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10/04/2010

Les participants au colloque

Après avoir été reporté,

le colloque est finalement annulé

Colloque international sur les pèlerinages circulaires à Essaouira

Du Jeudi 22 au samedi 24 avril 2010

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L'arrivée des Regraga à Essaouira par Roman Lazarev

Apprentissages informels liées aux différentes formes de mobilité..

Du  jeudi  22 au samedi 24 avril 2010, à l'occasion du passage des Regraga, ces pèlerins-tourneurs du printemps, par Essaouira, la ville abritera un colloque international sur les pèlerinages circulaires en Méditerranée et au travers le monde..Ce colloque rendra hommage à Georges Lapassade, auteur "d'un marabout, l'autre", à Abdélkébir Khatibi auteur de "Pèlerinage d'un artiste amoureux" et à Louis Massignon auteur du pèlerinage islamo-chrétien.

« Je vous remercie de votre invitation à ce colloque qui me semble passionnant mais auquel je ne pourrai malheureusement pas me rendre. J'en ai informé le Président de notre Association, M. André de Peretti, au cas où lui même pourrait s'y rendre, mais il est pris par d'autres obligations et ne se déplace plus guère. De toute façon, Manoël Pénicaud, avec lequel nous sommes en contact, nous représentera. Tous mes vœux pour le succès de votre entreprise et bien cordialement. » Nicole Massignon

Nous venons de recevoir la confirmation de la participation au colloque de Monsieur Xavier Zimbaro, photographe professionnel de niveau international dont voici le message:

Bonjour M. Abdelkader Mana,

Je prépare un reportage photographique sur le pèlerinage des Regraga qui, si mes informations sont bonnes, devrait commencer le 23 mars prochain et durer 40 jours.
Mohamed Habib Samrakandi m'a dit que vous prépariez un colloque sur ce thème et que vous pourriez peut-être me transmettre certains documents susceptibles de m'éclairer.
Je vous serais reconnaissant s'il vous était possible de me les transférer par courriel.
Vous rencontrer me ravirait également afin de nous entretenir de cet événement.
Assister à une partie du colloque m'intéresserait bien sûr vivement.

Si vous en avez le temps, vous pourrez découvrir ici certains de mes travaux en Inde :
http://www.xavierzimbardo.com/galerie-58.html
et au Maroc :
http://www.xavierzimbardo.com/galerie-23.html
http://www.xavierzimbardo.com/galerie-22.html

A bientôt j'espère.
Avec mes remerciements anticipés, cordialement,

Les participants au colloque

Ce colloque international connaitra la participation de l'Université Paris 8, comme nous le confirme le professeur Rémi Hess, directeur du Laboratoire Expérience :" Concernant la participation de Paris 8, je voudrais vous suggérer d'associer le Laboratoire Expérience de l'Université de Paris 8, dont je suis le directeur. C'est dans ce laboratoire que travaillait Georges Lapassade. Quand vous l'avez contacté directement, le Président Binczak m'avait demandé de représenter Paris 8 dans votre manifestation. De plus, notre équipe de recherche s'intéresse plus particulièrement aux apprentissages informels liées aux différentes formes de mobilité...Si vous en êtes d'accord, j'informerai le Président Binczak de cette association."

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Rabins de Mogador

I. Les intervenants venant de l'étranger

La liste des intervenants restera provisoire jusqu'à fin janvier , la date que tu as fixé pour tout intervenant de communiquer le titre de sa communication.Il sera question de programme quand on définira les articulations principales de cette rencontre selon un ordre à définir expressément par le comité scientifique. Une séance de travail en réunion (consacrée à cet effet) de ce comité serait nécessaire. Comme il serait nécessaire d'envisager une séance de travail consacrée à l'ensemble de la manifestation pour étudier la vue d'ensemble de toute la manifestation.J'espère que tu arriveras à convaincre tous les partenaires de la nécessité d'un consensus (mettant à l'écart leurs divergences d'ordre politique prenant pour intérêt général de la ville et du pays pour réussir cette initiative)

1.     Rémi Hess : Je suis d'accord pour faire une communication dans votre colloque : je voudrais parler de l'écriture du journal comme formation du pélerin, l'apport de G. Lapassade. Je voudrais montrer la place de l'écriture du journal dans l'œuvre de notre ami commun, comme cheminement tout au long de la vie.

2. Céline Cronnier, fera une  communication  sur l'écriture diaristique de G. Lapassade. « Paris 8 bien sûr, pour la réponse : Georges y était plus qu' "attaché"... Envers et contre tout, son souvenir y demeure ! » Céline

3.     Lucette Colin, maître de conférences à Paris 8, directrice de collection aux éditions Anthropos (qui a publié 10 livres de Georges Lapassade) accepte de venir au colloque d'Essaouira. Elle accepte d'être membre du comité scientifique de cette manifestation.Lucette Colin vient de coordonner un numéro de la revue Pratiques de formation en hommage à Georges Lapassade : Penser avec Georges Lapassade, qui paraîtra fin janvier. Elle prépare, en outre, un livre sur Georges qui devrait paraître en mai 2010.Lucette Colin a découvert Essaouira en 1977, à l'invitation de Georges Lapassade. C'est avec elle que Georges a pu assister, pour la première fois, à un rituel Gnaoua. Lucette pourrait faire une communication sur ce qu'elle a appris d'Essauoira.

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Les sept saints d'après Hamza Fakir

4. Paul Fenton,professeur des universités: J'ai le plaisir de vous confirmer par la présente qu'il me serait agréable de participer au colloque d'Essouira qui se tiendra du jeudi 8 au samedi10 avril 2010. Ma communication portera sur la visitation des tombes dans la mystique musulmane et juive.Cordialement,

4'.Abdallah Hammoudi, l'auteur du Maître et du disciple : J'aurais bien voulu assister a cette intéressante manifestation . Je vois qu'il y aura des gens qui vont parler de G. Lapassade . Je l'ai bien connu personnellement et lu ses écrits avec profit .Malheureusement, le mois d'avril prochain  sera un mois d'enseignement et encadrements intensifs pour moi . je ne peux donc envisager le voyage d'Essaouira. Croyez bien que je le regrette .Amicalement

5.     Barbara Michel, professeur de sociologie à l'université de Grenoble 2. Elle
a dirigé le département de sociologie de Grenoble 2. Elle va proposer une
communication dans les jours qui viennent, sur la notion d'errance dans le
pèlerinage...
Michel Barbara Professeur des Universités CSRPC-ROMA, (Centre de Sociologie des Représentations et Pratiques Culturelles - Recherches sur les Œuvres et les Mondes de l'Art)Université Pierre Mendès-France, Grenoble barbara.michel@upmf-grenoble.fr

Pérégrinations pèlerines et errantes

 

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Comme la Kula Trobriandaise, le Daour des Regraga est une institution mi-commerciale, mi-cérémonielle (Ph.A.Mana)

Nous abordons le pèlerinage comme "manières de faire" qui par des actes (pérégriner) et par des lieux (ad sacra) permettent de nouer ensemble deux expériences pour éprouver par soi-même et pour soi l'aventure de la foi. "Avoir la foi", "être croyant" sont des termes qui ne nécessitent pas toujours de pratiquer une religion.

Malgré la sécularisation de nos sociétés contemporaines et "la faiblesse du croire" qui en résulte, il semble que l'expérience spirituelle persiste, d'un coté elle s'effrite, de l'autre elle se démultiplie et se disperse.

Qu'est-ce qui distingue la figure du pèlerin de celle l'errant "inspiré" ? La quête, les découvertes d'étape en étape, le cheminement sans aucune certitude entrainent une démarche non seulement qui espère se libérer de la quotidienneté mais qui souhaite aussi rejoindre par sa pratique corporelle et gestuelle, l'oralité de la spiritualité.

Marcel Jousse et M. De Certeau, posent, chacun à leur façon, la difficulté de saisir "l'oralité" de la religion d'après les sources écrites (récits de voyage et de pèlerin, hagiographie, historiographie et recueils folkloriques) et le problème de l'expérience croyante  comme vécue instituant. Bastide pour sa part l'analyse comme aspiration sous-jacente à "une expérience autre" et comme "ferveur instituante".

Le fait de marcher sur les chemins et les voies dont parlent tant de mystiques (poètes et rêveurs), nous montre une humanité qui se cherche, s'interroge, expérimente et "bricole".

Le pèlerinage comme forme matérielle d'un itinéraire spirituel, a de façon métaphorique, beaucoup de relation avec l'errance mystique (et l'errance contemporaine). Entre "faire le tour", qui concerne un accomplissement (relier tous les points d'un cercle), et "tourner en rond" qui répète et parfois s'égare, il ne s'agit que de nuances... Des questions existentielles, très anciennes qui concernent la vie, la mort, le salut, les relations avec l'invisible et les ancêtres, "le sens dernier des choses" se posent tout naturellement dans l'itinérance volontaire. N'y a-t-il pas de nos jours une réappropriation de l'expérience "mystique" par des voies détournées ?

 

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Arrivée des Regraga à Essaouira le premier jeudi du mois d'avril

6.     Barbara Glowczewski , spécialiste des Aborigènes d'Australie : « J'ai un merveilleux souvenir d'Essaouira des années 1980 que m'a fait découvrir Bouazza Benachir et le sujet du colloque est très beau. Mais à ma connaissance il n'y pas de pèlerinage dans le contexte des groupes australiens avec qui je travaille. La relation à leurs lieux sacrés est d'un autre ordre. Même les voyages de retrouvailles avec les terres dont les Aborigènes ont été séparés pendant une ou plusieurs générations ne s'inscrivent pas dans cette démarche que certains connaissent par leur conversion au christianisme ou à l'islam.  Seul l'avenir nous dira si leurs itinéraires ancestraux se transformeront en voyages rituels de pèlerinage... J'accepte avec plaisir de contribuer aux discussions si le voyage et le séjour sont pris en charge. Je vous propose en toute amitié plutôt de m'inviter à votre colloque non pour présenter mon travail avec les Aborigènes d'Australie, mais intervenir comme présidente/discutante d'une des séances: cela me permettra d'enrichir ma propre réflexion à partir des formidables contributions qui s'annoncent et de faire à cette occasion un petit parallèle avec les pratiques  itinérantes et rituelles des Aborigènes d'Australie, et peut-être d'évoquer la kula...»

  1. Brigitte Bleuzen Chercheur associé CEIFR-EHESS Paris

Cher Monsieur Abdelkader MANA,

Veuillez trouver ci-joint une proposition de communication à votre colloque qui se tiendra à Essaouira, du mercredi 31 mars 2010 au dimanche 4 avril 2010:"Le Tro Breiz ou le retour à la terre meurtrie?"Il s'agit d'une étude socio-anthropologique du renouveau d'un pèlerinage circulaire breton de 600 kilomètres en l'honneur des sept saints fondateurs de la Bretagne.

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Pèlerins Regraga à Lalla Beit Allah(A.Mana)

Le Tro-Breiz ou le retour à la terre meurtrie ?

Brigitte Bleuzen

Chercheur associé au CEIFR-EHESS-Paris

Le tour de Bretagne ou Tro-Breiz désigne depuis le Moyen-Age le pèlerinage en l'honneur des sept saints fondateurs de la Bretagne. Les pèlerins du Tro-Breiz effectuaient ce pèlerinage circulaire de plus de 600 kilomètres en une seule fois sur une durée moyenne d'un mois.Tombé en désuétude, il a été relancé en 1994 par trois laïcs dans le cadre de l'association « Les chemins du Tro-Breiz » qui propose de réaliser le pèlerinage en sept étapes, sur sept années. Après une étape de transition au Pays de Galles en 2002, la deuxième boucle du Tro-Breiz a débuté en 2003 et s'est terminée en août 2009, en ralliant Quimper à Saint-Pol-de-Léon.

Comment définir le Tro-Breiz actuel ? Est-ce un cheminement spirituel ? Une quête de racineset d'identité bretonne ? Le Tro-Breiz peut-il être analysé comme un phénomène symptomatique d'une évolution progressive du « modèle catholique confessant » au « modèle

humaniste séculier » ?

Le terme de pèlerin est-il toujours approprié quand, dans le cas du Tro-Breiz, il désigne les athées, les pratiquants occasionnels et les pratiquants réguliers ? Nousproposons de désigner par « pèlerinage séculier » le glissement de l'appartenance

communautaire religieuse vers un lien social basé sur une identité bretonne valorisant l'attachement au « pays » par le marquage de son territoire en sept étapes, de ses paysages entre Armor (pays de la mer) et Argoat/Arvor (pays des bois et de la terre), de sa population,

de sa culture et de son patrimoine. Cette évolution pourrait s'expliquer en partie par la mutation d'une militance chrétienne basée sur un modèle productiviste à une citoyenneté intégrant davantage les questions de culture, d'environnement et de développement durable.

Autrement dit, le pèlerinage du Tro-Breiz signe un désir de renouer avec la terre des ancêtres,terre meurtrie par les pollutions (mers et rivières) et un remembrement abusif.A partir de ce point d'ancrage territorial qu'est le Tro-Breiz, les pèlerins bricolent des

déclinaisons de sens qui fondent leurs trajectoires subjectives, en lien ou non avec l'institution catholique, en lien ou non avec la foi chrétienne. Si le Tro-Breiz a toujours eu l'appui de Rome, il rencontre, parfois, l'embarras d'une Eglise locale face à un phénomène qui perdure tout en générant de nouveaux réseaux de socialisation au travers, notamment, des « Fraternitésdu Tro-Breiz ».

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La fiancée de l'eau et les gens de la caverne(Hamza Fakir)

Eléments de bibliographie

Abiven Yohann, Calvez Eugène, « Les avatars de l'identité catholique : les militants de la ruralité (1929-2000) », in Waché Brigitte (Dir.), Militants catholiques de l'Ouest, Del'action religieuse au nouveau militantisme, XIXè et XXè siècle, Rennes, PUR, 2004,

pp.67-103.

Borvon Gérard, Plogoff: un combat pour demain, Editions Cloître, 2004, 230 p.

Canevet Corentin, Le modèle agricole breton, Histoire et géographie d'une révolution agroalimentaire,Rennes, PUR, 1992, 397 p.

Cassard Jean-Christophe, Le Tro-Breiz médiéval, un mythe historiographique ?, in Gaël Milin et Patrick Galliou (dir.), Hauts lieux du Sacré en Bretagne, Brest, CRBC, 1997, pp.93-119.

Cornette Jean, Histoire de la Bretagne et des Bretons. Tome 2 : Des lumières au XXIè siècle,Paris, Seuil, Collection Points Histoire, 749 p.

De La Brosse Gaële, Tro Breiz, Les chemins du paradis, pèlerinage des sept saints de Bretagne, Paris, Presses de la Renaissance, 2006, 249 p.

Grall Xavier, Le Cheval couché, Quimper, Calligrammes, 1998, 235p, (première édition,1998).

Hélias Pierre-Jakès, Le cheval d'orgueil, Mémoires d'un Breton du pays bigouden, La Flèche,Plon, collection Terre Humaine Poche, 1982, 657 p. (Première édition, Plon, 1975).

Kernalegenn Tudi, Luttes écologistes dans le Finistère. 1967-1981. Les chemins bretons de

l'écologie, Fouesnant, Editions Yoran Embanner, 2006, 320 p.

Lambert Yves, Dieu change en Bretagne, Paris, Cerf, 1985, 451 p.

Pelletier Yannick, Le Tro Breiz, Luçon, Editions Jean-Paul Gisserot, 2008, 32 p.

Tranvouez Yvon, Catholiques en Bretagne au XX e siècle, Rennes, PUR, 2006, 238 p.

Tranvouez Yvon, « L'action catholique, un échec religieux ? A propos des jacistes du

Finistère. », in Brigitte Waché, Militants catholiques de l'Ouest, De l'action religieuse

au nouveau militantisme, XIXè et XXè siècle., Rennes, PUR, 2004, pp. 185-196.


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Georges Lapassade au port d'Essaouira(1994)

8.     Mme Ouennoughi Mélica : « Je serai intéressée à participer à votre beau colloque international se tenant à Essaouira et je remercie Mme Barbara Glowczewski, Directrice au CNRS, de m'avoir introduite auprès de votre équipe de recherche scientifique  En effet, l'étude et l'analyse comparatives des vielles traditions du Maghreb en remontant au XIIe siècle a été un élément moteur de mes premiers travaux sur la représentation des Maghrébins en Océanie. A travers le soufisme, le pèlerinage, le saint patron, les ritualisations agro-spirituelles, la symbolique des végétaux d'origine  méditerranéens, leur fonction  symbolique et culturelle, les légendes recueillies à travers la typologie et la toponymie introduites, et l'impact des migrations végétales sur l'homme. Ces pratiques et modes de vie culturels anciens entre les espaces Maghreb-Méditerranée et leur distribution par les anciens berbères déportés se sont retrouvés dans le monde Océanien près des cultures mélanésiennes et calédoniennes, auprès desquelles ce travail de terrain a été mené durant une période de cinq années qui se poursuit dans la conduite de travaux autour de ces questions des échanges entre le Maghreb et l'Océanie. Mes recherches ont fait l'objet de thèse et publications dans ces domaines et d'une publication en anthropologie historique sur les déportés maghrébins en Nouvelle-Calédonie et la culture du palmier dattier, de la présence du culte saint patron introduit dans l'environnement végétal mélanésien et océanien. Au plaisir de vous lire prochainement, Cordialement. »
Mme Ouennoughi Mélica Université Paris VIII
Docteur en anthropologie
Aire de recherche Déportations des Maghrébins
Migrations Maghreb-Méditerranée-Océanie-Outremer
Modes de vie océaniennes berbères aux origines des pratiques culturelles maghrébines.
Émail : melica.ouennoughi@gmail.com

9. Charlotte Hess, philosophe et chorégraphe, qui a présenté deux
émissions de radios sur Georges Lapassade, serait d'accord pour venir . Elle est spécialiste de tango, et elle se propose de faire une intervention sur "Le pèlerinage à Buenos Aires".

10.  Mme Fenneke Reysoo : « Tout d'abord mabrouk al 'aid, j'espère que la nouvelle lune induit de nouvelles tournées. Laissez-moi mettre tout le dossier au propre afin de capter l'esprit de votre événement. Je viens de rentrer d'une recherche anthropologique au Burkina Faso sur le renouveau de l'islam et je dois me remettre dans l'esprit marocain. Je tiens également à vous informer que je suis membre du conseil scientifique du NIMAR (Institut néerlandais au Maroc) à Rabat. Cette institution (créée en 2006) a pour objectif de renforcer les échanges scientifiques entre des chercheurs marocains et néerlandais. Il est peut-être intéressant de leur faire parvenir les informations (directeur@nimar.nl). » Fenneke Reysso (anthropologue néerlandaise) est auteur de « Pèlerinages au Maroc »  (fêtes, politique et échange dans l'Islam populaire) Ed. de l'Institut d'Ethnologie de Neuchâtel et Ed. de la Maison des Sciences de l'Homme, Paris (1991).

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Fantassins Regraga(printemps 2009, A.Mana)

11.  Eric Geoffroy . Il  a  écrit sur la notion de pèlerinage en islam, mais également sur le sens de la pérégrination (siyaha) chez les soufis (texte encore  inédit).

12.   Abdou Filali - Ansary, Philosophe marocain s'intéressant aux relations entre l'islam et la démocratie. Etablit à Londres.

13. Jean During : chercheur au CNRS, auteur du désormais classique : « Musique et extase », nous écrit :

Cher Monsieur
Voici un aperçu du contenu de ma communication
avec un aperçu de mes travaux, car il me semblait que vous le demandiez aux participants (mais je me trompe peut etre)
Avec tous me voeux de réussite dans cette entreprise, et mes cordiales salutations J D

Formes, conceptions et pratiques du pélerinage en terres orientales

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Hamza Fakir

À travers des exemples et des anecdotes tirés principalement de la culture iranienne, il s'agit d'étendre la notion de pèlerinage à tous ses aspects. Qu'est-ce qu'un but de pèlerinage : un lieu, une personne, un esprit ? Que cherche-t-on dans cet objectif ? Ou peut-être le voyage est-il plus important que la destination. Dans ce cas, quelles sont les conditions de réussite du voyage, et qui en décide ? Mais à notre époque où les distances sont abolies par les moyens de transport, le pélerin n'est plus un viator et il s'agit de réinventer constamment les modalités d'un itinéraire spirituel. De nouveaux lieux, de nouveaux objectifs se créent alors, au risque de se détourner de l'esprit du pèlerinage classique : tourisme religieux, marchands du Temple... Mais aussi prolifération urbaine ou rurale de points de convergence, répartition de signes spirituels dans la nature pour transformer un espace en territoire sacré, lieux saints de substitution pour viators démunis. Enfin, voyage intérieur du soufi naqshbandi : safar dar vatan, méditation sur la marche nazar dar qadam (comme la pratiquent aussi les moines zen), tawafsamâ', danse sacrée circulaire Alevi des "oiseaux migrateurs", samâ' sur les lieux saints, musique pour les esprits, offrande à l'âme du saint ou supplique pour faire descendre une présence (hadra). Le pèlerinage n'est pas une trajectoire, mais un champ aux limites incontournables, une spirale qui ramène à un centre ou qui s'étend à l'infini, selon la direction que l'on prend. des derviches mevlevi durant leur.Le temps d'une brève communication émaillée de données dispersées mais signifiantes, on tentera d'en donner un aperçu.Jean During CNRS, Paris

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Le marabout "porte étendards" de Hamza Fakir


Bibliographie (Ouvrage seulement)

2010  Musiques d'Iran. La tradition en question, Paris, Geuthner, 2010

2007  La voix du chamane. Etude sur les baxshi du Tadjikistan, en collaboration avec Sultonali Khudoberdiev, collection Centre-Asie, Ifeac-l'Harmattan, Paris, 2007.

2006 The Radif of  Mirzâ 'Abdollâh. A canonic Repertoire of Persian Music, Téhéran, Mahoor, 2006.

2005 Musiche d'Iran. La tradizione in questione, Milano, Ricordi/BMG, 2005.

2001  L'âme des sons. L'art unique d'Ostad Elâhi (1895-1974), Editions du Relié, Gordes.

1998   Musiques d'Asie Centrale. L'esprit d'une tradition, Paris, Actes Sud, 1998.

1994  Quelque chose se passe. Le sens de la tradition dans l'Orient musical, Lagrasse, Verdier, 1994, 446pp

1991 Le Répertoire modèle de la Musique Persane. Radif de târ et de setâr de Mirzâ 'Abdollâh, Téhéran, Sorush, 1370/1991.

1991 The Art of Persian Music, Washington, Mage Publishers, (avec la participation de Z. Mirabdolbaghi et D. Safvat).

1989   Musique et Mystique dans les Traditions de l'Iran, Paris, IFRI Peeters.

1988  La Musique Traditionnelle de l'Azerbâyjân et la Science des Muqâms, Baden-Baden, éd. V. Koerner.

1988  Musique et Extase. L'Audition Mystique dans la Tradition Soufie, Paris, Albin Michel.

1984  La Musique Iranienne, Tradition et Evolution, Paris, Recherches sur les Civilisations.

1975   Islam, le Combat Mystique, éd. R. Laffont, Paris (ouvrage grand public)

 

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L'étape excentrique de Sidi Mohamed Marzouq(2009) Ph.A.Mana

Livres traduits

2004  Musiqi-e irâni, sonnat va tahavvol, Téhéran, 2004 (Traduction persane de La Musique Iranienne, Tradition et Evolution)

2003 Ruh-e naghamât, Téhéran, 2003 (Traduction persane de L'âme des sons)

2003   The Spirit of Sounds, Rosemont, 2003 (Traduction anglaise du précédent)

2000  Musiqi va 'erfân, Téhéran, 2000 (Traduction persane d'un chapitre de Musique et Mystique dans les Traditions de l'Iran).

14. Jean-François Clément, : « Je viens de faire, à plusieurs reprises, le pèlerinage des sept saints, mais il diffère totalement de celui des Regraga. J'ai vu un film sur la Kabylie où un rituel analogue à celui des Regraga existe, mais c'est en Russie qu'il y a le plus d'analogies avec ce qui se passe au Maroc. Le rituel du Sacre du printemps est un sacrifice qui permet le retour périodique de la vie. Le daour est alors temporel et non spatial et c'est la mort de la fiancée qui fait renaître la vie. La diffusion de la baraka dans l'espace me paraît bien secondaire. L'essentiel était le sacrifice. Ce n'est plus ce qu'on observe aujourd'hui dans un rituel qui a beaucoup évolué. »

15.  Judith Hermann, anthropologue, propose un sujet sur l'Ethiopie : d'un pèlerinage à l'autre sur les sites d'eau bénite...

Bonsoir M. Mana, 
Vous trouverez ci-joint le résumé de la présentation proposée pour votre colloque internationale. EN attendant de vos nouvelles, je vous prie de croire en mon intérêt pour cette rencontre et  en ma motivation. 
Très cordialement 
Judith Hermann

Le christianisme- religion d'état depuis le IVe siècle - a profondément modelé l'histoire et la culture éthiopienne jusqu'à nos jours, et les sites d'eau bénites y jouent un rôle de premier plan. Largement répandus, ces derniers donnent lieu à de multiples usages, qu'il s'agisse de pèlerinages ou de retraites qui peuvent parfois durer toute une vie. Or, au sein de ces différentes pratiques, l'église locale peut organiser des pèlerinages vers d'autres sites d'eau bénite. Il y a donc un pèlerinage dans le pèlerinage.

Judith Hermann anthropologue

UMR 912 IRD/INSERM SE4S "Sciences économiques et sociales, Systèmes de santé, Sociétés"- Université de Provence- Cémaf- doctorante

 

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La fiancée de l'eau à Lalla Beit Alla(printemps 2009) Ph.A.Mana

D'un pèlerinage à l'autre. Les pèlerinages vers des sites d'eau bénite en Ethiopie.

Ma communication est une déclinaison de ma thèse d'anthropologie consacrée aux sites d'eau bénite en Ethiopie que j'étudie depuis 2004.

Mon intervention relatera le cas des pèlerins de l'important site de Entoto Mariam, situé dans les hauteurs d'Addis Ababa, dont l'église programme chaque année à Noël un pèlerinage pour Lalibela, l'un des plus hauts lieux saints d'Ethiopie, considéré comme une réplique de la « Terre Sainte ». Communément appelée « la Jérusalem noire » par les Occidentaux, ces derniers ne connaissent généralement que les treize églises taillées dans le roc rose et méconnaissent Lalibella comme site d'eau bénite. Or, il est très réputé pour les Ethiopiens.

Il s'agit de s'interroger sur les motivations et les pratiques des pèlerins dans ces  espace-temps emboîtés, d'un pèlerinage à l'autre, à travers une ethnographie réalisée en 2005-2006 et les réflexions théoriques qui en ont découlé.

Hermann J., « Le rituel de l'eau bénite », Annales d'Ethiopie, 2010, vol. XXIV, en cours de publication

Hermann J., « Du ministère des âmes au ministère des corps ? L'encadrement des pratiques sexuelles par l'Eglise Ethiopienne, entre sida et aide américaine »,  Autrepart, (49) 2009: 47-64.

Hermann J., « The miraculous cures, the ARV  and HIV in Ethiopia », AIDS Impact, juillet 2007, n° 2478.

16. Kaoutar HARCHI doctorante allocataire-monitrice au sein de l'UFR Médiation Culturelle de l'Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, rattachée au laboratoire du CERLIS. Spécialialisée en sociologie des œuvres d'art . Sa thèse, dirigée par le Professeur Bruno Péquignot, porte sur la littérature algérienne postcoloniale. Elle s'intéresse depuis longtemps aux travaux de Georges Lapassade : Participer à la rencontre  organisée autour de la notion de "pèlerinage circulaire" serait pour elle une manière de partager des recherches qu'elle  mène depuis quelques années.

17.    Manoël Pénicaud , anthropologue (IDEMEC, Université de Provence), spécialiste des Sept Dormants .anisation du colloque.

Les pèlerinages circulaires en Méditerranée et à travers le monde

Essaouira - avril 2010

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Le Daour des Regraga d'après Hamza Fakir

« Pèlerinages aux Sept Saints en Méditerranée. Approche comparative et iconographique. »

Manoël Pénicaud - 31 janvier 2010

Université de Provence  - IDEMEC (Institut d'ethnologie européenne, méditerranéenne et comparative), CNRS UMR 6591 - Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme -  Doctorant

Dans le sillage d'une étude que je poursuis depuis sept ans sur le pèlerinage islamo-chrétien des Sept Dormants en Bretagne, créé par Louis Massignon en 1954, je propose une réflexion anthropo-historique sur les nombreux sites de pèlerinage méditerranéens - musulmans et chrétiens - dédiés à sept saints dont l'origine semble être la légende commune des Sept Dormants d'Éphèse.

Pour ce faire, je m'appuierai sur les recherches encyclopédiques menées sur ce sujet par le « dernier orientaliste » et père de l'islamologie française, à la fois à partir de ses publications scientifiques et sur ses archives inédites que j'ai pu longuement analyser. Le thème des Sept Dormants l'a en effet considérablement occupé pendant les dix dernières années de sa vie, dans une perspective de rapprochement islamo-chrétien et plus largement abrahamique.

Ainsi, a-t-il mis à jour des dizaines de sites où les Sept Dormants et/ou les Ahl al Kahf (Gens de la Caverne, sourate XVIII du Coran) font l'objet d'un culte ou de dévotion autour de la Méditerranée et dans le reste du monde (Europe, Abyssinie, Comores, Asie Centrale), mais cette communication se limitera à l'aire méditerranéenne (Turquie, Syrie, Jordanie, Égypte, Algérie, Maroc, Espagne, France, etc.). Tout en abordant la diffusion géographique du « mythe fondateur » dans chacun de ses sites, je m'attacherai à comparer les différentes versions de la légende dont les variantes locales sont légions (durée du sommeil, nombre des Dormants, présence du chien, colorations locales, etc.).

Pouvons-nous dire que tous les « pèlerinages septénaires » proviennent d'une source unique, celle des Sept Dormants ? Rien n'est moins sûr. Pourtant, telle est l'hypothèse de Massignon qui, dans la lignée d'Émile Dermenghem et de Jacques Numa-Lambert, évoque la probable filiation du cas périphérique des Sept Saints Regraga.

Ma communication se déclinera donc entre approche mythologique, cartographique et iconographique, puisque je présenterai une riche documentation relative aux Sept Dormants collectée par Massignon et augmentée par nos soins (photographies, croquis, icônes, miniatures, etc.).

Ce sujet me tient particulièrement à cœur parce que c'est à partir des Regraga - sur lesquels je travaillais dès 2001 - que j'ai découvert l'histoire des Sept Dormants et ses multiples déclinaisons. Cette communication sera une sorte de pèlerinage circulaire en esprit autour de la Méditerranée, et le préambule de sa concrétisation que je prévois pour 2010-2011.

 

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Offrandes au printemps Regraga 2009. Ph.A.Mana

Propositions parallèles :

Dans le cadre de ce colloque, je propose la projection du documentaire de création Les Chemins de la Baraka (52') sur le pèlerinage des Regraga, que j'ai réalisé en 2007 avec Khamis Mesbah. Inédit au Maroc, ce film à vocation ethnographique est le fruit de plusieurs années de tournage effectuées pendant le Daour entre 2004 et 2007. Il présente la réalité de ce périple vue de l'intérieur, alors que nous accompagnions la Taïfa d'Akarmoud.Nous pensons qu'il serait pertinent de le diffuser au cours du colloque pour « donner à voir » aux participants l'événement qui se déroulera en même temps dans Essaouira, projection qui permettrait aussi d'apporter une « respiration » entre plusieurs interventions de haut vol.

Bibliographie de l'auteur :

- 2010 : « Invention et réinvention d'un pèlerinage islamo-chrétien. De l'intercultuel  à l'interculturel ? », Archives de Sciences Sociales des Religions (à paraître)

- 2010 : « Hajj el Maskine », Qantara, Revue de l'Institut du Monde Arabe, n°75 (à paraître)

- 2009 : «  Stambalis de Tunis », Qantara, Revue de l'Institut du Monde Arabe, n°73, pp. 60-64

- 2009 : « Louis Massignon. Écrits Mémorables », La Pensée de Midi, n°29, Actes Sud

- 2009 : Inventaire des documents audiovisuels sur les pèlerinages et les fêtes religieuses en Méditerranée du fonds d'archives de l'INA (1943-2008), IDEMEC-MUCEM (Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée).

- 2008 : « Réflexions sur la diffusion géographique des Sept Dormants », Aurora, n°4

- 2007 : « Au pays des Regraga », Le Monde des Religions, 10 pp., juillet-août

- 2007 : « Il était une fois les sept Dormants d'Éphèse », La Pensée de Midi. Petites et grandes mythologies méditerranéennes, n°22, Actes Sud.

- 2007 :« Le pèlerinage en image. Expérience d'un tournage chez les Regraga dans le sud-marocain : Les Chemins de la Baraka », Science and Video (http://scienceandvideo.mmsh.univ-aix.fr/Pages/Default.aspx)

- 2007 : Dans la peau d'un autre. Pèlerinage insolite au Maroc avec les mages Regraga, Paris, Presses de la Renaissance, 308p.

- 2005 : « Un Rite de Régénérescence », Les Pèlerinages au Maghreb et au Moyen-Orient. Espaces publics, espaces du public, ouvrage collectif, IFPO, Beyrouth

- 2003 :  Le Daour des Regraga, Mémoire de DEA d'anthropologie sous la direction de M. Albera

- 2002 : Moussem et Pèlerinages au Maroc, Mémoire de DESS sous la direction de M. Bruno Etienne.

- 2001 : Compostelle : Du pèlerinage à l'itinérance contemporaine, Mémoire de maîtrise d'histoire sous la direction de M. Triaud

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Offrandes au printemps Regraga 2009, Ph. A.Mana

18.  Maria Couroucli : Religions traversées sur les pèlerinages en Méditerranée.

19. Dionigi Albera :"religions traversées : lieux saints partagés entre chrétiens, musulmans et juifs en Méditerranée" chez Actes Sud.

20. Miriam Rovsing Olsen, ethnomusicologue, ayant travaillé sur les fêtes saisonnières au Haut Atlas.

21.  Mohamed Tozy est  d'accord pour le principe d'assister en fonction du calendrier. Sa communication portera sur le daourtolbas d'ida oultit dans l'Anti-Atlas. des

Mukaddas, a travaillé  sur les répertoires soufis du Nord du Xinjiang chez les ouïgours : « Je suis très honorée de votre invitation. J'ai travaillé sur les répertoires soufis du Nord du Xinjiang chez les ouïgours et je serai ravie de venir parler de mon travail dans votre colloque. Je n'avais pas beaucoup traité de la question de pèlerinage dans cette région, mais j'ai quelque document intéressant effectivement sur quelques lieux de pèlerinage. Je peux  même apporter quelque nouveauté, sur l'utilisation de certains chants soufis des pèlerins dans les compositions actuels ( si cela vous intéresse). Merci beaucoup pour cet encouragement! Votre article est très intéressant. C'est un aspect de la musique que je trouve difficile à étudier. J'admire beaucoup les gens qui se sont y penché. Voici le résumé de ma communication. J'attendrai votre réponse, et vos instructions pour la suite. Bien à vous.  Mukaddas


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La carte du circuit du daour Regraga(Hamza Fakir)

Chanter pour continuer la voie

Les chants soufis chez les ouïgours

par Mukaddas MIJIT (M.A., doctorante à Paris X)

Le soufisme occupait une place primordiale au Xinjiang (anciennement Turkestan Chinois), une province autonome du Nord-Ouest de la Chine où vivent les Ouïgours. Ce peuple d'Asie centrale, d'origine turque, a adopté très tôt le soufisme, a construit des khaniqa (lieux de réunion), et pratiqué le zikr et le samâ. Des maîtres ont formé des confréries puissantes pour enseigner la voie de la sagesse, atteignant également de hauts niveaux de pouvoir politique. Le pèlerinage vers les lieux saints et les tombeaux était une activité importante des fidèles. Dans toutes les villes de cette immense région, il y a au moins un lieu saint, un tombeau d'un maître. Il y a souvent un lieu sacré par quartier (surtout en milieu rural). Dans le passé, ces lieux étaient fréquentés par les soufis pour leur pratique du zikr, mais aujourd'hui la plupart de ces pèlerinages ont disparu, du fait de l'interdiction des pratiques religieuses depuis un peu plus d'un demi-siècle.

Bien qu'il ait été interdit après les années 1950, et encore plus pendant la révolution culturelle (qui fut une catastrophe culturelle pour toute la Chine), le soufisme garde toujours une forte présence dans la culture ouïgoure, non seulement dans la vie spirituelle, mais aussi dans la vie quotidienne et surtout dans la vie artistique à travers ses rituels, notamment par la musique, la poésie et la danse. Mes recherches de terrain ont été conduites au Nord du Xinjiang, parmi les Naqshbandis. En tant qu'ethnomusicologue, mon intérêt scientifique s'est naturellement porté sur les mélodies, les rythmes et les textes chantés. Par la suite, j'ai fait un travail d'analyse, à travers ces formes mystiques artistiques, sur le fonctionnement du zikr et l'influence du soufisme sur les répertoires musicaux traditionnels ou modernes.

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L'étape de lalla Beit Allah à l'aube(printemps 2009,A.Mana)

Cette présentation se propose de donner un aperçu d'une partie de cette culture « soufie » chez les Ouïgours, d'un point de vue musical et poétique. D'abord, en commençant par une petite présentation d'un zikr ouïgour qui a eu lieu au Nord de la région, chez les Naqshbandis, en présentant la structure d'un zikr, les différentes phases de la cérémonie, la mélodie, le rythme, la poésie et surtout, comment on a  réussi à reconstruire une tradition perdue à l'aide de ces éléments artistiques. Ensuite, je ferai de brèves présentations des autres pratiques soufies dans la région, notamment les zikr des femmes dans le Sud du Xinjiang. Puis j'évoquerai la relation entre la musique traditionnelle et les chants soufis. Nous verrons comment les chants religieux sont réadaptés selon des conceptions actuelles, sous des formes différentes. L'exposé se terminera avec l'étude des chants des pèlerins, dans un contexte où les pèlerinages sont interdits depuis longtemps, mais qui reviennent à  la mode chez les jeunes, notamment grâce à un musicien moderne.

Mes propos seront illustrés avec des images filmées pendant mes terrains, ainsi que par des extraits de films officiels sur les répertoires musicaux (les fameux 12 muqam ouïgours), et des documents collectés par d'autre structures ou chercheurs.

Le déroulement de ma communication comportera les sections suivantes :

- Le pratique du zikr à Ghulja (dans le Nord du Xinjiang). Description d'une soirée de zikr. L'historique depuis 50 ans, les interdits, et la retrouvaille. Comment on a réussi à retrouver cette pratique perdue.

- La mélodie, les rythmes et la poésie comme les moyens de transmission. Comment devient-on hapiz (chantre) ? La répétition comme moyen d'apprentissage.

- Les chants soufis de la région et leurs rapports avec les répertoires musicaux de la région ; les ressemblances et les particularités.

- Les chants des pèlerins dans les représentations officielles ; la contradiction entre l'interdit et la promotion.

- Une nouvelle vague des chants soufis dans la musique d'aujourd'hui avec un chant de pèlerinage interprété par un jeune rocker.

 

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La table servie(printemps2009). Ph. A. Mana

Bibliographie

ABDUREHIM FIKRET Hurmetjan

2000, « Tessewwufning ottura asiyadiki ravaji ve naqshbandiyya teriqiti »,  Xinjinag ijtimai penler tetqiqati ,1, Urumchi.

2000, « Tessewwuf pelsepisining assasi qarashliri », Tengritagh, 2, Urumchi

2001, Tessewwuf pelsepesi , (La philosophie de Tessewwuf) , Presses de l'Université du Xinjiang, Urumchi.

DAWUT Rahile

2001, Les Mazar des ouïgours, Xinjiang Khelq' Presse, Urumchi.

DURING Jean

1975 L'islam ; le combat mystique. Robert Laffont, Paris.

1988 Musique et extase : l'audition mystique dans la tradition soufie, coll. « Spiritualités vivantes » A. Michel, Paris.

HARRIS Rachel & Rahila DAWUT

2002 « Mazar festivals of the Uyghurs : music, Islam and Chinese state ». British Journal of Ethnomusicology 11/1.

PAPAS Alexandre

2005 Soufisme et politique entre Chine, Tibet et Turkestan. Etude sur les Khwajas Naqshbandis du Turkestan Oriental. In-8° br. Monde caucasien et tatar, Asie centrale et Haute Asie vol. II Paris.

POPOVIC Alexandre et VEINSTEIN Gilles

1996 Les voies d'Allah : les ordres mystiques dans l'Islam des origines à aujourd'hui, Fayard, Paris.

ZARCONE. Thierry

1993, « Le soufisme en renouveau », Les Cahiers de L'orient, Deuxième trimestre, No. 30, Paris, pp. 131-139

1996, « Philosophie et théologie chez les djadids. La question du raisonnement indépendant (igtihâd) », Cahiers du monde russe, EHESS, 37/1-2, Paris.

2002, Secret et sociétés secrètes en Islam : Turquie, Iran et Asie centrale 19e 20e siècles

Franc- Maçonnerie, Carboneria et Confréries soufies. Arché .Milano

22.   Gianni De Martino, journaliste et écrivain. Sa communication concerne l'aire géographique du Sud de l'Italie, sous l'aspect des transes et du pèlerinage au sanctuaire de la Madonna dell'Arco, qui se déroule le lundi après la fête de Pâque. ( Ce pèlerinage à été étudie par Georges Lapassade, dans son «  Essai sur la transe », paru en 1980). Gianni De Martino,  a collaboré depuis 1969 à Essaouira avec Georges Lapassade, duquel il a traduit en italien « Essai sur la Transe » ( 1980, 2008 ) et « Joyeux tropiques » ( 1980). Il est aussi auteur, entre autre, d'une guide sur le Maroc ( Marocco.Nordafrica, Arcana, Roma, 1975) , d'un roman où il parle d'Essaouira ( « Hotel Oasis. Regraga », Mondadori, Milano, 1988 ; Zoe, Forlì, 2001 ) et d'un essais ( « Les parfums de la nuit Gnaoua », Einaudi, Torino, 1988). Georges Lapassade, un moment culturel à Essaouira.

23.   Thierry Zarcone, CNRS, anthropologue Spécialiste des mondes turcs. Il s'intéresse notamment à un pèlerinage aux Ahl al Kahf (Les SEPT DORMANTS du Turkestan chinois).


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La tour de feu (Borj El Baroud) par Oulamine

II.    Les intervenants venants du MAROC

1.     Bouazza Benachir chercheur à l'Institut d'Etudes Africaines : « Kula, don et contre-don : la dépense sans retour ( ?!) : Malinowski+Mauss et les autres (je pense que les fêtes saisonnières ont un lien généalogique avec l'idée de dépense, de Kula, de non accumulation des biens ou des richesses ou encore du « Kapital ». « Pour les fêtes saisonnières au Haut Atlas, je pense à Lortat Jacob, Hassan Jaoud, Hassan Rachik, Abdellah Hammoudi? », dis-tu. Oui, bien sûr. Ce sont des noms auxquels je pensais. Il est souhaitable des les maintenir. Concernant la dimension « judaïque », il me semble qu'il faudrait prendre contact avec M. Mohamed El Madlaoui (excellent chercheur marocain de l'IURS , professeur d'hébreu et de civilisation juive et judéo-marocaine. Juan Goytisolo présentant « Les sept saints de Marrakech » ? Proposition judicieuse, quoique... Nous en parlerons. L'essentiel, c'est de proposer, aux sponsors, une liste de participants pressentis par le Com d'organisation. Je pense que les noms précités (dont le tiens, le miens et celui de Maghnia ou d'autres marocains qu'il faudrait « dénicher » : je pense à Adiouane formant binôme avec Goytisolo) sont largement suffisants. Encore qu'il faille augmenter cette liste de manière à prévenir désistements et pénurie (éventuels) de participants... »

2.     Amina Elamghari, S.G. de la commission nationale des Nations Unis

3.     Halima Farhat, directrice de l'Institut d'Etudes Africaines.

4.     Faouzi Skally auteur de « Jésus dans la tradition soufie, Albin Michel, 2004

5.     Edmond-Amran El Maleh. Il est en bonne forme et il m'a dit qu'il sera réjoui de retrouver la ville d'Essaouira et de participer à cette action et parler des traditions de pèlerinages judéo-musulmanes dans la culture hébraïque marocaine.

6.     Abdelkader MANA, écrivain. Découvreur des Regraga.

7.     Abdelghani Maghnia, Universitaire

8.     Mohamed Sghir Janjar Anthropologue, directeur - adjoint de la Fondation Al Saoud à Casablanca  : « Merci pour ton courrier et mes félicitations pour le choix de ce sujet.je te signale la parution du livre "religions traversées : lieux saints partagés entre chrétiens, musulmans et juifs en Méditerranée" chez Actes Sud.sous la direction de Dionigi Albera et Maria Couroucli. »

9.     Ghita El Khayat , psychiatre et anthropologue.

10.   Corinne Cauvin Verner , ethnologue propose une communication sur « les saints fondateurs de tribus »: « Merci de votre message et de votre invitation à participer à ce colloque. Je n'ai toutefois guère de matériaux susceptibles d'être utiles à cette rencontre : je n'ai travaillé que sur de modestes pélerinages aux sanctuaires de saints fondateurs de tribus. Si vous m'en tenez informée, j'essaierai d'être présente à ces journées, avec grand intérêt. Bien cordialement »

Remarques et observations du comité scientifique

Le lien est évident - c'est certain, me semble-t-il - avec l'athmosphère du pélerinage et le référent majeur du Soufisme... Les Ouighours paraîtront dans leur profonde parenté avec la Neqshabandîya au Moyen-Orient ou encore, malgré l'éloignement géographique, avec les Regraga et autres confréries soufies du Maroc.

La richesse de l'exposé demandera au président de la séance de se montrer assez vigilant quant au respect des plages horaires offertes mais autant indulgent avec Mukadds.  Le temps imparti à cette brève mais fort intéressante communication doit pouvoir aider à éclairer cette riche thématique sans ambition aucune naturellement de devoir l'épuiser.

Brigitte Bleuzen méritera, je l'espère, l'intérêt d'une écoute attentive à Essaouira et autant d'égard pour un dialogue scientifique approfondi quant à sa  démarche ( socio-anthropologique de redécouverte de ce pélerinage et ce qu'il représente par son impact actuel sur la conscience et la mémoire bretonne...Amitiés

A. M A G H N i A

Comme à son habitude, J. During pose d'excellentes questions. les
seuls pèlerinages qui restent après l'invention de l'avion et de la
voiture sont les pèlerinages intérieurs ou dans des lieux où ces
outils de communication ne sont pas encore parvenus. Jean-François

Cher Ami, Tu me vois très ravi de constater que, grâce à ton acharnement fastidieux à travailler à la réalisation de ce colloque, celui-ci commence à se préciser et quant à sa forme et quant à son contenu.AmitiésBouazza

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Abdelkader Mana préparant le colloque à Essouira(10 février 2010)

III. Les activités parallèles

On s'attend également au parrainage de l'UNESCO et à une exposition d'ouvrages sur le thème du pèlerinage par la bibliothèque de la Fondation Al Saoud pour les sciences humaines au Maghreb.

Le collectionneur Raïs vient de nous confirmer sa participation au colloque par l'exposition de tous les œuvres de Boujamaâ Lakhdar. .Une exposition qui s'inscrit tout à fait dans l'esprit du colloque qui rendra hommage à son ami Georges Lapassade.  Il est à remarquer aussi que juste avant son décès , Boujamaâ Lakhdar avait réalisé un court métrage sur le printemps des Regraga dont il me souvient une magnifique prise de vue bleuté, où on voit s'éloigner une carriole au guet de l'oued Tensift..Il avait également publié au "Message de la Nation", un article introuvable intitulé : "le printemps des Regraga"..C'était juste avant sa participation à l'exposition universelle "Les magiciens de la terre" organisée alors par le Centre Beaubourg au quelle Boujamaâ Lakhdar était le seul participant marocain juste avant sa disparition en 1989...Parmi les autres activités parallèles, il est prévu deux expositions photographique sur le thème "Le printemps des Regraga" , l'une due à Manoel Penicaud , auteur de "Dans la peau d'un autre" éd. La Renaissance, et l'autre à Frederic Damgaard, le galeriste et critique d'art, ami de la Taïfa d'Akermoud qu'il avait pris l'habitude d'accompagner pendant de nombreuses années et qu'il accueillait chaque printemps à son Riad de derb Laâlouj, à chaque passage printanier des Regraga par la ville.

Si Mohammadane , le frère du grand moqadem des Regraga, propose d'accueillir les participants au colloque pour un déjeuner à la zaouia de Ben Hmida , en présence des grands dignitaires de la région.

Fait à Essaouira, le dimanche 17 janvier 2010

Abdelkader MANA


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Les Hamadcha d'Essaouira



11:23 Écrit par elhajthami dans Colloque | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : colloque | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Colloque international à Essaouira

Après avoir été reporté,

le colloque est finalement annulé

Colloque international sur les pèlerinages circulaires à Essaouira

Apprentissages informels liées aux différentes formes de mobilité..

Du  jeudi  8  au samedi 10 avril 2010, à l'occasion du passage des pèlerins-tourneurs du printemps par Essaouira, la ville abritera un colloque international sur les pèlerinages circulaires en Méditerranée et au travers le monde..

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Le tensift serpentant au pays Chiadma

Nous venons de recevoir la confirmation de la participation de l'Université Paris 8 à ce colloque par le professeur Rémi Hess, directeur du Laboratoire Expérience : " Concernant la participation de Paris 8, je voudrais vous suggérer d'associer le Laboratoire Experice de l'Université de Paris 8, dont je suis le directeur. C'est dans ce laboratoire que travaillait Georges Lapassade.Quand vous l'avez contacté directement, le Président Binczak m'avait demandé de représenter Paris 8 dans votre manifestation.De plus, notre équipe de recherche s'intéresse plus particulièrement aux apprentissages informels liées aux différentes formes de mobilité...Si vous en êtes d'accord, j'informerai le Président Binczak de cette association." Remi Hess.
On s'attend aussi au parrainage de l'UNESCO et à une exposition d'ouvrages sur les pèlerinage par la bibliothèque de la Fondation Al Saoud pour les sciences humaines au Maghreb.

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"La fiancée de l'eau et les gens de la caerne" de Hamza Fakir

Qui exposera sur le thème du pèlerinage lors du colloque

Le collectionneur Raïs vient de nous confirmer sa participation au colloque par l'exposition de tous les œuvres de Boujamaâ Lakhdar. .Une exposition qui s'inscrit tout à fait dans l'esprit du colloque qui rendra hommage à son ami Georges Lapassade.  Il est à remarquer aussi que juste avant son décès , Boujamaâ Lakhdar avait réalisé un court métrage sur le printemps des Regraga dont il me souvient une magnifique prise de vue bleuté, où on voit s'éloigner une carriole au guet de l'oued Tensift..Il avait également publié au "Message de la Nation", un article introuvable intitulé : "le printemps des Regraga"..C'était juste avant sa participation à l'exposition universelle "Les magiciens de la terre" organisée alors par le Centre Beaubourg au quelle Boujamaâ Lakhdar était le seul participant marocain juste avant sa disparition en 1989...Parmi les autres activités parallèles, il est prévu deux expositions photographique sur le thème "Le printemps des Regraga" , l'une due à Manoel Penicaud , auteur de "Dans la peau d'un autre" éd. La Renaissance, et l'autre à Frederic Damgaard, le galeriste et critique d'art, ami de la Taïfa d'Akermoud qu'il avait pris l'habitude d'accompagner pendant de nombreuses années et qu'il accueillait chaque printemps à son Riad de derb Laâlouj, à chaque passage printanier des Regraga par la ville.

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Arrivée des Regraga à Essaouira au premier jeudi du mois d'avril
La ville d’Essaouira bâtie entre l’eau et le sable en 1764 est plus récente que le village de Diabet situé au Sud, puisque vers 1630 Rasilly écrit à Richelieu pour lui signaler la baie de Mogador et lui conseiller de commercer avec les gens de Diabet. Par conséquent, Sidi Mogdoul (le Regragui)était le saint patron de Diabet avant de devenir celui d’Essaouira.

Ce pèlerinage est probablement d’origine médiévale – du début de l’islamisation ou même avant – on peut donc supposer que dans la tradition, les étapes de Moula Dourein et Diabet en constituent la forme originelle. La halte que font les Regraga à Essaouira est intéressante mais elle n’est pas enracinée dans le vieux parcours agraire du daour. D’où le caractère récréatif et récent de l’escale où l’on n’offre pas de présents contrairement à ce qui se fait à Diabet, le vieux village de Sidi Mogdoul.

Ce colloque aura lieu au début du mois d’avril 2010, au moment du passage du daour (pèlerinage circulaire) des Regraga par la ville d’Essaouira. Il sera l’occasion d’analyses comparatives entre les différents pèlerinages circulaires et/ou aux sept saints en Méditerranée et ailleurs à travers le monde. Pèlerinage aux Sept Dormants d’Ephèse, aux Sept Evêques de Bretagne, aux Sept Saints Regraga, aux Sabaâtou Rijal de Marrakech, circuit de la kula Trobriandaise étudié par Bronislaw Malinowski dans son célèbre ouvrage sur « les Argonautes du pacifique occidental ».

Problématique :

Il s’agira, selon notre ami Jean François Clément, d’en comprendre

la signification et la dimension humaine universelles,

en répondant à des interrogations comme celles-ci :

Pour quelles raisons a-t-on imaginé de créer de tels pèlerinages
plutôt que des pèlerinages à centres uniques imposant seulement un
aller et un retour, le plus souvent par le même chemin ou un chemin
parallèle comme c'est le cas pour le pèlerinage de Saint-Jacques ? Un
pèlerinage "circulaire" est, à l'inverse, celui qui cherche à relier
un grand nombre de points composant le "cercle".  S'agit-il, pour ce
qui est du pèlerin, de se sacraliser le plus possible (ou de sacraliser chacun de ces points) ? S'agit-il seulement de créer un espace social, un territoire ? De quelle nature est ce territoire par rapport à un terrain seulement profane ? S'agit-il d'intégrer des espaces sauvages ou isolés, que fréquentent préférentiellement les anachorètes,  à des espaces civilisés, voire urbanisés afin de dépasser l'opposition ‘umran badawî et ‘umran hadarî ? Quelle est la relation de ces cercles constitutifs d'organisations humaines avec les pouvoirs politiques ? Est-ce que tous les points du "cercle" de déplacement sont identiques entre eux ? Pourquoi certains points portent-ils le nom de ribât'-s (Kûz, déjà célèbre à l'époque romaine jusqu'en Égypte) et pas les autres ? Certains points reçoivent-ils plutôt des pèlerins femmes, des soufis, etc. ? Se rend-t-on à ces points en silence alors qu'on va à d'autres en chantant ? En quels points des miracles, et de quelle nature, se produisent-ils ? Le but n'est-il pas d'intégrer des saints récents (par exemple musulmans)à des lieux où la sacralité remonte à l'Antiquité (comme ribât' Sidi Châkir) et sont donc bien antérieurs à l'islam. L'unification est-elle dans ce cas unification de l'espace (face aux çanhaja-s ou aux Dukkala-s pour ce qui est des Ragraga) ou unification de temps hétérogènes comme ce que font les Regraga qui ne se déplacent pas dans l'espace comme on pourrait le croire naïvement, mais dans des temps divers de l'histoire marocaine ? Comment meurent de tels pèlerinages ? Donnent-ils seulement naissance, en disparaissant,à des zawiyya-s ?

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La légende des sept saints s’inscrit dans une vielle tradition méditerranéenne dont la source serait celle des Sept Dormants d’Ephèse en Turquie comme le soulignait en 1957 Louis Massignon :

« En Islam, il s’agit avant tout de « vivre » la sourate XVIII du Qora’n, qui lie les VII dormants à Elie (khadir), maître de la direction spirituelle - et la résurrection des corps dont ils sont les hérauts, avant coureur du Mehdi, au seuil du jugement, avec la transfiguration des âmes, dont les règles de vie érémitiques issues d’Elie sont la clé. Ce culte a donc persisté en Islam, à la fois chez les Chiites et les Sunnites mystiques. »

 

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a r g u m e n t a i re

En hébreux, un mot d’origine sémitique très ancienne, hag , signifie « faire un cercle, tourner, danser en rond ». par extension il a désigné « la fête » en référence aux trois fêtes juives : les « Semaines », les « Azymes » et les «Tentes », célébrés à Jérusalem Le terme hébreux hag peut être rapprocher de l’arabe hadj (ou hajj), dont la racine veut également dire « faire le tour », « marcher en rond ». il est utilisé par l’Islam pour signifier la démarche autour de la ka’âba, et s’applique par extension, au pèlerinage que font aujourd’hui les musulmans à la Mecque.

Dans l’antiquité romaine, le verbe peregrinare , « voyager à l’étranger » a besoin d’être compléter par l’expression ad sacra , « vers les lieux sacrés » ; pour signifier : « faire pèlerinage ». Au Moyen Âge la plupart des déplacements avaient pour but un lieu saint : peregrinus désignait le voyageur et le pèlerins, et s’appliquait dès le IX è siècle au voyageur religieux se rendant vers quelque sanctuaire. On part en pèlerinage, on effectue un trajet, on marche vers un lieu saint, on en revient ressourcé, dans la conviction que la vie entière est une marche dans un pays étranger où nous sommes entrés par la naissance et que nous quittons par la mort. Nous sommes des passagers étrangers à la terre que nous parcourons avant d’arriver au ciel, notre véritable patrie. Nous sommes pour un moment en marche vers le sanctuaire final qui nous attend après la vie. Le pèlerinage en est le ressourcement, le réconfort, , le rappel, il nous remet en route pour un temps avant la fin des temps.

En français, les mots « pèlerin » et « pèlerinage », viennent du latin peregrinus qui nous revoie soit à per-ager, c'est-à-dire « à travers champs », soit à per-eger , c'est-à-dire « qui va par mont et par vaux ». Les Romains utilisaient le terme hospes , le citoyen auquel une convention garantissait les droits d’amitié et d’hospitalité. Le mot hôte qui vient de hospitem , désigne en même temps la personne qui la reçoit. Or il n’y a pas de pèlerinage sans hospitalité.

Le pèlerinage est une démarche universelle, présente dans toutes les civilisations. L’étude comparative montre d’un siècle à l’autre, d’une aire culturelle à l’autre, sans oublier les cultes animiste et les religions agraires, que les analogies l’emportent sur les différences. Dans la geste pèlerine, les affinités de symboles et de démarches font irrésistiblement penser à celles que décrivent les récits épiques et les textes poétiques des diverses cultures du monde. Le pèlerinage fonctionne comme une manifestation matérielle d’un itinéraire spirituel. Les pèlerins entament un parcours exceptionnel, qui marque une rupture avec leur vie antérieure et l’ouverture à une nouvelle vie.

Tout circuit de pèlerinage est un phénomène social total. Nous aimerions avoir confirmation de votre éventuelle participation ainsi que l’aspect et l’aire géographique dont traitera votre communication, pour qu’on puisse établir dés maintenant le nom des intervenants, les axes et le programme du colloque.

Ce colloque rendra hommage à Georges Lapassade, auteur “d’un marabout, l’autre”,

à Abdélkébir Khatibi auteur de “Pèlerinage d’un artiste amoureux” et

à Louis Massignon auteur du pèlerinage islamo-chrétien.

Fait à Essaouira, le vendredi 4 septembre 2009

Abdelkader M A N A

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En Bretagne, Massignon notait :

« En Bretagne spécialement, le nombre des Sept Dormants raviva

une très ancienne dévotion celtique au septénaire,

seul nombre virginal dans la décade (Pythagore), chiffre archétypique du serment.

On est tenté de penser que c’est une dévotion locale aux sept d’Ephèse,

qui a précédé et provoqué les cultes locaux aux VII saints en Bretagne. »

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la procession printanière

Dans son « Mounqîd min adhalâl » Al Ghazâlî déclarait à ce propos:

« En tout temps il existe des hommes qui tendent à Dieu, et que Dieu n’en sèvrera pas le monde, car ils sont les piquets de la tente terrestre ; car c’est leur bénédiction qui attire la miséricorde divine sur les peuples de la terre. Et le Prophète l’a dit : c’est grâce à eux qu’il pleut, grâce à eux que l’on récolte, eux, les saints, dont ont été les Sept Dormants ».

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Dans la circonférence d’un cercle, le commencement et la fin se confondent.

Héraclite

On appelle daour le pèlerinage circulaire des Regraga.Le terme « Daour »

est ambivalent et à double sens:

Tantôt on l’utilise pour désigner l’ensemble du pèlerinage circulaire :

ça a la même connotation que l’expression française :

« Faire un tour »,tantôt on l’utilise pour désigner chacune des étapes à « tour de rôle ».

Le Daour, rite agraire accompli en vue d’obtenir une grande abondance de produits est aussi accompagné de vastes échanges intertribaux. La Kula qui se déroule dans le pacifique occidental est également une forme d’échange intertribal de grande envergure. Malinowski l’a étudié en particulier chez les Trobriandais. Les Regraga comme les Trobriands organisent un vaste circuit qui n’est au fond qu’un « potlatch intertribal », mi-cérémonial, mi-commercial. Ces deux institutions – le Daour et la Kula – se développent sur un fond de mythes et de rites magiques et unifient symboliquement une vaste étendue géographique.

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D’emblée on est plongé dans la symbolique mystique des nombres ; c’est un pèlerinage circulaire effectué par treize zaouia, descendants ou affiliés des sept saints qui se déroule en quarante quatre étapes et trente huit jours. Voilà donc qui nous fait penser aux sept Dormants d’Ephèse, aux treize épées d’or, aux quarante jours du déluge et aux quarante saints cachés apotropaïques qui se relaient pour supporter mystiquement le fardeau du monde.

Actuellement la mythologie recouvre l’histoire, comme le culte des saints recouvre l’Islam des premiers khalifes et de leurs émissaires, les moines – guerriers. Mais dans la mesure où les mythes sont au fondement des rites, ils sont aussi vrais parce qu’ils vivent dans la conscience des hommes et structurent leur action. « Le témoignage le plus sûr d’un discours, écrit J. Berque, c’est celui qu’il tient sur lui-même. »

 

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La khaïma – tente sacrée – est l’emblème de la partie est ; la taïfa, le groupe d’Akermoud avec son « aroussa » en est le pendant à l’ouest. La khaïma est rouge, la taïfa est blanche. Ce sont les deux symboles sacrés du périple. La jument et le chameau sont opposés dans le daour mais complémentaires dans les labours : on dit qu’ils forment le meilleurs attelage du printemps. Ils sont aussi dans leur opposition et leur complémentarité, l’attelage fantastique du daour.Laroussa arrose et la khaïma féconde. Laroussa intervient contre la sécheresse et la khaïma contre la stérilité. C’est l’opposition entre la fincée de l’eau et la grotte des sept Dormants dont le réveille féconde le printemps .

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À propos de ces prosélytes Regraga, hommes de Dieu, faiseurs de pluie

Jacques Berque note que dans le Sud marocain,

”les Regraga font « la soudure », si j’ose dire, entre deux cycles prophétiques :

celui de Jésus et celui de Mahomet. Disciples du premier, Hawâriyyûn,

ils sont comme les baptistes du second,

qu’ils annoncent, et qu’ils vont trouver dès le début de sa mission.

Leur personnalité oscille entre une qualification confrérique

et une qualification ethnique. »

11:20 Écrit par elhajthami dans Colloque | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : colloque, pèlerinages, regraga | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

30/03/2010

Colloque Migrations

Colloque Migrations, identité et modernité au Maghreb

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Essaouira, le samedi 20 mars 2010

En ce moment Essaouira vit un moment d'une grande intensité: d'abord le colloque international sur les identités, non pas "meurtrières", mais fraternelles entre juifs et musulmans magrebins: certes ils n'ont pas le pouvoir de changer le cours de l'hitoire dramatique de ce qu'on appelle par euphémisme "le Proche Orient", c'est à dire la terre sainte de tous les monothéismes, mais modestement humainement on peut dire qu'il s'amorce ici un dialogue humain trop humain, qui peut espérant le un jour, contribuer à l'apaisement des blessures. Lorsque j'ai posé ce matin la question de savoir dans quelle mesure les juifs d'origine maghrébine peuvent contribuer à la paix par le dialogue et la reconnaissance de l'identité de soi et de l'autre? Une juive arabo - Française s'est levée pour défendre la dignité des palestiniens au-delà de toute mesure; forçant mon respect, m'obligeant de me lever pour aller l'embrasser publiquement: Oui, du fait de leur identité multiple et mutilée par les violences de l'histoire, les juifs maghrébins, qui sont aussi des arabes, sont en mesure de comprendre la souffrance du peuple palestinien et de contribuer à l'apaiser. Oui, véritablement ce colloque est un espoire, parcequ'il contribue à nous rapprocher, juifs et musulmans, à abolir les peurs et les incompréhensions.

UN MESSAGE FORT ET RARE POUR DEVOILER LA PASSIVITE DE L'EUROPE à  l'égard du PEUPLE PALESTINIEN. Voici les question adressées par Monsieur Hervé de Charette à Bernard Kouchner, ministre des Affaires Etrangère lors des récentes questions orales de l'Assemblée Nationale Française :Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, dites-nous, jusqu'à quand l'Europe et avec elle, la France, vont-ils continuer à supporter sans réagir la politique réactionnaire du gouvernement israélien à l'égard du peuple palestinien ? Le gouvernement israélien décide de construire 1600 nouveaux logements dans la partie arabe de Jérusalem qu'Israël occupe depuis 40 ans sans aucun droit. Que fait l'Europe ? Rien ! La malheureuse population de Gaza est enfermée dans une vaste prison à ciel ouvert où des milliers de familles sont livrées à la misère au milieu des ruines laissées par la guerre déclenchée par l'armée israélienne. Que fait l'Europe ? Rien ! La colonisation se poursuit inlassablement en Cisjordanie. Que dit l'Europe ? Rien ! Ce n'est pas drôle !   Des milliers de palestiniens sont détenus dans les prisons et les camps israéliens sans jugement et sans droit. Que dit l'Europe ? Rien ! Et toujours rien ! Monsieur le Ministre ! Les provocations récentes du premier ministre israélien visent à rendre impossible toute négociation avec les dirigeants palestiniens ! French - docteur ! Entendez l'appel de la Palestine qui, depuis des années subit les injustices de l'histoire !

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Hervé de Charette

http://www.oumma.com/Le-magistral-requisitoire-d-Herve

 

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C'est un moment d'une telle intensité culturelle qu'on ne sait  plus où donner de la tête puisqu'en même temps s'ouvre le pèlerinage circulaire des Regraga auquel je me suis rendu pour assister aux sacrifices des trois taureaux qui ouvrent le pèriple: et je ne suis pas pour autant sur une autre planète, puisque d'après une vieille légende, les trois principaux groupes ethniques du Maroc avaient pour ancêtre éponyme "Ouaddah" (Judas): à savoir le Regragui fils de Ouaddah (Judas), Sanhaji fils de Ouaddah et Dghoughi Ben Ouaddah(Judas). C'est qu'avant le raid d'Oqba Ibn Nafiî auquel s'est opposée la kahéna Judéo - berbère dans l'Orès; la plupart des tribus berbères du Maghreb professaient le Judaïsme: on cite le cas des Ghiata dans le couloir de Taza, celui des Aït Bayoud (C'est à dire "Ba Yahoud") chez les Meskala, Tifnout dans le Toubkal et ceux de l'Ifran de l'Anti Atlas entre autre. Et même après l'avènement de l'Islam, les berbères ont continué d'appeler "Allah",  Rabbi et la fête abrahamique du sacrifice "Tafasca", c'est à dire le nom de la fête pascale juive. Au Maroc les imbrications des identités judéo-musulmanes sont telles, que l'histoire des juifs marocains est aussi la nôtre.

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Ce matin j'ai du envoyer ce texte à mon éditeur en guise de quatrième de couverture pour la reédition de mon ouvrage sur "le printemps des Regraga":

L'écrivain sédentaire risque toujours de se trouver en panne d'écriture. C'est pourquoi il est impératif de sortir de soi et de son cadre habituel pour pouvoir dire le monde. C'est ce que nous avons fait en accompagnons les Regraga, ces pèlerins - tourneurs du printemps, à l'aube des années 1980, en tenant un journal de route. C'est une démarche déambulatoire qui relie les jalons à chacun des horizons pour unifier symboliquement l'espace parcouru. Cette dérive suppose comme méthode d'exposition, coïncidant avec la recherche, un « journal de route » et ses deux éléments : la route à parcourir (l'itinéraire) et le journal. Celui-ci apparaît double mouvement en son essence puisqu'il se meut dans l'espace et dans le temps : les inter-étapes sont aussi importantes que les étapes, la nuit est aussi importante que le jour. Il s'agit d'être constamment vigilant : une phrase au bord de la route, un mot au bord d'un puits, dits par un paysan rencontré au hasard du parcours, peuvent être la clé qui donne sens à tout le chemin parcouru. L'écriture doit épouser le rituel de manière à décrire sa temporalité signifiante.  « Vas-y pour changer d'air ; la forêt est le poumon de la ville ; elle réactivera en toi la joie de vivre et d'écrire. » me dit mon père. La dérive au pays des Regraga est une issue bénie...J'y vais pour me laver de mes souillures, de mes blessures. L'amour est certainement le but de toute quête, de tout pèlerinage. Aller vers l'autre est une nécessité d'écriture : voyager pour écrire est un impératif littéraire. C'est plus qu'un simple témoignage ; c'est un ressourcement dans un autre univers symbolique. La fixité reste stérile aussi longtemps que ne vient pas du dehors la fécondation. Cette fécondation est donc liée à un déplacement. Ce déplacement peut être aussi bien réel qu'imaginaire. L'écriture comme rituel est liée ici au pèlerinage : le pèlerinage circulaire comme déplacement ne traduit pas seulement par sa réversibilité une conscience collective figée mais aussi l'idée de renaissance avec l'errance printanière qui vise à hâter la croissance des plantes. L'écrivain - pèlerin vise lui à hâter l'écriture d'un livre où chaque pas est un mot et chaque étape un chapitre. Le désir et l'amour sont en quelque sorte, le substratum du voyage ; le feu qui attise la foi du pèlerin. Il faut que l 'écriture épouse l'itinéraire sacré : qu'elle inscrive le rite dans son « cadre d'or ». il faut que la sensibilité de l'écrivain épouse le cercle du pèlerinage. Car la roue sexuelle et la roue du temps renvoient eux-mêmes aux symboles et à l'initiation érotique et saisonnière dont Mircia Eliade  écrit : « le sexe collectif est un moment essentiel de l'horloge cosmique ». C'est ce jeux érotique, qui pour Roland Barthes, dans son empire des signes, « fait circuler les signes, les signifiants, les rencontres ». Il y a un lien entre l'état de l'orgasme et l'état de l'écriture : le retour à la vue et à la vie, au ouïr et au jouir après une longue incubation hivernale, libère l'écriture. Car le corps n'est pesant que par la douleur ; avec la douleur, la conscience elle-même devient « corps ».

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Par la magie de l'écriture, la conscience tente à nouveau de se dégager du corps. Elle n'est plus tournée sur elle - même obsédée par la blessure du corps : elle s'envole à nouveau libre et insouciante. L'autre instrument de l'écrivain est ici son bâton de pèlerin : Au rythme du déhanchement du chameau, au bruit de mon bâton sur la pierre, j'avance vers l'inconnu. Le bâton élevé au rang de sa dignité littéraire (qui) ouvre l'imaginaire du poète à la profondeur mythique, à sa transfiguration par l'art entre la prose de l'esthète et le balancement du marcheur . La nouvelle esthétique d'exotisme que fonde Segalen fait coïncider l'art des randonnées avec les exigences de l'écriture : « Et la marche commence. Car tout ici est monumental, ne se met en valeur qu'avec le concours des pas, du déplacement avec cortège, par une sorte de dynamisme lent...Il y aurait une orchestrique de la pierre, de la brique, du bois chinois...et c'est la danse. C'est l'orchestrique de l'architecture, de ses immuables nomades...C'est moi qui me rendrait vers vous et l'ondulation de la marche dont chacun de vos parvis me sera une étape, vous rendra le rythme des épaules et ses oscillations par où l'on vous animait jadis. Je marcherai vers vous ». Appréciez la musicalité et la préciosité de cette « orchestrique de l'architecture » et la solennité respectueuse de ce : « Je marcherai vers vous ». Cette exigence initiatique doit permettre à la fois d'achever le rite et l'œuvre. Car comme dit le mythe orphique : « Si les hommes meurent, c'est parce qu'ils ne sont pas capables de joindre le commencement à la fin ». L'idée même de promenade comme le tissu du livre. C'est la promenade au sens strict. C'est un livre de promenade, de flânerie, d'errance...C'est le thème de la flânerie poétique, qui a été entamé par quelqu'un comme Apollinaire, qu'on retrouve dans le premier Aragon et aussi dans certains textes de Breton. Car, dans son écriture, et c'est le propre de l'écriture, l'auteur part avant tout de soi-même, de nulle autre personne. Son point de vue, c'est le regard du moi jeté sur le monde. Donc, c'est forcément la maghribinité, l'islamité qu'il y a en lui qui, forcément interviennent. Parce que parlant de lui, il parle de l'espace maghrébin duquel il est originaire, de l'Islam duquel il est originaire. L'Islam et le Maghreb finalement comme mythologie personnelle avant tout, c'est à dire comme les matériaux de base.

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Retour à Essaouira et à son colloque des identités fraternelles, où juifs et musulmans cohabitaient dans la tolérance et le partage, une ville où juifs et musulmans avaient la même vénération pour Sidi Mogdoul le saint patron de la ville; le "Migdol" des Phénicien, toponyme qui signifie "petite murette" en hebreux qui signie justement "Souira" en arabe. Mais au Maroc, ce n'était pas le seul lieu saint vénéré par les juifs et les musulmans: on peut citer Sidi Yaya (Saint Baptiste) aux environs d'Oujda vénéré jadis par juifs, musulmans et chrétien et chez les Regraga, il existe une étape du nom de Sidi Ishaq (Isaac) et il y a même un tombeau géant dédié au Prophète Daniel...

En allant hier chez les Regraga, j'ai raté malheureusement la communication de Benjamin Stora, qui est actuellement au Maghreb, ce que fut jadis un Charles André Julien: un grand historien. mais le colloque est d'une telle richesse qu'on ne peut pas tout recueillir. Un colloque d'une telle convivialité que je me suis permi d'être la troisième personne à assister à Benjamin Stora dédicassant son nouveau ouvrage sur "Le mystère De Gaulle" ( qui vient de paraître aux éditions Laffon) au Conseiller Royal André Azoulay! Mais je n'avais pas d'appareil pour immortaliser l'instant: je me suis donc précipité chez moi pour le chercher me disant: " Si tu ne prends pas de photo souvenir du professeur BVenjamin Stora maintenant, demain il sera trop tard et personne ne te croirait si tu disait qu'un tel historien était parmi nous dans la simplicité et la convivialité la plus absolue...

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L'immense historien Benjamin Stora au colloque des identités fraternelles

Serge Burdugo le Meknassi, comme mon ami le regretté Michel Jobert,était également de la partie, je lui ai dit: "Je vous remercie Monssieur Serges  Burdigo de ne pas mêler la mémoire de nos parents à la persecution dont étaient l'objet les juifs marocains du temps de Vichy: on a même parlé dans ce colloque d'un camp de travail forcé pour les juifs qui aurait existé alors dans la région d'Oujda! Dans son intervention Serge Burdigo a dit entre autre: "Je lutterai tant que je serai en vie pour que la mémoire de feu Sa Majesté Mohamed V soit consacré parmi les justes pour avoir défendu les juifs marocains du temps du nazisme et des persécutios dont ils faisaient l'objet sous le gouvernement Vichy...

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Serges Burdugo s'entretenant avec la chercheuse Lucette Valensi qui déclare:
" J'ai rejeté le débat sur l'identité nationale en France, parcequ'un tel débat aboutit in fine à l'exclusion de l'autre qui n'est pas soi-disant "français de souche". C'est à dire l'émigré, celui que ce colloque tente justement de réhabiliter qu'il soit juif ou musulman. D'ailleurs , souligne un autre chercheur, c'est l'exclusion du temps des coloniales qui avait rapprocher et souder en terre d'exile, les étudiants maghrébins en France qu'ils soient juifs ou musulmans. On a parlé aussi de l'engagement de la gauche communiste d'alors en faveur de la libération des pays du Maghreb. Des juifs se sont engagés au périle de leur liberté et de leur vie pour l'émancipation des peuples Maghrébins pour ne citer que les plus connus d'entre eux ; j'ai nommé Sion Assidon, Abraham Serfaty et Edmond Amrane EL Maleh...
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L'éminent linguiste de ce colloque qui nous a appris combien les toponymes et les mots peuvent résister à l'épreuve du temps plus longtemps que les pyramides d'Egyptes ou que les colonne d'Hercule! Il nous apprend ainsi qu'une transcription relative au grand Aguellid (Roi en berbère) Massinissa (3ème siècle J.C.), en langue lybique et punique, comprend 50 occurrences du mot "CHOFETTE" (les juges de la communauté d'Israel. Et que le nom du Roi des génies, que les voyantes médiumniques visitent chaque fête du Mouloud au Haut Atlas avec leur troupe des Gnaoua pour renouveler leur autel des génie et chargé leurs instruments de musique des énergies cosmiques nécessaires à l'induction de la transe, soit le célèbre CHAMHAROUCH en sa grotte du Haut Atlas, porte un nom composite d'origine hébraïque: Chem - Harouch qui signifie en hébreux, le grand génie juif...
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Parmi l'assistance, mon frère Majid revenu se ressourcer à Essaouira par nostalgie après 30 années d'émigration en France, mais comme la plupart des émigrés, son retour ne s'est pas déroulé sans douleureuses déceptions qu'on peut attribuer "aux pièges de la nostalgie": remariage se soldant par l'echec affectif, lourdeurs des procédures de divorce, problème de voisinage concernant la terrasse d'une vieille  maison juive du 18 ème siècle qu'un nouveau locataire Allemand veut privatiser à son seul profit: ce qui n'est pas sans rappeler ces "Nawazil" du Maghreb du 16 ème siècle(jurisprudences, sur ce qui est privé et ce qui est indivis) cher à la sociologie juridique  d'un certain Jacques Berque...Il semblerait qu'on ait demandé à Orson Welles à la fin de sa vie: "Pourquoi, vous ne revenez pas à Mogador de vos premiers amours?" Et il aurait répondu: "J'ai peur qu'elle ne soit plus celle que j'ai connu..." L'anecdote veut que parmi les figurants d'Othello tourné à Mogador à l'aube des années 1950, figure un tout jeune mogadorien dénommé André Azoulay, en contrepartie d'une tablette de chocolat...
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André Azoulay, s'entretenant avec les animateurs de la dernière séance consacrée à l'oeuvre de l'écrivain tunisien Albert Mémmi: la conférencière dira que son expérience d'écrivain a commencé lorsqu'elle a pris conscience que les instants vécus sont périssables et de l'urgence de témoigner de moments de notre vie qui risquent de disparaître à jamais....
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Le grand Albert Mémmi, dont on nous parlait à l'école, comme l'un des fondateurs, en Tunisie, de la littérature Maghrébine d'expression Française, au même titre que l'Algérien Kateb Yacine et le  Marocain Driss Chraïbi, était bien là en chair et en os, lui à qui ce colloque des identités fraternelles rend hommage par une exposition et une conférence.
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Parmis l'assistance, on peut noter la présence remarquable de l'éminent économiste Driss Khrouz, qui dirige actuellement la toute nouvelle et flambante bibliothèque nationale de Rabat: il confère ici avec un juif marocain qui, dans cette conférence, jongle avec bonheur de l'idiome arabe comme personne...
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Un peu en retrait, comme intimidé par un tel aréopage de savants, Marcel Azoulay, assiste en famille, ce préstigieux colloque qui se déroule dans sa ville natale, où il ne conçoit pas de vent mugissant sans les symphonies de Bethoven à l'oreille...
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L'artiste surréaliste Ahmed Harrouz, qui a transformé l'un des bastions de la Scala en atelier de peinture et qui considère Essaouira comme "un village Palestinien", en compagnie de Saâdi Abou Tammam, le palestiniens vivant comme réfugié en Suède qui a jeté les amarres depuis peu à Essouira où les habitants ne cessent de lui exprimer leur sympathie. C'est un homme de dialogue et de paix, un proche de Mahmoud Abbas...
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L'écrivain Ami Bouganime, en campagnie d'André Azoulay. pour notre ami -sans jeu de mots - Bouganime; sans redistribution des cartes au Proche Orient, il n'y aura pas depaix entre Palestiniens et Israeliens : en attendant, c'est cruel à dire, cela ne dérange nullement Européens et Américains, qu'il y ait une dizaine de morts par ci par là de part et d'autres. Et les intellectuels comme toi? Lui dis-je. C'est comme les intellectuels d'ici, me répondit-il; ils comptent pour du beurre...
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En arrière plan, mon frère Majid conférant avec Katia Azoulay : nous avons la mémoire commune en partage, ce "parfum d'enfance" auquel Katia a consacré un si Beau Livre...
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Sidney Corcos et Ami Bouganime, avec la campagne de ce dernier au milieu. Sidney m'a confié qu'il a donné copie de sa si importante conférence sur l'histoire des familles juives de Mogador au maire de la ville, pour que personne n'oublie qu'ici vécurent dans l'entente et la cohabitation des hommes de grande culture, comme Abdellah Abibou le chantre du Malhun originaire de Marrakech et David Iflah le chantre des piytim juif (l'équivalent de nos Beitein dans le samaâ(oratorio) des confréries de l'extase). Ma mère Zahra Yahya que Dieu ait son âme me disait: "Si tu savais Abdelkader dans quelle prospérité vivaient les Rozio, mais ils avaient toujours une motte de terre de Jerusalem dans le secret espoire de retrouver un jour la terre promise..." Et mon père d'ajouter alors: "Nos juifs de Mogador étaient si brillants, qu'ils ne pouvaient jamais admettre qu'ils soint une minorité dominé par la majorité par le simple fait de l'arythmétique. Encore faut-il rappeler qu'à certains moments de notre histoire, les juifs étaient plus nombreux que les musulmans .." Et dire que des conférenciers viennent nous rappeler aujourd'hui qu'il ne reste plus que deux juifs dans une ville où jadis ils étaient une communauté si dynamique, si agissante. En tout cas leur départ fut un apauvrissement, car comme le savent les vieux paysans Regraga: sans fécondation le figuier, le cheptel, les hommes et leur printemps restent stériles. Sans fécondation, sans métissage c'est l'hiver qui s'eternise, c'est la saison morte eternelle et sans renaissance florissante: pour renaître de ses cendres,Essaouira a besoin autant de ses musulmans que de ses juifs...C'est pas bon d'avoir la mémoire courte, ni pour eux, ni pour nous..Or, la mémoire la vraie, celle de l'histoire, nous apprend que Oui, un Sumbel était le Conseiller du Roi Mohamed III et que ce Sumbel avait contribué au peuplement juif de Mogador, mais l'histoire nous apprend aussi, que Oui, parce que les juifs étaient juifs, ils n'avaient pas tpoujours accès aux Hautes sphère de l'Etat. On n'ose pas prononcer le mot "déscroimination" religieuse, mais c'est pareille, la réalité est comme çi, comme ça : elle n'est jamais seulement rose ou seulement noire sans nuances...
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André Azoulay en campagnie du fils de Lakhdar Ghazal le célèbre linguiste qui dirigeait à Rabat un important programme d'arabisation des concept les plus pointus de la science et de la technologie depuis ceux utilisés par les astronautes de la Naza jusqu'aux probabilités génératives des généticiens et des démographes.Le Conseiller Royal a rappelé à cette occasion le mérite du premier gouvernement d'après l'indépendance de Abdellah Ibrahim qui avait ouvet aux juifs marocains les plus hautes sphères de l'Etat y compris au sein de l'armée. C'était le temps où un jeune et brillant ingénieur dénommé Abraham Serphaty était le directeur de Cabinet d'un Abderrahim Bouabid alors ministre de l'Economie dans le dit gouvernement. C'était le temps où le brillant mathématicien Mehdi Ben Barka pouvait rêver et réaliser ses rêves, juste avant la scission entre l'Istiqlal de Allal El Fassi et ce qui deviendra l'UNEFP...Une période à marquer d'une pierre blanche parce qu'elle selectionnait les Marocains en fonction de leur compétences réelles et non en fonction de leur seule allégeance au pouvoir établi ou en fonction de leur appartence familiale ou religieuse...
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Abecassis, rayonnat, satisfait, il y a de quoi : il a réussi avec le Centre Jacques Berque, le chantre des Andalousies, un magnifique colloque sur les identités fraternelles! C'étauit aussi, il faut le dire, une rencontre conviviale pour la libération de la parole sociale. Un immense enrichissement pour la ville, une promesse d'avenir...Bravo Abecassis, chapeau au grand Jacques Berque, l'ami du Maghreb et du monde arabe!Nostalgique est la ville que quitte une si belle rencontre internationale et fraternelle, en plein équinoxe du printemps ce dimanche 21 mars 2010 comme l'illustre ce matin cette cohorte de goélantds tantôt seuls tantôt regoupé comme pour jouer la symphonie pastorale et maritime.
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Un peu plus tard vers la mi-journée, je croise l'artiste peintre Brahim Mountir qui travaillait au restaurant Mogador et qui, depuis qu'il a perdu la vue à cause du diabet, s'improvise antiquaire.
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Il vient d'acquérir un portrait d'une juive mogadorienne croquée en 1952 par un certain Robert Serraf (qui n'a rien à voir avec le fameux Robert Assaraf): la mémoire, toujours cette mémoire commune.
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Portrait d'une juive de Mogador croquée par un certain Robert Serraf en 1952....Pourquoi de la plaine resurgit Mogador? Je t'aime Mogador, je t'aime..

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Et un peu plutôt dans la journée, j'ai recroisé l'écrivain mogadorien Ami Bouganim, lui disant : les vôtres sont partis, les nôtres sont au cimetière...
Reportage photographique sous le signe du UN et du MULTIPLE d'Abdelkader Mana. Jour de l'équinoxe du printemps -quel symbole!- le dimanche 21 mars 2010
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Hervé de Charette

23:24 Écrit par elhajthami dans Colloque | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : colloque, photographie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook