28/01/2012
Rue des ruines
Ce mercredi 29 juin 2011, je flâne à Essaouira n, "rue des ruines"'(derb el-kharba): ça sentait de la cire d'abeilles, c'est là qu'habitait l'herboriste Iskijji et c'est par là que passait discrèterment mon père pour rejoindre son atelier de marqueterie à la scala.Omar Mounir, qui a beaucoup écrit sur Essaouira dont il est orriginaire a intitulé l'un de ses livres "Rue des ruines"...
Pour accéder à cette ruelle , qu'on appelait également "rue des célibataires"(derb laâzara), il fallait baisser la tête pour passer par une portique: adossée à la mer; balayée le vent,les embrums menacent constemment ses fondations...
Un passage secret qui longe les remparts
Plus loin on aboutissait à la minoterie Sandillon et à la porte de la mer (Bab labhar)
Dans cette ruelle on remarque plein de maisonets (douiriya) où vivaient les célibataires
Un hotel s'élève maintenant en lieu et place de l'ancienne minoterie
Plus loin encore on aboutit à "Bab Lajhad"(la porte du Jihad)
Le long des remparts, maâlem Guiroug a transformé l'une des échopes en un lieu de souvenirs à commencer par le groupe mythique de Nass el Ghiwane dont faisait partie maâlem Paka, le fils du pays(deuxième à gauche)
Le groupe folk de Nass el Ghiwan avait intégré le gros tambourin (herraz) des Haddawa, mendiants célestes et gens du hal (transe)
Maâlem Guiroug du temps du mouvement hippie à Essaouira: comme Paka il est maâlem Gnaoui "blanc". Alors que Paka est passé des Gnaoua au groupe folk de Nass el Ghiwan; Guiroug est passé des Gnaoua au groupe folk de Tagadda...
Guiroug en "hyppie" et en musicien folk
Guiroug en mode "love and peace"
Décédé dans la force de l'âge ce jeune Gnaoui d'Essaouira (de la famille des Guinéa) aurait pu devenir un virtuose incomparable à en croire maâlem Guiroug..
Originaire des Regraga, maâlem Guiroug, le Gnaoui blanc
Maâlem Mahmoud Guinéa, l'héritier de la religion des esclaves
Abderrahman Qirrouj, dit Paka, le marqueteur d'Essaouira et le maâlem GNAOUI, qui a organisé la première lila en dehors de la zaouia pour le living theater du temps du mouvement hyppie et qui a introduit le guenbri chez le groupe folk de Nass el Ghiwan...
PAKA, un hyppi - folk, sous la djellabah mystique
Feu Mahmoud Akherraz, le sacrificateur des Gnaoua, habillé aux couleurs des génies de l'abattoire...
Feu maâlem Bosso au guenbri, à ses côtés maâlem Guiroug, crotales bleus, lors d'une lila organisée dans la campagne des Chiadma...
Feu Belghiti(dit "Moulay Serfaq"), le grand maâlem Gnaoui blanc qui était toute sa vie au service de Khaddouj bent Yahya, la grande talaâ(voyante médiumnique des gnaoua) d'origine berbère...
Feu maâlem Boubker, le père de Mahmoud Guinéa
Feu maâlem Bosso: "C'est moi qui t'avais emmené dans la lila qu'il organisa chez lui à Casablanca".Se souvient aujourd'hui maâlem Guiroug. C'était mon premier reportage sur les Gnaoua pour Maroc Soir. C'était en 1986....
Les deux Gnaoua "blanc" d'Essaouira: maâlem Guiroug en campagnie de feu maâlem Belghiti...
Essaouira, mercredi 29 juin 2011
Abdelkader Mana
04:24 Écrit par elhajthami dans Arts, Reportage photographique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : photographie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
Merci beaucoup pour les coordonnées de Mohamed Tifradine.
je suis tombée à l'instant sur l'article "Rue des Ruines" (fin juin 2011).
Je me place face à l'écran et je me concentre afin de pouvoir entrer dans l'image (la photo).
Je suis "bouleversée" de la justesse de ces photos.
Je vais continuer ma lecture dur Rivages d'Essaouira.
A bientôt et je vous remercie de votre ténacité.
C'est Marta Lloyd.
Écrit par : Marta Lloyd. | 28/01/2012
Je vous vante pour votre exercice. c'est un vrai état d'écriture. Poursuivez .
Écrit par : MichelB | 13/08/2014
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