12/05/2010
Tournage chez les Ganga
Tournage chez les Ganga de Tamanre
Chant négro spiritual ganga
C'est au nom d'Allah, que j'ouvre les livres et que je consulte les taleb
C'est par eux seuls que j'entame ma parole
A peine ai-je ouvert la bouche qu'un flot de paroles poétiques coule de source
Je vous ouvre la voie, la porte du Seigneur, seul mérite nos prières
C'est au nom d'Allah que j'ouvre les livres et que je consulte les taleb
C'est par eux seuls que j'entame ma parole
Ô vous qui étudiez les mystères, puissiez vous nous indiquez les chemins de l'au-delà ?!
Ici - bas, nous y sommes, mais l'au-delà, voilà toute notre ignorance !
C'est au nom d'Allah, que j'ouvre les livres et que je consulte les taleb
C'est par eux seuls que j'entame ma parole
Ce sont les taleb et les hommes des sciences qui nous guident sur les chemins de l'au-delà
A eux je dis : connaîtrons- nous un jour un autre monde que celui- ci ?
C'est au nom d'Allah que j'ouvre les livres et que je consulte les taleb
C'est par eux seuls que j'entame ma parole
Le taleb, Sidi khalil , et l'imam ont dit : ce bas monde est invivable sans entraide.
Sans prière, sans entraide, cette vie serait aussi sombre que la tombe !
C'est au nom d'Allah, que j'ouvre les livres et que je consulte les taleb
C'est par eux seuls que j'entame ma parole
Retroussons nos manches pour cette vie, prions pour l'autre , la mort est inéluctable :
Celui qu'elle n'emporte pas tout jeune , elle l'emportera tout vieux
C'est au nom d'Allah, que j'ouvre les livres et que je consulte les taleb
C'est par eux seuls que j'entame ma parole
Nous finirons tous par quitter ce monde, que le bon Dieu (rabbi) nous accorde sa protection ;
Car celui que protège « rabbi »(le bon Dieu), ne manquera jamais de rien
C'est au nom d'Allah, que j'ouvre les livres et que je consulte les taleb
C'est par eux seuls que j'entame ma parole
Ce bas monde (dounit) est un broyeur de pierre dont la roue moud le grain
L'autre monde en est le tamis qui séparera le bon grain de l'ivraie
C'est au nom d'Allah, que j'ouvre les livres et que je consulte les taleb
C'est par eux seuls que j'entame ma parole
Poème recueilli et traduit du berbère par Abdelkader Mana
« L'édifice de la zaouia dédiée à Sidna Bilal, qui semble dater du XVIIIè siècle, servait de lieu de rassemblement aux esclaves qui y célébraient leur fête. Ceux-ci vivaient alors hors des murs, au nord de la kasbah, dans des cases bâties au milieu des dunes. On raconte que là vivait un maître du guenbri, maâllem Salem, qui appartenait à un négoçiant, Allal Jouâ, dont une rue de la médina porte encore le nom. Celui-ci vendait la cire et possédait au moins sept esclaves qu'il traitait comme ses propres enfants. Allal Jouâ n'était pas comme les autres commerçants qui obligeaient leurs esclaves à décharger les barcasses au port. Lui, il leur apprenait à travailler comme maçons et comme graveurs sur pierres. C'est ainsi que maâllem Salem était devenu une sorte d'ingénieur, un sourcier. S'il disait aux ouvriers de creuser à l'endroit qu'il leur indiquait, immanquablement ils tombaient sur de l'eau. On le nomma moqadem des gnaoua. Il entoura le lieu de culte, alors une simple mzara, de quatre murs. C'est ainsi qu'est née la zaouia de Sidna Bilal, au cœur même de la médina d'Essaouira, du côté de la mer. »
« Pendant mon séjour à Noun, j'y fut témoins d'une fête magnifique. C'était le 12 mai ; la veille, on savait qu'une grande caravane revenant de Tombouctou devait arriver le lendemain, parce qu'elle avait envoyé faire louer des tam-tams pour fêter sa rentrée. Dés sept heure du matin, les femmes des marchands arabes, qui composaient cette caravane, étaient parées de tout ce qu'elles avaient de beau en habis et en bijoux, et le tam-tam, dont le bruit assourdissant se répétait au loin, avait attiré autour d'elles une foule des deux sexes...Ceux au-devant de qui elles allaient, paraissaient à l'autre extrêmité de la plaine, laissant derrière eux leurs chameaux chargés et deux cent esclaves appartenant aux deux sexes. Le tam-tam résonna avec fracas, les drapeaux voltigèrent en l'air, les chevaux se cabrèrent de part et d'autre...La troupe forme deux haies qui reçoivent entre elles les chameaux chargés et les esclaves déguenillés, souvent nus. Les hommes continuent leur évolution guerrière avec le même enthousiasme, mais il y a moins de charme, moins de mélodie dans les chants naguère si harmonieux des femmes : elles ont tourné leur attention vers les esclaves et déjà chacune d'elles y a fait son choix. »Les maîtres de ces lieux de rassemblement de convois caravaniers, disposaient dans leurs citadelles de nombreux esclaves issus du commerce transsaharien. Les Noirs qui vivent aujourd'hui autour de ces vestiges du passé y célèbrent encore leur fête annuelle.S'ils vénèrent tous Lalla Mimouna, et sont issus de la même origine l'ancien Soudan, le pays des Noirs des géographes arabes, qui correspond à la boucle du Niger , il n'en demeure pas moins que sur le plan culturel, chaque communauté ganga s'est adaptée à sa manière au contexte, dans lequel, elle fut intégrée.
Lors d’un long séjour à Agadir, j’ai assisté en octobre 1995, à une fête nocturne des Ganga berbères. À l’époque, j’avais noté ceci :
Le disque d’or du soleil décline sur la marée basse d’Anza, et déjà, les feux de joie célèbrent la fête annuelle des Ganga. Là, le tambour cette voix des dieux africains est roi. Il résonne au cœur même de la nuit, dans cette périphérie d’Agadir où se retrouvent les Ganga du pays hahî,ceux d’Aït Melloul, ceux d’Aït Baha, et ceux de Houara : chants et danses berbères, entremêlés de rythmes africains.Le maârouf a lieu dans ce quertier industriel d’Anza, chaque année, en cette période du début de l’automne.
Départ vers l'Assaïs, la place de la danse solaire et du sacrifice de Lalla Mimouna
Les Ganga procèdent d’abord à une tournée aumônière dans tout le « bled » - Anza, Taddart, Tamraght – pour collecter de quoi acheter la « Dbiha » (la victime sacrificielle). Puis, un crieur public, le « barrah » annonce le jour d’ouverture de la fête annuelle.Les maârouf ganga sont organisés à tour de rôle dans chaque douar où résident des noirs, à travers tout le Sous, en particulier les relais caravaniers d’Illigh et de l’oued Noun et au pays hahî, généralement autour d’une ancienne demeure caïdale, comme la citadelle d’Azaghar du caïd El Hâjj Abdellah Ou Bihi chez les Aït Zelten, ou aux alentours d’anciennes sucreries saâdiennes. À chaque étape, le rite solaire se déroule en trois jours – samedi, dimanche et lundi – et on y veille jusqu’aux premières prémices de l’aube.
Le supporter gnaoui d’Hassania l’équipe de football locale qu’on encourage au stade aux rythmes de l’Ahouach berbère et du tambour africain traverse le cercle magique des danseurs collectifs d’Anza. Les chanteurs aux crotales, des Noirs habillés tout en blanc, diseurs de « Ndam » (poésie en berbère), l’interrogent sur le score de son équipe favorite, et lui reprochent d’être venu sans ses instruments de percussion, pour participer à l’indispensable animation de leur fête annuelle qu’ils appellent Maârouf . Il se confond en excuses et se mêle à la foule des curieux qui forment une immense halqa (anneau) tout autour de l’Assaïs, la grande place ouverte des fêtes négro-berbères, où se déroule le spectacle.
Le moqaddem d’Anza, un vieux Noir à la barbiche poivre et sel, porte un gros anneau d’argent à l’une de ses oreilles. Tandis qu’il sert le repas communiel aux Ganga qui marquent une pose, en jouant de l’outar et du nakoss , il m’explique :
« Ma mère qui perdait ses enfants en très bas âge, m’avait mis sous la protection des Ganga. Ceux-ci m’ont percé l’oreille, et j’y ai accroché cet anneau ». Il est donc le signe distinctif d’une protection surnaturelle.
Le souvenir de la traite des esclaves reste vivace chez leurs descendants marocains. Voici le témoignage d’un maréchal-ferrant noir, également grand connaisseur de l’amerg, chant poétique berbère :
« Les esclaves provenaient de la tribu Sharg du Sahara. Des marchands les amenaient de là-bas pour les vendre dans le Sous. Par la suite, leurs enfants étaient expédiés dans le pays Haha. On leur mettait la corde au cou pour les conduire sur la place où on les vendait comme des bêtes, en examinant leur denture pour distinguer le jeune du vieux. C’est ainsi que mon père fut offert au caïd des Ida ou Guilloul. En revanche chez les Neknafa, les esclaves noirs appartenaient à Israren, un caravanier qui échangeait les céréales de la région contre le thé, le sucre, et les esclaves de Sous. C’était le trabando (la contrebande). Cette traite des esclaves a cessé quand il a plu à Dieu de venir en aide aux Noirs. Une fois affranchis, comme ils ne possédaient pas de terres, ils ont dû devenir métayers pour subsister. Un jour, j’ai décidé de troquer le tambour contre le ribab et j’ai fait le tour des villages pour animer les fêtes de mariage. J’ai chanté l’amerg en tant que maître du ribaba pendant quatorze ans, mais quand mon père est mort, j’ai pris sa relève à la forge. »
Avant de traverser le désert des déserts, les caravanes faisaient halte au pays des moulatamoun, ces hommes voilés du désert, pour y faire provision d’eau. Quand les vents chauds tarissaient l’eau dans les outres, les caravaniers pour apaiser leur soif recouraient au stratagème suivant : ils prenaient avec eux des chameaux sans charge et les assoiffaient pour les faire boire une première fois puis une deuxième fois, jusqu’à ce que leur panse soit pleine. Quand le besoin d’eau devenait impérieux, les chameliers égorgeaient le chameau et se désaltéraient avec l’eau de sa panse jusqu’au point d’eau suivant. C’est ainsi que, recrus de fatigue, les caravaniers avançaient dans leur voyage jusqu’au lieu de rencontre avec les propriétaires de l’or.
Les liens entre le Maroc et l’Afrique noire sont forts anciens et multiformes ; toutefois ce ne fut qu’après la conquête arabe de l’Afrique du Nord, au VIIè siècle, que des routes commerciales régulières furent établies à travers le Sahara. Elles connurent ensuite une impulsion considérable sous les dynasties almoravide et almohade, au XIè et XIIè siècle. Il ne fait pas de doute que ce fut la quête de l’or qui fit traverser aux Maghrébins les vastes espaces sableux du Sahara pour rejoindre le pays des Noirs. Le précieux métal devint l’objet principal du commerce transsaharien, mais les caravanes transportaient d’autres articles exotiques de grande valeur, comme les plumes d’autruches, l’ivoire, le sel et les esclaves.
Les caravanes de l’or, du sel et des esclaves suivaient la route appelée tariq lamtouna, c'est-à-dire la route des gens qui se couvrent du litham (voile). Les moulathamoune, ces hommes voilés du désert, étaient des Sanhaja, une tribu berbère de la région mauritanienne, et leur territoire constituait un passage obligé aussi bien à l’allée comme au retour du pays des Noirs, car les caravanes s’y approvisionnaient en eau.
Vers la moitié du XIè siècle, le Sultan Abdellah ben Yacine fonda dans le bas Sénégal un couvent militaire (ribât), où ces nomades acquirent une discipline féroce. Le contrôle que les moulathamoun exerçaient sur le commerce transsaharien et leur ferveur religieuse furent déterminant pour l’affermissement et l’expansion du pouvoir almoravide.
Selon le géographe et historien El-Bekri, Ben Yacine ne périt qu’après avoir conquis Sijilmassa, Aghmat, le Sous entier, l’Oued Noun et le désert. Son successeur Ben Tachfine, puisera également ses forces au Sud du Sahara, puisqu’il sera le premier souverain marocain à avoir recours à une garde noire pour venir en aide aux principautés de l’Andalousie musulmane menacées par la chrétienté, comme le relate l’historien Ibn Khaldoun : « Lors de la bataille de Zellaqa, en 1086, ben Tachfine engagea en Espagne 4000 soudanais...En transperçant les chevaux, ces fantassins désorganisèrent complètement la cavalerie des chrétiens que commandait le roi Alphanse VI ». Sous la conduite de Youssef ben Tachfine, les Almoravides allaient faire la conquête du Maghreb et soumettre ensuite toute l’Espagne musulmane : leur empire s’étendra de la Mauritanie et du Maroc actuels à l’Andalousie, au Nord, et à la région de Tlemcen, à l’Est.
L’historien et géographe arabe el-Zouhri fait remonter la conversion des Gnaoua à la prise de l’ancien royaume du Ghana par l’Almoravide Abou Bakr en 1076. Il signale le passage en Andalousie de chefs du Ghana se rendant en pèlerinage à la Mecque. Le transit de personnes et de biens à travers le Sahara en direction de la Méditerranée était, à cette époque, affaire courante en temps de guerre comme en temps de paix.Un commerce caranier important s’était établi de l’Espagne jusqu’au bord du Sénégal et du Niger.
El-Bekri raconte que les familles aisées du Maghreb et de l’Andalousie achetaient des esclaves, parmi lesquels on trouvait des negresses cuisinières très habiles, dont chacune était vendue contre cent pièces d’or ou plus. « Elles savent apprêter des mets très appétissants, tel que le gateau de noix, les pâtisseries au miel, et toutes sortes de sucreries ».On acquérait également des esclaves qu’on employait pour la chasse. Ainsi, avant la prise de Ceuta par les Portugais, en 1415, el-Zouhri affirme avoir vu le gouverneur mérinide de la région « accompagné de deux esclaves noirs, vêtus de rouge et qui menaient chacun en lesse un lévrier muni de colliers précieux... »
Au temps de la conquête du Soudan par Ahmed-El Mansour Eddahbi(1590), les caravanes rapportaient un nombre particulièrement d’esclaves. C’est ainsi qu’aux premiers temps de la conquête, le prix de vente d’un esclave à Tombouctou descendit jusqu’à 200 cauris, monnaie d’échange de l’époque. La traite n’épargna aucune population dans toute la région de la boucle du Niger et son importance fut telle qu’elle suscita des remous au sein de la société marocaine et de ses lettrés qui n’admettaient que des musulmans fussent réduits en escclavage. Dans un opuscule rédigé en 1614, un savant de Tombouctou condamne sévèrement « cette calamité de notre époque qui touche aussi bien les peuples convertis à l’Islam depuis longtemps que ceux dont la conversion est incertaine, mais dont l’esclavage n’est pas permis pour autant ».
Grâce à leur tradition familiale, beaucoup de Ganga ont gardé le souvenir de l’arrivée de leurs ancêtres avec les caravanes du Sahara. Haj Blal, qui habite la maison de la vallée, non loin de Smimou, se souvient aussi que son père était venu de Sous, de chez les Aït Baâmrane. Il prétend qu’on peut encore voir aujourd’hui l’endroit à Sidi Hmad ou Moussa où l’on vendait les esclaves.
Les populations noires de la région sont venues en deux vagues. D’abord, pour travailler dans les sucreries saâdiennes, à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle. Ces anciens esclaves noirs se sont intégrés progressivement à la société berbère où on les appelle Isamgânes et leurs musiciens Ganga. N’ayant pas de possessions foncières notables, leur principale ressource provenait des tournées aumônières, surtout pendant la période des moissons. À la fin de leur tournée estivale, ils organisent un maârouf ou moussem à Tiguemmi Louda (la maison de la vallée) avec les dons qu’ils percevaient, sacrifiant un veau à la mémoire de Lalla Mimouna. Dans la kasbah du caïd Abdellah Ou Bihi – qui contrôlait au XIXe siècle les étapes de caravanes en pays hahî – on dénombrait plus de 500 esclaves. Akenssous nous confirme que cette première vague d’esclave remonte à la période Saâdienne : « Les conditions dans lesquelles les Abids ont été réunis sont rapportés en détails sur le grand registre de Moulay Ismaïl...Toutefois le registre porte diverses catégories de nègres distinctes qui, aux yeux du Sultan, étaient indubitablement des esclaves d’El Mansoûr Essaâdi, et qui s’étaient dispersés dans les tribus, à la chute de la dynastie Saâdienne. »
La deuxième vague, celle des Gnaoua bilaliens d’Essaouira, dont le rite est plutôt nocturne et le principal inducteur de transe est le guembri, date de la fin du XVIIIe siècle. Ils auraient été employés à la construction de la ville. Ce qui explique leur importance dans la ville. Dans leur chant Boulila (le maître de la nuit), on retrouve encore le souvenir du Soudan :
Kankani Boulila, ô Boulila !
Kankani Boulila, que Dieu ait ton âme !
Il était possédé par une Jania, ô Boulila !
Du Soudan, ils m’ont amené !
Ils m’ont amené, ô mes yeux Boulila !
O Boulila que Dieu ait ton âme !
Le Soudanais, le Soudanais, ôBoulila !
Si les Ganga vénèrent tous Lalla Mimouna, et sont issus de la même origine l’ancien Soudan, il n’en demeure pas moins que sur le plan culturel, chaque communauté ganga s’est adaptée à sa manière au contexte dans lequel, elle fut intégrée. Ainsi à Guelmim, chez les Ganga de borj Bayrouk, on joue à la fois du tambour africain (ganga), que de la grosse timbale saharienne (tbal), ou du tambour à cadre berbère (bendir), spécifique aux rythmes des chaînes de l’Atlas. Ces Ganga se différencient de ceux de Sous et du pays hahî par le fait qu’ils chantent en arabe hassani, et non comme eux en berbère tachelhit.
Ces Ganga de l’oued Noun, ont adopté le parler et la poésie hassanie, mais aussi le mode de vie nomade en général : ils travaillent comme bergers chez les chameliers et portent la tunique bleue et le voile des hommes bleus. La plupart de ces Ganga animent non seulement la fête annuelle qui leur est propre mais font aussi partie de la troupe locale labchara qui joue de la guedra saharienne. À ce titre, ces Ganga de l’oued Noun connaissent aussi bien l’art du Rguiss que la poésie hassanie.
Les Ganga sont donc à la jonction de deux cultures : celle de la diaspora noire à laquelle ils appartiennent, et celle soit des nomades arabes pour ceux de l’oued Noun ou des sédentaires berbères pour ceux du Sous ou du pays hahî au milieu desquels ils ont été amenés à vivre. Ce qui prouve que le Sahara n’a jamais été une frontière infranchissable entre le Maroc et bilâd Soudân (le pays des Noirs des géographes arabes du XIIe siècle), mais bien au contraire le lieu où s’est opéré le métissage culturel entre la négritude et la civilisation arabo-berbère.
Les Ganga n’ont pas seulement subi l’influence du milieu dans lequel ils ont été intégrés, mais ils l’ont également influencé à leur tour. Ainsi le Raïs du somptueux Ahouach des Glawa reconnaît l’origine africaine du ganga, le gros tambour qui rythme les danses collectives qui se sont développées autour du col de Telwet, jadis lieu de passage obligé à travers le Haut-Atlas, entre le Sahara au sud et les plaines côtières au nord. Et quelle ne fut ma surprise cet hiver, en me rendant à Assif-el-Mal, pour y assister à la danse tiskiwin , lorsqu’un berger berbère me joue sur sa flûte de roseau un air gnaoui !
Abdelkader MANA
23:19 Écrit par elhajthami dans Musique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : musique, photographie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
05/05/2010
Arrivée des Regraga à Essaouira
Arrivée des Regraga à Essaouira
Le jeudi 1 avril 2010
Reportage photographique d'Abdelkader Mana
Avertissement: les photos ont bien été prises hier, jour d'arrivée des Regraga à Essaouira et non pas à la date érronnée inscrite en jaune en bas des images, du fait que l'horloge et le calendrier de l'appareil n'ont pas été configurés à temps avant la prise des photos : ces images dates en réalité du jeudi 1 avril 2010. Mais vous me direz : quelle importance, puisque le rituel des Regraga se déroule de la même manière depuis toujours!...
23:10 Écrit par elhajthami dans Reportage photographique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
01/05/2010
Printemps musical
Jour de musique classique à Essaouira
Vendredi 30 avril 2010
Au programme d'aujourd'hui, J.S.BACH, F.CHOPIN, F.LISZT, Maurice RAVEL et Johannes BRAMS: les classiques de la musique classique. Rien de moins.En une seule journée avec des musiciens virtuoses à porter d'oreilles: au source de la musique la plus raffinée qu'à produit l'occident.
Reportage photographique d'Abdelkader Mana
02:23 Écrit par elhajthami dans Musique, Reportage photographique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, photographie | | del.icio.us | | Digg | Facebook