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27/09/2011

Littoral

 "L'été indien de Mogador"et ses oiseaux migrateurspoèsie,photographie

 Fou de Bassan  juvénile  

Photographié ce mois de septembre 2011 sur la plage d'Iftan au sud d'Essaouira, ce jeune Fou de Bassan se nourrit de poissons tels que le maquereau, le hareng ou le calmar comme le cormoran, mais son mode de pêche est différent: il vole d'une manière stationnaire trés haut dans le ciel avant de fondre sur sa proie comme une flèche en plongeant droit au fond de la mer. Comme la plupart des oiseaux migrateurs de ces rivages, il vient de très loin plus précisemment d'Europe du Nord...Sa dénomination latine, dont dérive son nom français, signifie "fou de Bass", île située à proximité des côtes orientales de l'Écosse, qui en abrite une colonie particulièrement abondante. Cet excellent plongeur qui se nourrit de petits poissons et céphalopodes ;vit principalement dans l'Atlantique Nord en plus de la Bretagne et le Canada. C'est le plus gros des oiseaux de mer d'Europe.

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 Fou de Bassan adulte

 Brun foncé la première année, il se métamorphose progressivement en oiseau aux plumages clairs, sur la tête d'abord puis sur le dos, le ventre, et la partie de l'aile située entre le poignet et le corps, jusqu'à acquérir leur plumage d'adulte au bout de cinq ans, avec une envergure allant jusqu'à 1,80m. Cet oiseau marin d'envergure à l'évolution lente,évoque à la fois l'albatros de Baudelaire et le corbeau étrange et beau d'Edgar Alan Poe qui répond invariablement au visiteur nocturne  "Jamais plus!".Le jeune et sombre Fou de Bassan est ici une métaphore du Fou de Layla ou d'Elsa" d'Aragon, c'est selon....

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O hôte d'Allah ! Soit le bienvenue

Avance sans voiles au pays des ardeurs inassouvis !

Pourquoi tiens - tu une arme à la main ?

N'aie pas peur, répond au salut de la paix.

Le poète s'adresse ainsi à sa bien aimée qui vient lui rendre visite la nuit déguisée en garçonnet. Ce poème rappelle étrangement « l'hôte » du Cheikh Jilali Mtired dont Al Andaloussi était le disciple. Dans les deux cas, il s'agit d'un bien aimé qui vient frapper la nuit à la porte du poète, non pour le soustraire à sa retraite studieuse, mais plutôt pour répondre à ses secrets désirs.

On découvre avec stupéfaction dans la qasida du Cheikh Jilali Mtired, qui a servi de modèle, d'étranges similitudes avec le poème du corbeau d'Edgar Alan Poe. Dans les deux cas, il s'agit de la visite fantastique de l'esprit de la maîtresse disparue qui vient frapper la nuit à la porte de son amant et auquel l'étrange oiseau répond invariablement "Jamais plus!".Dans sa qasida sur la tempête de mer qui emporte le fou d'amour, on reconnait nettement l'influence de la littérature arabe classique dont le fameux « fou de Leila » qui a servi de modèle pour le prince des poètes arabes Ahmed Chawki en Orient et qui aurait inspiré par la suite en Occident « le fou d'Elsa » de Louis Aragon. Cheikh Jilali, humble marchand de légumes à Marrakech au XIXème siècle se montre ici, un précurseur :

Ô toi qui t'engage dans la tempête d'amour !

Reviens avant que ses vents mugissants ne t'emportent !

Et que son tumulte ne t'engloutisse

Sous ses abîmes de brouillard et son déluge,

De houles, de tonnerres et d'éclaires !

L'amour est un océan sans fin à l'abîme insondable

Aucun amoureux n'a pu un jour le conquérir !

Combien de corsaires y ont fait naufrage !

Ni mâts, ni voiles, n'ont pu les sauver !

Avant lui Qays, le pitoyable s'y est déjà aventuré

Mais loin des siens, il n'a connu, hélas que l' errance,

Au milieu des haillons et des bêtes sauvages.... poèsie,photographie

 Le vent alizé soufle violemment tout le long du mois d'août mais quand arrivent les mois de septembre et d'octobre ces rivages  connaissent un climat très doux  connu sous le nom d"été indien d'Essaouira" qu'apprécient particulièrement les oiseaux migrateurs: Aigrette neigeuse, héron cendré, flamand rose font leur apparition dans ces parages....

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 Images du randonneur - photographe Abdelmajid Mana

Poésie de Moubarak Erraji traduite de l'arabe par Abdelkader Mana 

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Avec un peu de "gachti", un peu de provision, le marin a quitté l'épouse endormie pour réveiller l'âme de la mer

 

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Marin 

Voyez ce marin jeter la lumière de son âme

Appât enflammé au bout de l’hameçon

Pêchant le reflet de la lune dans l’eau

Transperçant d’une aiguille de lumière

Son capuchon de paille

Le marin n’a pas emporté de provisions avec lui

A part une croûte tachetée de sang

Une besace pleine de vent

Et un rêve au bord des sourcils de l’univers

Qu’il a vu demain…

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 Elle se tient dans toute sa splendeur sur son rocher marin où j'ai vu le vent admirer la toile qu'il avait peint il y a mille ans   

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 Bhay Bah

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Filet de pêche

Malgré ses innombrables yeux

Le filet n’a aucune chance

La mer, il lui suffit l’œil du poète et de la lune

Eux seuls sont issus de cette flamme

Venue d’une galaxie lointaine 

Rien ne me sépare de la mer

Des poissons des vagues à mon âme

Et de mon âme à leurs vagues

Ceci  est ma schizophrénie bleue

En dehors des cahiers de la psychologie

Comme l’atteste la blessure qui écume

Entre marais haute et marais bassepoèsie,photographie

Protestation de l'oeil du poisson qui a connu les profondeurs

Contre la terre ferme où il se meurt

Ses yeux disent: "Plate est la surface de la terre." 

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Revoilà l'océan

Après les marais houleuses

Tel un bébé fermant les yeux

Dans un berceau bleu

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L'île de Mogador où nichent les faucons d'Eléonore

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L’Éléonore

Sur l’île de Mogador

Le pur Éléonore

A oublié le salut secret au vent

Moi qui ne suis né

Que pour me donner en entier à la mer

Par un envoi de vagues

Je lui enverrai mon cœur

Empaqueté dans une coquille 

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Laissant derrière moi

Mon mirage offrir une poignée de sable

A la terre ferme

Une poussière de mes ancêtres

Cette lignée carbonisée

Sur laquelle les semelles impriment leurs chiffres

Et le vent ses pas invisibles

Avant que l’océan ne les mêle à son sable

D’écume pour l’éternité

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Qui prétend que j’avais pleuré par ici ?

Qui détermine le sel de mes yeux dans la mer ?

Mon corps est  une eau qui file entre les mailles du filet

Et non entre les salines et les épices à cuire

Le croissant de lune est ma raison amoureuse

Il est le poème qui attire la mer

La transformant en marée montante

Plus maigre et plus petit qu’une aile de poisson

La mer est un doux volcan

D’une pureté profonde

Que les lampes nocturnes

Des étrangers qui partagent ses vagues

Chandelles pour cette nuit

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Ce matin l’océan est un amoureux

Au bord des larmes

Prêt à donner son âme

Pour une corde brisée

D’un violoniste fou

Qui monte les voiles d’un bateau égaré

Le corps nu sous le vent et sous la pluie

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Ces bécasseaux courent à tout allure en bordure de mer pour attraper des insectes aquatiques: ils se nourissent aussi des petits molusques dissimulés sous le sable à la lisière où viennent mourir les vagues

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Comme du temps des caravanes de Tombouctou, des chameaux sur ces rivagespoèsie,photographie

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Cap Sim au loin : après Sidi Kawki on abouti aux cascades 

 

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Les cascades sont également connues par Sidi M'barek

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Le vent est si virulent dans ces parages que les arbre s'en trouvet décoiffés 

Le vent à Mogador

Est un violon que je porte sur mes épaules

Poussé vers un vide stellaire et infini

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Racines mises à nue par la violence du vent

A Mogador, le vent et la mer

Sont nés au même moment

Dans un cocon de sable

Depuis la poésie de l’univers

Depuis que la pluie a dévoilé

Les signes et les symboles des nuages

Et l’écriture des poèmes de l’oubli

Sur ses sourcils endormis

Sur nos ombres légères comme la vie

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A Mogador, le vent et la mer

Sont nés au même moment

Dans un cocon de sable

Plein de pierres précieuses

De blessures primordiales

Secrètement, ils ont brisé les œufs

Sur les toitures des maisons et des phares

Secrètement, ils ont remis leurs ailes aux mouettes

En leur plantant dans les hauteurs des plumages virvoltants

Sperme bleu d’une généalogie marine

Issue du vent

Secrètement ils nous ont fait sangloter

D’isolement lointains

Aux ongles des questionnements et des poèmes. 

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AGHBALOU

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Les rivages au - delà de Cap Sim

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Manuscrit d'une vague

Entre une vague et une autre, point de ligne abstraite: Juste des écumes enportées par le vent avec des bulles d'où se jette le regard de créatures que j'ai vu dans un rêve à venir

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Petite marais

De mon corps - marin, mes lèvres s'offrent aux mouettes

Un mot bleu pour la coquille de l'âme

Un mot doré pour le soleil

Blanc pour le sable

Mais pas un mot

Au crabe 

à l'intérieur

de son couillage 

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Après les cascades de Sidi M'barek on abouti à la falaise d'où se détache un rocher sur lequel vit une colonie de cormorans 

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Le rocher sur lequel vit la colonie de cormorans

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De quelles résonnances

S'extasie le chant de syrène

 Au plus profond de la mer ?

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Cette colonie de cormorans vit en permanence sur ce rocher

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Les plantes qu'on découvre plus au sud du côté d'Iftan

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Iftan - Sidi Ahmed Sayeh

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Au fond d'un coquillage

Le grand océan

a passé la nuit entière

à l'écoute des voix - visionnaires

d'un rêve qui nage

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Fou de Bassan  juvénile photographié ce mois de septembre 2011 sur la plage d'Iftan au sud d'Essaouira

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Issu de l'âme

d'un marin mort de noyade

Le ploncton nourrit la flamme éclairante

De la chandelle de mer

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Port d'Iftan

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T A F E L N E Y

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Tafelney, la baie encaissée comme une citerne(d'où son nom de "Tafedna" toponyme qui signifie "citerne" en berbère) est le haut lieu de rencontre des oiseaux migrateurs au mois de septembre 

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En langeant la côte au sud d'Essaouira on découvre des oiseaux marins et des oiseaux migrateurs parfois très rares et qui viennent de très loin  

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Une aigrette neigeuse?

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 Cette aigrette neigeuse se nourrit des bancs de petits poissons au grè des vaguelettes

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Héron cendré 

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Héron cendré sur fond d' échopes des pêcheurs de Tafelney 

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  Héron cendré et aigrette neigeuse se nourrissant de petits poissons et d'insectes aquatiques 

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Bécasseau à échasse qui préfère chasser dans les rochers marins 

 

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Aylala

Aylala, la mouette féconde

Après cent et une caresse du vent

Après cent et un battement du coeur

 Elle pondra au dessus de cette hutte,

Un foeutus pour les vagues qui bruissent au loin

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Combien j'aurai aimé

Me chamailler avec lui

Si je n'avais pas peur

De suscitet la jalousie des rêves

Qui montent du grognement 

D'un chat sur mes genoux...

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 Jour de lumière à Essaouira

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Après la tempête des derniers jours de février 2010, l'éclaircie de ce lundi 1er mars : jour de lumière à Essaouira. Au sortir de l'aube je me dis : ce jour est différent, c'est le premier jour de lumière transparente, translucide qui mettra en valeur le blanc et le bleu d'Essaouira. Ni ciel, ni mer, un seul bleu éclat de lumière. Et puis les mouettes, encore et toujours. Elles occupent maintenant le cœur même de la médina. Se chamaillant pour une bouchée de pain endurcie maintenant que la tempête des derniers jours a empêché les arrivages au port et forcé les bateaux bleus à rester à sec sur les quais du port. Elles n'ont plus peur de l'homme, elles sont partout, cependant que se lève le soleil à l'Est des îles purpuraires. histoire,photographie

Première prise de vue : la porte du lion : en ce jour qui point, par delà l'horizon le soleil se profile derrière le rideau des branchages d'araucarias. Cet arbre venu d'Amérique Latine s'est tellement bien acclimaté au ville côtière du Maroc qu'il donne l'impression de faire partie du paysage depuis toujours.Je regarde ma montre, il est 7h.17. et je me rends compte qu'on est déjà au premier jour de mars : les tempêtes de février sont déjà loin derrière nous. Je note la lumière du soleil levant sur les crêtes des vaguelettes, les vieilles pierres ocres du port, l'île reverdissante au loin, le flamboiement des minarets et des araucarias se dressant au ciel comme autant de lances de chevaliers Donquichottesques en marche. L'aube et ses humeurs. L'aube et ses lumières. Oui, aujourd'hui, la lumière sera bonne et le ciel serein. histoire,photographie

 Les photos récentes et en couleurs sont les miennes et celles de mon frère Abdelmajid Mana, rondonneur impénitent à la recherche de ces racines à Essaouira et son arrière pays.C'est le lundi 1er mars 2010 où j'ai vraiment découvert ma  vocation de photographe. Plus qu'une question de technique, la photographie est d'abord une affaire de "feeling" et de présence: il fallait être là au bon moment..

La Tour de feu et du venthistoire,photographie

Les hippis s'abritaient du vent à Borj el Baroud (peinture Roman Lazarev)

Je note la lumière du soleil levant sur les crêtes des vaguelettes, les vieilles pierres ocres du port, l'île reverdissante au loin, le flamboiement des minarets et des araucarias se dressant au ciel comme autant de lances de chevaliers Donquichottesques en marche.histoire,photographie

 Petite par son espace, grande par son temps mouvant,Essaouira se prête au regard poétique

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Plus je m'approche de Borj El Baroud, cette tour de feu, plus elle prend les allures d'une œuvre d'art sculptée par les vagues et les vents. Elle n'a plus la forme de la tour de guet qu'elle avait au début du siècle dernier avec ses créneaux et ses arcades. Elle semble s'effondrer sur elle-même au milieu des dunes de sable.Elle est maintenant à l'embouchure de l'oued ksob, le lieu de rencontre privilégié de nué d'oiseau après avoir été le lieu des rencontres amoureuses au temps des hippies. En en faisant le tour brusquement deux bétyles phéniciens se dressèrent devant mon objectif ! Une découverte ! Une révélation toute fraîche concernant un lieu visité et revisité depuis mon enfance ! Je n'aurais probablement jamais remarqué une si évidente parenté avec les bétyles phéniciennes de l'île d'en face. C'est la prise de vue qui orienta ainsi mon regard, ma perception et mon analyse. La photographie comme outil de recherche...La lumière de l'aube, c'et aussi la lumière sur le passé phénicien d'Essaouira.Je garde le meilleur pour la fin: ma découverte des bétyles phéniciennes d'Essaouira. Comme disait Hegel: "Au début toutes les vaches sont noires, ce n'est qu'à la fin que l'oiseau de minerve se lève." Ce n'est qu'à la fin que l'éclaircie permet à la lumière d'éclater.histoire,photographie

Hamza Fakir n’a que 21 ans et sa peinture a la fraîcheur même de son âge. Son discours porte la marque des rêves qui bourgeonnent à l’équinoxe du printemps : " Un soir, du haut du promontoire d’Azelf, j’ai vu Essaouira illuminée, entourée de noir. Elle semblait flotter dans l’air, nager dans l’eau. Depuis lors je n’ai pas cessé de représenter sa population dans un espace plein.   Mes rêves sont toujours limités, à ce petit monde d’Essaouira. L’idée du tableau me vient parfois au début du sommeil. Je commence à imaginer des visages et des formes. Il y a des moments, où je sens vraiment que ma tête va éclater, alors je me réveille et j’essaie d’esquisser un premier croquis. Ça peut demander des heures de travail et de fatigue. Mas juste après, je me sens soulagé, et l’envie de dormir me revient.    Quand le matin arrive, je vais sur la plage, et j’essaie de bien développer cette idée conçue dans le rêve du demi-sommeil. Je vais dans mon coin préféré ; un abri en haut des ruines de « la tour du feu.C’est là que je développe mes esquisses, surtout quand il y a beaucoup de vent. J’ai déjà essayé mais je ne pourrais pas travailler ailleurs. Seul, ce lieu hanté par l’histoire et l’esprit du passé, m’inspire. J’y dialogue avec la mer et les pierres anciennes. Comme par le passé, de temps en temps des caravanes venues d’ailleurs, laissant des empreintes de chameaux que rapidement le ressac efface. 

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La « tour de feu » et la solitude m’inspirent. Delà, j’ai une superbe vue sur la plage immense ; au loin je vois des vaches et je pense à la Corne de l’Afrique, ce bout du monde. Les vaches sont toujours là, le matin, calmes sur le sable. Ce qui est bizarre avec ces vaches, c’est qu’elles viennent soit du sacré village de Diabet, soit de Ghazoua. Elles viennent de bon heure, sans berger, car elles connaissent les chemins de la forêt, qui débouchent sur la mer. En regardant les mouettes et les goélands, dont l’envol m’inspire… 

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Quand tu t’assois le matin au bord de la rivière, tu vois des oiseaux superbes. Surtout les faucons qui volent vers l’île. C’est surtout le ballet aérien des étourneaux sur l’île et sur la ville, qui m’inspire les formes flottantes de certains de mes tableaux. Une fumée emportée par le vent.   Pourquoi les piranhas ?

 Parce que tu vois dans la rivière, surtout quand il y a du vent, de jolis poissons, qui sautent en pleine liberté. Ils sont très contents de leur milieu aquatique, limpide et calme. Je les représente sous des formes d’algues, avec des nageoires multicolores et surtout de grosses dents. Si tu les vois avec ces grosses dents, tu diras qu’ils sont méchants, mais c’est tout à fait le contraire, les grosses dents représentent leur sourire : un sourire qui n’est pas tronqué, un vrai sourire du cœur. Je vais sur la plage et j’essaie d’imaginer ce monde.

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Quand je me promène seul, dans les ruelles d’Essaouira, le regard ébloui par ses petites fenêtres bleues, et ses murs blancs, je scrute surtout les visages, que j’imagine par la suite à ma façon. Je vois que derrière le voile du sourire, il y a beaucoup de problèmes. Un sourire de masque. C’est surtout cette souffrance derrière le masque que je peins par un cri. Le masque est leur vrai visage. Je représente toujours la souffrance des gens, avec des visages grimaçants. Ce n’est pas de beaux visages, car j’adore beaucoup les films d’épouvante, où les visages font peur.J’ai peints un grand masque sur fond gris.C’est le grand esprit qui n’est pas heureux. Il domine la femme qu’il possède. Sa tête est un volcan, et c’est ma tête aussi. Il est beau, non ? Il crie jusqu’à ce que les larmes jaillissent de ses yeux, dont on voit les vaisseaux bleus qui jaillissent comme l’éclair au milieu du ciel. C’est un masque vivant. Quand les Gnaoua dansent, ils portent aussi leur masque rituel sous la forme d’écharpes multicolores. Avec cet anneau au pied, cet errant qui voyage à pied le sac sur le dos, et ce chameau, j’essaie de faire voir les caravanes qui passaient à Essaouira.histoire,photographie

Mais je ne peux pas toujours expliquer mes tableaux, sauf quand je me réveille le matin, que je mets mes mains dans ma poche, et que je marche très longtemps sur la plage. Ce jour-là, je me raconte ma peinture, pendant des heures et des heures. C’est seulement à ces moments d’extase, où la parole vous tient à cœur autant que les images, que j’arrive vraiment à m’expliquer mes propres tableaux. Mais ce sont des moments où les paroles sont adressées au soleil et au vent et non pas aux humains.

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 Il va falloir vous dire un dernier mot, sur mes couleurs, et la portée symbolique que je leur accorde. Dans ma peinture il y a toujours le rouge, le noir et un peu de blanc qui représente le bien, il y a toujours du noir qui représente le mal avec comme perspective la vie qui est ce rouge-sang qui coule dans nos veines. Il y a aussi des formes cellulaires : des formes très bizarres qui viennent spontanément sous mon pinceau, et qui ne sont ni des visages, ni des animaux ; qui comportent toujours un œil, pour signifier aux gens que ces formes bizarres ont une vie. Ce sont pour moi, des corps qui vivent en nous ; des cellules de la souffrance. Des oiseaux souffrent aussi…. »

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  Poussant des cris joyeux un couple de hérons se pourchassent, tantôt s’élevant lentement tantôt piquant vers le bas. Une oie sauvage étend ses ailes noires pour accueillir le soleil matinal. La nature semble d’une beauté fragile, éternelle, irréelle.

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 Les ailes du venthistoire,photographie

A chaque jour suffit sa peine. 

 Le vendredi 12 mars 2010, je devais envoyer le manuscrit de la nouvelle version de mon livre sur les Regraga aux éditions MARSAM, mais étant fatigué, je me suis assoupi en écoutant Chopin. En fin d'après midi je m'asseois sur un banc non loin du port. La lumière n'est pas extraordinaire ce jour là, mais brusquement je m'aperçois d'une intense activité des goélands du côté des poissonniers. Je décide alors de prendre quelques images, avec la certitude que certaines seraient assez extraordinaires. A mon retour à la Kasbah, je rencontre mon ami le poète Moubarak Erraji attablé à la terrasse d'un café non loin de la pâtisserie Driss. Il va bientôt publier un recueil de poèmes dédié à son fils, intitulé « Berceuse pour Adam ». Il faut signaler que notre ami a déjà été consacré par le prestigieux prix Al Bayati qui consacre les jeunes poètes du monde arabe. Moubarak Erraji a reçu ce prix à Damas en 1998, pour son recueil "contre la terre ferme".histoire,photographie

 Je lui montre les images que je viens de prendre au port, des goélands portés par le vent. Il me dit : " Avec les ailes de l'une d'entre elles, entremêlées au ciel et au vent, l'image donne l'impression de formes surréalistes." 

 Moubarak Erraji était en train de lire des Haïku Japonais. Je note au hasard celui-ci : 

 Silence 

 Le chant des cigales 

 Pénètre les rocshistoire,photographie

Des Haïku, Moubarak Erraji, en produit lui-même, mais en arabe, avec une sensibilité particulière. Il me cite celui-ci, sur la mer, le vent et les oiseaux de ces rivages :

 Après la marée haute

 La mer s'est apaisée

 Comme un nourrisson fermant ses yeux

 Dans un berceau bleu

 Et puis encore celui-ci :

 Entre une vague et une autre

 La non-ligne abstraite de l'écume

 Sa mousse portée aux quatre vents

 Et ses bulles d'où se penchent les milles yeux des créatures

 Que j'ai vu jadis dans un rêve à venir

Et pour finir le jeune poète me recommande de conclure par celui-ci :

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 Les mouettes sont des vagues qui prennent leur  envol

 Et les vagues, des mouettes qui grondent

 Quand on  brise une vague

 Une aile vous pénètre profondément

 Et quand on brise une aile

 Une  vague vous pénètre profondément

 Ecoutez les trois mouettes briser leurs oeufs

 Comme si la mer surgissait du sable pour la première fois

 Avec comme notes musicales : l'éclosion d'œufs de mouettes

 Un peu plus tard, la lumière a complètement changé, je décide de prendre cette dernière image à la tombée du jour et d'intituler cette note: "Les ailes du vent". Dimanche 14 mars 2010, vers la mi-journée, la mer avait une couleur vert-bleu qui m'attire et qui me plaît : elle donne aux vols des goélands une allure plus majestueuse et plus poétique encorehistoire,photographie

 

Le soir, je montre les dessins géométriques et floraux, ces "marqueteries" qui restent de notre père et que je viens de publier dans ma note"les marqueteurs d'Essaouira" . Il trouve les pièces belles et rares, en ajoutant que les Marocains sont actuellement en dehors de leur mémoire, "hors-mémoire", comme on dit "hors-zone", mais il viendra un jour où ils seront obligés de s'occuper de leur patrimoine. En faisant part de cette réflexion de mon frère Majid.à mon ami le poète Moubarak Erraji, celui-ci me rétorque alors: 

 - Celui qui est sans mémoire, se situe à la marge froide de l'avenir. Nous aurions aimé avoir une continuité dans le souffle de la mémoire de ton père, les autres oeuvres de sa vie, et pas seulement ces vestiges de "touriq" (marqueterie), ainsi que des autres artisanats de la ville. Malheureusement, il y a des trous dans cette mémoire de la ville et de ses hommes.histoire,photographie

 On s'est retrouvé au même lieu, mais pas au même temps. Nous étions tous les deux égarés, dans l'incertitude des temps qui courent. Ni moi, ni lui, nous ne savons de quoi demain sera fait. On ne veut ni faire sourire la carte postale, ni la faire pleurer, mais nous rêvons de jours meilleurs pour cette ville...Il n'y a pas seulement les différents moments de la journée où le visage de la ville change : c'est chaque minute que les envolées elliptiques des goélands prennent une nouvelle coloration : ce vert-turquoise d'aujourd'hui que j'aime beaucoup..histoire,photographie

 

Je me lève pour commander mon café et voilà qu'à l'autre bout de la terrasse; j'aperçois mon ami David Bouhaddana, assis coude à coude avec le Palestinien Saâd Abou Tammam, originaire de la ville de Safad (à côté de Thébiriade), sur le mont Canaân: 

 - Mais c'est un très ancien nom que ce Canaân? lui dis-je 

 - C'est le nom des premiers habitants de la Palestine : ce sont les Canaânéens qui ont reçu Abraham et le peuple juif lors de leur exode d'Egypte, d'où il fuyaient Pharaon... 

 Saâd Abou Tammam a connu l'histoire d'un autre exode : celui du peuple Palestinien en 1948. Il s'est réfugié alors avec sa famille en Syrie et vit actuellement en Suèd. David Bouhadana qui est né à Essaouira, vit pour sa part depuis de nombreuses années à Marseille. Saâd lui dit: 

 - Je n'ai absolument rien contre toi, en tant que juif marocain.Nous avons nos extrémistes et ils ont les leurs, mais nous sommes tous les deux pour la tolérance, la cohabitation et la paix. 

 - Formidable message de paix que tu viens de noter ce soir mon cher Mana!  s'écrie David Bouhadana en serrant très affectueusement la main de Saâd Abou Tammam le palestinien. 

 L'un vit en Suèd , l'autre à Marseille et c'est l'honneur d'Essaouira, ville de la cohabitation et de la tolérance de les réunir fraternellement et humainement ainsi par delà le bien et le mal, par delà les religions et les nationalismes : l'humanité souffrante, l'humanité aimante les a réunie.

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Aylal et Aylala

 

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Nous avons retrouvé chez Ghorba, le vieux cordonnier disparu, qui pendant le Ramadan  du haut des minarets enchantait la ville, par les airs séraphiques de son hautbois, seul instrument de musique admis, à l’exclusion de tous les autres, considérés comme étant diaboliques en ce temps d’abstinence, un manuscrit légué par Saddiq, poète de la ville, ayant vécu au XIXèmesiècle : de la liasse poussièrouse de manuscrits, on a dégagé, tel un talisman, un poème dédié à « Aylal et Aylala » (goéland et mouette). 

 

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Ce poème est le seul à être sauvegardé de lakhazna perdue de Ghorba. Le terme khazna désigne le trésor de manuscrits contenant les qasida de malhûn, que les connaisseurs consevent jalousement au fond d’un coffre. Ghora le cordonnier d’Essaouira, le hautboïste virtuose, l’adepte des Hamadcha, qui a perdu un œil lors d’une compétition chantée du rzoun de l’achoura, était l’un des principaux khazzan(conservateurs) des qasidas du genre malhûn. Il refusait d’en transmettre le contenu à ceux qui enquêtaient au début des années 1980 sur les paroles oubliées d’Essaouira, jusqu’au jour où après sa mort, sa vétuste boutique de cordonnier s’effondra engloutissant à jamais sous les décombre, tout le trésor poétique qu’il conservait si jalousement.

 

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Que raconte le poète à travers cette qasida-talisman, d’« Aylal » et d’« Aylala » ? La légende d’un couple de mouettes ayant niché au dessus de la terrasse où vivait le poète de ces îles purpuraires où n’existaient que le sable et le vent. Ils finirent par focaliser son attention d’autant plus que goélands et mouettes étaient nombreux à s’élever en nuées successives au dessus de sa tête :histoire,photographie

Tout commença  avec un couple de mouettes

Qui s’en vint bâtir son nid au dessus de ma  terrasse

Leurs robes blanchâtres scintillaient tels les sommets  enneigés 

Et le burnous gris du bien – aimé virevoltait dans les cieux 

Fascination  de tout ce qui est cloué au sol pour tout ce qui vole 

Un jour le mâle  s’est envolé pour ne plus revenir

 Vint alors un chaton menaçant qui se hissa vers le nid 

Restée seule que peut faire la mouette au milieu des tempêtes ?! 

Qu’elle s’envole ou qu’elle demeure, ses petits seront  la proie du félin, 

Ses jacassements emplissent alors les fortifications du port 

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Des centaines d’oiseaux survolèrent l’éplorée 

Le  félin  disparu, le vent  tomba, et mon âme s’apaisa 

C’est ce  qui arrive  à celle qui a vendu sa ceinture d’or 

Permettant à l’inconnu de  dérober ce qu’elle a de plus précieux 

Elle a beau  lancé des appels de détresse, personne n’y répond 

C’est un poète – conteur qui composa cette qasida sur la mouette 

Comme il en aurait composé sur l’abeille ou la flamme effilochée 

Interroge – toi plutôt sur le sens des symboles 

Prends une lampe et va  déchiffrer à ton  tour les symboles de la vie 

Ne fais aucune confiance au temps, Ô toi qui comprend ! 

Il fait d’une hutte un château 

Et d’un palais une ruines ensablées dans la baie ! 

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Pour ce poète comme pour le  magicien de la terre qu’était Boujamaâ Lakhdar, les représentations de la nature – salamandre, gazelle, mouette, abeille, etc.- sont souvent des symboles anthropomorphiques dont il faut déceler le sens au-delà des apparences. Une mouette n’est pas une mouette, elle est pour l’artiste peintre le symbole même de la ville. Le dernier tableau peint par Boujamaâ Lakhdar, avant sa disparition en 1989, représentait une mouette fantastique portant sur ses ailes les  signes et les symboles magiques de la ville.Essaouira reste une « veuve déchue qui se souvient de sa gloire », me disait mon père. 

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Goéland cendré et faucon d'Eléonorehistoire,photographie

 Le citoyen Broussonet est le premier vice-consul français à Mogador Ce fut seulement en 1798, qu’il partit de Montpellier pour rejoindre son poste à Mogador : « je serais au comble de mes vœux , écrit-il si je pouvais être envoyé à Mogador ; c’est le lieu de passage des oiseaux qui viennent d’Europe, et la quantité de volaille qu’on y trouve est réellement prodigieuse. »En y arrivant il découvre « d’immenses argans, dont on recueillait alors les fruits » ainsi que le thuia, dont on tire la résine de sardanaque ; « le thuia sandaraque ; le gommier, arbre important du genre de mimosa, dont on tire une gomme qui est un des objets du commerce du pays, que les arabes emploient en onguent dans les maladies cutanées ; un stapélia, leur sert d’aliment et grand nombre d’autres végétaux rares et inconnus. »

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     Autour de l’île, les eaux sont si poissonneuses qu’on y pêche avec les algues, par nuit sombre, comme au clair de lune. Sans cesse un vent impitoyable balaie tout sur son passage. Quand souffle le vent du nord, il faut pêcher sur l’îlot de « firaoune », mais quand souffle le vent du Sud, il faut aller jusqu’à la grande île. Les goélands y forment une véritable voie lactée aux milliers d’ailes qui vibrent avec douceur, comme des prières bercées par les vagues.

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Le faucon Eléonore niche ici du mois d’avril au mois d’octobre, loin des bruits et des fauves, au sommet des montagnes...L’hiver, les étourneaux , ces oiseaux solaires qu’on appelle zerzour, forment un immense « boa volant », qui orne le ciel et se confond avec lui. Calligraphie céleste, noria tournoyante au crépuscule. Ces oiseaux sont les gardiens de l’île, ou peut être la réincarnation des âmes qui la hantent encore.

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A Essaouira, à l’embouchure de l’oued ksob et sur les parois des îles pupuraires Afalkay, le faucon d’Éléonore vient nicher du mois d’avril au mois d’octobre;On trouve des faucons sauvages dans les Doukkala mais c’est surtout en allant vers le Sud, à partir de Safi qu’on les trouve en abondance. Déjà, il y a cinq siècles, Diégo de Torres signalait les monts clairs, c'est-à-dire le Haut Atlas comme un pays où on trouvait des faucons réputés.

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Les Doukkala distinguent deux espèces de faucons : le Bahri et le Nabli. Quand ils ont jeunes, ils se ressemblent tous les deux. Le Nabli devient plus grand et plus beau. Ses yeux sont grands et noirs et sa poitrine devient avec l’âge toute tigrée. Le Bahri chasse de la Ânsra, le 24 juin, jusqu’à mars. Et le Nabli d’octobre à la Ânsra. Le reste du temps, on les tient à l’attache. Aucun d’eux ne chasse la grosse outarde, ou l’Ahbara. 

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 La chasse est un sport à l’honneur chez les Doukkala. Ils ont poussé assez loin, l’art de dresser les oiseaux, et c’est chez les Doukkala que se trouvent les plus célèbres fauconniers du Maroc. « la chasse au faucon rajeunit » disent les adeptes, en raison du plaisir intense qu’elle donne. En même temps qu’elle pousse au maximum toutes les facultés locomotives. Les fauconniers , ou Biaza au Maroc, forment une sorte de corporation placée sous le patronage de Sidi Ali Ben Qacem. Ce saint homme vivait à Marrakech où il mourut. Son sanctuaire se trouve actuellement derrière laKoutoubia. Les fauconniers qui prétendent aujourd’hui descendre du saint s’appellent , en son souvenir, Qouacem

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A l’époque de la domination portugaise les faucons figuraient au nombre des redevances féodales des petites villes berbères comme Agouz.  De même lorsque les espagnoles traitaient avec les rois de Tlemcen ; ils obligeaient ceux – ci à leur livrer annuellement un nombre déterminé de ces oiseaux.Cette descendance maraboutique des fauconniers, leur organisation en une corporation d’ailleurs aristocratique et religieuse, peuvent sans doute être considéré comme des vestiges d’une époque antique à laquelle le faucon avait un caractère sacré.

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 Sculpture des vagues et du vent  

08:11 Écrit par elhajthami dans Poésie, Reportage photographique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poèsie, photographie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

08/06/2011

Poème de la mer

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Poème de la mer

Poème du Raïs Belaïd, pionnier de l’amerg qui a introduit le rebab

(Traduction de Saïd Khalil, faculté des lettres et sciences humaines, Agadir)

Ceci est un poème que je viens d’écrire

Poème à propos de tassort (Essaouira) et de ceux qui s’y promènent.

Ô Sidi Mogdoul ! Je t’implore !

Ne me laisse jamais seul au milieu des mers.

Ô tassort(Essaouira) ! Combien ta mer est dangereuse !

Si nombreux sont ceux qui y sont disparu !

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Toute ta mer n’est autre que vagues immenses, insurmontables.

Montagnes au sein même des flots !

Sont pris pour néant, ceux, malheureux qui y voguent.

Ce bout de monde de tassort à Agadir

N’est autre qu’un monde des ténèbres

Seule l’eau y prend parole.

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Ce bout de monde de tassort à Agadir,

Qui d’autre aurait l’audace de le traverser

Si ce n’est l’aventurier insensé ?

Cette mer emporta bateaux et ce qui s’y trouvait,

Cette mer emporta barque et poisson.

Elle mit son ancre en pièce pour l’ensabler.

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De même, matelots qui s’y trouvaient ont tous péri.

Laissant derrière eux, épouse et femmes seules

Faire faces seules, à leur propre sort.

Ô ensorcelé par les charmes de tassort !

Amoureux de plage et de ceux qui s’y baladent,

Des allées, et de ceux qui s’y promènent,

Ne prends plus jamais le large !

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Vois-tu ces navires entrants, que tu prendrais pour le retour à midi,

D’un troupeau de petit bétail ?

Le début d’une tempête peut les disperser toutes et les faire disparaître

Seraient alors réduits à néant tous ceux malheureux qui s’y trouvaient !

Eau de mer et vie ne vont point de pair,

Et point ne tient à la vie celui qui s’y attache encore.

Mieux vaut pour lui, commercer « même » de la menthe,

Se contenter du bonheur d’un pain d’orge au repas,

Ne pas s’empresser de faire fortune

Et prendre garde à errer, de crainte enfin de s’égarer.

Poème du Raïs Belaïd, pionnier de l’amerg qui a introduit le rebab

(Traduction de Saïd Khalil, faculté des lettres et sciences humaines, Agadir)

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Eloge à mon Rebab

Du Raïs Aïsar du pays haha

Poéme traduit du berbère par Abdelkader Mana assisté de Raja Mohamed

Je te dépose ô Rebab puisque personne ne veut plus de toi

Et si tu es fatigué,  moi aussi je n’en peux mais

Le banjo et le luth t’ont privé de ton sel

Ta déchéance retombe finalement sur moi

A force de t’accompagner aux  fêtes champêtres:

Je n’ai pu être parmi les miens ne serais-ce qu’une semaine

Seigneur ! Sauvez la langue tachelhit de son état déplorable !

Où sont passés ceux avec qui, j’ai la parole en partage ?

Je te dépose ô Rebab puisque personne ne veut plus de toi

Et si tu es fatigué,  moi aussi je n’en peux mais

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Je suis le parieur qui ne perd jamais

Si le sommeil vient à nous manquer

On peut toujours récupérer

Et si je meurs, c’est cette parole que je vous lègue

Je la transcris dans les livres

S’il y a quelqu’un pour la lire

S’il n’existe pas aujourd’hui

Il existera demain

Celui qui la lira priera pour ma miséricorde

Il saura alors quels effrois m'ont fait périr

Je te dépose ô Rebab puisque personne ne veut plus de toi

Et si tu es fatigué,  moi aussi je n’en peux mais

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Seigneur ! Venez au secours de ma pauvre pirogue

Car nous ne saurons nager,

Au milieu de la houle qui s’avance  à vive allure

Et des eaux agitées

Si nos mains et nos pieds en viennent à geler

De quel secours pouvons-nous, nous prévaloir,

Avant que les poissons ne nous dévorent?

Dieu seul voit clairement en ces profondeurs insondables

Mon Dieu venez donc au secours de cet orphelin

Car la mère qui prodiguait consolations n’est plus

C’est désormais à toi seul qu’il s’en remet.

Je te dépose ô Ribab puisque personne ne veut plus de toi

Et si tu es fatigué,  moi aussi je n’en peux mais

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Reportage photographique d'Abdelkader mana

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Essaouira, jeudi 26 mai 2011

11:22 Écrit par elhajthami dans Reportage photographique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

29/05/2011

Lieux de mémoire

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La vieille médina est maintenant transformée en une énorme hôtellerie comme on le voit avec cette enseigne annonçant un "Riad"....

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En traversant le vieux Mellah (mellah QDIM) on aboutit à "jamaâ Bihi" l'école coranique où chaque matin, mon père maâlem Tahar MANA, devait quitter son atelier de marqueteur en face du cinéma Skala pour nous ramener des baignets tout chaud en guise de petit déjeuner. Le fiqih Si Bihi qui nous enseignait alors avait une longue barbe blanche et la mine sévère: il recourait àouvent  à la bastonnade en guise de correction : un jour il m'ordonna d'épeler l'alphabet arabe tandis que les autres enfants devaient répéter après moi. Mais je n'arrivait pas à aller au-delà de la lettre "JIM" et invariablement il faisait tomber son énorme baton sur mon crâne. Depuis lors je me suis mis à fuire l'école coranique pour aller écouter le savoureux conteurde Bab Marrakech : ma mère avait toutes la peine du monde à me faire revenir à cette école coranique.qui représentait pour moi le chatiment Elle devait  me trainer au  point  de voir son haïk défait en pleine rue : j'en ai gardé pendant des années une bosses au sommet  du crâne....

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Le mur où était accroché la planche coranique où je devais épeler les lettres arabe

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A l’alliance israélite où j’étudiais, on m’accorda alors de beaux livres pour enfant, que je n’ai pu recevoir à l’estrade, mais que Zagouri, mon institutrice, me fit alors venir chez le pâtissier Driss, où j’ai eu droit et aux Beaux Livres et à un gâteau au chocolat ! Je lui ai menti, en lui disant que je n’ai pas pu assisté à la remise des prix parce que j’étais parti à Chichaoua ! En réalité l’appel de la plage et des vacances étaient plus forts, surtout quand les élèves se mettaient à chanter à la récréation dans la cour :

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 « Gai gai l’écolier, c’est demain les vacances...

Adieu ma petite maîtresse qui m’a donné le prix

Et quand je suis en classe qui m’a fait tant pleurer !

Passons par la fenêtre cassons tous les carreaux,

Cassons la gueule du maître avec des coups de belgha (babouches)

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Le témoignage de maâlem Mtirek

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 Sur le samaâ judéo - musulman d'Essaouira

Aujourd'hui, le mercredi 13 janvier 2010, vers la mi-journée (journée brumeuse mais lumineuse) alors que je prenais un thé à la menthe à la terrasse du café Bachir qui donne sur la mer, je vois venir sur une chaise roulante, maâlem Mtirek, ami à mon père. Il est presque centenaire maintenant, mais sa mémoire reste vivace. Il se souvient de la veillée funèbre du 13 janvier 2003, organisée à la Zaouia de Moulay Abdelkader Jilali pour le quarantième jour du décès de mon père : « C'est là, me dit-il, qu'est enterré maâlem Mad, le maître artisan de ton père. Après avoir accompli son apprentissage auprès de lui, ton père était venu travailler chez Bungal dans les années 1930. Mon établi  ( manjra), le sien et celui de Ba Antar étaient mitoyens. Un jour, je me suis mis à déclamer des mawal (oratorios) . Une fois apaisé de mon extase, ton père qui écoutait à l'entrée de l'atelier est venu vers moi pour me dire sur le ton de la plaisanterie :

- Maâlem ! Laisse les gens travailler au lieu de les extasier par ton mawal ! le chantier s'est  arrêté à cause de tes mawal  !

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 C'est ce mawal que je déclamais alors sur le mode de la Sika andalouse :

Ya Mawlay koun li wahdi,Li annani laka wahdaka

Wa biqalbika îndi,Min Jamâlikoum

la yandourou illa siwaakoum

Seigneur, soit pour moi tout seul

Parce que c'est à toi seul que je me suis dévoué !

Et mon cœur n'a plus de regards que pour ta splendeur !

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 A l'époque , poursuit maâlem Mtirek, tout le monde était mordu de mawal à Essaouira : le vendredi on allait animer des séances de samaâ, d'une zaouia, l'autre : la kettaniya, la darkaouiya, celle des Ghazaoua et celle de Moulay Abdelkader Jilali. Les Aïssaoua et les Hamadcha faisaient de même avec leur dhikr et leur hadhra à base de hautbois et d'instruments de percussion. On allait aussi chez les Gnaoua dont la zaouia était dirigée par El Kabrane (le caporal), un ancien militaire noir, qui parlait sénégalais et qui gardait l'hôpital du temps du docteur Bouvret. C'était un type très physique qui servait en même temps de videur lors des lila des Gnaoua : si quelqu'un sentait  l'alcool en arrivant à la zaouia de Sidna Boulal ; il le prenait à bras le corps comme un simple poulet et le jetait au loin, hors de l'enceinte sacrée. Les gens étaient véritablement « Ahl Allah » (des hommes ivres de Dieu). Nous avions notre propre orchestre de la musique andalouse, dont faisait partie Si Boujamaâ Aït Chelh, El Mahi, El Mamoune et un barbier . Les juifs avaient leur propre orchestre de musique andalouse: Chez eux un dénommé Solika faisait office de joueur de trier, il y avait aussi un rabbin qui jouait de la kamanja  et un autre du luth.  On allait aussi écouter les mawal chez la communauté israélite de la ville. Une fois alors que j'étais au mellah, au vestibule d'une maison juive où se déroulait un mariage, je me suis mis à déclamer un mawal à haute vois - j'avais alors une voix très forte qui porte au loin - et tout le monde s'est mis à courir dans tous les sens en disant : « Venez écouter cette belle voix d'un musulman ! ». A l'époque il y avait un tailleur parmi les musulmans dont j'ai oublié le nom, qui avait une voix tellement attendrissante, qu'elle paralysait quiconque venait à l'entendre. »

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L'atelier de Simohamed BEN M'barek, dit "lamine", l'un des marqueteurs les plus raffiné de la ville est devenu une boutique d'herboriste!

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Enfant du pays l'herboriste va recueillir lui même les plantes médicinales aux environs d'Essaouira en s'inspirant des vieilles recettes de grand'mère: pour l'efficacité de la thérapie, le moment de la cueillette est très important, nous explique-t-il.

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A l'intérieur, des femmes triturent de l'huile d'argan à l'ancienne au prix de 150 dhs le litre alors qu'a travers la ville de nombreuses boutiques de coopérative dédiée à l'huile d'argan le vende à 300 dhs le litre. l'un des principaux bazar de la ville fait faire de l'huile d'argan par des femmes rurales qu'on peut observer sur place au prix de 300 dhs le litre également...

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L'une des femmes travaillant pour l'herboriste, m'apprend qu'elle est originaire de Bni Lent fraction Tsoul de la région de Taza, région que je connais bien. Nombreuses sont les femmes qui cherchent leur autonomie financière en travaillant dans les Riads de la médina, dans le commerce et maintenant dans quelques salles de massage et d'esthétique qui viennent d'ouvrir leurporte pour répondre à la demande touristique: il parait maintenant que les touristes se rendent même dans la campagne environnante pour se marier : les parents n'hésitent plus à confier leur fille même à de vieux touristes, pourvu que leur fille trouve un meilleur sort en Europe....Le lendemain de ma visite à l'herboriste j'ai pris tôt le matin du samedi 28 mai 2011, la direction de Marrakech...Les deux villes sont maintenant reliées par autoroute: un appréciable gain de temps. En ce fin mai, il pleut sur le pays des rhamna: ce pays de vieux nomades et de transhuman semble inhabituellement verdoyant. Un vieux proverbe dit: "Quand le pays Rhamna est verdoyant, c'est qu'il y aura une belle moisson dans tout le Maroc."

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Abdelkader Mana, fin mai 2011

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17:01 Écrit par elhajthami dans Reportage photographique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook