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30/03/2010

Colloque Migrations

Colloque Migrations, identité et modernité au Maghreb

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Essaouira, le samedi 20 mars 2010

En ce moment Essaouira vit un moment d'une grande intensité: d'abord le colloque international sur les identités, non pas "meurtrières", mais fraternelles entre juifs et musulmans magrebins: certes ils n'ont pas le pouvoir de changer le cours de l'hitoire dramatique de ce qu'on appelle par euphémisme "le Proche Orient", c'est à dire la terre sainte de tous les monothéismes, mais modestement humainement on peut dire qu'il s'amorce ici un dialogue humain trop humain, qui peut espérant le un jour, contribuer à l'apaisement des blessures. Lorsque j'ai posé ce matin la question de savoir dans quelle mesure les juifs d'origine maghrébine peuvent contribuer à la paix par le dialogue et la reconnaissance de l'identité de soi et de l'autre? Une juive arabo - Française s'est levée pour défendre la dignité des palestiniens au-delà de toute mesure; forçant mon respect, m'obligeant de me lever pour aller l'embrasser publiquement: Oui, du fait de leur identité multiple et mutilée par les violences de l'histoire, les juifs maghrébins, qui sont aussi des arabes, sont en mesure de comprendre la souffrance du peuple palestinien et de contribuer à l'apaiser. Oui, véritablement ce colloque est un espoire, parcequ'il contribue à nous rapprocher, juifs et musulmans, à abolir les peurs et les incompréhensions.

UN MESSAGE FORT ET RARE POUR DEVOILER LA PASSIVITE DE L'EUROPE à  l'égard du PEUPLE PALESTINIEN. Voici les question adressées par Monsieur Hervé de Charette à Bernard Kouchner, ministre des Affaires Etrangère lors des récentes questions orales de l'Assemblée Nationale Française :Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, dites-nous, jusqu'à quand l'Europe et avec elle, la France, vont-ils continuer à supporter sans réagir la politique réactionnaire du gouvernement israélien à l'égard du peuple palestinien ? Le gouvernement israélien décide de construire 1600 nouveaux logements dans la partie arabe de Jérusalem qu'Israël occupe depuis 40 ans sans aucun droit. Que fait l'Europe ? Rien ! La malheureuse population de Gaza est enfermée dans une vaste prison à ciel ouvert où des milliers de familles sont livrées à la misère au milieu des ruines laissées par la guerre déclenchée par l'armée israélienne. Que fait l'Europe ? Rien ! La colonisation se poursuit inlassablement en Cisjordanie. Que dit l'Europe ? Rien ! Ce n'est pas drôle !   Des milliers de palestiniens sont détenus dans les prisons et les camps israéliens sans jugement et sans droit. Que dit l'Europe ? Rien ! Et toujours rien ! Monsieur le Ministre ! Les provocations récentes du premier ministre israélien visent à rendre impossible toute négociation avec les dirigeants palestiniens ! French - docteur ! Entendez l'appel de la Palestine qui, depuis des années subit les injustices de l'histoire !

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Hervé de Charette

http://www.oumma.com/Le-magistral-requisitoire-d-Herve

 

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C'est un moment d'une telle intensité culturelle qu'on ne sait  plus où donner de la tête puisqu'en même temps s'ouvre le pèlerinage circulaire des Regraga auquel je me suis rendu pour assister aux sacrifices des trois taureaux qui ouvrent le pèriple: et je ne suis pas pour autant sur une autre planète, puisque d'après une vieille légende, les trois principaux groupes ethniques du Maroc avaient pour ancêtre éponyme "Ouaddah" (Judas): à savoir le Regragui fils de Ouaddah (Judas), Sanhaji fils de Ouaddah et Dghoughi Ben Ouaddah(Judas). C'est qu'avant le raid d'Oqba Ibn Nafiî auquel s'est opposée la kahéna Judéo - berbère dans l'Orès; la plupart des tribus berbères du Maghreb professaient le Judaïsme: on cite le cas des Ghiata dans le couloir de Taza, celui des Aït Bayoud (C'est à dire "Ba Yahoud") chez les Meskala, Tifnout dans le Toubkal et ceux de l'Ifran de l'Anti Atlas entre autre. Et même après l'avènement de l'Islam, les berbères ont continué d'appeler "Allah",  Rabbi et la fête abrahamique du sacrifice "Tafasca", c'est à dire le nom de la fête pascale juive. Au Maroc les imbrications des identités judéo-musulmanes sont telles, que l'histoire des juifs marocains est aussi la nôtre.

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Ce matin j'ai du envoyer ce texte à mon éditeur en guise de quatrième de couverture pour la reédition de mon ouvrage sur "le printemps des Regraga":

L'écrivain sédentaire risque toujours de se trouver en panne d'écriture. C'est pourquoi il est impératif de sortir de soi et de son cadre habituel pour pouvoir dire le monde. C'est ce que nous avons fait en accompagnons les Regraga, ces pèlerins - tourneurs du printemps, à l'aube des années 1980, en tenant un journal de route. C'est une démarche déambulatoire qui relie les jalons à chacun des horizons pour unifier symboliquement l'espace parcouru. Cette dérive suppose comme méthode d'exposition, coïncidant avec la recherche, un « journal de route » et ses deux éléments : la route à parcourir (l'itinéraire) et le journal. Celui-ci apparaît double mouvement en son essence puisqu'il se meut dans l'espace et dans le temps : les inter-étapes sont aussi importantes que les étapes, la nuit est aussi importante que le jour. Il s'agit d'être constamment vigilant : une phrase au bord de la route, un mot au bord d'un puits, dits par un paysan rencontré au hasard du parcours, peuvent être la clé qui donne sens à tout le chemin parcouru. L'écriture doit épouser le rituel de manière à décrire sa temporalité signifiante.  « Vas-y pour changer d'air ; la forêt est le poumon de la ville ; elle réactivera en toi la joie de vivre et d'écrire. » me dit mon père. La dérive au pays des Regraga est une issue bénie...J'y vais pour me laver de mes souillures, de mes blessures. L'amour est certainement le but de toute quête, de tout pèlerinage. Aller vers l'autre est une nécessité d'écriture : voyager pour écrire est un impératif littéraire. C'est plus qu'un simple témoignage ; c'est un ressourcement dans un autre univers symbolique. La fixité reste stérile aussi longtemps que ne vient pas du dehors la fécondation. Cette fécondation est donc liée à un déplacement. Ce déplacement peut être aussi bien réel qu'imaginaire. L'écriture comme rituel est liée ici au pèlerinage : le pèlerinage circulaire comme déplacement ne traduit pas seulement par sa réversibilité une conscience collective figée mais aussi l'idée de renaissance avec l'errance printanière qui vise à hâter la croissance des plantes. L'écrivain - pèlerin vise lui à hâter l'écriture d'un livre où chaque pas est un mot et chaque étape un chapitre. Le désir et l'amour sont en quelque sorte, le substratum du voyage ; le feu qui attise la foi du pèlerin. Il faut que l 'écriture épouse l'itinéraire sacré : qu'elle inscrive le rite dans son « cadre d'or ». il faut que la sensibilité de l'écrivain épouse le cercle du pèlerinage. Car la roue sexuelle et la roue du temps renvoient eux-mêmes aux symboles et à l'initiation érotique et saisonnière dont Mircia Eliade  écrit : « le sexe collectif est un moment essentiel de l'horloge cosmique ». C'est ce jeux érotique, qui pour Roland Barthes, dans son empire des signes, « fait circuler les signes, les signifiants, les rencontres ». Il y a un lien entre l'état de l'orgasme et l'état de l'écriture : le retour à la vue et à la vie, au ouïr et au jouir après une longue incubation hivernale, libère l'écriture. Car le corps n'est pesant que par la douleur ; avec la douleur, la conscience elle-même devient « corps ».

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Par la magie de l'écriture, la conscience tente à nouveau de se dégager du corps. Elle n'est plus tournée sur elle - même obsédée par la blessure du corps : elle s'envole à nouveau libre et insouciante. L'autre instrument de l'écrivain est ici son bâton de pèlerin : Au rythme du déhanchement du chameau, au bruit de mon bâton sur la pierre, j'avance vers l'inconnu. Le bâton élevé au rang de sa dignité littéraire (qui) ouvre l'imaginaire du poète à la profondeur mythique, à sa transfiguration par l'art entre la prose de l'esthète et le balancement du marcheur . La nouvelle esthétique d'exotisme que fonde Segalen fait coïncider l'art des randonnées avec les exigences de l'écriture : « Et la marche commence. Car tout ici est monumental, ne se met en valeur qu'avec le concours des pas, du déplacement avec cortège, par une sorte de dynamisme lent...Il y aurait une orchestrique de la pierre, de la brique, du bois chinois...et c'est la danse. C'est l'orchestrique de l'architecture, de ses immuables nomades...C'est moi qui me rendrait vers vous et l'ondulation de la marche dont chacun de vos parvis me sera une étape, vous rendra le rythme des épaules et ses oscillations par où l'on vous animait jadis. Je marcherai vers vous ». Appréciez la musicalité et la préciosité de cette « orchestrique de l'architecture » et la solennité respectueuse de ce : « Je marcherai vers vous ». Cette exigence initiatique doit permettre à la fois d'achever le rite et l'œuvre. Car comme dit le mythe orphique : « Si les hommes meurent, c'est parce qu'ils ne sont pas capables de joindre le commencement à la fin ». L'idée même de promenade comme le tissu du livre. C'est la promenade au sens strict. C'est un livre de promenade, de flânerie, d'errance...C'est le thème de la flânerie poétique, qui a été entamé par quelqu'un comme Apollinaire, qu'on retrouve dans le premier Aragon et aussi dans certains textes de Breton. Car, dans son écriture, et c'est le propre de l'écriture, l'auteur part avant tout de soi-même, de nulle autre personne. Son point de vue, c'est le regard du moi jeté sur le monde. Donc, c'est forcément la maghribinité, l'islamité qu'il y a en lui qui, forcément interviennent. Parce que parlant de lui, il parle de l'espace maghrébin duquel il est originaire, de l'Islam duquel il est originaire. L'Islam et le Maghreb finalement comme mythologie personnelle avant tout, c'est à dire comme les matériaux de base.

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Retour à Essaouira et à son colloque des identités fraternelles, où juifs et musulmans cohabitaient dans la tolérance et le partage, une ville où juifs et musulmans avaient la même vénération pour Sidi Mogdoul le saint patron de la ville; le "Migdol" des Phénicien, toponyme qui signifie "petite murette" en hebreux qui signie justement "Souira" en arabe. Mais au Maroc, ce n'était pas le seul lieu saint vénéré par les juifs et les musulmans: on peut citer Sidi Yaya (Saint Baptiste) aux environs d'Oujda vénéré jadis par juifs, musulmans et chrétien et chez les Regraga, il existe une étape du nom de Sidi Ishaq (Isaac) et il y a même un tombeau géant dédié au Prophète Daniel...

En allant hier chez les Regraga, j'ai raté malheureusement la communication de Benjamin Stora, qui est actuellement au Maghreb, ce que fut jadis un Charles André Julien: un grand historien. mais le colloque est d'une telle richesse qu'on ne peut pas tout recueillir. Un colloque d'une telle convivialité que je me suis permi d'être la troisième personne à assister à Benjamin Stora dédicassant son nouveau ouvrage sur "Le mystère De Gaulle" ( qui vient de paraître aux éditions Laffon) au Conseiller Royal André Azoulay! Mais je n'avais pas d'appareil pour immortaliser l'instant: je me suis donc précipité chez moi pour le chercher me disant: " Si tu ne prends pas de photo souvenir du professeur BVenjamin Stora maintenant, demain il sera trop tard et personne ne te croirait si tu disait qu'un tel historien était parmi nous dans la simplicité et la convivialité la plus absolue...

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L'immense historien Benjamin Stora au colloque des identités fraternelles

Serge Burdugo le Meknassi, comme mon ami le regretté Michel Jobert,était également de la partie, je lui ai dit: "Je vous remercie Monssieur Serges  Burdigo de ne pas mêler la mémoire de nos parents à la persecution dont étaient l'objet les juifs marocains du temps de Vichy: on a même parlé dans ce colloque d'un camp de travail forcé pour les juifs qui aurait existé alors dans la région d'Oujda! Dans son intervention Serge Burdigo a dit entre autre: "Je lutterai tant que je serai en vie pour que la mémoire de feu Sa Majesté Mohamed V soit consacré parmi les justes pour avoir défendu les juifs marocains du temps du nazisme et des persécutios dont ils faisaient l'objet sous le gouvernement Vichy...

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Serges Burdugo s'entretenant avec la chercheuse Lucette Valensi qui déclare:
" J'ai rejeté le débat sur l'identité nationale en France, parcequ'un tel débat aboutit in fine à l'exclusion de l'autre qui n'est pas soi-disant "français de souche". C'est à dire l'émigré, celui que ce colloque tente justement de réhabiliter qu'il soit juif ou musulman. D'ailleurs , souligne un autre chercheur, c'est l'exclusion du temps des coloniales qui avait rapprocher et souder en terre d'exile, les étudiants maghrébins en France qu'ils soient juifs ou musulmans. On a parlé aussi de l'engagement de la gauche communiste d'alors en faveur de la libération des pays du Maghreb. Des juifs se sont engagés au périle de leur liberté et de leur vie pour l'émancipation des peuples Maghrébins pour ne citer que les plus connus d'entre eux ; j'ai nommé Sion Assidon, Abraham Serfaty et Edmond Amrane EL Maleh...
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L'éminent linguiste de ce colloque qui nous a appris combien les toponymes et les mots peuvent résister à l'épreuve du temps plus longtemps que les pyramides d'Egyptes ou que les colonne d'Hercule! Il nous apprend ainsi qu'une transcription relative au grand Aguellid (Roi en berbère) Massinissa (3ème siècle J.C.), en langue lybique et punique, comprend 50 occurrences du mot "CHOFETTE" (les juges de la communauté d'Israel. Et que le nom du Roi des génies, que les voyantes médiumniques visitent chaque fête du Mouloud au Haut Atlas avec leur troupe des Gnaoua pour renouveler leur autel des génie et chargé leurs instruments de musique des énergies cosmiques nécessaires à l'induction de la transe, soit le célèbre CHAMHAROUCH en sa grotte du Haut Atlas, porte un nom composite d'origine hébraïque: Chem - Harouch qui signifie en hébreux, le grand génie juif...
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Parmi l'assistance, mon frère Majid revenu se ressourcer à Essaouira par nostalgie après 30 années d'émigration en France, mais comme la plupart des émigrés, son retour ne s'est pas déroulé sans douleureuses déceptions qu'on peut attribuer "aux pièges de la nostalgie": remariage se soldant par l'echec affectif, lourdeurs des procédures de divorce, problème de voisinage concernant la terrasse d'une vieille  maison juive du 18 ème siècle qu'un nouveau locataire Allemand veut privatiser à son seul profit: ce qui n'est pas sans rappeler ces "Nawazil" du Maghreb du 16 ème siècle(jurisprudences, sur ce qui est privé et ce qui est indivis) cher à la sociologie juridique  d'un certain Jacques Berque...Il semblerait qu'on ait demandé à Orson Welles à la fin de sa vie: "Pourquoi, vous ne revenez pas à Mogador de vos premiers amours?" Et il aurait répondu: "J'ai peur qu'elle ne soit plus celle que j'ai connu..." L'anecdote veut que parmi les figurants d'Othello tourné à Mogador à l'aube des années 1950, figure un tout jeune mogadorien dénommé André Azoulay, en contrepartie d'une tablette de chocolat...
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André Azoulay, s'entretenant avec les animateurs de la dernière séance consacrée à l'oeuvre de l'écrivain tunisien Albert Mémmi: la conférencière dira que son expérience d'écrivain a commencé lorsqu'elle a pris conscience que les instants vécus sont périssables et de l'urgence de témoigner de moments de notre vie qui risquent de disparaître à jamais....
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Le grand Albert Mémmi, dont on nous parlait à l'école, comme l'un des fondateurs, en Tunisie, de la littérature Maghrébine d'expression Française, au même titre que l'Algérien Kateb Yacine et le  Marocain Driss Chraïbi, était bien là en chair et en os, lui à qui ce colloque des identités fraternelles rend hommage par une exposition et une conférence.
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Parmis l'assistance, on peut noter la présence remarquable de l'éminent économiste Driss Khrouz, qui dirige actuellement la toute nouvelle et flambante bibliothèque nationale de Rabat: il confère ici avec un juif marocain qui, dans cette conférence, jongle avec bonheur de l'idiome arabe comme personne...
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Un peu en retrait, comme intimidé par un tel aréopage de savants, Marcel Azoulay, assiste en famille, ce préstigieux colloque qui se déroule dans sa ville natale, où il ne conçoit pas de vent mugissant sans les symphonies de Bethoven à l'oreille...
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L'artiste surréaliste Ahmed Harrouz, qui a transformé l'un des bastions de la Scala en atelier de peinture et qui considère Essaouira comme "un village Palestinien", en compagnie de Saâdi Abou Tammam, le palestiniens vivant comme réfugié en Suède qui a jeté les amarres depuis peu à Essouira où les habitants ne cessent de lui exprimer leur sympathie. C'est un homme de dialogue et de paix, un proche de Mahmoud Abbas...
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L'écrivain Ami Bouganime, en campagnie d'André Azoulay. pour notre ami -sans jeu de mots - Bouganime; sans redistribution des cartes au Proche Orient, il n'y aura pas depaix entre Palestiniens et Israeliens : en attendant, c'est cruel à dire, cela ne dérange nullement Européens et Américains, qu'il y ait une dizaine de morts par ci par là de part et d'autres. Et les intellectuels comme toi? Lui dis-je. C'est comme les intellectuels d'ici, me répondit-il; ils comptent pour du beurre...
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En arrière plan, mon frère Majid conférant avec Katia Azoulay : nous avons la mémoire commune en partage, ce "parfum d'enfance" auquel Katia a consacré un si Beau Livre...
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Sidney Corcos et Ami Bouganime, avec la campagne de ce dernier au milieu. Sidney m'a confié qu'il a donné copie de sa si importante conférence sur l'histoire des familles juives de Mogador au maire de la ville, pour que personne n'oublie qu'ici vécurent dans l'entente et la cohabitation des hommes de grande culture, comme Abdellah Abibou le chantre du Malhun originaire de Marrakech et David Iflah le chantre des piytim juif (l'équivalent de nos Beitein dans le samaâ(oratorio) des confréries de l'extase). Ma mère Zahra Yahya que Dieu ait son âme me disait: "Si tu savais Abdelkader dans quelle prospérité vivaient les Rozio, mais ils avaient toujours une motte de terre de Jerusalem dans le secret espoire de retrouver un jour la terre promise..." Et mon père d'ajouter alors: "Nos juifs de Mogador étaient si brillants, qu'ils ne pouvaient jamais admettre qu'ils soint une minorité dominé par la majorité par le simple fait de l'arythmétique. Encore faut-il rappeler qu'à certains moments de notre histoire, les juifs étaient plus nombreux que les musulmans .." Et dire que des conférenciers viennent nous rappeler aujourd'hui qu'il ne reste plus que deux juifs dans une ville où jadis ils étaient une communauté si dynamique, si agissante. En tout cas leur départ fut un apauvrissement, car comme le savent les vieux paysans Regraga: sans fécondation le figuier, le cheptel, les hommes et leur printemps restent stériles. Sans fécondation, sans métissage c'est l'hiver qui s'eternise, c'est la saison morte eternelle et sans renaissance florissante: pour renaître de ses cendres,Essaouira a besoin autant de ses musulmans que de ses juifs...C'est pas bon d'avoir la mémoire courte, ni pour eux, ni pour nous..Or, la mémoire la vraie, celle de l'histoire, nous apprend que Oui, un Sumbel était le Conseiller du Roi Mohamed III et que ce Sumbel avait contribué au peuplement juif de Mogador, mais l'histoire nous apprend aussi, que Oui, parce que les juifs étaient juifs, ils n'avaient pas tpoujours accès aux Hautes sphère de l'Etat. On n'ose pas prononcer le mot "déscroimination" religieuse, mais c'est pareille, la réalité est comme çi, comme ça : elle n'est jamais seulement rose ou seulement noire sans nuances...
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André Azoulay en campagnie du fils de Lakhdar Ghazal le célèbre linguiste qui dirigeait à Rabat un important programme d'arabisation des concept les plus pointus de la science et de la technologie depuis ceux utilisés par les astronautes de la Naza jusqu'aux probabilités génératives des généticiens et des démographes.Le Conseiller Royal a rappelé à cette occasion le mérite du premier gouvernement d'après l'indépendance de Abdellah Ibrahim qui avait ouvet aux juifs marocains les plus hautes sphères de l'Etat y compris au sein de l'armée. C'était le temps où un jeune et brillant ingénieur dénommé Abraham Serphaty était le directeur de Cabinet d'un Abderrahim Bouabid alors ministre de l'Economie dans le dit gouvernement. C'était le temps où le brillant mathématicien Mehdi Ben Barka pouvait rêver et réaliser ses rêves, juste avant la scission entre l'Istiqlal de Allal El Fassi et ce qui deviendra l'UNEFP...Une période à marquer d'une pierre blanche parce qu'elle selectionnait les Marocains en fonction de leur compétences réelles et non en fonction de leur seule allégeance au pouvoir établi ou en fonction de leur appartence familiale ou religieuse...
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Abecassis, rayonnat, satisfait, il y a de quoi : il a réussi avec le Centre Jacques Berque, le chantre des Andalousies, un magnifique colloque sur les identités fraternelles! C'étauit aussi, il faut le dire, une rencontre conviviale pour la libération de la parole sociale. Un immense enrichissement pour la ville, une promesse d'avenir...Bravo Abecassis, chapeau au grand Jacques Berque, l'ami du Maghreb et du monde arabe!Nostalgique est la ville que quitte une si belle rencontre internationale et fraternelle, en plein équinoxe du printemps ce dimanche 21 mars 2010 comme l'illustre ce matin cette cohorte de goélantds tantôt seuls tantôt regoupé comme pour jouer la symphonie pastorale et maritime.
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Un peu plus tard vers la mi-journée, je croise l'artiste peintre Brahim Mountir qui travaillait au restaurant Mogador et qui, depuis qu'il a perdu la vue à cause du diabet, s'improvise antiquaire.
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Il vient d'acquérir un portrait d'une juive mogadorienne croquée en 1952 par un certain Robert Serraf (qui n'a rien à voir avec le fameux Robert Assaraf): la mémoire, toujours cette mémoire commune.
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Portrait d'une juive de Mogador croquée par un certain Robert Serraf en 1952....Pourquoi de la plaine resurgit Mogador? Je t'aime Mogador, je t'aime..

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Et un peu plutôt dans la journée, j'ai recroisé l'écrivain mogadorien Ami Bouganim, lui disant : les vôtres sont partis, les nôtres sont au cimetière...
Reportage photographique sous le signe du UN et du MULTIPLE d'Abdelkader Mana. Jour de l'équinoxe du printemps -quel symbole!- le dimanche 21 mars 2010
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Hervé de Charette

23:24 Écrit par elhajthami dans Colloque | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : colloque, photographie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Je vous félicite pour votre recherche. c'est un vrai charge d'écriture. Poursuivez .

Écrit par : MichelB | 13/08/2014

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