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08/12/2009

L'Aïd El Kébir

La fête du sacrifice : l'Aïd El Kébir

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Mimoun Ali

Samedi 28 novembre 2009, fête de l'aïd el- Kébir. Dés le matin, juste après la prière de l'aïd, venus des campagnes de tout le Maroc ,des milliers de bouchers parcourent les grandes artères vides de Casablanca, avec leurs couffins remplis de coutelas. Depuis quelques jours déjà, presque tous les commerçants ont quitté la grande métropole pour aller fêter en famille dans le Sous et le grand sud du pays. De sorte que les quelques touristes qui atterrissent en cette période à Casablanca ont du mal à trouver un buraliste ou une sandwicherie ; seul un restaurant chinois vient d'ouvrir dans ce Chinatown  qu'est devenu ce quartier des grossistes qu'est devenu derb Omar, mais le menu asiatique est hors de portée des petites bourses.

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Berhiss

Dans toutes les cours et terrasses on procède au sacrifice du mouton abrahamique. Et en guise de feu de joie, les jeunes allument de grands bûchers où sont grillés les têtes de moutons aussitôt après le sacrifice. Commence alors le festins de viande le plus copieux de l'année : d'abord les brochettes de cœurs et de foi enveloppés de graisse (malfouf), ensuite, « les tripes à la sauce » (tqaliya) le soir, et le lendemain matin, «tête fumée et salée au cumin » en guise de petit déjeuner (lambakhar), à midi, grillade de côtelettes et au soir méchoui ou ragout de viandes aux prunes et aux amendes.

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Rachid Amirhouch

Les boucheries sont prises d'assaut par les quatre - quatre de bourgeois leur amenant les carcasses de leurs moutons à découper : il est loin le temps où le père de famille s'acquittait lui-même de cette tâche avec plaisir à domicile sous le regard goguenard, et amusé des femmes et des enfants. Les modernistes ne sacrifient plus et en cette période de crise, dans les classes moyennes ,on assiste de plus en plus à la cotisation de plusieurs familles du même lignage, pour l'achat du mouton de l'aïd : preuve du déclassement des dites « classes moyennes » .

Les ruelles sont parcouru en tous sens par des charettes pleines de peaux du sacrifice et le charretiers de crier à intervalles régulières :

« labtana !labtana ! La Peau ! La Peau !

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Berhiss

Les gens se débarrassent ainsi des peaux qui risquent d'infester de mauvaises odeurs leurs appartements, et les charretiers ont là une bénéfique source de revenu, en revendant ces peaux aux tanneurs et aux marchands de laine. Mais il n'y a plus de herma, ce personnage masqué et recouvert de peaux qui amusait les enfants en parcourant les rues ainsi accoutré. Ce carnaval accompagnait de mascarades existait pourtant au Maroc. Ainsi , à Essaouira à la veille de l'Aïd El Kébir, la fête du sacrifice, les enfants parcouraient les rues en chantant cette comptine :

La Pie

Pie, ahah !

Carrelée, ahah !

Viande fraîche, ahah !

Et n'égorge, ahah !

Et ne dépèce, ahah !

Jusqu'à ce que vienne

Moulay ali,

Le doré, ahah !

Il a bu la sangsue

Aussi grande que l'astre

Pour guérir, ahah !

Sueur d'encens, ahah !

Où est l'encens ?

Chez l'herboriste

Où est l'herboriste ?

Dans la citerne, ahah !

Patronne de la maison, haw, haw !

Donne -moi quelque chose, , haw, haw !

Ou bien je pars,

En rompant,

Comme le serpent.

Providentielle, , haw, haw !

Sur l'olivier, , haw, haw !

Cette maison est la maison de Dieu

Nous partons, libérez-nous

Ô Maison de la Providence !

Les femmes donnaient à ces enfants de chœur, qui sillonnaient les rues, en allant d'une maison l'autre, un mélange de henné de sel et d'orge, que le bélier du sacrifice devait avaler avant d'être égorgé par Moulay Ali le doré. Déjà au début des années quatre vingt, date de notre enquête sur la tradition orale locale, cette comptine n'était plus évoquée que par de vieux Souiris (ces enfants de Mogador), lorsqu'ils évoquaient les années folles de leur enfance.

Abdelkader Mana

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Abdelkader Bentajer

 


09:14 Écrit par elhajthami dans Comptine d'enfance | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : musique, poèsie, arts | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook