14/03/2010
Carrefour Culturel
Essaouira, Carrefour Culturel
L'arganier, l'arbre-fétiche de la région développe des ramifications semblables à celles de la communication des synapses cérébrales
André Azoulay apporte un soutien décisif au colloque international d'Essaouira
Nous venons de recevoir un appui décisif, que nous publions ci-après, pour la tenue du colloque international sur « les pèlerinages circulaires en Méditerranée et à travers le monde ». Il s'agit de l'appui de l'enfant prodige d'Essaouira, le Conseiller Royal Monsieur André Azoulay, qui a toujours œuvrer pour une politique culturelle d'ouverture ; bonne pour Essaouira, bonne pour le Maroc.
Voici donc le message de soutien qu'a adressé Monsieur André Azoulay au colloque international qui se tiendra à Essaouira, du 7 au 11 avril 2010 par l'entremise de l'éminent chercheur Jean François Clément, qui fait partie à part entière du comité scientifique :
Mercredi 10 mars 2010 21h27
Mon cher Abdelkader, voici la réponse que j'ai reçue de Monsieur André Azoulay. Je te la transmets aussitôt, amicalement,J-F Clément
Cher Jean-François,
J'ai dit à plusieurs reprises à mon ami A. Mana que son projet est remarquable et qu'il a été d'une efficacité que je salue, pour mobiliser les scientifiques et autres experts qui donnent à sa démarche la profondeur et la qualité qui augurent du meilleur succès pour son entreprise. J'ai aussi précisé à Abdelkader que l'Association Essaouira Mogador se mobilisera au mieux de ses moyens pour l'aider à mener ce projet à bon port.Ceci étant rappelé il est clair que nous ne pouvons pas assurer la responsabilité centrale de cet événement, ni sur le plan financier ni sur le plan de son organisation.Il faut que la démarche soit autonome pour en garantir la qualité scientifique et il faut que les moyens de sa réalisation soient assurés par ailleurs pour que notre apport vienne compléter ce qui aura été mobilisé auprès des institutions nationales, régionales et locales directementconcernées. Voilà ce que je peux vous dire à ce stade et que vous pouvez partager avec Abdelkader à qui je souhaite très sincèrement de réussir dès que possible cette très belle entreprise. Bien à vous.André Azoulay
Essaouira, carrefour culturel
Dés sa naissance, Essaouira -Mogador, occupait une position géographique au carrefour des routes marchandes, terrestres et maritimes, où cohabitaient, juifs, chrétiens et musulmans. La tolérance religieuse et le métissage culturel étaient inscrits dans son patrimoine génétique en quelque sorte.
Les genres musicaux par exemple n'y sont pas juxtaposés, ils s'interpénètrent à la manière des fils d'une tapisserie. C'est pourquoi l'idée d'entrelacement que suggère l'image de la trame permet de décrire plus dynamiquement l'interpénétration des cultures dans la ville. Au niveau des pratiques musicales nous sommes en présence d'une trame : les groupes de musique populaire sont capables de reproduire des genres musicaux très divers. La musique d'Essaouira, par exemple, apparaît comme une musique décentrée dont les centres se trouvent ailleurs. C'est la musique d'une culture « Carrefour » et non d'une culture patrimoine. On ne peut pas saisir cette culture inachevée de la ville par des méthodes qui supposent l'existence d'un corpus stabilisé. Soit l'exemple du seul corpus apparemment stable fixé et endogène : le chant de l'Achoura, on a d'abord l'impression que c'est le poème endogène de la ville, mais on découvre ensuite que le modèle poétique et mélodique du rzoun a la même matrice que celui de Marrakech et de Taroudant. Il semble être le résultat d'un phénomène de diffusion culturelle à partir de ces deux villes plus anciennes. On constate aussi que les Brioula (couplets du rzoun) ne sont pas toujours de la même époque. Bref, ce chant de l'Achoura qui semble le plus proche de la définition traditionnelle du patrimoine achevé et endogène est en réalité un poème inachevé, ouvert, en perpétuelle évolution et pour une part, venu d'ailleurs. Voilà un exemple de culture carrefour que nous avons particulièrement étudié avec notre regretté maître Georges Lapassade, parce qu'il est exemplaire, ce fait n'est pas seulement un caractère de la musique mais aussi des produits artisanaux dont l'esthétique provient en partie d'ailleurs.
Cette diversité des sources d'inspiration est due à la nature même de cette ville qui, dés sa fondation en 1760, fut un carrefour des cultures et des civilisations. Son fondateur, Sidi Mohamed Ben Abdellah, y a fait venir des populations de toutes les origines : des consuls européens, des négociants juifs, mais aussi des lettrés, des artistes et des artisans de toutes les régions du Maroc et notamment beaucoup de noirs du Soudan.
Cette diversité culturelle est devenue un atout qui sauve la ville enclavée, par le tourisme culturel justement. Mais toute action culturelle d'envergure, festival international ou colloque international, suppose une volonté politique au plus haut niveau décisionnel, pour aboutir. C'est cette politique culturelle de tolérance religieuse et d'ouverture sur le monde, que le meilleurs des nôtres, Monsieur André Azoulay ne cesse de promouvoir : si le colloque international est bon pour Essaouira, alors, il est bon pour le Maroc que nous aimons.
Abdelkader Mana
17:33 Écrit par elhajthami dans Colloque | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : colloque, pèlerinages circulaires en méditerranée | | del.icio.us | | Digg | Facebook
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