Le Monde (version papier), 5/07 :
<< On ne sache pas que le président russe, Vladimir Poutine, ou l'un de ses subordonnés, ait donné l'ordre de faire sauter en vol le Boeing 777 de la Malaysia Airlines. Mais il y a déjà cinq fois plus de civils innocents massacrés à Gaza, ceux-là soigneusement ciblés et sur l'ordre direct d'un gouvernement. Les sanctions de l'Union européenne contre Israël restent au niveau zéro. L'annexion de la Crimée russophone déclenche indignation et sanctions. Celle de la Jérusalem arabophone nous laisserait impavides ? Peut-on à la fois condamner M. Poutine et absoudre M. Nétanyahou ? Encore deux poids deux mesures ? >>
<< Les appels pieux ne suffisent pas (…) Quand les victimes sont des civils, femmes et enfants sans défense qui n'ont plus d'eau à boire, non pas des occupants mais des occupés, et non des envahisseurs mais des envahis, il ne s'agit plus d'implorer mais de sommer au respect du droit international... >>
<< [François Hollande], vous n'avez jamais chanté La Vie en roseen trinquant avec l'autocrate de Damas ou avec le calife de Mossoul comme on vous l'a vu faire sur nos écrans avec le premier ministre israélien au cours d'un repas familial... >>
<< L'extrême droite israélienne vous semblant moins répréhensible que l'extrême droite française [2] >>, cette inconséquence de la part d'un Président français pourrait néanmoins lui permettre des pressions sur Israël [3] : c'est bien de prendre<< personnellement en main >> le deuil des familles des victimes du crash du Mali, mais puisque le président a de si bonnes relations avec Netanyahou, il devrait aussi << monter en première ligne>> devant une << catastrophe humanitaire >> (Gaza) issue de décisions politiques sur lesquelles il peut intervenir, << surtout quand les responsables sont de ses amis ou alliés... >>
Car il ne devrait pas échapper à M. Hollande << que faux-fuyants et faux-semblants ont une crédibilité et une durée de vie de plus en plus limitées. >>
Révolté par « les meurtres perpétrés par l’Etat d’Israël », un Juste rend sa médaille
Le père de Henk Zanoli avait été envoyé en 1945 dans le camp de concentration de Mauthausen, après avoir critiqué à plusieurs reprises en public le régime nazi. Une déportation qui n'avait pas empêcher le jeune homme, laissé seul avec sa mère, de cacher à son domicile un enfant juif dont les parents avaient été tués. Un acte de bravoure qui lui avait valu, ainsi qu'à sa mère, de recevoir en 2011 le titre de Juste parmi les nations, décerné par le mémorial de la Shoah Yad Vashem à Jérusalem.
Mais le Néerlandais, aujourd'hui âgé de 91 ans, a décidé de renoncer à cette distinction honorifique, la plus prestigieuse délivrée par l'Etat d'Israël à des civils,relate Haaretz. Selon le quotidien israélien, une lointaine cousine de l'homme a été tuée, avec son mari et ses trois enfants, lors d'un bombardement de Tsahal dans la bande de Gaza.
"Il est particulièrement choquant et tragique aujourd'hui, quatre générations plus tard, que notre famille soit confrontée à l’assassinat de nos proches à Gaza", a écrit Henk Zanoli dans une lettre expliquant sa décision. Il s'agit d'un "meurtre perpétré par l'Etat d'Israël". "En ce qui me concerne, garder l'honneur accordé par l'Etat d'Israël, dans ces circonstances, serait à la fois une insulte à la mémoire de ma mère courageuse qui a risqué sa vie et celle de ses enfants (...) tout comme une insulte pour ceux de ma famille, quatre générations plus tard, qui ont perdu pas moins de six de leurs parents à Gaza aux mains de l'Etat d'Israël."
L'armée israélienne, contactée par Haaretz, n'a pas souhaité commenter l'information.