la République et consacré les libertés individuelles et collectives ainsi que la Déclaration des droits de l’homme, nous demandons avec force : AUCUN CALCUL POLITIQUE NE PEUT SOUFFRIR DE COMPROMISSION AVEC LES TENANTS DU PROJET INTÉGRISTE INSTRUMENTALISANT L’ISLAM- Au président de la République, au premier ministre, aux membres du gouvernement, à l’ensemble des élus et des partis politiques républicains de demeurer fermes et vigilants face aux revendications contraires aux valeurs universelles, au principe de laïcité, portées et incarnées activement par les courants ou les personnalités liés ou proches des Frères musulmans et des salafistes. Aucune élection, aucune gestion de carrière, aucun calcul politique ne peut souffrir de compromission avec les tenants du projet intégriste et totalitaire instrumentalisant l’islam. L’islamisme nous impose une guerre et sa principale arme est le terrorisme, mais l’islamisme nous impose aussi une grande bataille idéologique que nous devons assumer collectivement. Nous ne devons jamais leur céder un iota de ce qui constitue nos acquis démocratiques ; - Aux élus locaux de ne pas reculer et de faire front face aux pressions des islamistes qui tentent, au-delà des crimes terroristes barbares, d’imposer au quotidien, au niveau local, de manière sournoise et pernicieuse, un mode de vie rétrograde, antirépublicain et un projet antidémocratique. Il ne s’agit pas seulement de réinvestir les territoires et d’occuper le terrain social, mais plus encore de lutter avec une ferme détermination et sans relâche contre les zones de non-droit et du communautarisme, généralement infestées d’agents recruteurs pour le compte de l’islam politique qui savent mieux que quiconque profiter des vulnérabilités pour capter de nouveaux adeptes parfois à travers l’action sociale, d’autres fois par le biais du soutien scolaire, par exemple. Combat qui doit tirer sa force et son efficacité d’un soutien sans faille de l’État, qui doit assurer sa présence, en tout lieu et en tout temps ; NOUS REFUSONS CE CLIMAT DE TERREUR ET LA SOCIÉTÉ TOUTE ENTIÈRE LE REFUSE. NUL NE DOIT ÊTRE INQUIÉTÉ POUR SES OPINIONS- À l’institution judiciaire de montrer une intransigeance et une sévérité intraitables, contre tous ceux qui tuent, menacent, s’attaquent aux biens et aux personnes dans le but de créer un climat délétère et terrifiant. Il n’est pas admissible que nous vivions dans une logique de peur où les tentatives d’attentats et les attaques islamistes succèdent aux menaces de mort et aux intimidations. Nous refusons ce climat de terreur et la société toute entière le refuse. Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, pour sa croyance ou pour sa non-croyance. L’institution judiciaire, en première ligne dans cette mission républicaine et démocratique, doit infliger des peines exemplaires, dans le cadre des lois en vigueur. C’est ce message clair d’intransigeance que la République doit envoyer aux tueurs fanatiques et à leurs alliés. Ces derniers sont ces religieux qui légitiment la violence et refusent de la condamner, ces non-musulmans qui, par relativisme culturel, continuent d’infantiliser les musulmans refusant de les mettre face à leurs responsabilités et, au-delà, tous ceux qui aident, d’une manière ou d’une autre, à la banalisation et à l’avancée de la pensée islamiste, nourricière de terrorisme et d’attitudes antidémocratiques et anti-laïques ; - À la société civile de se mobiliser et de puiser dans les valeurs de la République, les ressources nécessaires afin de répondre à tous les partisans, de la haine, des clivages et des divisions. Lorsqu’il s’exprime en Occident, l’islamisme clive et vise à alimenter les courants d’extrême droite et les tenants de la xénophobie, mais aussi à s’alimenter de leur vision antidémocratique et haineuse. Refusons cette bipolarisation du débat, car l’islamisme s’épanouit aux côtés des autres pourvoyeurs de haine et en compagnie des champions du laxisme et du relativisme culturel ; NE PAS CÉDER AU CHANTAGE À "L’ISLAMOPHOBIE", UNE ESCROQUERIE INTELLECTUELLE QUI VISE À INSTAURER UNE SORTE DE DÉLIT DE BLASPHÈME DÉGUISÉ- Aux intellectuels de ne pas céder au chantage à « l’islamophobie », véritable escroquerie intellectuelle qui vise à anesthésier et à atrophier le débat, à interdire la critique d’idéologies ou de groupes extrémistes, voire d’une religion ou d’un dogme, et d’instaurer une sorte de délit de blasphème déguisé. Tout en luttant — auprès des organisations antiracistes — contre le racisme et les discriminations qui visent souvent des personnes de confession ou de culture musulmane, il convient de demeurer vigilant quant à l’instrumentalisation des combats antiracistes par d’obscurs groupuscules qui visent à empêcher la liberté d’expression et le droit au blasphème et qui, sciemment, se refusent de condamner les crimes abjects et surtout de nommer leurs auteurs : l’islamisme, le salafisme et/ou le salafisme djihadiste. Il n’est pas excessif de rappeler que la culture de la violence est consubstantielle à tous les courants de l’islam politique. À ce titre, il serait erroné et naïf de croire qu’il existerait des « islamistes modérés ». Lorsque ces derniers le sont en apparence, c’est pour obéir à de petites tactiques politiques conjoncturelles ; - À tous les Français, à toutes les personnes résidant sur le territoire de France et à tous les amis de la République, de continuer d’œuvrer tous ensemble contre la misogynie, le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme et l’homophobie, de construire une France fraternelle, solidaire et rassemblée, malgré les différences, les divergences et les contradictions, autour du socle républicain qui doit transcender les clivages politiques et idéologiques et dépasser les identités singulières. Nous lançons cet appel, parce que l’islamisme a ruiné les pays d’origine d’un grand nombre d’entre nous, semant le plus souvent morts, larmes, tragédies et désolation. Souvent en raison – aussi – de la gabegie ou de la complicité passive ou active des pouvoirs en place et de certains gouvernements occidentaux qui choisissent la voie du laxisme ou celle du cynisme, comme ce fut le cas durant la décennie noire en Algérie.NOUS LANÇONS CET APPEL, PARCE QUE L’ISLAMISME A RUINÉ LES PAYS D’ORIGINE D’UN GRAND NOMBRE D’ENTRE NOUS Il suffit de voir, par ailleurs, l’état de déliquescence culturelle, sociale, politique, sécuritaire ou économique dans lequel se retrouvent les pays qui ont donné une place à l’islam politique, pour s’en convaincre. Nous poussons ce cri d’alerte parce que nous savons parfaitement – et mieux que quiconque - que le salafisme et les Frères musulmans, et plus largement tous les courants islamistes, sunnites et chiites, qui instrumentalisent l’islam à des fins politiques, sont un poison extrêmement nocif pour les sociétés et le vivre ensemble. Nous lançons ce signal d’alarme parce que nous refusons, à tout jamais, l’idée que la République puisse s’aventurer à prendre le risque de se retrouver déstabilisée et ébranlée, par l’hydre islamiste, devenu malheureusement un péril intérieur. Oui l’islam spirituel, lorsqu’il accepte de se soumettre aux lois et aux règles intangibles de la nation française, peut se fondre harmonieusement et s’exprimer sereinement et dignement dans la République. Mais nous affirmons très clairement que l’islamisme, ce totalitarisme, est un fléau qui nous menace tous sans exception. C’est pourquoi nous déclarons avec la plus grande gravité, qu’il est vital pour nous citoyens, pour la République, pour la France, que nous soyons lucides, responsables et vigilants à chaque instant ! * Premiers signataires : Mohamed Sifaoui, journaliste, président de l’association Onze janvier Zineb El Rhazoui, journaliste à Charlie Hebdo Boualem Sansal, écrivain Djemila Benhabib, journaliste, écrivain Fethi Benslama, universitaire et psychanalyste Nadia El Fani, cinéaste Hocine Drouiche, Dr en Droit musulman, imam et président du conseil des imams du Gard Chahla Chafiq, écrivaine, sociologue Hassan Chalghoumi, président de la conférence des imams de France Marieme Helie Lucas, représentante de Secularism is a women's issue Moulay Chentouf, Coordonnateur du Parti pour la laïcité et la démocratie en Algérie (PLD) Asma Guenifi, psychologue clinicienne et ex-présidente de Ni putes ni soumises Fazal Ur Rehman Afridi, président de l’Institut de recherches stratégiques de Khyber Fariba Hachtroudi, écrivaine, journaliste et présidente de l’association Mohsen Hachtroudi Imad Iddine Habib, fondateur du Conseil des ex-musulmans du Maroc Sihem Habchi, ex-présidente de l’association Ni putes ni soumises Dr Rafik Hassani, médecin Soukaïna Brahma, étudiante en géopolitique Walid El-Husseini, président du Conseil des ex-musulmans de France Feriel Belhassen, courtier en assurances Rezk Shehata, chef d’entreprise et président de l’association Laïcité pour tous Rosa Akif, diplômée en Sciences politiques Souhaïb Meddeb, conseil financier Assia Smaïl, militante associative Sam Touzani, humoriste Lynda Trabelsi, cadre de la fonction publique territoriale Karim Bey Smaïl, technicien en informatique Lynda Aït Hamoudi, étudiante en management de la qualité des organisations Dr Nazim Benhabib, chirurgien Meriam Russel, militante Femen Ziad Goudjil, conseiller régional Ile-de-France Zoulikha Berezel, co-présidente de l’association Shalom Paix Salam Fewzi Benhabib, universitaire Jamila Alla, conseillère en insertion Hassan Azadi, consultant en droit social Lalia Ducos - Helal, militante associative Tayeb Zahzah, opérateur économique Zohra Bitan, militante politique Atmane Tazaghart, écrivain, journaliste Zakia Bekhti, gérante de société Ahmed Megueni, chef d’entreprise Melek Ekim, étudiante en droit Malik Aït Aoudia, journaliste Nadia Remadna, médiatrice sociale, présidente de l’association Brigade des mères Aziz Sahiri, conseiller technique Dr Amel Tamzali, psychiatre Walid Khalifeh, militant démocrate kurde Lamine Madjoubi, entrepreneur Abderrahmane Merzouk, activiste saoudien opposé au wahhabisme, réfugié en France Abdelali Ragad, journaliste Adnane Trabelsi, chef d’entreprise Rachid Mohand Mestiri, journaliste Smaïn Roudène, chauffeur de direction Hamid Benichou Neil Tamzali, chef d’entreprise Lyes Hakem, chef d’entreprise Oussama Bouhas, étudiant Khaled Issa, juriste Menad Ahmed-Zaïd, collaborateur parlementaire Mustapha Harzoune, journaliste Rashid Saeed Yagoub, journaliste Mohand Bakir, journaliste Dr Yacine Hassani, médecin Moncef Ben Othmane, fonctionnaire Dr Mansour Abdelmalki Wissem Bourbia, directeur de fonds Youssef Tamzali, enseignant à l’école vétérinaire de Toulouse El Hachemi Souami, journaliste</span></p>
elhajthamihttp://rivagesdessaouira.hautetfort.com/about.htmlLe coup de chapeau de Peronçel-Hugoztag:rivagesdessaouira.hautetfort.com,2015-02-28:55686712015-03-17T16:51:55+01:002015-02-28T13:44:00+01:00 http://destimed.fr/La-Bibliotheque-Mediterraneenne-de-3303 Au hasard...
<p><img src="http://www.le360.ma/fr/sites/le360.ma.fr/files/styles/asset_image_full/public/assets/images/2014/07/peroncel-hugoz.jpg" alt="PERONCEL-HUGOZ" /></p><p>http://destimed.fr/La-Bibliotheque-Mediterraneenne-de-3303</p><p class="marker" style="color: #333333; margin: 0px 0px 19px; word-wrap: break-word; font-stretch: normal; font-size: 16px; line-height: 20px; font-family: TradeGothicLTStd_bold; letter-spacing: 0.5px; clear: none; padding-bottom: 0px;">Au hasard du récent Salon du livre de Casablanca, notre blogueur Péroncel-Hugoz a harponné deux auteurs du cru qui lui ont paru vraiment peu ordinaires. A vous de juger!</p><div class="ctn"><p style="margin: 0px; word-wrap: break-word; color: #333333; font-family: TradeGothicLTStd_gerular, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 22px;"><span style="font-size: 16px;"><span style="font-family: TradeGothicLTStd_bold;">Un « accro » à Essaouira</span></span></p><p style="margin: 0px; word-wrap: break-word; color: #333333; font-family: TradeGothicLTStd_gerular, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 22px;"><br />Je connais Abdelkader Mana depuis des décennies; je suis rarement d’accord avec ce confrère souiri(1), notamment en politique, mais je me suis toujours franchement délecté de ses articles, essais ou téléfilms, tous nourris d’une érudition historico-littéraire et d’expériences de terrain, qualités hélas! assez peu répandues dans la confrérie journalistique universelle. Cependant, la cote de Mana n’a jamais été forte au Maroc: il faut dire que notre homme n’est ni mondain ni atteint de «festivalite», péché quasi impardonnable dans une ville comme Essaouira-Mogador, saisie plusieurs fois par an par la fièvre festivalière…</p><p style="margin: 0px; word-wrap: break-word; color: #333333; font-family: TradeGothicLTStd_gerular, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 22px;"><br />Mana préfère travailler, in vivo ou in vitro, sur croyances et traditions populaires, sur litanies et chants multiséculaires oubliés en milieu urbain; ce tropisme nous a donné, entre autres, sur la chaîne 2M, l’éclatante série «La musique et la vie», et dans l’édition, des récits sur le pèlerinage ambulant des Régragas ou le peintre-artisan Mohamed Tabbal (voir ses œuvres 100% originales au nouveau Musée d’art moderne à Rabat).</p><p style="margin: 0px; word-wrap: break-word; color: #333333; font-family: TradeGothicLTStd_gerular, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 22px;"><br />Aussi ne puis-je que donner un ample coup de chapeau au dernier en date des travaux de Mana, «Les rivages de pourpre. Essaouira-Mogador» ; à ces pages fruitées, pétries de souvenirs familiaux ou de déambulations à travers la Cité des Alizés, le tout nourri de choses vues ou vécues, un peu à la manière imagée d’Ibn-Battouta ou Victor Hugo. Le lecteur voit peu à peu se lever, en ces hauts lieux qu’il connaissait peut-être touristiquement, tout un autre univers venu du fond des temps mais resté vivant grâce à cet art marocain consistant à moderniser l’authenticité sans la défigurer.</p><p style="margin: 0px; word-wrap: break-word; color: #333333; font-family: TradeGothicLTStd_gerular, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 22px;">Bravo Mana, bien joué! Et bonne chance pour votre scénario de fiction sur fond saharien, en gestation !</p><p style="margin: 0px; word-wrap: break-word; color: #333333; font-family: TradeGothicLTStd_gerular, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 22px;"> </p><p style="margin: 0px; word-wrap: break-word; color: #333333; font-family: TradeGothicLTStd_gerular, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 22px;"> ********</p><p style="margin: 0px; word-wrap: break-word; color: #333333; font-family: TradeGothicLTStd_gerular, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 22px;"><br /><em>Abdelkader Mana, «Les rivages de pourpre. Essaouira-Mogador», Casa-Express, Rabat et Paris, 320 p. illustrées, 2015, 150 dh. Préface de Gilles Brochard.</em></p><p style="margin: 0px; word-wrap: break-word; color: #333333; font-family: TradeGothicLTStd_gerular, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 22px;"><em>(1) Souiri: en arabe, natif du port océanique d’Essaouira (« Le muret ») dont l’appellation antérieure, Mogador, se référait à un santon local, Mogdoul</em></p><p style="margin: 0px; word-wrap: break-word; color: #333333; font-family: TradeGothicLTStd_gerular, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 22px;"> ********</p><p> </p></div>
elhajthamihttp://rivagesdessaouira.hautetfort.com/about.htmlDisponible en librairietag:rivagesdessaouira.hautetfort.com,2014-12-15:55136372015-02-09T13:54:41+01:002015-02-09T13:54:41+01:00 Je viens de me procurer le livre “Les rivages de pourpre”. C’est...
<p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: large; font-family: 'times new roman', times; color: #000000;">Je viens de me procurer le livre “Les rivages de pourpre”. C’est un regard sur Mogador, passionnant, enrichissant, poétique, tout ce que j’aime. J’ai découvert un Mogador d’antan, un Mogador de ses débuts historiques, archéologiques, que je ne connaissais pas ou si peu. Ses légendes, sa musique, ses mythes, m’ont poursuivi tout au long de cette balade dans les rues de Mogador’able, (comme j’aime l’écrire), dans ses environs : Tangaro, le pont rose, le fort portugais, son île et tout le reste …… que j’ai tant aimé, tout au long de ma petite enfance, adolescence.Votre écriture m’a envoûté, les larmes du souvenir ont rejoint l’oued Ksob, celui qui coule dans nos veines, pour se déverser dans l’océan glacial, de notre jeunesse, mais aujourd’hui si chaud dans notre cœur. J’ai également, découvert un vocabulaire enrichissant, mal connu, de ma part, un vrai régal. Encore merci pour se merveilleux pèlerinage. Ainsi, que ce seul mot,” Mogador”, qui fut gravé dans mon cœur, quand j’y ai vu le jour, et qui me hante, chaque jour.Je suis née à Mogador en 1950, j’en suis repartie en 1970. </span><span style="font-family: 'times new roman', times; color: #000000; font-size: x-large;">Annik Barbié Vionnet-Fuasset</span></strong></p><p style="text-align: center;"><a href="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/00/01/3004184049.jpg" target="_blank"><img id="media-4814692" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/00/01/2160193089.jpg" alt="couv rivages de pourpre finale (1).jpg" /></a></p><p style="text-align: center;"><a href="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/02/01/2459603773.jpg" target="_blank"><img id="media-4814689" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/media/02/01/2757636031.jpg" alt="banniere-mana-1.jpg" /></a></p>