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18/07/2013

La"table servie"

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Le Printemps des Regraga 2010

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L'étape de Sidi Ben Kacem (Khémis Oulad El Haj)

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Mercredi 24 mars 2010

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Reportage photographique Abdelkader MANA

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Au bord de l'oued Tensift, nous sommes accueillis par le chamelier de la khaïma en prière

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Reportage photographique d'Abdelkader Mana
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12:23 Écrit par elhajthami dans Reportage photographique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : photographie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

28/02/2013

Jour du Mouloud

Images d'Essaouira

Par Abdelkader MANA

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Avant de commencer la journée, j'ai pris des beignets croustillons au « Sefnaj » - un mot arabe qui dérive du persan «isfanj » probablement parce que ces beignets sont originaires d'Ispahan - puis une soupe de fèves (bissara) à khobbaza, marchants de pein de seigle bien chaud en cet heure matinale, où d'habitude se retrouvent, à chaque aube naissante, les marins du vieux port, pour partager un bon thé d'absinthe (chiba) qui a la réputation de réchauffer le corps et les cœurs juste avant d'affronter les embruns et les frimas de haute mer. Mais aujourd'hui, aux cafés maures de khobbaza, rares sont les marins parmi la clientèle de l'aube : là aussi c'est signe qu'il n'y a pas de sortie en mer.

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A l'aube je prends ma première image de l'artère de Souk Akka, où enfant j'achetais des beignets en me rendant à l'école

Au bout de cette artère de Souk Akka, à la sortie de Bab Marrakech, se trouvaient les deux plus vieux cimetières de la ville que Tahar Afifi, alors président du conseil municipal de la ville avait ordonner de raser dans les années 1980. J'ai appris plus tard que mon père maâlem Tahar Mana s'accoudait au muret de ce vieux cimetière pour prier pour le repos de l'âme de ma grand mère Mina , pour notre aïeul  Hajoub Nass Talaâ (surnommé "mi-pente" parcequ'il avait dit au caïd Rha qui inspectait les caisses d'amandes du port vers 3h du matin: "Ma gachette est à mi-pente"; que je suis éveillé; c'est lui qui aurait édifié le toit peint (Barchla) de Sidi Mogdoul en tant que maâlam Brachlya). Le Conseil Municipal d'alors justifiait ce rasage de nos tombes en disant que l'Islam autorise la disparition d'un cimetière - soit une double disparition des disparus - après soixante dix ans de son existence. Ce qui n'est pas le cas des cimetières marins juifs qui existent là depuis les Romains et les Phéniciens. Pourquoi avoir touché à la tombe de Mina ma grand mère ? Une question douleureuse et lancinante qui me tarrode encore et toujours...C'est aussi, parce que nous autres les locaux, nous n'avons jamais eu de pouvoir de décision au niveau local. On est dans les petits métiers, d'artisans, de marins, d'instituteurs,dans une espèce de marge réduite de facto au silence; celui des morts-vivants, celui des marges indiscibles : c'est ce qui en moi attira la sympathie d'un autre illustre marginal, d'un marginal professionnel dénommé Georges Lapassade. Marge des marges : Je viens de découvrir que la pluspart des marchands de fruits et légume de la ville sont originaires des Ida Ou Gord, la tribu riveraine de l'oued Ksob qui, chaque hiver, déverse ses allovionnement sur ces rivages.

« Nous sommes nés d'une poussière d'atome et nous redeviendrons poussière. ». Cette formule usuelle indique que pour les musulmans, la dépouille mortelle n'est pas si importante ; et que ce qui importe est l'âme qui monte au ciel : « Ils t'interrogent au sujet de l'âme, dis : l'âme relève de l'ordre de mon Seigneur. Et on ne vous a donné que peu de connaissance. » (Sourate 17, verset 85). L'Islam fait ainsi le distinguo entre « Rûh » (l'esprit)  que Dieu rappelle auprès de lui, qui est d'essence  éternelle et la « Nafs » (le souffle vital), objet des désirs, qui est périssable avec le corps. Dans l'un de ses quatrains mémorables, Omar Khayyâm disait : « Allèges le pas car le visage de la terre est recouvert des dépouilles des morts. ». Ce qui importe ainsi pour l'Islam, c'est l'âme qui monte au ciel, attitude diamétralement opposée au Judaïsme qui accorde une grande importance à l'intégrité du corps après la mort et surnomme le cimetière « Beit Haïm »  (la maison des vivants).

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Le sympathique marchand de beignets m'apprend que le mot "croustillons"(à propos de ses beignets) se dit "Arisglay" en berbère. Son compagnon refuse de se laisser prendre en photo - souvenir en me disant : "à quoi bon ; celui qui est mort est mort de sa belle mort, et on n'entendra même plus parler de lui, ne srait-ce que son soupir..." . Négation de l'image, de l'écrit, de la trace humaine qu'on commé - more, de la mémoire des morts, dans un pays qui est pourtant connu pour son culte des morts : il est vrai que c'est un culte des saints qui ne concerne pas tous les morts.

Le mot "Arisglay" que vient de prononcer le marchand de beignets,signifie en berbère : il frit. C'est une friture de la patte de pain. Es-ce à dire que le mot "croustillon" n'existe pas en Berbère? Possible. Pauvreté du langage, pauvreté de la pensée, absence de nuances et de colorations intermédiaires dans une une langue qui ne connait que les oppositions binnaires? Pour exprimer les nuances des sentiments et des pensées, il faut des siècles d'écrivains et de penseurs. Les Berbères avaient certes un Saint Augustin, un Juba II ou un Ibn Khaldoune, mais ces auteurs s'exprimaient en Latin ou en Arabe et non en Berbère, leur langue d'origine- Jean Genet disait qu'au Maghreb, il n'avait rencontré que des Berbères! . Et nos auteurs d'aujourd'hui, recourent soit au Français, la langue du colonisateur d'hier, soit à l'Arabe, la langue du colonisateur d'avant- hier. Langues qui leurs permettents d'exprimer leurs frasques amoureuses en s'inspirant du Tourgueniev du premier amour, des maux du jeune Werther de Goeuthe, de la montagne magique de Thomas Mann, des amours et des tavernes interdites d'Abou Nouas, d'Anna Karenine de Tolstoï, de mort à crédit de Céline, d'Ainsi parlait Zarathoustra de Nietszch et des romanciers Américain de "lumière d'Aout", "des souris et des hommes" et "du viel homme et la mer", voir de l'auteur d' "un homme qui voulait être Roi"!

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Le pèlerinage circulaire des Regraga d'après Hamza Fakir

Les réalités ethniques sont belles par leur contiguité avec les racines millénaires de l'arganier sacé , mais les mots pour les exprimer se trouvent pour ainsi dire "figés", "ritualisées" parcequ'ils n'ont pas comme background conceptuel toute la production humaine depuis  Virgile, Abou Al Âllaa Al Maârri ( l'inspirateur de l'Enfer de Dante), Ibn Tofaïl (l'inspirateur de Robinson Crusoé), Xénophan et Homère jusqu'à Sartre et Dos Passos. C'est pourquoi un penseur féru de la dialectique Heguelienne et de la critique de la raison dialectique  Sartrienne, comme Georges Lapassade, était constamment sur ses gardes et sur la brèche pour que la pensée ne chavire pas au prise avec les réalités observées sur le terrain : dés qu'il quittait ce dernier, pour se réfugier dans sa chambre de l'hôtel Chakib, il plongeait illico dans les textes des sociologues Américains de Talcott Parsons et Harold Garfinkel, entre autre,  pour garder constamment en éveil la pensée et son mouvement. Il luttait ainsi contre le sommeil de la pensée issue du Moyen Âge! C'était  Socrate, Descartes et Leibnitz à la fois, se promenant en médina Maghrébine et berbère!. C'était l'ami, le maître Georges Lapassade. En représentant incarné du Siècle des Lumières ( il avait écrit dés 1952, un magnifique texte sur l'Emil de Jean Jacques Rousseau, dans la revue METAPHYSIQUE, au côté d'un texte de Bertrand Russel sur la logique post Aristotelicienne) il était diamétralement différent du contexte local qu'il étudiait et pour cette raison il était souvent incompris. Son séjour à Essaouira ne se passait pas sans malentendus, parce qu'il ne voulait jamais vivre comme Monsieur tout le monde, sans se poser de questions sur l'impenser de la vie quotidienne. Parce qu'il n'était pas justement "Monsieur tout le monde": il n'oubliait jamais son rôle d'intellectuel questionnant, dérangeant, remettant constamment en cause et en question, ce qui semblairt jusqu'ici des évidences à la Ptolémé. Il aimait aussi former en pédaguogue permanent, d'autres jeunes observateurs à l'observation, comme pour démultiplier à l'infini les regards et les points de vue,  sur la réalité sociale toujours identique à elle - même et pourtant différente et étonnante chaque jour. Quand la veine de l'écriture est là, me disait-il, il ne faut jamais arrêter, car l'écriture est en soit un formidable analyseur des réalités sociales! Il faut débusquer l'énigme pour franchir les faux miroires de l'idéologie sous le burnous duquel se drappe la réalité!

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L'artère qui donne sur Khobbaza (les marchands de pain), où Georges Lapassade avait ses habitudes. Ils allait surtout au café maure fréquenté par les Hamadcha  où il appréciait particulièrement le plat les abas (crûches), préparés à la sauce traditionnelle de l'Aïd El Kébir au point que le poète Mohamed Kheir Eddine qui descendait à l'hôtel des îles avait écrit une chronique polémique  au "Message de la Nation" intitulée: "Lapassade et les gargottes de Khobbaza"! .Critiquant ainsi l'interventionnisme de l'éminent sociologue français. Et Georges de lui rétorquer: "La merde est déjà là; je ne fait que la remuer!". Une leçon de la recherche-action de la part de l'inventeur de l'analyse institutionnelle en France! Deux hommes à la verve de haute vollée qui s'affrontaient ainsi intra-muros , en huis-clos Sartrien  à Essaouira, par chroniquues interposées dans les deux revues défuntes des années 1980: le "Message de la Nation" où écrivait Kheir Eddine, (cet hébdomadaire était le porte parole de l'Union Constitutionel que dirigeait Nadya Bradley), et "Lamalif" où écrivait Georges ,( mensuel de référence de gauche que dirigeait Jackeline Loghlam, connue par son pseudonyme de Zakya Daoud).
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L'arrivée du marchand de pains à khobbaza

"Si le grain ne meurt", Jean Gionot, "Souvenir de la maison des morts" , Dostoïovsky...Si nous ignorons la culture de l'autre, au moins pouvons-nous, nous souvenir de leurs meilleurs oeuvres et ces oeuvres concernent justement la mort, l'hômmage rendu aux morts, qu'on commémore, devant l'eternel et devant les hommes. Une manière de prière universelle pour les nôtres disparus aussi. Car nous ne pouvons nous connaître nous - même qu'en connaissons les langues et les cultures des autres. C'est le sens de ce colloque d'ouverture international qui se tiendra à Essaouira, ce printemps qui vient lentement au terme de cette  mort hivernale et qui rendra hommage à son éminnence Louis Massignon , le découvreur du martyre Hallaj, et à nos amis Georges Lapassade et Abdelkébir Khatibi, disparus, il n'y a pas si longtems de cela, au point qu'on ose à peine croire que le penseur de l'aimance et de l'amour courtois n'est plus là...Que le philosophe des Etats Modifiés de Conscience et de la transe, n'est plus au numéro 2 de l'hôtel Chakib d'où il appelait chaque matin le laitier Abdellah pour lui signifier qu'il va bientôt descendre de sa chambre et qu'il va falloire lui préparer sa galette de seigle à l'huile d'argan et son raïb(lait caillé "beldi" (des fermes fleuris de mimosas et de moutarde de Ghazoua) en guise de petit déjeuner avant qu'il ne se mette pour la journée et jusqu'à tard la nuit, devant sa machine à écrire, emplissant de son cliquetis la voûte céleste du Musée, pour que de ses mains nous puissions voir naître par dessus ses épaules des mots inouï venant à peine à la lumière du jour...

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Les poissoniers se prêtent volantairement à la photo-souvenir: ils ont l'habitude d'être photographié par les touristes
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Le port vit au ralenti: même les mouettes se reposent

Aujourd'hui, le samedi 6 mars 2010, huitième jour du mouloud, je reçois de mon ami Omar Tourougui cette information concernant Louis Massignon, auquel rendra hommage le colloque international sur les pèlerinages circulaires qui se tiendra à Essaouira du jeudi 7 au dimanche 10 avril 2010:

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Louis Massignon, le fondateur du pèlerinage islamo-chrétien des 7 Dormants. Fondateur de la "Badaliya", communauté de prières fondée en terre d'Islam  susceptible d'incarner la fraternité entre les trois religions monothéistes.L'oeuvre de Massignon nous invite à penser notre propre histoire comme le témoignage d'une parole de vérité.

Histoire, mystique et politique:La fraternité abrahamique selon Louis Massignon
Soiréedébat Jeudi 11 mars 2010 à 20h30 MJC Lillebonne, salle Eugé 14 rue du Cheval Blanc NancyIntervention de Bernard Sichère, professeur de philosophie à Paris 7,à l'occasion de la parution des oeuvres complètes de Louis Massignon.Bernard Sichère a publié notamment : Penser est une fête (Léo Scheer 2002), Seul un dieu peut encore nous sauver (Desclée de Brouwer 2002), Le jour est proche : la révolution selon saint Paul (DDB 2003), Il faut sauver la politique (Lignes Manifestes 2004), Catholique (DDB 2005). Son dernier livre L'être et le divin (L'infini, Gallimard, 2009), questionne le monde moderne dominé par la technique et par son envers "symétrique" l'obscurantisme des fanatiques.Soirée organisée par Diwan en Lorraine et la MJC Lillebonne Entrée libre ; un thé sera servi pour prolonger la discussion contact@diwanenlorraine.net. Après avoir rappelé un certain nombre d'éléments de la vie et de l'oeuvre de Louis Massignon, Bernard Sichère nous exposera le sens de la fondation par Louis Massignon de la "Badaliya", communauté de prières fondée en terre d'islam et susceptible d'incarner la fraternité entre les trois religions monothéistes.L'oeuvre de Massignon nous invite à penser notre propre histoire comme le témoignage d'une parole de vérité. Cet homme, qui fut un croyant authentique, voyait la foi comme une ressource et non comme un système de dogmes et de clergés. Son engagement dans la vie politique Jérusalem comme Ville Refuge, fraternité avec les travailleurs maghrébins en France, etc. illustre à quel point le "merveilleux" peut guider une intervention individuelle dans l'histoire profane. Pour Massignon et pour Bernard Sichère, le sort des trois religions monothéistes est à ce point noué qu'il est pour nous urgent de penser autrement l'histoire. Comment, aujourd'hui, ouvrir de nouvelles formes de fraternité, aussi "concrètes" que possible ?

Et mon ami, le professeur Omar Tourougui d'accompagner cette information sur Louis Massignon par cette question: Et le colloque d'Essaouira où en êtes-vous ? La réponse je l'ai obtenue hier de la bouche - même de Monsieur Mohamed Feraâ , président du conseil municipal d'Essaouira qui assistait à la soirée organisée au marché aux grain à l'occasion du 7ème jour de la nativité du Prohète qui marque l'apothéose des sept jours des fêtes du mouloud: "Vous aurez une réponse officielle sur le financement du colloque international qui se tiendra à Essaouira, le mardi 9 ou le mercredi 10 mars 2010".

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Mohamed Feraâ , président du Conseil Municipal d'Essaouira assistant aux cérémonies des fêtes du mouloud au marché aux grains

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Soirée du mouloud au marché aux grainx

Essaouira, le vendredi 5 mars 2010, septième du jour du mouloud 1431 de l'hégire.

Aujourd'hui, j'ai voulu partir à Diabet vers la mi-journée pour prendre des images plus lumineuses que celles déjà prises il y a quelques jours sous la pluie. Mais finalement j'ai renoncé : temps toujours couvert avec une très mauvaise lumière. Je me suis dis c'est aujourd'hui, jour du Mouloud qu'il est prévu une soirée musical au marché au grain : j'irai donc prendre quelques images de cette soirée.

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Hamza Fakir

En attendant comme il n'y a rien à faire de la journée, je fais un tour du côté de la galerie Frederic Damagaad, gérée actuellement par deux Belges : les artistes se plaignent de ces derniers parce qu'ils ne font plus l'effort de communication pour les faire connaître comme ce fut le cas du galeriste et critique d'art qui s'est établi à Taghazoute depuis qu'il a pris sa retraite. Mais du point de vue du contenu la galerie continue à fonctionner avec les mêmes peintres naïf : à part Hamza Fakir qui est originaire de la ville ; les autres, presque tous les autres viennent de l'arrière pays avec une dominance de deux villages Chiadma : Hanchane et Ounagha. Pourquoi ces deux villages en particulier ? Mystère. Si, il y a quand même une explication : le principal artiste de la galerie qui est Mohamed Tabal est originaire de Hanchane. Comme les autres villageois ont su qu'il a pu s'en sortir grâce à la peinture, ils se sont dit : « pourquoi pas nous ? »
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Hamza Fakir (détail)

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Mohamed Tabal

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Un phénomène d'imitation très connu à Essaouira : il y a eu une période de marchands de « raïb »(lait caillé), dés que ça a marché pour l'un , tout le monde a changé de fond de commerce pour devenir à son tour vendeur de raïb. Puis il y a eu une période de bazaristes venus du grand sud , de Riad, de téléboutique et maintenant de cyber café, quoique cette dernière mode est en recule, parce que tout le monde peut maintenant disposer d'Internet à domicile. Bref, l'imitation est l'une des explications possible du développement de l'art naïf dans certains villages Chiadma. L'effet « tâche d'huile » est parti de l'exemple de Tabal et de Hanchane.

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Mais il va de sois que chaque artiste naïf a son propre style. Ils ont quand même en commun de développer une thématique animalière et champêtre avec un fond imaginaire imprégné de croyances magico -religieuses ; le monde des démons et des djinns en particulier. Et c'est ce qui fait leur force, car on ne peut pas dire, au sens académique qu'ils ont la maîtrise du dessin :le réel avec ses règles de perspectives leur importe peu : il ne s'agit pas de reproduire le réel mais d'exprimer un imaginaire. Fort étrange et beau, d'ailleurs. Abdellah Oulamine, autre artiste urbain, qui tiens une boutique d'antiquaire sous l'horloge me fait remarquer que ce n'est pas la peine de regretter de ne pas avoir pris des vues d'ensemble de chaque tableau : l'art naïf se prête très bien au détail.

En passant par la Kasbah, j'ai eu deux retrouvailles intéressantes : la première avec l'ethnologue Allemand  Rudriger Vossen qui a publié un ouvrage sur les différentes technique de potiers et sur les différents styles de poterie, selon les différentes régions du Maroc. Un répertoire complet des villages spécialisés dans la poterie. L'ouvrage n'existe malheureusement qu'en Allemand. Au début de ce troisième millénaire le hasard a voulu qu'on s'est rencontré à Essaouira, où il avait acheté un Riad du côté de la Scala de la mer. Il travaillait alors sur les signes et les symboles des frises des portes en pierres de taille d'Essaouira. Il me faisait remarquer par exemple que si sur la porte de la marine on avait mis trois croissants, c'est pour signifier que ladite porte a été édifiée à la troisième fête du calendrier lunaire.

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Les trois croissants de lune signifient que la porte de la marine a été édifié à la troisième fête du calendrier lunaire; soit la fête du mouloud où nous sommes en ce moment.

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L’ethnographie Allemande porte donc un regard très pointu sur la réalité anthropologique en isolant un fait technique ou esthétique de son contexte tout en cherchant à lui conférer une portée générale :les signes et les symboles gravées sur les portes en pierres de taille sont systématiquement répertorié, comme pour faire parler les pierres. Sur certaines portes, certes on a reproduit l’étoile de David pour indique qu’il s’agit d’une maison juive.

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L'étoile de David orne cette porte monumentale de la nouvelle Kasbah édifiée en 1873.

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La nouvelle kasbah qui abritait de nouveaux entrepots, étant donné que ceux de l'ancienne kasbah fondée par Sidi Mohamed Ben Abdellah en 1764 ne suffisaient plus pour entreposer les marchandise. On appelait ces entrepots: "Lahraya dyal Lagracha": les entrepots de la gomme de sardanaque. Elle donne accès à la galerie Othello, en hommage à Orson Welles, qui tourna en 1949 un film inspiré du célèbre drame Shakespérien dont les héros sont le fougueux maure Othéllo et la charmante Desdémona. Orson Welles qui séjourna à Essaouira pendant six mois, obtint la palme d'or pour ce film en 1952; sous les couleurs marocaines - pour narguer le Maccartisme dont il était l'une des victimes - et avec comme hymne national une chanson de trouveur berbère appartenant à l'aed le Raïs Belaïd, dit-on!

Mais le symbole de la ville, par excellence, depuis sa fondation reste incontestablement la "Barakat Mohamed", qu'on trouve sur tous les monuments et auquelle Hucein Miloudi a dédié une sculpture à l'entrée de la ville:

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Barakat Mohamed de la tour Est de la Scala du port
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La Barakat Mohammed sculptée par l'artiste Hucein Miloudi à l'entrée de la ville
La démarche qui consiste à saisir la ville à travers ses seuls signes et symboles gravés sur la pierre de taille me semble réductrice à force d'être pointue. Mais c'est l'esprit Allemand : à la fin des années 1980 ; j'ai rencontré, avec Georges Lapassade, un étudiant viennois dénommé Kurt, qui est venu étudier la musicothérapie des gnaoua : il était venu avec un questionnaire d'une quarantaine de pages où le moindre détail est criblé de questions si serrées, que cela nous paraissait non seulement déconcertant mais on s'était demandé s'il y aurait un gnaoui normalement constitué capable de répondre à un questionnaire composé  de 884 questions ! Et si le fait de réunir autant de datas peut contribuer à mieux connaitre les Gnaoua ? Pour feu Boujamaâ Lakhdar ; rien n'est moins sûr :pour connaître les rites locaux, me disait-il, il faut un parcours du dedans ; une empathie avec la population observée. Autrement dit : on ne peut pas étudier la dimension religieuse et spirituelle comme des « chose ». On reste toujours extérieur à son objet. Bref, il faut pratiquer l'observation participante et compréhensive ; ce que Georges Lapassade pratiquait avec son ethnométhodologie : les ethnos - méthodes de guérison par la botanique, par la transe etc.
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La chambre de l'hotel Chakib(fenêtre ouverte), où séjournait Georges Lapassade chaque été, à Essaouira: c'est là qu'il travaillait directement sur les textes de l'ethnométhodologue Harold Garfinkel, tout en allant chaque matin au Musée où il me retrouvait ainsi que feu Boujamaâ Lakhdar pour travailler sur la tradition orale locale ainsi que sur l'"Empire des Signes" de la bijouterie et de la marqueterie.
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En sortant le matin de l'hôtel Chakib, Georges Lapassade s'arrêtait pour prendre un "raïb" (lait caillé) chez le laitier juste en face. Il biffurquait ensuite à droite en passant d'abord devant Hammam Chiadmi où il lui arrivait de prendre un bain, passait ensuite devant la zaouia Kettania au coeur de la ville avant de prendre à droite la direction du Musée, qu'il avait transformé en département d'ethnographie et de Sciences de l'Education (il recevait souvent des enseignants du CPR, en consultation, ainsi que Mohamed Boughali , le doyen de la faculté des Lettres de Marrakech). Pour aller au Musée il passait devant l'ancienne maison consulaire d'Angleterre la seule à conserver encore les traces de l'étendard de la reine, sur lequel viennent souvent se poser les mouettes.
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Tout au fond, le bain maure "Hammam Chiadmi", où Georges Lapassade venait prendre son bain. Il est situé juste en face de Derb Abibou, le chantre du Malhoun Souiri des années 1960, qui y disposait d'un four à pain. C'est là qu'habitaient Boujamaâ Lakhdar et Larbi Slith, les deux artistes mystiques de la ville: tous deux sont morts d'un cancer la même année de 1989.
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La zaouia Kettania devant laquel passait chaque matin Georges Lapassade, vers le coup de 9h. Il travaillait sans arrêt toute la journée et jusqu'à tard la nuit au Musée: il épuisait tout le monde, alors que lui-même dns une espèce d'état modifié de conscience, ne cessait de s'épanouire spirituellement à fure et à mesure qu'il avançait dans son travail.Un véritable buldozer!Il pouvait produire un rapport de plus de 300 pages en une semaine! Comme ce fut le cas pour une commande de la province sur le tourisme des classes moyennes ou sur le Festival de l'Aïta de Safi en 1983. Mais une fois le rapport terminé, il le mettait dans un sac deplastique et le confiait à la bonne de l'hôtel juste avant de prendre l'avion pour rejoindre Paris 8 au mois de septembre: c'est de cette manière que de nombreux textes de Georges ont été perdu à jamais! Il les mettaity dans un débarras avec les casseroles et les assiettes...?. Comme si leur seule finalité est de lui avoir permi de passer un été studieu: il n'aimait pas "bronzer idiot"....
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Une mouette perchée sur ce qui reste de l'étendard de l'ancien consulat de Sa Majesté  la rReine d'Angleterre, devant lequel passait chaque matin Georges Lapassade. En me parlant des anciens consuls acrédités au XVIII è siècle dans la ville;Georges gloussait souvent de jubilation de leurs hypocrites manières diplomatiques avec la Cour...
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La Maison du Danmark: c'est au coeur de l'ancienne Kasbah fondée en 1760, une des toutes premières maisons, lorqu'il n'y avait ici que du sable et du vent. En recevant à Marrakech Georges Höst, le consul du Danemark , Sidi Mohamed Ben Abdellah lui recommanda vivement d'envoyer son adjoint Barisien à Souira ou Mogador pour y construire une maison spacieuse et convenable. Et juste avant de prendre sa retraite à Taghazout Frederic damgaard voulait l'acquérire pour la transformer en Maison de la Culture où seraient reçu pour un séjour plus ou moins long _ à la manière de Villa -Médicis - les artistes pour leur création littéraire, cinématographique, plastique, poétique etc. Mais comme d'habitude pour les projet culturels au Maroc; l'idée n'a jamais pu voir le jour , faute de preneur....
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L'ethnographie n'est pas dépourvue d'une esthétique de la nature et les anthropologues d'une nostalgie des origines. Ils sont des hippies à leur manière : au lieu d'étudier le marché capitaliste en occident ; ils préfèrent s'imprégner d'exotisme, comprendre une mentalité différente de la leur. Par exemple notre attitude magico - religieuse vis-à-vis du tabou de l'image :prendre en photo quelqu'un, c'est ravir son reflet et par delà , ravir son âme. On peut faire magiquement et à distance du mal à quelqu'un en enfonçant par exemple des clous sur son effigie ou son image. C'est pourquoi souvent les gens rejette l'image. En me promenant très tôt dans la ville avec un appareil numérique ; un homme à bicyclette s'est écrié à un charretier : « éloignes - toi ! Il risque de te photographié ! » Et commej'ai voulu plus tard prendre des images d'un match de foot balle sur la plage, un footballeur me dit : « Pourquoi, vous nous prenez en photo ? Nous ne sommes pas des animaux ! »   Toujours ce lien entre l'image et la mort ! Car les animaux sont fait d'abord pour l'abattoir et le sacrifice. Les hommes ne peuvent être photographié que lorsqu'ils font la fête, comme ça sera le cas ce soir avec la fête du mouloud au marché au grain ; là, par contre on réclame le photographe et le vidéaste pour archiver la fête dans son album de famille . Et comme il s'agit d'images collectives ; le sorcier ne peut pas les manipuler pour jeter le mauvais sort à un individu en particulier. Bref, l'image fascine, l'image fait problème, en étant l'objet d'une attitude ambivalente : à la fois rejetée et réclamée. C'est de telles attitudes mystérieuses et complexes qui fascinaient des anthropologues cartésiens comme Georges Lapassade, parce qu'il n'arrivait pas toujours à les élucider et cela concerne des tas de domaines qui restent frappés d'opacité malgré des années d'approche pour les comprendre : cela concerne la sexualité, la politique, l'administration, l'art, l'économie, les médias, la justice etc. Bref, plus on étudie la société marocaine, moins on la comprend.

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Mohamed Hifad en discussion avec David Bouhadana: "Quand j'étais gosse, j'étais un berbère endurci, me dit-il, et c'est mon ami Bouhadana qui m'avait appris la "darija" (l'arabe dialectal)!Son père était le moteur de la tannerie Carel d'Essaouira et lui maintenant à Marseille est le moteur des bateaux et des cargots en tant qu'ingénieur thermique!""

L'autre évènement de la journée, toujours à la kasbah, c'est la brève rencontre avec David Bouhadana, enfant du pays, issu d'une des premières familles juive d'Essaouira, qui vit à Marseille : retour au bercail  après de nombreuses années d'exile. Ce qui est remarquable , c'est cet attachement au lieu de naissance : en tant qu'ingénieur naval, Bouhadana a fait le tour du monde et reste pourtant nostalgique et attaché à ce bout du monde comme on le voit à sa manière de tenir la main à Mohamed Hifad, son ami d'enfance. Ils évoquent tous les deux, leur jeu de billes, les entrepôts d'amandes, les sirènes des cagots qui attendaient au large les barcasses chargées d'amandes, de caroubes et de peaux. Une nostalgie qui me fait un peu peur parce qu'elle indique que nous commençons déjà à vieillir et que le temps que nous avons passé ailleurs était chargé de blessures. Les blessures de l'âme, plus difficile à cicatriser que les blessures du corps. Et ce qu'il y a de plus pathétique dans cette communion entre Mohamed Hifad et David Bouhadana, par delà la religion, c'est que la ville a pu les réunir en tant que cadre social de la mémoire commune : Bouhadana a vu du monde, mais n'a pas oublié Essaouira et Essaouira n'a pas oublié Bouhadana. Emouvantes retrouvailles...

Mohamed Hifad et David Bouhadana, en campagnie d'Abdelkader Mana

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En croisant à nouveau David Bouhadana à la Kasbah, je lui demande cette précision:

- Comment tu as su que votre famille existe soixante années avant la fondation officielle d'Essaouira en 1760 ?

- Mais c'est écrit sur la tombe de notre aïeul ! Il a été inhumé en l'an 1700 au cimetière israélite de Mogador qu'on appelle « Miâra »  ou « Beït Haïm » qui veut dire : la maison des vivants.

C'est dire que l'enracinement de la communauté juive est fort ancien à Essaouira : déjà, en 1641, le peintre Néerlandais Adrien Mathan qui visita ces rivages au bord d'un vaisseau  pouvais écrire  qu'on célèbre ici trois dimanches :« Celui des musulmans, le vendredi ; celui des juifs, le samedi et le nôtre, le dimanche. »

La mémorable soirée du marché aux grains

Le soir, au marché au grain, il faut être muni d'un carton d'invitation pour assister à la soirée du mouloud animée par les Haddarates d'Essaouira et les hommes du madih et du samaâ. Tout le monde était en tenue de cérémonie. A force de répétions et grâce à leur récent passage par la télévision, les chanteurs et chanteuses locaux ont pris de l'assurance : ils sont maintenant en mesure de tenir tête à n'importe quelle star de la chanson national.

 

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Mais comme le marché au grain n'est pas une salle couverte ; la chorale comme son public hétéroclite - certaines femmes portent encore le haïk en ce début du troisième millénaire -  ont du quitter précipitamment la scène en raison de la fine pluie. Heureusement celle-ci n'était qu'une averse passagère et la soirée a du reprendre aussitôt. Mais en raison d'un éclairage défectueux la prise de photos est un peu sombre. Les officiels se sont fait un peu attendre, mais vers la mi-soir Mr. Mohamed Ferraâ, le président du conseil municipal de la ville a fait son apparition au premier rang. Au sortir de cet hiver un peu morose, où les activités économiques semblent avoir du mal à démarrer, il faut reconnaître aux Haddarates et à la pugnacité de leur présidente Latifa Boumazzorh, un certain mérite de faire bouger un peu les choses en cette saison morte où tout semble immobile...

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Faute de participer aux fêtes du mouloud à Meknès, endeuillé cette année par la mort de quarante et une victimes sous les décombres d'un vieux minaret, nous sommes resté sagement à Essaouira pour assister à cette soirée du mouloud donnée au marché au grain : ce qui est beaucoup plus proche d'un concert de musique classique - le festival des alizées est passé par là - que d'une cérémonie traditionnelle de commémoration de la nativité du Prophète, qui se déroulait d'ailleurs dans le cadre traditionnel de la zaouia.

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Une espèce de modernisation  de ces fêtes du mouloud avec des haddarates nouveau look : alors que les haddarates et les voyantes médiumniques de jadis étaient invisibles et leur rite relevait de l'occulte et du mystérieux, celles d'aujourd'hui sembles chercher volontairement les feux de la rompe : on cherche la mondanité et le vedettariat dont on a vu le modèle à copier lors des festivals et dans les magazines des stars comme « Voilà »...

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Texte et reportage photographique d'Abdelkader Mana

19:41 Écrit par elhajthami dans Reportage photographique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : photographie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

25/09/2012

L'auteur au café Jimmy Hendrix de Diabet

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En ce mois de septembre 2012 - c'est avec octobre, le plus radieux mois de l'année à Essaouira, au point qu'on surnomme cette période "l'été indien" de la ville des alizées, où nombreux sont les oiseaux migrateurs qui y séjournent: en allant par le chemin de traverse qui sillonne la forêt d'eucaliptus et de mimosas au bord de l'oued ksob, j'ai vu en levant les yeux au ciel une véritable nuée de faucons d'Eléonor qui planent à la recherche d'une éventuelle proie pour nourrir leur petits sur l'île(c'est leur période de reproduction et ils viennent de très loin pour nidifier en particulier sur l'îlot de firaoun(Phartaon).c'est au cours de cette promenade que j'ai eu une creuvaison à ma bicyclette.je me suis donc arrêté au café où le célèbre guitariste américain aurait séjourné pendant la période hippie de Diabet(1967-1973): en attendant que le propriétaire me répare mon vélo surgit alors un sud africain fort sympatique qui me prit cette photo que je publie aussitôt reçue par courriel...Abdelkadert MANA

11:55 Écrit par elhajthami dans Reportage photographique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

09/05/2012

Brouillard maritime

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Reportage photographique d'Abdelkader MANA

 

 

09:48 Écrit par elhajthami dans Reportage photographique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : photographie, poèsie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Eclaircie

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Jour de lumière à Essaouira
Je republie ce reportage photographique du Lundi 1er mars 2010 où j'ai vraiment découvert ma  vocation de photographe. Plus qu'une question de technique, la photographie est d'abord une affaire de "feeling" et de présence: il fallait être là au bon moment...Je republie également cette note en raison de ce message que je viens de recevoire de jeunes musiciens Français  :
Bonjour,
 
Je suis Pierre-Marie Sangouard, chanteur du groupe français Adrugan. Lors d'un séjour à Essaouira en avril 2009, j'ai composé une chanson hommage à cette ville incroyable dont je suis tombé amoureux.Depuis nous jouons cette chanson sur scène, et elle figurera sur notre prochain album intitulé "les Lunes Rousses".Je tenais à vous faire découvrir cette chanson en avant première.N'hésitez pas à nous écrire ce que vous en pensez et à la faire écouter à votre entourage.Vous pouvez trouver les informations sur notre groupe à cette adresse :www.adrugan.fr Bien à vous.
"Merci pour cette belle chanson qui finit par le soupire des vagues.." Leur avais - je répondu....
 

 
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Petite par son espace, grande par son temps mouvant; Essaouira se prête au regard poétique.

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Par Abdelkader Mana
Après la tempête des derniers jours de février 2010, l'éclaircie de ce lundi 1er mars : jour de lumière à Essaouira. Au sortir de l'aube je me dis : ce jour est différent, c'est le premier jour de lumière transparente, translucide qui mettra en valeur le blanc et le bleu d'Essaouira. Ni ciel, ni mer, un seul bleu éclat de lumière.Et puis les mouettes, encore et toujours. Elles occupent maintenant le cœur même de la médina. Se chamaillant pour une bouchée de pain endurcie maintenant que la tempête des derniers jours a empêché les arrivages au port et forcé les bateaux bleus à rester à sec sur les quais du port. Elles n'ont plus peur de l'homme, elles sont partout, cependant que se lève le soleil à l'Est des îles purpuraires.

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Première prise de vue : la porte du lion : en ce jour qui point, par delà l'horizon le soleil se profile derrière le rideau des branchages d'araucarias. Cet arbre venu d'Amérique Latine s'est tellement bien acclimaté au ville côtière du Maroc qu'il donne l'impression de faire partie du paysage depuis toujours.Je regarde ma montre, il est 7h.17. et je me rends compte qu'on est déjà au premier jour de mars : les tempêtes de février sont déjà loin derrière nous. Je note la lumière du soleil levant sur les crêtes des vaguelettes, les vieilles pierres ocres du port, l'île reverdissante au loin, le flamboiement des minarets et des araucarias se dressant au ciel comme autant de lances de chevaliers Donquichottesques en marche. L'aube et ses humeurs. L'aube et ses lumières.
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Oui, aujourd'hui, la lumière sera bonne et le ciel serein. Avant de m'engager sur la baie immense et lumineuse, j'ai pris des baignées croustillons au « Sefnaj » - un mot arabe qui dérive du persan «isfanj » probablement parce que ces baignées sont originaires d'Ispahan - puis une soupe de fèves (bissara) à khobbaza, marchants de pein de seigle bien chaud en cet heure matinale, où d'habitude se retrouvent, à chaque aube naissante, les marins du vieux port, pour partager un bon thé d'absinthe (chiba) qui a la réputation de réchauffer le corps et les cœurs juste avant d'affronter les embruns et les frimas de haute mer. Mais aujourd'hui, aux cafés maures de khobbaza, rares sont les marins parmi la clientèle de l'aube : là aussi c'est signe qu'il n'y a pas de sortie en mer ; comme si la ville et le pays - un minaret, en s'effondrant vient de faire quarante et un morts à Meknès - se remettent lentement des blessures de la dernière tempête de ce mois de février 2010.
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Sur la plage, je croise quelques promeneurs solitaires et romantique comme j'en ai connu du temps de mon adolescence amoureuse, où je suivais moi aussi la ligne de partage des eaux en ces beaux rivages. Rêvassant aux rencontres impossibles et interdite. Divaguant au gré des vagues.Au loin un voilier insaisissable, au voisinage de la grande île où poussent drues les première prémices du printemps. Mon objectif saisi sa verdâtre fraîcheur entre le bleu sombre des eaux où se diluent  progressivement les alluvionnements des récentes inondations de l'oued ksob et le bleu transparent et limpide du ciel lavé par les eaux de pluie. Je m'approche de la lisière luisante des vaguelettes et de leur rumeur et je zoom sur l'îlot de firaoun (Pharaon) où niche le faucon migrateur d'Eléonore.La mer a de moins en moins cette couleur pourpre que lui donnaient les déversements impétueux des dernières inondations. Mais ce qui reste de brindilles et de branchages, couleur d'algues sombres, soulignent, comme des cils de beauté l'immense regard bleuâtre du beau rivage.Plus je m'approche de Borj El Baroud, cette tour de feu, plus elle prend les allures d'une œuvre d'art sculptée par les vagues et les vents. Elle n'a plus la forme de la tour de guet qu'elle avait au début du siècle dernier avec ses créneaux et ses arcades. Elle semble s'effondrer sur elle-même au milieu des dunes de sable.Elle est maintenant à l'embouchure de l'oued ksob, le lieu de rencontre privilégié de nué d'oiseau après avoir été le lieu des rencontres amoureuses au temps des hippies. En en faisant le tour brusquement deux bétyles phéniciens se dressèrent devant mon objectif ! Une découverte ! Une révélation toute fraîche concernant un lieu visité et revisité depuis mon enfance ! Je n'aurais probablement jamais remarqué une si évidente parenté avec les bétyles phéniciennes de l'île d'en face. C'est la prise de vue qui orienta ainsi mon regard, ma perception et mon analyse. La photographie comme outil de recherche...La lumière de l'aube, c'et aussi la lumière sur le passé phénicien d'Essaouira.Je garde le meilleur pour la fin: ma découverte des bétyles phéniciennes d'Essaouira. Comme disait Hegel: "Au début toutes les vaches sont noires, ce n'est qu'à la fin que l'oiseau de minèvre se lève." Ce n'est qu'à la fin que l'éclaircie permet à la lumière d'éclater.

Reflets

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De « Borj el Baroud » (la Tour de Feu) à TANGARO

Au XVI ème siècle, avant la découverte des Amériques, au Maroc, les Saâdiens avaient le monopole du sucre en Méditerranée Occidentale. Et c'est essentiellement pour acquérir ce produit précieux et rare à l'époque que les Européens mouillaient  en rade de Mogador et au large de Santa - Cruz (Agadir) : ces deux port étaient le débouché naturel des sucreries Saâdiennes situées dans l'hinterland en amont de l'oued ksob de l'oued Sous et de Chichaoua.Les Saâdiens ont édifié leur fort de « Borj et Baroud », sur les ruines   du sémaphore Phéniciens établi là pour orienter  les bateaux ronds de l'antiquité qui jetaient l'ancre à ce mouillage d'Amogdoul (mot qui dérive de « Migdol » qui signifie « petite rempart » en phénicien, mais aussi en hébreux et en arabe avec le toponyme de « Souira »), par les flammes qu'on y attisait par nuit sombre au fond de la baie.

Depuis la haute antiquité le site est fréquenté, d'abord par les Phéniciens comme en témoigne la bétyle dressée au ciel qu'on a découvert sur l'île, ensuite par les Romains dont on a retrouvé, toujours sur l'île, entre autre les vestiges d'une villa, d'une mosaïque représentant un paon et d'une pièce de monnaie à l'effigie de Juba II. Et il y a encore peu de temps de cela, des marins ont remonté dans leurs filet deux amphores romaines entièrement intactes, recouvertes seulement de coquillages et d'algues. Et non loin des récifs de la Scala de la mer, où les anciens entrepôts de canons et de poudre sont actuellement occupés par les ateliers des marqueteurs, d'autres marins ont de leur barque entrevue au fond de l'eau, par temps calme et eau transparente, ce qui ressemble à une autre mosaïque romaine que celle déjà répertoriée sur l'île.

Une piste romaine reliait d'ailleurs Tangaro sur les hauteurs Sud de Diabet à « Karkora » au bord de lamer via une magnifique forêt de thuya, de mimosa grouillant de perdrix, de lièvres et de sangliers : aujourd'hui toute cette faune et toute cette flore a disparu sous le green du nouveau golfe qui occupe une superficie supérieure en hectares à celle de la ville. Cet immense espace aujourd'hui entièrement grillagé et interdit d'accès , était sauvage et servait depuis le XVIème siècle comme pâquis où venaient brouter librement les troupeaux  de Diabet et où les gens de la ville organisaient leurs « Nzaha » (pique - nique rituel) à l'ombre des ruine de Dar Sultan ensablée. Les marins de Diabet, avec leurs filets de pêche pour rejoindre le front de mer empruntaient jusqu'à une période récente cette lumineuse et sauvage piste blanche disparue sous le green. Cette ancienne piste romaine aboutissait à « Karkora », là où sont établies, sur le récif, les huttes des récolteurs d'algues. Cette piste blanche, disparue sous le green, reliait jadis l'antique puits de TANGARO aux digues de KARKORA , ces bassins de pierres dont se servaient jadis les Romains pour y piéger les poissons quand lamer se retire à marrée basse. C'est une technique qui est encore utilisée de nos jours, là où il y a de fortes marées : en se retirant , la mer laisse derrière elle les poissons, qui sont ainsi pris au piège par ces anciens bassins de pierres, dénommés ici « KARKORA », le féminin de « KARKOR », le tas de pierres sacrées en langage vernaculaire.

Cet immense site des îles purpuraires abritait en effet deux fabriques romaines : l'une sur la plage de l'île au niveau du tertre produisait la pourpre à base du gland du Murex, coquillage auquel les romains donnaient le nom de Purpura Haemastom (d'où le nom des îles purpuraires que portait Mogador de Juba II). La seconde fabrique est celle du garum. Elle était située sur le continent à l'emplacement actuel du lieu - dit « KARKORA », des récolteurs d'algues, soit à mis - chemin entre la Tour de Feu Phénicienne ;le « Borj El Baroud » des Saâdiens et Cap Sim.

Le garum est une sauce de poisson - pourri , dont les romains étaient friands, qui était concocté à la manière du Nyak -Nyam  Vietnamien. Une fois pris au piège au bassin de pierre de KARKORA, les romains transportaient ce poisson à dos de mulets et de chameau,à travers la piste blanche disparue sous le green, jusqu'aux hauteurs de Diabet où se trouvait le puits de « Tan - garum », devenu plus tard « TANGARO » où se situe l'auberge du même nom. Les romains puisaient là, l'eau douce dont ils avaient besoin pour se désaltérer et pour fabriquer le garum.

Or en berbère le puits se dit « Tanout » : Imin - Tanout signifie la margelle du puits chez les sédentaires Masmoda dont font partie les Haha au Sud d'Essaouira et « Anou Ou Kchod » qui a donné Nouakchott, l'actuelle capital de Mauritanie, signifie le « puits du bois » en langue Sanhaja, les premiers nomades berbères du Sahara. Le toponyme de « TANGARO » dérive donc d'un mot composé du nom du puits en berbère Haha « Tan » et du poisson - pourri romain « Garum » ; ce qui donnera plus tard le toponyme de « TANGARO », lieu - dit situé à l'emplacement de l'auberge du même nom où trône d'ailleurs au milieu des cactus et autres genêt, une vieille éolienne dont les pales métalliques bruissent perpétuellement sous la fureur des vents alizés.

Essaouira , le vendredi 5 mars 2010

Abdelkader MANA

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Sculpture du vent et des vagues
"Borj El Baroud" (la Tour de Feu) est la batterie utillisée par le sultan pour fermer la passe Sud de la baie par des tir croisées avec une autre batterie située juste en face sur l'île. C'est cette vieille ruines situées près de Diabet à l'embouchure de l'oued ksobqu'on appelle "fort portugais". La partie supérieure est musulmane (1432), les gros blocs qui ont servis de base à la construction musulmane peuvent être les vestiges de "Mogdoul", la tour punique qui a dû être construite par Hannon au fond de la baie de Mogador et a fourni l'ancien nom d'Amogdoul cité par le géographe El Békri. ils sont battus par les brèches à chaque marée par les vagues.
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Oiseaux
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Envolée
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Alluvionnements de l'oued Ksob
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Les îles purpuraires
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Les bétyles phéniciennes d'Essaouira

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Reportage photogaphique d'Abdelkader Mana du Lundi 1 mars 2010

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09:37 Écrit par elhajthami dans Reportage photographique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : photographie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Ce matin

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Reportage photographique d'Abdelkader Mana

Essaouira, le mardi 24 mai 2011

09:33 Écrit par elhajthami dans Reportage photographique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

31/01/2012

Le site prédestiné de Mogador

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Vues insolites d'Essaouira depuis la petite île

Sur les côtes marocaines, la deuxième colonie fondée par Hannon est identifiée par le linguiste Georges Marcy à Mogador. Dans les années trente - donc bien avant les fouilles sur le tertre phénicien de l’île par André Jodin dans les années 1950 – il consacre au célèbre périple accompli par l’amiral Carthaginois Hannon sur les côtes occidentales de la Libye, vers le début du  Vème siècle avant l’ère chretienne,  une « Note linguistique autour du périple d’Hannon » parue dans  la revue Hespéris (tome XX,1935). L’auteur aborde sous l’ongle berbère l’étude de la toponymie du « périple » du fait de la collaboration importante des éléments berbères dans la réalisation du voyage accompli sur les côtes du Maroc et de la Mauritanie. Le manuscrit grec – datant de 300 à 350 avant J.C. - commence ainsi : « Il a paru bon aux Carthaginois qu’Hannon naviguât en dehors des colonnes d’Herculès et fondât des villes de Libye – phéniciens. Il naviguât donc, emmenant 60 vaisseaux à 50 rames, une multitude d’hommes et de femmes, au nombre d’environ 30 000, des vivres et autres objets nécessaires. » La deuxième colonie fondée par Hannon dénommée dans le manuscrit grec Karikon Teihos ,c'est-à-dire le « Mur Carien » se trouvait à une journée de navigation de la lagune visitée par Hannon, identifiée avec l’ancienne zone d’épandage aux hautes eaux du bas Tensift. La concordance des chiffres oblige à situer Karikon Teihos sur l’emplacement de Mogador actuel : « Après avoir dépasser cette lagune et naviguer pendant une journée, nous fondâmes sur la mer des colonnes appelées « Mur Carien ».

reportage photographique

« Karikon » signifie « carien », c'est-à-dire « grand », « noble », « de haute naissance » : amqqûr(grand en berbère) : de ce terme le traducteur grec du périple a fait karikon « carien ». C'est-à-dire le « très grand Mur », « la grande muraille », plus exactement la grande forteresse. Dans le Sous, « Agadir » désigne « le château - magasin », l’enceinte fortifiée dans laquelle, on entrepose les récoltes du hameau. Un terme symétrique employé au Maroc central est tamidult , également « grenier, magasin, forteresse ». Le verbe egdel est encore vivant en Ahaggar où il réunit les acceptions connexes de « garder, protéger, réserver » : Amgdoul(gardien), tamgdoult (gardienne). On rencontre assez souvent ces formes : Amgdoul, tamgdoult usitées dans la toponymie du Moyen Atlas, et y remplaçant les appellations concurrentes d’Agadir ou tagadirt. Il convient selon toute probabilité, de rattacher à une étymologie identique le nom ancien de Mogador, qui, dans les géographes arabes est Amgdoul, soit « la grande enceinte », le diminutif étant tamgdoult. 

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Sidi Mogdoul, le saint actuel de Mogador – auquel est emprunté le nom européen de la ville – tire probablement lui-même son nom de celui du site où s’élève aujourd’hui son tombeau, sa koubba. Du temps d’Hannon , cette province du Maroc atlantique était déjà au témoignage du périple de Scylax « une région très célèbre et très sacrée », propice à l’éclosion des saints. Les nombreux sanctuaires maraboutiques qui parsèment son sol ne représentent pas tous un caractère des plus orthodoxes au regard de l’Islam. On peut se demander si Sidi Mogdoul  ne devait point son existence à une transposition hagiolâtrique , ce mot ayant notamment en berbère , le sens de « protecteur », patron des marins de Mogador.

reportage photographique

Le nom arabe de Swira (ou la petite forteresse) – qui date seulement de la fondation de la ville par Sidi Mohamed Ben Abdellah, en 1764, reproduit après deux millénaires écoulés, le thème central de la dénomination primitive – est la meilleurs démonstration linguistique qui soit de la permanence séculaire du rôle historique rempli par certains site prédestinés. Il faut probablement identifier avec les îlots qui se trouvent au large de Mogador , les îles de Mauritanie, mentionnées par Pline, où Juba II établit , vis-à-vis des Autololes, des teintureries de pourpre de Getulie. Sans doute Juba II ne fut-il, en l’espèce, que reprendre à son compte une industrie Carthaginoise antérieurement installée sur le même emplacement.  

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Fondation de Mogador

H.De Castries : Le Danemark et le Maroc. HESPERIS .Année 1926, 4ème Trimestre , Librairie Larose, Paris.
Les historiens arabes du Maroc ont donné différentes explications sur la fondation de la ville de Mogador par Mohammed Ben Abdellah. Suivant les uns, le Sultan passionné pour sa marine de course, et n’ayant sur la côte atlantique que des ports de barre comme Salé et Larache, ports où les corsaires ne pouvaient prendre la mer pendant plusieurs mois, conçut le projet de fonder un port entre Safi et Agadir, où cet inconvénient n’existerait pas. Suivant les autres, Mohamed Ben Abdellah aurait surtout cherché , par la fondation d’un port sur la côte des Haha, à ruiner le commerce d’Agadir. Cette ville était, en effet , le port du Sous, et cette province, souvent en révolte contre le pouvoir des sultans, était ravitaillée par des vaisseaux chrétiens. A ces deux motifs qui semblent également vraisemblables, nous en ajouterons un autre pour le moins aussi important : Mohamed Ben Abdellah se proposait d’amener par la fondation de ce port une révolution dans les habitudes commerciales des nations européennes et d’en tirer pour son trésor un bénéfice considérable ; les trafiquants chrétiens , et les Danois spécialement, allaient bientôt le constater.

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Sur la détermination du point de la côte où s’élèverait la future ville, j’ai recueilli en 1925 le récit suivant qui n’a aucune valeur que celle d’une légende. Mohammed Ben Abdellah à la tête d’une mahalla , parcourait la côte au sud de Safi ; il avait campé près de l’embouchure de l’oued Tensift, et cet emplacement paraissait avoir fixé son choix, mais il y renonça, à la suite d’un mauvais présage que je n’ai pu faire préciser. Le lendemain, on se transporta près de Chicht et l’ordre avait été donné de tracer les fondations, quand un cavalier, dont le cheval désentravé galopait à travers le camp, s’écria : « Mon cheval va faire un malheur ! ». L’exclamation fut interprétée défavorablement et l’on donna contre ordre pour les travaux. De Chicht, toujours longeant la côte autant que le permettaient les dunes, on gagna Sidi Mogdoul. Comme les tentes se dressaient, un mekhazni, qui était à la recherche de sa musette, l’ayant retrouvée, proféra ces simples mots : « Voici la prospérité, l’abondance. » ; elle pouvait donc être regardée comme un augure favorable. Dans ce récit fabriqué après coup, il ne faut voir que les hésitations du Sultan sur plusieurs point de la côte avant d’adopter la position de Sidi Mogdoul.

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Le nom de Mogador,le seul qu’on retenu les européens, est une déformation de Megdoul, nom d’un marabout de la tribut des Ouled Bou - Sbaâ , dont le sanctuaire se voit près de la plage à l’extrémité des dunes. Mais le nom indigène de la nouvelle ville , celui que lui donna Mohamed Ben Abdellah , est le diminutif Souïra avec le sens de « petit rempart », la forme berbère souvent employée est Tassort. Sitôt entrepris, les travaux furent conduits très activement, les sultans n’aiment pas à attendre la réalisation de leurs conceptions. On s’empressa de signer des trêves avec les puissance Européennes, afin d’avoir tout repos à leur endroit et de pouvoir en même temps, obtenir d’elles des matériaux , des ouvriers, des ingénieurs. Parmi ceux-ci, la tradition a conservé le nom d’un français natif d’Avignon , appelé Cornut. Il aurait dressé le plan de la ville et du port. Cornut était passé au service de  l’Angleterre et avait pris part au siège de Port Mahon ; il résidait à Gibraltar , d’où il serait venu conduire les travaux. Les quelques détails que l’on connaisse sur Cornut sont dus à Chénier , Höst   et à Bidé de Maurville  . Sans le témoignage de ces auteurs , ce personnage (de Cornut) nous serait inconnu, car c’est vainement que nous avons recherché sa trace dans les documents d’archives, de provenance diverses, que nous avions consulté.

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Bien avant que Mogador fut sortie de terre, le Sultan Mohamed Ben Abdellah , sans se soucier du droit d’exterritorialité , donna directement à tous les consuls de Safi, de Salé et d’Agadir l’ordre d’avoir à y transférer leur résidence et à y construire leur nouvelle demeure. Pour encourager les marchands chrétiens à en faire autant, il publia un dahir accordant l’exemption des droits de sortie sur les huiles à ceux qui y établiraient leurs magasins. Bientôt dans la dune de Sidi Mogdoul , caïds, consuls, facteurs, marchands, courtisans, tout le monde fut occupé à bâtir . Moulay Idris , le cousin et le favori du Sultan, restait sur place pour accélérer les travaux et indiquer à chacun son lot à bâtir. Mohamed Ben Abdellah venait lui-même se rendre compte de leur avancement et se faire offrir des présents par les malheureux consuls campés dans la dune. « Le roi du Maroc, écrivait Chénier , prend à cette ville l’intérêt que l’auteur prend à son ouvrage. »

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Pendant que la plus grande animation régnait dans la ville de Mogador en construction, les port, de Salé, de Safi et d’Agadir étaient de plus en plus déserts. Les corsaires avaient ordre, soit qu’ils revinssent de leur croisières, soit qu’ils fissent relâche, soit qu’ils vinssent désarmer, de venir exclusivement à Mogador. Les navires de commerce avaient également abandonné  Salé ; il était formellement interdit de donner même une goutte d’eau à ceux qui se présenteraient et l’on devait les dirigeait sur Mgador ou sur Larache.Mohamed Ben Abdellah avait, en effet, l’intention d’agrandir cette dernière ville et d’y construire des entrepôts pour le commerce ; elle devait être le port des provinces du Nord, comme Mogador allait le devenir pour les provinces du Sud. Aucun consul n’aurait dorénavant sa résidence ailleurs que dans l’une ou l’autre de ces deux villes.

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  1. Höst fut facteur de l’Afrikanske à Safi puis à Salé, avant de devenir consul du Danemark au Maroc. Il est l’auteur de : Efterretninger om Maroks og Fez, sameled der landee fra 1760 sil  1768, Copenhague, 1779,in-4.
  2.   Officier de marine , fait prisonnier à la malheureuse affaire de Larache en 1765.  Le Sultan avait chargé Concler ,le consul des Pays Bas, de lui construire une maison  à deux étages sur le plan de celle d’Amsterdam, mais avec un patio ; il avait indiqué le nombre de pièces, leurs dimensions,etc.., le toit devait être en plomb, les cheminées en marbre, les vitres en cristal, et non en verre ordinaire.Il était bien entendu que les bois et les fers ouvrés devaient venir des Pays-Bas.Le consul se rembourserait avec des franchises de sortie sur les blés. Rijksarchief, Stat.-Gen., 7.121 ;Llias Barbarije, 1767-1770, Lettre de Sumbel à Concler , 28 août 1767.

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Reportage photographique d'Abdelmajid Mana

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01:58 Écrit par elhajthami dans Reportage photographique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

28/01/2012

Rue des ruines

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Ce mercredi 29 juin 2011, je flâne à Essaouira n, "rue des ruines"'(derb el-kharba): ça sentait de la cire d'abeilles, c'est là qu'habitait l'herboriste Iskijji et c'est par là que passait discrèterment mon père pour rejoindre son atelier de marqueterie à la scala.Omar Mounir, qui a beaucoup écrit sur Essaouira dont il est orriginaire a intitulé l'un de ses livres "Rue des ruines"...

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Pour accéder à cette ruelle , qu'on appelait également "rue des célibataires"(derb laâzara), il fallait baisser la tête pour passer par une portique: adossée à la mer; balayée le vent,les embrums menacent constemment ses fondations...

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Un passage secret qui longe les remparts

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Plus loin on aboutissait à la minoterie Sandillon et à la porte de la mer (Bab labhar)

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Dans cette ruelle on remarque plein de maisonets (douiriya) où vivaient les célibataires

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Un hotel s'élève maintenant en lieu et place de l'ancienne minoterie

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Plus loin encore on aboutit à "Bab Lajhad"(la porte du Jihad)

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Le long des remparts, maâlem Guiroug a transformé l'une des échopes en un lieu de souvenirs à commencer par le groupe mythique de Nass el Ghiwane dont faisait partie maâlem Paka, le fils du pays(deuxième à gauche)

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Le groupe folk de Nass el Ghiwan avait intégré le gros tambourin (herraz) des Haddawa, mendiants célestes et gens du hal (transe)

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Maâlem Guiroug du temps du mouvement hippie à Essaouira: comme Paka il est maâlem Gnaoui "blanc". Alors que Paka est passé des Gnaoua au groupe folk de Nass el Ghiwan; Guiroug est passé des Gnaoua au groupe folk de Tagadda...

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Guiroug en "hyppie" et en musicien folk

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Guiroug en mode "love and peace"

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Décédé dans la force de l'âge ce jeune Gnaoui d'Essaouira (de la famille des Guinéa) aurait pu devenir un virtuose incomparable à en croire maâlem Guiroug..

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Originaire des Regraga, maâlem Guiroug, le Gnaoui blanc

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Maâlem Mahmoud Guinéa, l'héritier de la religion des esclaves

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Abderrahman Qirrouj, dit Paka, le marqueteur d'Essaouira et le maâlem GNAOUI, qui a organisé la première lila en dehors de la zaouia pour le living theater du temps du mouvement hyppie et qui a introduit le guenbri chez le groupe folk de Nass el Ghiwan...

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PAKA, un hyppi - folk, sous la djellabah mystique

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Feu Mahmoud Akherraz, le sacrificateur des Gnaoua, habillé aux couleurs des génies de l'abattoire...

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Feu maâlem Bosso au guenbri, à ses côtés maâlem Guiroug, crotales bleus, lors d'une lila organisée dans la campagne des Chiadma...

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Feu Belghiti(dit "Moulay Serfaq"), le grand maâlem Gnaoui blanc qui était toute sa vie au service de Khaddouj bent Yahya, la grande talaâ(voyante médiumnique des gnaoua) d'origine berbère...

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Feu maâlem Boubker, le père de Mahmoud Guinéa

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Feu maâlem Bosso: "C'est moi qui t'avais emmené dans la lila qu'il organisa chez lui à Casablanca".Se souvient aujourd'hui maâlem Guiroug. C'était mon premier reportage sur les Gnaoua pour Maroc Soir. C'était en 1986....

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Les deux Gnaoua "blanc" d'Essaouira: maâlem Guiroug en campagnie de feu maâlem Belghiti...

Essaouira, mercredi 29 juin 2011

Abdelkader Mana

04:24 Écrit par elhajthami dans Arts, Reportage photographique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : photographie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

27/01/2012

Achoura, l'eternel retour

achoura, musique

Photographies Nour- Eddine Tilsaghani

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Photographies Nour- Eddine Tilsaghani

Enseignant à l'Ecole supérieure des Art Visuels de Marrakech. Réalisateur indépendant pour la chaîne internationale LUXE.TV.

Nour- Eddine Tilsaghani a été distingué par de nombreux prix :

Nov.2006    Compétition officielle au Festival de Carthage - Tunisie Fev. 2004       1er  prix au Concours National d’Art Photographique Fev. 2003 3ème  prix au Concours National d’Art Photographique
Mars 2000   1er prix du 7ème festival international d’art vidéo de Casablanca
Juin 1999    1er prix du 9éme Salon National d’art photographique à Marrakech
Mars 1999  1er prix du festival international d’art vidéo de Casablanca Oct 1998    Prix du jury du meilleur vidéaste marocain à l’événement « ABSOLUTment Artiste » Casablanca Mars 1998    1er prix festival international d’art vidéo de Casablanca Mai 1997    prix d’encouragement au 8éme Salon National d’art photographique à  Meknès Mars 1996    Mention spéciale au festival international d’art vidéo de Casablanca

Nour- Eddine Tilsaghani Photographe, Chef opérateur, Monteur, Réalisateur, Formateur 31/01/72 39, Derb Tizougarine Bab Doukkala 40000 Marrakech Tél.:     212 661 21 73 40     E.mail :  ntilsaghani@gmail.com www.tilsaghani.com

02:01 Écrit par elhajthami dans Achoura, Musique, Reportage photographique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : achoura, musique, photographie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

15/12/2011

Retour à Essaouira

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Reportage photographique d'Abdelmajid Mana

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08:48 Écrit par elhajthami dans Reportage photographique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook