01/05/2010
Printemps musical
Jour de musique classique à Essaouira
Vendredi 30 avril 2010
Au programme d'aujourd'hui, J.S.BACH, F.CHOPIN, F.LISZT, Maurice RAVEL et Johannes BRAMS: les classiques de la musique classique. Rien de moins.En une seule journée avec des musiciens virtuoses à porter d'oreilles: au source de la musique la plus raffinée qu'à produit l'occident.
Reportage photographique d'Abdelkader Mana
02:23 Écrit par elhajthami dans Musique, Reportage photographique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, photographie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
05/02/2010
Le nouvel an musulman
Le nouvel an musulman donne lieu à un carnaval masqué connu dans les vieilles cités marocaines du nom de Herma(le porteur de peau de mouton). Mais dans les campagnes ce carnaval masqué a surtout lieu lors de la fête du sacrifice et il est connu au Haut Atlas sous le nom de Bilmawn, comme dans ce reportage photographique réalisé par Abdelmajid Mana, lors d'une ballade à la vallée d'Assif Ou Aziz (littéralement la rivière des amoureux) en haut pays Haha. Reportage photographique réalisé le 1er décembre 2009
Selon les données de 1986, quelques 850 millions de musulmans à travers le monde célèbreront ce samedi le nouvel an islamique
(Actuellement, en 2009, les musulmans représentent près du quart de la population de la planète, soit 1,57 milliard de personnes dont près des deux-tiers vivent en Asie).
Une fête qui commémore le départ de la Mecque vers Médine du Prophète Mohammed ; contraint à l'exil par ses adversaires polythéistes. La fête de l'hégire qui signifie « émigration », marque le début de l'ère islamique. Ce samedi 6 septembre 1986, les musulmans rentreront dans l'année 1407. C'était l'année où cet article était paru à Maroc Soir . Mais cette année le premier jour du mois de Moharrem 1431, correspondra au vendredi 18 décembre 2009.Je suis en ce moment à Essaouira et j'entend en bas de chez moi les enfants jouer des tamboura en ce mois de décembre 2009 exactement comme ce fut le cas en 1986...
Déjà dans la médina de Casablanca, comme dans tout le reste du Royaume, on vend les tambourins- taârija et goubbahi. Pout Marcel Mauss, la notion d'art est intimement liée à la notion de rythme : »Dés qu'apparait le rythme, l'art apparaît. Socialement et individuellement, l'homme est un animal rythmique ».
Pertinence du propos de Mauss, aujourd'hui même, veille du jour de l'an musulman, et déjà dans les rues de la médina de Casablanca, avec les enfants, le rythme de la dakka s'est installé. C'est le rythme à l'état pur.
La tradition orale rapporte que ce tapage nocturne de la dakka, se perpétue depuis le roulement de tam-tam que faisaient les païens au moment de mettre le prophète Abraham au bûcher, on rapporte également que lorsque le prophète Mohammed, fuyait sa tribu païenne de Qoraïch, les habitants de Médine l'accueillirent triomphalement au son de nombreux tambourins avec le fameux chant qui commence ainsi :
La plaine lune nous est advenue
En signe d'alliance et de fidélité.
Dans les deux cas la violence de la dakka célèbre un passage difficile du polythéisme au monothéisme se terminant par la victoire de ce dernier. La fête dure du 1er Moharram jusqu'à la veille du 10 Moharram où elle se termine en apothéose avec la nuit de l'Achoura.
Il s'agit bien d'un rite de passage d'une année à l'autre. Or, pour Van Gennep :
« Les cérémonies de passage humain se rapportent au passage cosmique. Qu'elles soient d'un mois à l'autre(cérémonie de pleine lune comme en Islam) ou d'une saison à l'autre lié au calendrier solaire et agraire ».
La fête de l'achoura est à la fois sacrée et profane, associant la mort de l'année écoulée à la naissance de l'année qui vienne et que symbolise le rite du feux associé au rite de pluie : dans le feu c'est l'année écoulée qui se consume et le rite de l'eau vise à assurer de meilleurs récoltes pour la nouvelle année.
En effet, du fait que les femmes et les enfants s'aspergent les uns les autres, nous incite à voir dans cette pratique l'imitation au sens magique d'un phénomène favorable à l'homme, ici en particulier à la perpétuation de la vie.
La nuit de l'achoura, la tradition dit, qu'il faut manger jusqu'à complet rassasiement, faute de quoi, on se voit obligé de manger les pavés de l'enfer pour remplir son estomacs. Le repas du soir est souvent composé de la viande séchée et boucanée : le gueddid , qui provient de l'agneau de la fête du sacrifice ; font également partie du menu, les dattes, les figues, les noix, les gâteaux et les raisins secs. (Nous reviendrons ultérieurement sur le caractère carnavalesque de l'achoura).
Abdelkader Mana
[i] Article paru dans Maroc - Soir du vendredi 5 septembre 1986.
17:07 Écrit par elhajthami dans Musique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : musique | | del.icio.us | | Digg | Facebook
08/12/2009
L'Aïd El Kébir
La fête du sacrifice : l'Aïd El Kébir
Mimoun Ali
Samedi 28 novembre 2009, fête de l'aïd el- Kébir. Dés le matin, juste après la prière de l'aïd, venus des campagnes de tout le Maroc ,des milliers de bouchers parcourent les grandes artères vides de Casablanca, avec leurs couffins remplis de coutelas. Depuis quelques jours déjà, presque tous les commerçants ont quitté la grande métropole pour aller fêter en famille dans le Sous et le grand sud du pays. De sorte que les quelques touristes qui atterrissent en cette période à Casablanca ont du mal à trouver un buraliste ou une sandwicherie ; seul un restaurant chinois vient d'ouvrir dans ce Chinatown qu'est devenu ce quartier des grossistes qu'est devenu derb Omar, mais le menu asiatique est hors de portée des petites bourses.
Dans toutes les cours et terrasses on procède au sacrifice du mouton abrahamique. Et en guise de feu de joie, les jeunes allument de grands bûchers où sont grillés les têtes de moutons aussitôt après le sacrifice. Commence alors le festins de viande le plus copieux de l'année : d'abord les brochettes de cœurs et de foi enveloppés de graisse (malfouf), ensuite, « les tripes à la sauce » (tqaliya) le soir, et le lendemain matin, «tête fumée et salée au cumin » en guise de petit déjeuner (lambakhar), à midi, grillade de côtelettes et au soir méchoui ou ragout de viandes aux prunes et aux amendes.
Les boucheries sont prises d'assaut par les quatre - quatre de bourgeois leur amenant les carcasses de leurs moutons à découper : il est loin le temps où le père de famille s'acquittait lui-même de cette tâche avec plaisir à domicile sous le regard goguenard, et amusé des femmes et des enfants. Les modernistes ne sacrifient plus et en cette période de crise, dans les classes moyennes ,on assiste de plus en plus à la cotisation de plusieurs familles du même lignage, pour l'achat du mouton de l'aïd : preuve du déclassement des dites « classes moyennes » .
Les ruelles sont parcouru en tous sens par des charettes pleines de peaux du sacrifice et le charretiers de crier à intervalles régulières :
« labtana !labtana ! La Peau ! La Peau !
Berhiss
Les gens se débarrassent ainsi des peaux qui risquent d'infester de mauvaises odeurs leurs appartements, et les charretiers ont là une bénéfique source de revenu, en revendant ces peaux aux tanneurs et aux marchands de laine. Mais il n'y a plus de herma, ce personnage masqué et recouvert de peaux qui amusait les enfants en parcourant les rues ainsi accoutré. Ce carnaval accompagnait de mascarades existait pourtant au Maroc. Ainsi , à Essaouira à la veille de l'Aïd El Kébir, la fête du sacrifice, les enfants parcouraient les rues en chantant cette comptine :
La Pie
Pie, ahah !
Carrelée, ahah !
Viande fraîche, ahah !
Et n'égorge, ahah !
Et ne dépèce, ahah !
Jusqu'à ce que vienne
Moulay ali,
Le doré, ahah !
Il a bu la sangsue
Aussi grande que l'astre
Pour guérir, ahah !
Sueur d'encens, ahah !
Où est l'encens ?
Chez l'herboriste
Où est l'herboriste ?
Dans la citerne, ahah !
Patronne de la maison, haw, haw !
Donne -moi quelque chose, , haw, haw !
Ou bien je pars,
En rompant,
Comme le serpent.
Providentielle, , haw, haw !
Sur l'olivier, , haw, haw !
Cette maison est la maison de Dieu
Nous partons, libérez-nous
Ô Maison de la Providence !
Les femmes donnaient à ces enfants de chœur, qui sillonnaient les rues, en allant d'une maison l'autre, un mélange de henné de sel et d'orge, que le bélier du sacrifice devait avaler avant d'être égorgé par Moulay Ali le doré. Déjà au début des années quatre vingt, date de notre enquête sur la tradition orale locale, cette comptine n'était plus évoquée que par de vieux Souiris (ces enfants de Mogador), lorsqu'ils évoquaient les années folles de leur enfance.
Abdelkader Mana
09:14 Écrit par elhajthami dans Comptine d'enfance | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : musique, poèsie, arts | | del.icio.us | | Digg | Facebook