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21/10/2009

Lumière

t05hp48c.jpgSuivons la lumière…



« L’aurore que j’aime se lève la nuit, resplendissante, et n’aura pas de couchant ».

Hallaj.



Le mercredi 1er janvier 2003, je note : tout à l’heure j’irai chercher à Souk Akka — l’une des principales artères de la ville — « Iqad Sarira fi Tarikh Saouira » (lumières sur l’histoire d’Essaouira), pour y décrypter la calligraphie de la porte de l’horloge : mon père me disait se souvenir, qu’en 1930, l’auteur de cet ouvrage l’historiographe « fqih Marrakchi », le père du dramaturge Tayeb Saddiki  montait sur une échelle pour déchiffrer l’inscription, aujourd’hui illisible, parce que trop abîmée par les embruns…

A souk Akka donc, je croise Chokhman, le jeune frère de l’ancien réparateur de vélos, devant lequel nous passions chaque matin en allant à l’école un beignet chaud à la main, et chez qui on louait les vélos pour rejoindre par-delà le pont rose de Tangaro, les « trois palmiers », en suivant les sentiers du bois de mimosas et d’eucalyptus qui longe l’oued ksob et le village hippie de Diabet. C’est à l’ombre de ces denses mimosas et ces hauts eucalyptus que sous des pluies battantes et bénéfiques, nous récoltions des escargots. Bachelier, je m’y rendais, pour lire « De grandes espérances » de Dickens. Poumon de la ville, c’est dans ce bois ombragé que se déroulaient chaque vendredi les pique-niques rituels des artisans , et c’est là aussi qu’accompagnés en calèche avec mon père et ma mère, nous nous perdîmes un jour des années 1960, ne sachant plus trouver d’issue, tellement la végétation était dense…


Enfant, j’ai jeté tous mes cahiers à la mer

Et je suis revenu avec des coquillages et des îles

On me donnait zéro

Et mes yeux d’enfant me donnaient

Le point lointain de l’univers.


Le jeune Chokhman m’apprend que son frère, qui nous louait ses vélos, est décédé il y a juste un an, à tel mois lunaire du calendrier musulman. Je comprends alors ce que disait le sociologue Paul Pascon, en parlant du caractère composite de la société marocaine : elle fonctionne, en effet, selon trois temporalités : la lunaire, la solaire et la grégorienne. Et durant toute ma collaboration avec la deuxième chaîne marocaine, j’ai trouvé énormément de difficultés à faire coïncider le planning de la télévision qui fonctionne selon les temps modernes, avec les fêtes saisonnières et religieuses qui fonctionnent selon le calendrier julien ou lunaire.


Cohabitation simultanée de plusieurs temporalités, mais aussi de diverses mentalités : le magique, le religieux, le scientifique. Les gens ne voient pas ici de contradiction entre science et superstition. Rationnel et irrationnel. Cela est certainement dû à l’absence de débats, tel que cela existe dans les sociétés démocratiques, où on joue carte sur table, sans le moindre tabou. Ici, au contraire, beaucoup d’interdits régissent la vie sociale, sans la moindre remise en cause, sans le moindre esprit critique.


La mort de Chokhman, figure habituelle de mon enfance, m’interpelle pour une autre raison : son atelier se trouvait juste à l’entrée de l’impasse au fond de laquelle se trouve le sanctuaire du saint où l’on se rendait pour obtenir une huile d’olive aux vertus miraculeuses, en particulier contre les rhumatismes, dont souffraient inévitablement les habitants vivant sous ce microclimat humide. Je garde surtout une impression de poésie inaltérable de l’Adwal qui s’y déroulait : mon oncle berbère Mohamad, venait annuellement avec les tolba du pays hahî, y sacrifier un bélier et un bouc noir, et y faire bombance : la vieille coupole et son vieux palmier, le bûcher de l’arrière-cour et ses énormes bouilloires et marmites, les multiples tagines posés à même les carrelages noirs et blancs, sous le figuier sacré, d’où se dégageait une irrésistible odeur d’huile d’argan, la barbiche de tonton et ses prières… De tout cela se dégageait une chaleur et une poésie irréelles et à jamais perdues. Il ne reste plus que le silence, la porte fermée du vieux sanctuaire, dans une ville désormais livrée à la frénésie immobilière et touristique.


Maintenant à Casablanca, nous avons déménagé, moi, ma sœur et ma fille, dans un nouvel appartement, et j’ai dû me rendre tout à l’heure dans l’ancien pour récupérer tous mes documents : une fois dedans, je n’ai pu m’empêcher de sangloter comme un enfant : mon père et ma mère que je n’ose visiter au cimetière de Casablanca  parce que j’aurai aimé qu’ils soient enterrés sous l’olivier sauvage de Lalla Toufella Hsein, la sainte de la vallée heureuse de Tlit au pays hahî, entre le mont Amsiten et le mont Tama, où j’ai passé toutes les vacances de mon enfance et mon adolescence, au hameau de Tassila, aujourd’hui tombé en ruine et où ma grand-mère maternelle nous offrait le Balghou , à base de blé tendre, d’huile d’argan et de lait de chèvre…semblent toujours présents dans ce lieu. Le musulman, me dit-on, ne choisit pas sa terre d’élection : il doit être enterré là où la mort l’a surpris. Car la terre entière est temple de Dieu.


C’est dans ce vieil appartement de type colonial, qu’on vient d’évacuer comme tous les autres locataires de l’immeuble  lequel sera bientôt rasé, pour faire place à un édifice flambant neuf, répondant mieux à la fièvre immobilière qui s’est emparée de Casablanca , qu’au cours du Ramadan 1986, je me suis rendu compte de la vacuité de mes reportages à Maroc-Soir (où l’on passait du coq-à-l’âne du jour au lendemain), et du même coup de la valeur de mes notes sur le daour des Regraga de 1984-1985 : j’ai alors retiré d’un couffin, que j’avais acheté en pays chiadmî, la dizaine de calepins écrits en français mais aussi en aroubi – le dialecte du pays chiadmî – et je me suis mis à écrire avec frénésie dans une espèce d’extase mystique, d’une manière continue avec seulement quatre heures de sommeil : si bien qu’à la fin du Ramadan, le livre était pratiquement écrit…


La journée est également bouleversante par les messages de solidarité et de soutien de mes amis Manoël Pénicaud et Falk van Gaver, qui m’encouragent à écrire ce livre, sans lequel je m’enfoncerais à jamais dans le silence et l’anonymat. Et je me dis en cette journée bouleversante, que les valeurs humaines que j’ai perdues avec la mort de mes parents, je peux les retrouver lorsque le destin vous amène à rencontrer l’amitié et la fraternité humaines. Sans quoi, je le répète, à quoi bon écrire dans un pays qui accorde un sort si peu enviable aux choses de l’esprit…

« Le journal de route » que j’ai écrit sur les Regraga, est non seulement un « style », mais un héritage : Chez nous les Arabo-Berbères, et en particulier les Marocains, on excellait uniquement dans la littérature de voyage – le fameux adab Rihla lié au pèlerinage à La Mecque et dont le prototype était celui d’Ibn Battouta, qui décrit son voyage de Tanger à la Chine.


La société marocaine reste une société de tradition orale : il n’y a pas de reconstruction du réel par le récit. Le vécu ne laisse pas de trace. Or sans traces écrites, selon la conception occidentale, il n’y a ni mémoire ni progrès au niveau de la pensée. L’un des enseignements fondamentaux que j’ai reçu de Georges Lapassade, en menant ensemble, une vaste enquête sur « la parole d’Essaouira » au début des années quatre-vingts, c’est non seulement l’obligation de tenir une sorte de compte – rendu sur les apprentissages de chaque jour, mais surtout la vertu pédagogique du « compte-rendu » : au retour de mon pèlerinage chez les Regraga, il venait chaque soir m’écouter : en lui racontant ce qui s’est passé, je me rendais compte que mon subconscient avait enregistré des faits pertinents à mon insu. Mais sans son écoute attentive, je n’aurais certainement pas produit telle ou telle idée intéressante, comme faire le lien avec « l’essai sur le don » de Mauss, « l’éternel retour » de Nietzsche, ou « l’observation participante » de Malinowski : on produit autant par soi-même que par l’écoute amicale de l’autre. Comme me le disait si bien mon ami Georges Lapassade : dans ton cerveau et dans le mien, il n’y a que de l’eau ; la véritable étincelle jaillit dans l’interaction entre les deux. C’est du dialogue que naît la lumière…

D’ailleurs, ce n’est pas un hasard que la philosophie naisse du compte rendu que faisait Platon, des dialogues qu’entretenait Socrate avec ses disciples. C’est ce qu’a toujours voulu dire mon père qui me répétait inlassablement que la vérité jaillit comme une lumière des échanges qu’entretiennent les esprits. Ce livre est né de l’échange épistolaire avec mon ami le poète Falk Van Gaver : Il faut, lui écrivais-je, que nous continuons cet échange, jusqu’au jour où en jaillira peut-être de la lumière, en tout cas une voie à suivre, une voix à écouter, un livre à construire. En espérant un jour rencontrer ce « duende » dont parlait si bien Garcia Lorca… « Suivons la lumière », me répondit-t-il.


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Abdelkader MANA
















11:00 Écrit par elhajthami dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : essaouira, poèsie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

06/10/2009

l'éclipse d'Abderrahmane Ziani

L’éclipse d'Abderrahmane Ziani

La mort l’attendait au sortir de l’aube

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Flamboyant peintre, épique poète de la nuit et de ses rêves


Un artiste est mort dans l’indifférence, au cœur de cet été 2009, grouillant d’une foule de vacanciers et de commerçants vacant au milieu du soleil et du vent. On m’a dit qu’à la veille de son départ il avait la barbe d’Hemingway et la beauté rayonnante et sereine des enfants du paradis.

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les cris des mouettes qui semblent pleurer

au loin la disparition du peintre- poète.

Un artiste est mort dans la solitude et l’indifférence au cœur de la saison des raisins et des figues. Il était calligraphe, mais là, il s’est mis à des aquarelles pleines de couleurs à dominance vert olive. Oui, un artiste est mort comme chantaient les hommes de l’errance et de la transe :


Hier, mon frère est mort

Aujourd’hui, j’ai eu de ses nouvelles

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Le flamboiement des couleurs de l'âme


Sa dernière nuit, il n’y avait personne pour lui tenir la main, aucune voix humaine pour lui murmurer un mot de tendresse et de réconfort : terrible était sa nuit, violente sa solitude. Qui entend la souffrance muette des artistes qui partent au cœur de cet été grouillant ? Il avait peint quatre aquarelles et les a porté au cadreur puis s’en est rendu aux arcades pour boire un dernier coup, pour dire ses derniers à Dieu. Puis plus rien ; le silence de la mort, le silence des morts. Le silence des artistes qui quittent sur la pointe des pieds comme pour

ne pas déranger les vivants.

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Cris cosmique dans la nuit solitaire

Il calligraphiait toujours aux couleurs cramoisie et pourpre mêlé de ce vert vif, avec en arrière plan     une pleine lune omniprésente et silencieuse. Il avait le rayonnement des soleils finissants. Son départ fut une blessure muette, une prière cosmique sous le double signe du soleil et de la lune. Terrible fut le dernier regard qu’il a jeté à cette vie qu’il a tant aimé et qui ne le lui a jamais rendu que dans les privations et la parcimonie.


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Il me dit : soit porteur de mon cris par-delà la mort, dis aux mouettes de faire de moi un revenant parmi elles, survolant ces rivages de pourpre, que nous avons tant aimé, moi et toi. Ces rivages que parcourent des belles filles aux yeux d’amandes. Savent-elles qu’un artiste qui les a tant aimé sans retour, nous a quitté lui aussi sans retour ?


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Que reste-t-il de toute une vie ? Oui, que reste-t-il ? Le doux regard et le doux sourire au milieu de la barbe d’Hemingway allant pêcher à la ligne le beau poissant luisant qui apaise l’âme, en ce barzakh, cette frontière invisible entre eau douce et eau salée, entre l’ici-bas et l’au-delà ? Un artiste qui s’éteint comme la dernière fleur du printemps.

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Étoiles filantes? Feu d'artifice? Big bong cosmique? Univers biologique et minérale. Célèbration de la vie dans toute sa splendeur.Puis vint le royaume du silence éternel... Annoncé par la pleine lune des ululement et des loups garous...

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Son agencement de couleurs s'apparente à l'art des vitraux. Et en guise d'à Dieu ses quatre dernières aquarelles portaient toutes sur Essaouira sa nostalgie d'origine.
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Pauvre de moi, l’ami à qui la nuit n’était pas clémente. Pauvre de moi, l’ami à qui les printemps finissants ne furent pas renaissantes. Il s'éteind après un ultime flamboiement des couleurs de l'âme.
Abddelkader MANA

Ce texte et ces illustrations m'ont été inspirés par mon ami karl heinz zubrod; propriétaire de la Casa di Carlo où sont exposés à Essaouira les oeuvres de l'artiste défunt. A son sujet il me déclare ceci:
" La dernière fois que je l'ai vu, il était lumineux, plein d'idées.Il m'a dit: Cela fait une année que je n'ai rien fait. Maintenant, je vais de nouveau être actif. Il a commencé à peindre les quilles que j'ai gardé dans une caisse depuis mon enfance.Et puis, les quatres aquarelles. Ce jour-là, il était rayonnant comme jamais je ne l'ai vu auparavant. On pense que de tels rayonnement sont parfois annonciateurs de la mort, comme l'est la pleine lune omniprésente dans ses tableaux.
A vingt ans, il n'avait pas de carte nationale. Pendant longtemps, il avait peur de se déplacer, parcequ'il n'avait pas de carte nationale. Je lui ai offert la possibilité d'habiter dans ma villa d'Agadir, mais il a préféré vivre reclus pendant un an dans un garage à Taddert, un village situé en haut de la cimenterie d'Anza à la sortie d'agadir en direction d 'Essqouira.Il serait encore en vie s' il n'avait pas choisi de vivre dans la misère noire .Sa vie est une chose incroyable. Avant de devenir artiste, il était fonctionnaire d'Etat dans l'agriculture. C'est après avoir commis le scandale de verser de l'eau chaude sur quelqu'un à Essaouira qu'il s'est réfugié à Agadir. Il ne croyait plus à rien et buvait par aigreur et par dépit. Il voulait connaître le fond de son âme...Une drôle d'histoire..."

02:50 Écrit par elhajthami dans Arts | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : arts | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

27/04/2009

Les étapes du pèlerinage circulaire

Les étapes du Daour du printemps 2009

Les étapes du Daour se déroulent successivement de la manière suivante :

1. Jeudi 19 mars Sidi Ali Ben Bou Ali, la clé du périple

2. Vendredi 20 mars Sidi Ali Ben Bou Ali,

3. Samedi 21 mars Sidi Allal Krati

4. Dimanche 22 mars Sidi Abdeljalil à Tlamest.

5. Lundi 23 mars Sidi Bou Brahim- Sidi Abdellah Ben Saleh

6. Mardi 24 mars S. H.B.Hmaïda - Sidi Aïssa Bou Khabiya

7. Mercredi 25 mars Sidi Ben Kacem (Khémis Oulad El Haj)

8. Jeudi 26 mars Sidi Hsein Moul l’bab (zaouia Retnana)

9. Vendredi 27 mars Sidi Ishaq

10. Samedi 28 mars Sidi Mansour – Sidi Massaoud

11. Dimanche 29 mars Sidi Saleh Ahl Akermoud

12. Lundi 30 mars S. Boubker Ashemas, S. Abdellah Ou Ahmad

13. Mardi 31 mars S. Boubker Ashemas, S. Abdellah Ou Ahmad

14. Mercredi 1er avril S. Boubker Ashemas, S. Abdellah Ou Ahmad

15. Jeudi 2 avril Sidi Bou Zerktoun – Sidi Mogdoul

16. Vendredi 3 avril Sidi Mogdoul

17. Samedi 4 avril Setta Ou Settin – Sidi Yakoub

18. Dimanche 5 avril Sidi Wasmine

19. Lundi 6 avril Lalla Taourirt

20. Mardi 7 avril Sidi Boulamane

21. Mercredi 8 avril Sidi Yala

22. Jeudi 9 avril Sidi Aïssa Moul Louted ou « Moul L’aâhad »

23. Vendredi 10 avril Sidi Bou Laâlam- Sidi Hammou H’sein

24. Samedi 11 avril Zaouia Ahl Marzoug

25. Dimanche 12 avril Lalla Beit Allah - Zaouit Sakyat

26. Lundi 13 avril M’tafi L’haouf

27. Mardi 14 avril S. Abdellah Amzil- S. Ahmar Chantouf(Zaouit Tikten)

28. Mercredi 15 avril Sidi Massaoud Ahwir (Mrameur)

29. Jeudi 16 avril S.Abdellah Moul L’ghiran- S.Abdennaïm

30. Vendredi 17 avril Tafetacht

31. Samedi 18 avril S. Larbi Berkhil – S. M’hamed Ben Brahim

32. Dimanche 19 avril Sidi saïd Sabek

33. Lundi 20 avril Lalla R’qiya Agouidir – Sidi Ali L’kouch

34. Mardi 21 avril Sidi Abdellah Ben Saïd

35. Mercredi 22 avril Sidi Abdellah Ben saïd

36. Jeudi 23 avril Sidi Moussa - Sidi Abdellah Ben Wasmine

37. Vendredi 24 avril Sidi abdellah Ben Wasmine

38. Samedi 25 avril Sidi Ali M’aâchou

39. Dimanche 26 avril Sidi Ali M’aâchou (Had Dra,la clôture du Daour).

Abdelkader MANA

12:25 Écrit par elhajthami | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook