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30/03/2010

Colloque Migrations

Colloque Migrations, identité et modernité au Maghreb

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Essaouira, le samedi 20 mars 2010

En ce moment Essaouira vit un moment d'une grande intensité: d'abord le colloque international sur les identités, non pas "meurtrières", mais fraternelles entre juifs et musulmans magrebins: certes ils n'ont pas le pouvoir de changer le cours de l'hitoire dramatique de ce qu'on appelle par euphémisme "le Proche Orient", c'est à dire la terre sainte de tous les monothéismes, mais modestement humainement on peut dire qu'il s'amorce ici un dialogue humain trop humain, qui peut espérant le un jour, contribuer à l'apaisement des blessures. Lorsque j'ai posé ce matin la question de savoir dans quelle mesure les juifs d'origine maghrébine peuvent contribuer à la paix par le dialogue et la reconnaissance de l'identité de soi et de l'autre? Une juive arabo - Française s'est levée pour défendre la dignité des palestiniens au-delà de toute mesure; forçant mon respect, m'obligeant de me lever pour aller l'embrasser publiquement: Oui, du fait de leur identité multiple et mutilée par les violences de l'histoire, les juifs maghrébins, qui sont aussi des arabes, sont en mesure de comprendre la souffrance du peuple palestinien et de contribuer à l'apaiser. Oui, véritablement ce colloque est un espoire, parcequ'il contribue à nous rapprocher, juifs et musulmans, à abolir les peurs et les incompréhensions.

UN MESSAGE FORT ET RARE POUR DEVOILER LA PASSIVITE DE L'EUROPE à  l'égard du PEUPLE PALESTINIEN. Voici les question adressées par Monsieur Hervé de Charette à Bernard Kouchner, ministre des Affaires Etrangère lors des récentes questions orales de l'Assemblée Nationale Française :Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, dites-nous, jusqu'à quand l'Europe et avec elle, la France, vont-ils continuer à supporter sans réagir la politique réactionnaire du gouvernement israélien à l'égard du peuple palestinien ? Le gouvernement israélien décide de construire 1600 nouveaux logements dans la partie arabe de Jérusalem qu'Israël occupe depuis 40 ans sans aucun droit. Que fait l'Europe ? Rien ! La malheureuse population de Gaza est enfermée dans une vaste prison à ciel ouvert où des milliers de familles sont livrées à la misère au milieu des ruines laissées par la guerre déclenchée par l'armée israélienne. Que fait l'Europe ? Rien ! La colonisation se poursuit inlassablement en Cisjordanie. Que dit l'Europe ? Rien ! Ce n'est pas drôle !   Des milliers de palestiniens sont détenus dans les prisons et les camps israéliens sans jugement et sans droit. Que dit l'Europe ? Rien ! Et toujours rien ! Monsieur le Ministre ! Les provocations récentes du premier ministre israélien visent à rendre impossible toute négociation avec les dirigeants palestiniens ! French - docteur ! Entendez l'appel de la Palestine qui, depuis des années subit les injustices de l'histoire !

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Hervé de Charette

http://www.oumma.com/Le-magistral-requisitoire-d-Herve

 

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C'est un moment d'une telle intensité culturelle qu'on ne sait  plus où donner de la tête puisqu'en même temps s'ouvre le pèlerinage circulaire des Regraga auquel je me suis rendu pour assister aux sacrifices des trois taureaux qui ouvrent le pèriple: et je ne suis pas pour autant sur une autre planète, puisque d'après une vieille légende, les trois principaux groupes ethniques du Maroc avaient pour ancêtre éponyme "Ouaddah" (Judas): à savoir le Regragui fils de Ouaddah (Judas), Sanhaji fils de Ouaddah et Dghoughi Ben Ouaddah(Judas). C'est qu'avant le raid d'Oqba Ibn Nafiî auquel s'est opposée la kahéna Judéo - berbère dans l'Orès; la plupart des tribus berbères du Maghreb professaient le Judaïsme: on cite le cas des Ghiata dans le couloir de Taza, celui des Aït Bayoud (C'est à dire "Ba Yahoud") chez les Meskala, Tifnout dans le Toubkal et ceux de l'Ifran de l'Anti Atlas entre autre. Et même après l'avènement de l'Islam, les berbères ont continué d'appeler "Allah",  Rabbi et la fête abrahamique du sacrifice "Tafasca", c'est à dire le nom de la fête pascale juive. Au Maroc les imbrications des identités judéo-musulmanes sont telles, que l'histoire des juifs marocains est aussi la nôtre.

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Ce matin j'ai du envoyer ce texte à mon éditeur en guise de quatrième de couverture pour la reédition de mon ouvrage sur "le printemps des Regraga":

L'écrivain sédentaire risque toujours de se trouver en panne d'écriture. C'est pourquoi il est impératif de sortir de soi et de son cadre habituel pour pouvoir dire le monde. C'est ce que nous avons fait en accompagnons les Regraga, ces pèlerins - tourneurs du printemps, à l'aube des années 1980, en tenant un journal de route. C'est une démarche déambulatoire qui relie les jalons à chacun des horizons pour unifier symboliquement l'espace parcouru. Cette dérive suppose comme méthode d'exposition, coïncidant avec la recherche, un « journal de route » et ses deux éléments : la route à parcourir (l'itinéraire) et le journal. Celui-ci apparaît double mouvement en son essence puisqu'il se meut dans l'espace et dans le temps : les inter-étapes sont aussi importantes que les étapes, la nuit est aussi importante que le jour. Il s'agit d'être constamment vigilant : une phrase au bord de la route, un mot au bord d'un puits, dits par un paysan rencontré au hasard du parcours, peuvent être la clé qui donne sens à tout le chemin parcouru. L'écriture doit épouser le rituel de manière à décrire sa temporalité signifiante.  « Vas-y pour changer d'air ; la forêt est le poumon de la ville ; elle réactivera en toi la joie de vivre et d'écrire. » me dit mon père. La dérive au pays des Regraga est une issue bénie...J'y vais pour me laver de mes souillures, de mes blessures. L'amour est certainement le but de toute quête, de tout pèlerinage. Aller vers l'autre est une nécessité d'écriture : voyager pour écrire est un impératif littéraire. C'est plus qu'un simple témoignage ; c'est un ressourcement dans un autre univers symbolique. La fixité reste stérile aussi longtemps que ne vient pas du dehors la fécondation. Cette fécondation est donc liée à un déplacement. Ce déplacement peut être aussi bien réel qu'imaginaire. L'écriture comme rituel est liée ici au pèlerinage : le pèlerinage circulaire comme déplacement ne traduit pas seulement par sa réversibilité une conscience collective figée mais aussi l'idée de renaissance avec l'errance printanière qui vise à hâter la croissance des plantes. L'écrivain - pèlerin vise lui à hâter l'écriture d'un livre où chaque pas est un mot et chaque étape un chapitre. Le désir et l'amour sont en quelque sorte, le substratum du voyage ; le feu qui attise la foi du pèlerin. Il faut que l 'écriture épouse l'itinéraire sacré : qu'elle inscrive le rite dans son « cadre d'or ». il faut que la sensibilité de l'écrivain épouse le cercle du pèlerinage. Car la roue sexuelle et la roue du temps renvoient eux-mêmes aux symboles et à l'initiation érotique et saisonnière dont Mircia Eliade  écrit : « le sexe collectif est un moment essentiel de l'horloge cosmique ». C'est ce jeux érotique, qui pour Roland Barthes, dans son empire des signes, « fait circuler les signes, les signifiants, les rencontres ». Il y a un lien entre l'état de l'orgasme et l'état de l'écriture : le retour à la vue et à la vie, au ouïr et au jouir après une longue incubation hivernale, libère l'écriture. Car le corps n'est pesant que par la douleur ; avec la douleur, la conscience elle-même devient « corps ».

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Par la magie de l'écriture, la conscience tente à nouveau de se dégager du corps. Elle n'est plus tournée sur elle - même obsédée par la blessure du corps : elle s'envole à nouveau libre et insouciante. L'autre instrument de l'écrivain est ici son bâton de pèlerin : Au rythme du déhanchement du chameau, au bruit de mon bâton sur la pierre, j'avance vers l'inconnu. Le bâton élevé au rang de sa dignité littéraire (qui) ouvre l'imaginaire du poète à la profondeur mythique, à sa transfiguration par l'art entre la prose de l'esthète et le balancement du marcheur . La nouvelle esthétique d'exotisme que fonde Segalen fait coïncider l'art des randonnées avec les exigences de l'écriture : « Et la marche commence. Car tout ici est monumental, ne se met en valeur qu'avec le concours des pas, du déplacement avec cortège, par une sorte de dynamisme lent...Il y aurait une orchestrique de la pierre, de la brique, du bois chinois...et c'est la danse. C'est l'orchestrique de l'architecture, de ses immuables nomades...C'est moi qui me rendrait vers vous et l'ondulation de la marche dont chacun de vos parvis me sera une étape, vous rendra le rythme des épaules et ses oscillations par où l'on vous animait jadis. Je marcherai vers vous ». Appréciez la musicalité et la préciosité de cette « orchestrique de l'architecture » et la solennité respectueuse de ce : « Je marcherai vers vous ». Cette exigence initiatique doit permettre à la fois d'achever le rite et l'œuvre. Car comme dit le mythe orphique : « Si les hommes meurent, c'est parce qu'ils ne sont pas capables de joindre le commencement à la fin ». L'idée même de promenade comme le tissu du livre. C'est la promenade au sens strict. C'est un livre de promenade, de flânerie, d'errance...C'est le thème de la flânerie poétique, qui a été entamé par quelqu'un comme Apollinaire, qu'on retrouve dans le premier Aragon et aussi dans certains textes de Breton. Car, dans son écriture, et c'est le propre de l'écriture, l'auteur part avant tout de soi-même, de nulle autre personne. Son point de vue, c'est le regard du moi jeté sur le monde. Donc, c'est forcément la maghribinité, l'islamité qu'il y a en lui qui, forcément interviennent. Parce que parlant de lui, il parle de l'espace maghrébin duquel il est originaire, de l'Islam duquel il est originaire. L'Islam et le Maghreb finalement comme mythologie personnelle avant tout, c'est à dire comme les matériaux de base.

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Retour à Essaouira et à son colloque des identités fraternelles, où juifs et musulmans cohabitaient dans la tolérance et le partage, une ville où juifs et musulmans avaient la même vénération pour Sidi Mogdoul le saint patron de la ville; le "Migdol" des Phénicien, toponyme qui signifie "petite murette" en hebreux qui signie justement "Souira" en arabe. Mais au Maroc, ce n'était pas le seul lieu saint vénéré par les juifs et les musulmans: on peut citer Sidi Yaya (Saint Baptiste) aux environs d'Oujda vénéré jadis par juifs, musulmans et chrétien et chez les Regraga, il existe une étape du nom de Sidi Ishaq (Isaac) et il y a même un tombeau géant dédié au Prophète Daniel...

En allant hier chez les Regraga, j'ai raté malheureusement la communication de Benjamin Stora, qui est actuellement au Maghreb, ce que fut jadis un Charles André Julien: un grand historien. mais le colloque est d'une telle richesse qu'on ne peut pas tout recueillir. Un colloque d'une telle convivialité que je me suis permi d'être la troisième personne à assister à Benjamin Stora dédicassant son nouveau ouvrage sur "Le mystère De Gaulle" ( qui vient de paraître aux éditions Laffon) au Conseiller Royal André Azoulay! Mais je n'avais pas d'appareil pour immortaliser l'instant: je me suis donc précipité chez moi pour le chercher me disant: " Si tu ne prends pas de photo souvenir du professeur BVenjamin Stora maintenant, demain il sera trop tard et personne ne te croirait si tu disait qu'un tel historien était parmi nous dans la simplicité et la convivialité la plus absolue...

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L'immense historien Benjamin Stora au colloque des identités fraternelles

Serge Burdugo le Meknassi, comme mon ami le regretté Michel Jobert,était également de la partie, je lui ai dit: "Je vous remercie Monssieur Serges  Burdigo de ne pas mêler la mémoire de nos parents à la persecution dont étaient l'objet les juifs marocains du temps de Vichy: on a même parlé dans ce colloque d'un camp de travail forcé pour les juifs qui aurait existé alors dans la région d'Oujda! Dans son intervention Serge Burdigo a dit entre autre: "Je lutterai tant que je serai en vie pour que la mémoire de feu Sa Majesté Mohamed V soit consacré parmi les justes pour avoir défendu les juifs marocains du temps du nazisme et des persécutios dont ils faisaient l'objet sous le gouvernement Vichy...

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Serges Burdugo s'entretenant avec la chercheuse Lucette Valensi qui déclare:
" J'ai rejeté le débat sur l'identité nationale en France, parcequ'un tel débat aboutit in fine à l'exclusion de l'autre qui n'est pas soi-disant "français de souche". C'est à dire l'émigré, celui que ce colloque tente justement de réhabiliter qu'il soit juif ou musulman. D'ailleurs , souligne un autre chercheur, c'est l'exclusion du temps des coloniales qui avait rapprocher et souder en terre d'exile, les étudiants maghrébins en France qu'ils soient juifs ou musulmans. On a parlé aussi de l'engagement de la gauche communiste d'alors en faveur de la libération des pays du Maghreb. Des juifs se sont engagés au périle de leur liberté et de leur vie pour l'émancipation des peuples Maghrébins pour ne citer que les plus connus d'entre eux ; j'ai nommé Sion Assidon, Abraham Serfaty et Edmond Amrane EL Maleh...
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L'éminent linguiste de ce colloque qui nous a appris combien les toponymes et les mots peuvent résister à l'épreuve du temps plus longtemps que les pyramides d'Egyptes ou que les colonne d'Hercule! Il nous apprend ainsi qu'une transcription relative au grand Aguellid (Roi en berbère) Massinissa (3ème siècle J.C.), en langue lybique et punique, comprend 50 occurrences du mot "CHOFETTE" (les juges de la communauté d'Israel. Et que le nom du Roi des génies, que les voyantes médiumniques visitent chaque fête du Mouloud au Haut Atlas avec leur troupe des Gnaoua pour renouveler leur autel des génie et chargé leurs instruments de musique des énergies cosmiques nécessaires à l'induction de la transe, soit le célèbre CHAMHAROUCH en sa grotte du Haut Atlas, porte un nom composite d'origine hébraïque: Chem - Harouch qui signifie en hébreux, le grand génie juif...
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Parmi l'assistance, mon frère Majid revenu se ressourcer à Essaouira par nostalgie après 30 années d'émigration en France, mais comme la plupart des émigrés, son retour ne s'est pas déroulé sans douleureuses déceptions qu'on peut attribuer "aux pièges de la nostalgie": remariage se soldant par l'echec affectif, lourdeurs des procédures de divorce, problème de voisinage concernant la terrasse d'une vieille  maison juive du 18 ème siècle qu'un nouveau locataire Allemand veut privatiser à son seul profit: ce qui n'est pas sans rappeler ces "Nawazil" du Maghreb du 16 ème siècle(jurisprudences, sur ce qui est privé et ce qui est indivis) cher à la sociologie juridique  d'un certain Jacques Berque...Il semblerait qu'on ait demandé à Orson Welles à la fin de sa vie: "Pourquoi, vous ne revenez pas à Mogador de vos premiers amours?" Et il aurait répondu: "J'ai peur qu'elle ne soit plus celle que j'ai connu..." L'anecdote veut que parmi les figurants d'Othello tourné à Mogador à l'aube des années 1950, figure un tout jeune mogadorien dénommé André Azoulay, en contrepartie d'une tablette de chocolat...
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André Azoulay, s'entretenant avec les animateurs de la dernière séance consacrée à l'oeuvre de l'écrivain tunisien Albert Mémmi: la conférencière dira que son expérience d'écrivain a commencé lorsqu'elle a pris conscience que les instants vécus sont périssables et de l'urgence de témoigner de moments de notre vie qui risquent de disparaître à jamais....
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Le grand Albert Mémmi, dont on nous parlait à l'école, comme l'un des fondateurs, en Tunisie, de la littérature Maghrébine d'expression Française, au même titre que l'Algérien Kateb Yacine et le  Marocain Driss Chraïbi, était bien là en chair et en os, lui à qui ce colloque des identités fraternelles rend hommage par une exposition et une conférence.
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Parmis l'assistance, on peut noter la présence remarquable de l'éminent économiste Driss Khrouz, qui dirige actuellement la toute nouvelle et flambante bibliothèque nationale de Rabat: il confère ici avec un juif marocain qui, dans cette conférence, jongle avec bonheur de l'idiome arabe comme personne...
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Un peu en retrait, comme intimidé par un tel aréopage de savants, Marcel Azoulay, assiste en famille, ce préstigieux colloque qui se déroule dans sa ville natale, où il ne conçoit pas de vent mugissant sans les symphonies de Bethoven à l'oreille...
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L'artiste surréaliste Ahmed Harrouz, qui a transformé l'un des bastions de la Scala en atelier de peinture et qui considère Essaouira comme "un village Palestinien", en compagnie de Saâdi Abou Tammam, le palestiniens vivant comme réfugié en Suède qui a jeté les amarres depuis peu à Essouira où les habitants ne cessent de lui exprimer leur sympathie. C'est un homme de dialogue et de paix, un proche de Mahmoud Abbas...
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L'écrivain Ami Bouganime, en campagnie d'André Azoulay. pour notre ami -sans jeu de mots - Bouganime; sans redistribution des cartes au Proche Orient, il n'y aura pas depaix entre Palestiniens et Israeliens : en attendant, c'est cruel à dire, cela ne dérange nullement Européens et Américains, qu'il y ait une dizaine de morts par ci par là de part et d'autres. Et les intellectuels comme toi? Lui dis-je. C'est comme les intellectuels d'ici, me répondit-il; ils comptent pour du beurre...
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En arrière plan, mon frère Majid conférant avec Katia Azoulay : nous avons la mémoire commune en partage, ce "parfum d'enfance" auquel Katia a consacré un si Beau Livre...
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Sidney Corcos et Ami Bouganime, avec la campagne de ce dernier au milieu. Sidney m'a confié qu'il a donné copie de sa si importante conférence sur l'histoire des familles juives de Mogador au maire de la ville, pour que personne n'oublie qu'ici vécurent dans l'entente et la cohabitation des hommes de grande culture, comme Abdellah Abibou le chantre du Malhun originaire de Marrakech et David Iflah le chantre des piytim juif (l'équivalent de nos Beitein dans le samaâ(oratorio) des confréries de l'extase). Ma mère Zahra Yahya que Dieu ait son âme me disait: "Si tu savais Abdelkader dans quelle prospérité vivaient les Rozio, mais ils avaient toujours une motte de terre de Jerusalem dans le secret espoire de retrouver un jour la terre promise..." Et mon père d'ajouter alors: "Nos juifs de Mogador étaient si brillants, qu'ils ne pouvaient jamais admettre qu'ils soint une minorité dominé par la majorité par le simple fait de l'arythmétique. Encore faut-il rappeler qu'à certains moments de notre histoire, les juifs étaient plus nombreux que les musulmans .." Et dire que des conférenciers viennent nous rappeler aujourd'hui qu'il ne reste plus que deux juifs dans une ville où jadis ils étaient une communauté si dynamique, si agissante. En tout cas leur départ fut un apauvrissement, car comme le savent les vieux paysans Regraga: sans fécondation le figuier, le cheptel, les hommes et leur printemps restent stériles. Sans fécondation, sans métissage c'est l'hiver qui s'eternise, c'est la saison morte eternelle et sans renaissance florissante: pour renaître de ses cendres,Essaouira a besoin autant de ses musulmans que de ses juifs...C'est pas bon d'avoir la mémoire courte, ni pour eux, ni pour nous..Or, la mémoire la vraie, celle de l'histoire, nous apprend que Oui, un Sumbel était le Conseiller du Roi Mohamed III et que ce Sumbel avait contribué au peuplement juif de Mogador, mais l'histoire nous apprend aussi, que Oui, parce que les juifs étaient juifs, ils n'avaient pas tpoujours accès aux Hautes sphère de l'Etat. On n'ose pas prononcer le mot "déscroimination" religieuse, mais c'est pareille, la réalité est comme çi, comme ça : elle n'est jamais seulement rose ou seulement noire sans nuances...
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André Azoulay en campagnie du fils de Lakhdar Ghazal le célèbre linguiste qui dirigeait à Rabat un important programme d'arabisation des concept les plus pointus de la science et de la technologie depuis ceux utilisés par les astronautes de la Naza jusqu'aux probabilités génératives des généticiens et des démographes.Le Conseiller Royal a rappelé à cette occasion le mérite du premier gouvernement d'après l'indépendance de Abdellah Ibrahim qui avait ouvet aux juifs marocains les plus hautes sphères de l'Etat y compris au sein de l'armée. C'était le temps où un jeune et brillant ingénieur dénommé Abraham Serphaty était le directeur de Cabinet d'un Abderrahim Bouabid alors ministre de l'Economie dans le dit gouvernement. C'était le temps où le brillant mathématicien Mehdi Ben Barka pouvait rêver et réaliser ses rêves, juste avant la scission entre l'Istiqlal de Allal El Fassi et ce qui deviendra l'UNEFP...Une période à marquer d'une pierre blanche parce qu'elle selectionnait les Marocains en fonction de leur compétences réelles et non en fonction de leur seule allégeance au pouvoir établi ou en fonction de leur appartence familiale ou religieuse...
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Abecassis, rayonnat, satisfait, il y a de quoi : il a réussi avec le Centre Jacques Berque, le chantre des Andalousies, un magnifique colloque sur les identités fraternelles! C'étauit aussi, il faut le dire, une rencontre conviviale pour la libération de la parole sociale. Un immense enrichissement pour la ville, une promesse d'avenir...Bravo Abecassis, chapeau au grand Jacques Berque, l'ami du Maghreb et du monde arabe!Nostalgique est la ville que quitte une si belle rencontre internationale et fraternelle, en plein équinoxe du printemps ce dimanche 21 mars 2010 comme l'illustre ce matin cette cohorte de goélantds tantôt seuls tantôt regoupé comme pour jouer la symphonie pastorale et maritime.
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Un peu plus tard vers la mi-journée, je croise l'artiste peintre Brahim Mountir qui travaillait au restaurant Mogador et qui, depuis qu'il a perdu la vue à cause du diabet, s'improvise antiquaire.
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Il vient d'acquérir un portrait d'une juive mogadorienne croquée en 1952 par un certain Robert Serraf (qui n'a rien à voir avec le fameux Robert Assaraf): la mémoire, toujours cette mémoire commune.
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Portrait d'une juive de Mogador croquée par un certain Robert Serraf en 1952....Pourquoi de la plaine resurgit Mogador? Je t'aime Mogador, je t'aime..

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Et un peu plutôt dans la journée, j'ai recroisé l'écrivain mogadorien Ami Bouganim, lui disant : les vôtres sont partis, les nôtres sont au cimetière...
Reportage photographique sous le signe du UN et du MULTIPLE d'Abdelkader Mana. Jour de l'équinoxe du printemps -quel symbole!- le dimanche 21 mars 2010
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Hervé de Charette

23:24 Écrit par elhajthami dans Colloque | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : colloque, photographie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

27/03/2010

Le printemps des Regraga

Le printemps des Regraga 2010

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Talmest(le patron de la rivière verte) troisième étape

Reportage photogrphique d'Abdelkader Mana

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Dimanche 21 mars 2010

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12:28 Écrit par elhajthami dans Reportage photographique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : photographie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Printemps 2010

Le printemps des Regraga 2010

Du jeudi 18 mars au dimanche 25 avril 2010

Le pèlerinage circulaire (Daour) se déroule en 44 étapes et 39 jours

Cette année bisextille de 2010 - on dit "laâm M'kabbès" - le pèlerinage circulaire des Regraga est avancé de deux jours: le sacrifice des trois taureaux n'aura pas lieu le 21 mars , jour de l'equinox du printemps comme d'habitude, mais le vendredi 19 mars 2010. La journée d'avant, soit le jeudi 18 mars est consacrée au départ de la taïfa d'Akermoud vers la clé du daour où se déroule la journée commerçante - la "Safia"- qui prépare le daour proprement dit qui s'ouvre par le sacrifice de trois taureaux à Sidi Ali Bou Ali, au bord de la saline Zima, la mi-journée du vendredi 19 mars 2010.

Les étapes du pèlerinage circulaire jour par jour

Les étapes du Daour se déroulent successivement de la manière suivante :

1. Jeudi 18 mars 2010, départ d'Akermoud

2. Vendredi 19 mars Sidi Ali Ben Bou Ali,

3. Samedi 20 mars Sidi Allal Krati

4. Dimanche 21 mars Sidi Abdeljalil à Tlamest.

5. Lundi 22 mars Sidi Bou Brahim- Sidi Abdellah Ben Saleh

6. Mardi 23 mars S. H.B.Hmaïda - Sidi Aïssa Bou Khabiya

7. Mercredi 24 mars Sidi Ben Kacem (Khémis Oulad El Haj)

8. Jeudi 25 mars Sidi Hsein Moul l'bab (zaouia Retnana)

9. Vendredi 26 mars Sidi Ishaq

10. Samedi 27 mars Sidi Mansour - Sidi Massaoud

11. Dimanche 28 mars Sidi Saleh Ahl Akermoud

12. Lundi 29 mars S. Boubker Ashemas, S. Abdellah Ou Ahmad

13. Mardi 30 mars S. Boubker Ashemas, S. Abdellah Ou Ahmad

14. Mercredi 31 mars S. Boubker Ashemas, S. Abdellah Ou Ahmad

15. Jeudi 1er avril Sidi Bou Zerktoun - Sidi Mogdoul

16. Vendredi 2 avril Sidi Mogdoul

17. Samedi 3 avril Setta Ou Settin - Sidi Yakoub

18. Dimanche 4 avril Sidi Wasmine

19. Lundi 5 avril Lalla Taourirt

20. Mardi 6 avril Sidi Boulamane

21. Mercredi 7 avril Sidi Yala

22. Jeudi 8 avril Sidi Aïssa Moul Louted ou « Moul L'aâhad »

23. Vendredi 9 avril Sidi Bou Laâlam- Sidi Hammou H'sein

24. Samedi 10 avril Zaouia Ahl Marzoug

25. Dimanche 11 avril Lalla Beit Allah - Zaouit Sakyat

26. Lundi 12 avril M'tafi L'haouf

27. Mardi 13 avril S. Abdellah Amzil- S. Ahmar Chantouf(Zaouit Tikten)

28. Mercredi 14 avril Sidi Massaoud Ahwir (Mrameur)

29. Jeudi 15 avril S.Abdellah Moul L'ghiran- S.Abdennaïm

30. Vendredi 16 avril Tafetacht

31. Samedi 17 avril S. Larbi Berkhil - S. M'hamed Ben Brahim

32. Dimanche 18 avril Sidi saïd Sabek

33. Lundi 19 avril Lalla R'qiya Agouidir - Sidi Ali L'kouch

34. Mardi 20 avril Sidi Abdellah Ben Saïd

35. Mercredi 21 avril Sidi Abdellah Ben saïd

36. Jeudi 22 avril Sidi Moussa - Sidi Abdellah Ben Wasmine

37. Vendredi 23 avril Sidi abdellah Ben Wasmine

38. Samedi 24 avril Sidi Ali M'aâchou(Had Dra).

39. Dimanche 25 avril 2010: Sidi Ali M'aâchou (Had Dra) , clôture du Daour.

Abdelkader MANA

11:12 Écrit par elhajthami dans Regraga | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : regraga, pèlerinages | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Printemps 2010

Le printemps des Regraga

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La première étape du pèlerinage circulaire en images

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Reportage photographique d'Abdelkader Mana

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Le vendredi 19 mars 2010, arrivée à Sidi Ali Bou Ali, la clé du pèriple

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Le genêt, plante sacrée, grâce à laquelle les Regraga flagellent les pèlerins pour leur transmettre les énergies vitales du printemps naissant.
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La quête de l'eau , source de toute vie
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De partout affluent les pèlerins vers la clé du pèriple, particulèrement d'Essaouira, de Safi et de Casablanca
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A l'enceinte - même du sanctuaire, sous l'arganier sacré, les Regraga sont en train de bénir les pèlerins et surtout les pèlerines
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Pèlerin - tourneur du printemps, depuis de si nombreuses années, originaire de Sidi Ali Korati, guérisseur du vitiligo et seconde étape du pèriple, Korati Lahbib est la première vieille connaissance qui m'accueille sous l'arganier sacré
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Tandisque les Regraga bénissent les pèlerines en mettant leurs offrandes monétaire dans le tronc, une Casablancaise se rend compte de la prise des images et s'empresse illico de se couvrir le visage: toujours cette sampetirnelle prohibition de l'image...
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Le tronc dans lequel ces anciens moines-guerriers , qui se nourissaient d'eau et de semoule en guerroyant le jour et priant la nuit; mettent le nerf de la guerre d'aujourd'hui : l'argent, redistribué plus tard aux ayants droit (les descendants des sept saints) à la clôture du Daour, au sommet de la montagne de fer, où résidait leur sultan légendaire au 12ème, 13ème siècle
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Dans ce pèlerinage qu'on peut assimiler à un rite de rogation, le porteur d'eau est toujours de la partie
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Avec les marchands de jouets, le Daour prend toujours des allures de fête foraine: la plus importante fête annuelle pour les enfants au pays Chiadma
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Deux pèlerins - tourneurs qui passent chaque printemps leur temps à flageler les pèlerins en recueillant leurs ziara, me repèrent et me reconnaissent...
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Sous des tentes en toiles sommaires ("Guitoune"), séparés du sol pierreux par de simples nattes de jonc, les pèlerins se restaurent et prennent le thé.
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Marchand de pipes de kif : l'adjuvant rituel traditionnellement omniprésent à tous les rituels de la transe et de l'extas, aussi bien chez les Gnaoua que chez les Hamadcha, où on m'a parlé un jour de "tombour de kif"...
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"Haloua" ; gateau "dur" traditionnelle des Regraga à base de sucre de coloranrts et de fruits secs : le "sucré" comme le "salé" - nous somme ici à la saline "Lalla Chafia" la guérisseuse -, sont considérés comme dotés de grâce bénéfique: "suré", "salé"; avis au regretté Claud Lévis Strauss qui nous a quitté récemment plus que centenaire...
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A chaque étape du Daour, un haut parleur ne cesse d'annoncer l'arrivée du "toueur d'oreil": en effet, c'est au cours de ce rite initiatique que les jeunes filles trouent leurs oreilles pour la première fois et vont aussitôt chez le marchand de faux bijoux d'argent et d'or pour acheter leurs premières boucles d'oreilles...
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A l'écart de l'allée commerçante, entre sanctuaire et saline sacrée, le parc forain....
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18/03/2010

Colloque Migrations

Colloque Migrations, Identité et modernité au Maghreb

Essaouira du 17 au 20 mars 2010

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Journée du jeudi 18 mars 2010 : Nous publions sans tarder les images de ce colloque exceptionnel et de haute tenue en attendant d'alimenter cette note à fure et à mesure de commentaires appropriés .


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Dans son intervention, ponctuée de témoignages sonores des années 1930-1940, Driss El Yazami, souligne que la rencontre à Paris des artistes maghrébins, juifs et musulmans à contribuée d'une façon puissante à la naissance de la chanson moderne dans les trois pays du Maghreb.
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Dans son mot de bienvenue, le Conseiller Royal André Azoulay a souligné combien nous avons besoin aujourd'hui plus que jamais de nous libérer de la dictature de l'instant pour retrouver cette profondeur historique et ce recule par rapport à l'immédiat pour mieux appréhender notre diversité qui est une richesse ainsi que l'imbrication des identités culturelles et religieuse au Maghreb.
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La séance inaugurale du colloque a été dirigée par Mr.Ahmed Harzenni en tant qu'intellectuel
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André Azoulay, comme à son accoutumé abolit toutes les formes de protocole pour mettre à l'aise tout le monde et donne l'exemple du Festival des Andalousies Atlantique, dont la septième édition aura lieu le 10 octobre 2010, qui repose sur un concept simple: la rencontre entre poètes , chanteurs et musiciens juifs et musulmans dont la fusion avait fait le succès de l'Andalousie d'Averoès et de Maïmonide.

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L'une des vedettes du colloque est sans conteste, Daniel J. Schroeter, auteur du travail le plus complet sur "les Toujar Sultan" (les négoçiants du Roi). Je lui ai rappelé que dans les années 1980, je l'avais reçu chez moi à Essaouira avec Georges Lapassade: "Tu avait des allures d'étudiant, et tu venais d'offrir un exemplaire de ta thèse à Boujamaâ Lakhdar, alors conservateur du Musée!" Au bout de quelques minutes il me répond: "Oui, je me souviens". Mais maintenant m'explique-t-il, "Je ne m'interesse plus seulement aux négociants de Mogador et aux tombes juives de l'Ifran de l'Anti -Atlas comme au temps de Paul Pascon: J'ai élargi ma problèmatique à tout le Maghreb comme vous le voyez avec cette communication sur le statut des protégés juifs au 19e siècle, où le fait d'interdire aux juifs de porter le chapeau melon européen, pouvait avoir des conséquences diplomatiques et politiques infiniment plus grave..."

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L'autre vedette de cette matinée du jeudi 18 mars 2010 est sans conteste Ami Bouganim, l'auteur du "Récit du Mellah": il a produit depui de nombreux ouvrages, mais celui-là lui colle à la peau, parcequ'il est justement rempli de ces émotions induites par le départ des juifs marocains d'une terre où ils ont vécu deux mille ans: sentiments d'arrachement, nostalgie, errance, diaspora ballotée en Méditerrannée: "Essaouira, dit-il, est la terre vers laquelle je ne fini pas de revenir." Je lui apprend le décès, il y a deux ans du sculpteur Mohamed Bouada, le fils du pays avec lequel il a tourné un documentaire sur la ville. Il reste interloqué ne sachant plus quoi dire comme si la ville qu'il aime avait perdu l'une de ses cordes vocale, l'une de ses plus belles mouettes qui accompagnent d'ailleurs ce colloque de leurs cris blanc et gris: "Ce n'est pas vrai" Me -dit-il."Ce n'est pas vrai" Me dit-il. "Si, lui répondis-je, ton ami Bouada, n'est plus dans nos murs..."'
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Mais la grosse surprise va venir l'après-midi avec la communication de Sidney Corcos, littéralement HISTORIQUE: plus Mogadorien que les Corcos tu meurs! Je savais depuis déjà longtemps que mon ami l'historien Jean Louis Miège travaillait, outre les document consulaires du 19 ème siècle, sur la riche documentation des Corcos , l'une des principales famille des Toujar Sultan que Sidi Mohamed Ben Abdellah avait forcé de quitter Agadir pour venir s'établir à Essaouira, vers 1776. J'ai déjà rencontré , en tant que journaliste un des Corcos à Agadir à la fin de sa vie dans les années 1980. Mais je ne m'attendais pas à rencontrer un Corcos si jeune, si brillant chercheur...Et la façon dont il parle des familles juives d'Essaouira est si vivante que j'en ai eu le soufflecoupé au point de crier à haute voix en plein public: "C'est magnifique!". Je m'interesse à l'histoire de ma ville depuis 30 ans, croyant en avoir fait le tour, mais jamais au grand jamais je n'i entendu de récit historique plus complet sur la ville. Je me précipite vers André Azoulay en lui chuchutant: " Il faut que Corcos restitue cette belle histoire à la ville". Je devais aller voir mon dentiste cette après midi mais je ne tiens plu debout, je suis impatient de parler à Sidney CORCOS. Je lui fait signe , en venant vers moi, je lui demande de m'envoyer copie de son texte pour ce blog...
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En entendant mon exclamation admirative, Hassan Rachik qui dirige la séance de cette après-midi mémorable, me répond: "Personne n'a dit que la communication de Sidney CORCOS, n'est pas magnifique..."
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Pour signifier aux chercheurs qu'ils ont toute lattitude et toute liberté de penser et de dire ce que seule la science et leur conscience leur dictent, André Azoulay se retire du devant de la scène et se mêle ainsi au public. Mais il a une telle présence et un tel aura, qu'on peut le reconnaitre à dix mille lieues de là. Parmi les illustres familles juives d'Essaouira, le chercheur CORCOS a cité les Azoulay  et les Brami dont est issue Katia sa compagne qui a finit par rejoindre la séance de cette après midi quoique tardivement, en s'excusant très poliment de ne pas être là, la matinée...
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Le colloque est accompagné d'une exposition-hommage, à l'écrivain tunisien Albert Memmi: "Mes origines, écrivait-il, remontent si loin qu'elles ont fini par se dissoudre dans l'histoire de cette terre tunisienne qui a brassé tant de cultures. Mimmi signifie "petit homme", cela pour dire combien il importe d'être humble en toute chose..."
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L'exposition Albert Mémmi qui s'intitule "Ecrivain d'un monde englouti" est accompagnée de cette citation de l'auteur: "L'écrivain est un archéologue de lui - même, et, par ricochet, des autres. Il fouille les âmes mortes. Il restitue des souvenirs eternels."

Reportage photographique d'Abdelkader MANA

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Calligraphie

Mohammed TIFARDINE

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Le calligraphe d'Essaouira

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Le tatouage de la mémoire par les couleurs du destin

Le souvenir de mon ami défunt Larbi Slith m'a été suggéré d'écrire ce texte sur les calligraphes d'Essaouira pour deux raisons : la mue du printemps et le départ de « la fiancée de l'eau » des Regraga, demain jeudi 18 mars 2010, qu'il visitait à la fin des années 1980 en espérant que leurs prières apaiseront les douleurs du cancer qui le tenayait à la gorge et qui a fini par l'emporter. La seconde raison est ma rencontre fortuite, avec le calligraphe Mohammed Tifardine, lors de ma dérive d'hier au cœur d'Essaouira, où il tient  un atelier de calligraphe rue des ruines.

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J'ai pris quelques images de ses œuvres les plus récentes. Sur lui, j'écrivais il y a déjà si longtemps, juste avant l'effondrement du mur de Berlin , ce texte intitulé « l'anagramme comme cri de l'extase », texte illustré, pour des raisons évidentes d'économie de papier, par une seule calligraphie : c'était avant l'avènement d'Internet et des appareilles numériques qui permettent maintenant de publier instantanément et à profusion textes et images : à l'époque, il fallait attendre l'arrivée des journaux antidatés en début d'après midi et pour la parution d'un livre ou d'un catalogue, galeristes, éditeurs et imprimeurs, pouvaient se délecter de leur immense pouvoir de décider de la forme, du contenu et du moment opportum de la publication selon leur bon plaisir. Entre temps Tifardine a fait d'immenses progrés comme le prouvent les calligraphies ici publiées et qui sont toutes de lui: nous n'avons malheureusement plus de trace de celles publiées jadis par Larbi Slith, auquel nous tenons néomoins à rendre hommage tout en l'illustrant lui aussi par l'oeuvre foisonante de ce fabuleux calligraphe qu'est Tifardine dont la modestie et la gentillesse ne font que le grandir à nos yeux.

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Les premiers rudiments de l'art islamique, on les apprend à l'école coranique : en lavant sa planche d'une sourate apprise pour la remplir d'une sourate nouvelle, l'enfant musulman fait progressivement le lien entre le chant sacré qui illumine son cœur et la belle forme qui éblouit son regard. Les belles lettres ne sont jamais muettes ; elles sont la voix céleste qui illumine le monde, le sens sans lequel la vie n'a pas de sens. L'artiste garde ainsi, au fond de lui-même, cette nostalgie du paradis de l'innocence, cette première découverte inouï du divin. Au temps de cette plongée initiatique, dans le bain d'une civilisation sémite qui magnifie les symboles et glorifie les mots, on lui apprend que c'est de la parole divine qu'est né le monde.

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La calligraphie orne ainsi le ciel de la toile comme une nuée d'oiseaux migrateurs, empreintes de caravanes errantes dans le désert, odes arabes rythmant le déhanchement des chameaux, procession cosmique dans les hauteurs stellaires, célébration de l'aube du temps, stèle funéraire :

« J'écris sur ma toile, disait le peintre mystique Larbi Slith, en miniature, les mots qui ouvrent chaque sourate et qui représentent l'invisibilité et la puissance de Dieu. J'orne mes toiles d'un alphabet dansant, chantant, un alphabet qui parle, il parle d'horizons lointains, il parle de moi, embryon au milieu de la sphère tendre et chaleureuse. »

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L'artiste ne vie pas ici à reprendre un seul sens, le « sens unique », il brouille les cartes pour multiplier les sens possibles. L'art est ici proche de ces pratiques mystiques où l'on pensait que la perfection nominale consiste à conjurer les esprits des sphères et des astres. Plus une forme est belle, plus elle a de la chance de faire sortir l'artiste de son île où souffle un vent de crabe, pour le livrer à l'univers éblouissant des idées.

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Né au cœur - même de la médina d'Essaouira - qu'il a rarement quitté- Larbi Slith était un oiseau de mer, un être fragile au milieu des tempêtes. Il portait en lui, l'extrême sensibilité du musicien, la tendresse du peintre et la détresse de l'artiste. Il incarna, pour nous, l'éternelle jeunesse des « fiancées du paradis », leur errance sauvage, leur douleur solitaire.

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Après avoir raclé les guitares des années soixante dix, il s'était mis à communiquer avec les formes cosmiques : il peint la rumeur de la ville, la baie immense et lumineuse, les haïks immobiles, les sphères de la marginalité et du silence, les prières de la nuit et le soupire de l'océan. Chaque toile était pour lui une épreuve de la purification et une prière. Son art était une lutte continue contre les souillures de ce monde et l'épaisseur de son oubli. Son microcosme de signes et de symboles archaïques sont la « trace » de la transfiguration du monde par les visions oniriques. Pour lui, la peinture fut une trace, et la « trace » est la forme suprême de la lutte contre la fuite du temps. Il était habité par l'urgence de créer, par le désir d'éternité. Chez lui, la peinture devenait un tatouage de la mémoire par les couleurs du destin, une procession des saints vers les soleils éclatés...Et les lumières énigmatiques du rêve émanaient de ses couleurs étranges. Les couleurs que prend l'âme à l'approche des énergies telluriques de la montagne.

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Mais la douleur retira avec les énergies vitales, les couleurs chaude de sa dernière toile ; il y mit un éclipse du soleil, un ciel de linceul, des racines aériennes emportées par le vent vers l'au-delà des êtres et des choses. Il était notre Rimbaud de la peinture, une fleur de la morte saison pour qui les aubes d'hiver sont cruelles et navrantes entre toutes : « Mais vrai, j'ai trop pleuré, les aubes sont navrantes... ». Peintre mystique, l'art fut pour lui, une secrète hégire vers Dieu. Par nos larmes intérieures, au cœur de l'hiver - le 4 octobre 1989 - nous confiâmes une part de nous-mêmes, à la colline du bon Dieu. « M'cha zine Oukhalla H'roufou » : le beau est parti mais il a laissé ses alphabets , ses traces...

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Plus on regarde les anagrammes de Tifardine, plus la combinaison de leurs voyelles  et consonnes, explosent en de nouvelles significations. L'assemblage et la permutation des voyelles par diade, triade et tétrade, permettent la multiplication des sens possibles. Ce potentiel de sens est en quelque sorte « augmenté » par l'emploi de l'accentuation et de la consonance implicite  qui renforcent l'ambivalence de la langue arabe. Par exemple les voyelles « H » et « M », peuvent former avec leur consonance implicite, soit le pronom pluriel « houm » (eux), soit le qualificatif « ham » (souci), ou encore l'accentuation de la voyelle « M », le participe passé « hamma »(s'est dressé).

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Le calligraphe Mohamed TIFARDINE dans son atelier

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C'est donc une calligraphie ouverte sur l'infini, en particulier sur l'idée de Dieu. L'une d'entre elles, composée de triades et appelée « cris de l'extase ». Le calligraphe y a mis l'accent sur les syllabes « Ha » et « Wa » qui, assemblées, forment « hawa » (air), mais comme la consonance reste implicite, la règle de l'ambivalence veut qu'on puise aussi lire « houwa » , le transitif indirect « lui » qui désigne Dieu sans le nommer, parce qu'il est innommable. Cette évocation elliptique de l'unique, les mystiques la répètent en soufflant, jusqu'à ce que la flamme de l'extase divine s'allume.

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Pour les sémites, le verbe , le logos descent du ciel

Les calligraphie sphériques de Tifardine - nom de berbère de pure souche s'il en est - n'ont pas de centre, elles s'orientent vers le divin axe, par déclinaison et génuflexion du sud vers le nord et de l'ouest vers l'est. Dans l'une d'entre elles, l'agrégat alphabétique  est généré par deux lettres principales qui, en s'entrecroisant, séparent et lient organiquement les autres lettres, tout en les voilant partiellement. Le signe d'accentuation signifie que les mots portent en eux-mêmes une « densité ». Il ne s'agit pas là d'une « densité démographique », mais de quelque chose d'autre, à la fois plus puissant et plus solide. Le calligraphe a voulu montrer le lien organique qui existe entre les lettres en tant que « masse ». Car la langue arabe n'est pas une masse inerte ou morte ; elle reste vivante en donnant sens aux êtres et aux choses.

Abdelkader Mana

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15:16 Écrit par elhajthami dans Arts | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : arts, arts islamiques, calligraphie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

14/03/2010

Carrefour Culturel

Essaouira, Carrefour Culturel

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L'arganier, l'arbre-fétiche de la région développe des ramifications semblables à celles de la communication des synapses  cérébrales

André Azoulay apporte un soutien décisif au colloque international d'Essaouira

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Nous venons de recevoir un appui décisif, que nous publions ci-après, pour la tenue du colloque international sur « les pèlerinages circulaires en Méditerranée et à travers le monde ».  Il s'agit de l'appui de l'enfant prodige d'Essaouira, le Conseiller Royal Monsieur André Azoulay, qui a toujours œuvrer pour une politique culturelle d'ouverture ; bonne pour Essaouira, bonne pour le Maroc.

Voici donc le message de soutien qu'a adressé Monsieur André Azoulay au colloque international qui se tiendra à Essaouira, du 7 au 11 avril 2010 par l'entremise de l'éminent chercheur Jean François Clément, qui fait partie à part entière du comité scientifique :

Mercredi 10 mars 2010 21h27

Mon cher Abdelkader, voici la réponse que j'ai reçue de Monsieur André Azoulay. Je te la transmets aussitôt, amicalement,J-F Clément

Cher Jean-François,
J'ai dit à plusieurs reprises à mon ami A. Mana que son projet est remarquable et qu'il a été d'une efficacité que je salue, pour mobiliser les scientifiques et autres experts qui donnent à sa démarche la profondeur et la qualité qui augurent du meilleur succès pour son entreprise. J'ai aussi précisé à Abdelkader que l'Association Essaouira Mogador se mobilisera au mieux de ses moyens pour l'aider à mener ce projet à bon port.Ceci étant rappelé il est clair que nous ne pouvons pas assurer la responsabilité centrale de cet événement, ni sur le plan financier ni sur le plan de son organisation.Il faut que la démarche soit autonome pour en garantir la qualité scientifique et il faut que les moyens de sa réalisation soient assurés par ailleurs pour que notre apport vienne compléter ce qui aura été mobilisé auprès des institutions nationales, régionales et locales directementconcernées. Voilà ce que je peux vous dire à ce stade et que vous pouvez partager avec Abdelkader à qui je souhaite très sincèrement de réussir dès que possible cette très belle entreprise. Bien à vous.André Azoulay

Essaouira, carrefour culturel

Dés sa naissance, Essaouira -Mogador, occupait une position géographique au carrefour des routes marchandes, terrestres et maritimes, où cohabitaient, juifs, chrétiens et musulmans. La tolérance religieuse et le métissage culturel étaient inscrits dans son patrimoine génétique en quelque sorte.

Les genres musicaux par exemple n'y sont pas juxtaposés, ils s'interpénètrent à la manière des fils d'une tapisserie. C'est pourquoi l'idée d'entrelacement que suggère l'image de la trame permet de décrire plus dynamiquement l'interpénétration des cultures dans la ville. Au niveau des pratiques musicales nous sommes en présence d'une trame : les groupes de musique populaire sont capables de reproduire des genres musicaux très divers. La musique d'Essaouira, par exemple, apparaît comme une musique décentrée dont les centres se trouvent ailleurs. C'est la musique d'une culture « Carrefour » et non d'une culture patrimoine. On ne peut pas saisir cette culture inachevée de la ville par des méthodes qui supposent l'existence d'un corpus stabilisé. Soit l'exemple du seul corpus apparemment stable fixé et endogène : le chant de l'Achoura, on a d'abord l'impression que c'est le poème endogène de la ville, mais on découvre ensuite que le modèle poétique et mélodique du rzoun a la même matrice que celui de Marrakech et de Taroudant. Il semble être le résultat d'un phénomène de diffusion culturelle à partir de ces deux villes plus anciennes. On constate aussi que les Brioula (couplets du rzoun) ne sont pas toujours de la même époque. Bref, ce chant de l'Achoura qui semble le plus proche de la définition traditionnelle du patrimoine achevé et endogène est en réalité un poème inachevé, ouvert, en perpétuelle évolution et pour une part, venu d'ailleurs. Voilà un exemple de culture carrefour que nous avons particulièrement étudié avec notre regretté maître Georges Lapassade, parce qu'il est exemplaire, ce fait n'est pas seulement un caractère de la musique mais aussi des produits artisanaux dont l'esthétique provient en partie d'ailleurs.

Cette diversité des sources d'inspiration est due à la nature même de cette ville qui, dés sa fondation en 1760, fut un carrefour des cultures et des civilisations. Son fondateur, Sidi Mohamed Ben Abdellah, y a fait venir des populations de toutes les origines : des consuls européens, des négociants juifs, mais aussi des lettrés, des artistes et des artisans de toutes les régions du Maroc et notamment beaucoup de noirs du Soudan.

Cette diversité culturelle est devenue un atout qui sauve la ville enclavée, par le tourisme culturel justement. Mais toute action culturelle d'envergure, festival international ou colloque international, suppose une volonté politique au plus haut niveau décisionnel, pour aboutir. C'est cette politique culturelle de tolérance religieuse et d'ouverture sur le monde, que le meilleurs des nôtres, Monsieur André Azoulay ne cesse de promouvoir : si le colloque international est bon pour Essaouira, alors, il est bon pour le Maroc que nous aimons.

Abdelkader Mana

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03/03/2010

L'oued Ksob

Jour de pluie à l'embouchure de l'oued ksob

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Le mercredi 3 mars 2010

Reportage photographique d'Abdelkader Mana

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6h.Je quitte très tôt la ville alors qu'il fait encore sombre. La ville est entièrement inondée par les pluies déluviennes d'hier soir. J'ai du faire un long détour pour éviter les vastes marres qui relient maintenant le front de mer à l'ancienne lagune : entourant la ville de toute part, les eaux transforment la ville en un véritable îlot, ce qu'elle fut d'ailleurs à l'origine. J'ai du donc faire un long détour pour rejoindre la baie : le fameux « taghart » de notre enfance est entièrement jonché de branchages rejetés par la mer la nuit précédente. Entre de lourds nuages, la lune me fait signe. La rivière doit être en crue. Je dois y aller pour prendre quelques images au levé du jour.

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Au niveau de l'embouchure de l'oued ksob, une très violente pluie me fouette au visage. Les fines gouttelettes d'eau me font l'effet d'une tempête de sable. Un vent violent les porte d'Ouest en Est semble les arracher de la surface de la rivière en crue. Je me réfugie au milieu des dunes recouvertes de genêts : impossible de rejoindre en ligne droite le pont de Diabet qui semble pourtant si proche à vol d'oiseau. : de étangs emplissent la cuvettes, noyant le champs de genêts et de joncs noircis, brûlés, desséchés par le soleil brûlant de la saison d'été précédente. Du nouveau pont de Diabet ; je découvre une image incroyable de l'île vue de l'embouchure.

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Le Ksob coule au pied du vieux village de Diabet sous la pluie
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Branchages charriés par l'oued en direction de la mer
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Le soir de cette même journée de 3 mars 2010, je prends ces deux dernères images du coeur de la ville:
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Reportage photographique réalisé
par Abdelkader Mana; le mercredi 3 mars 2010

20:18 Écrit par elhajthami dans Reportage photographique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook