15/02/2012
D'or et de sang
Moubarak Erraji et Abdelkader Mana, Essaouira, le mardi 14 février 2012
Chaînes (salasil)
Quelle expédition sanglante
A traversé la chaînette d’or,
Pour parvenir jusqu’à ton cou, ô ma belle ? !
Ce collier d’or a pour ombre
Des squelettes enchaînés quelque part
Ton cou est une feuille épanouie du livre de la nature
Ton cou est plus précieux pour être un simple accoudoir
Pour les accessoires de la mort
Dans un cimetière inconnu
Débarrasses-toi de cette fourrure d’ours également
Ne vois-tu pas son sang dégouliner sur tes chaussures ?
Quelle faute a commit ce pauvre écureuil
Pour devenir une simple écharpe sur tes épaules ?
Imagines-le en ce moment-même
Faisant sa cour à sa bien aimée
Au sommet des montagnes ?
Ton manteau de cuire, ton sac , tes chaussures,tes gans
Combien j’appréhende de te dénuder complètement
Même si cela est une exigence esthétique de la beauté,
D’une peinture, d’une sculpture, d’un poème.
Du frémissement d’une vie libre
O ma belle, je ne veux pas du sang laissé par tes pas
Mais seulement de celui qui émane d’un cœur amoureux
Epris de toi jusqu’aux limites de la folie….
Poème de Moubarak Erraji, traduit de l'arabe par Abdelkader Mana
14:06 Écrit par elhajthami dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poèsie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Le peintre et le poète
Peintures de Hamza Fakir et poème de Moubarak Erraji
Plus qu’un pinceau (aktar min fourchât)
Premier pinceau
Il tombe de la main de l’artiste
Et refuse la théorie classique de l’art
Deuxième pinceau
Brûle son blaireau, aime la couleur du feu
Et n’obéit à son artiste, que lorsqu’il s’assoit au cratère du volcan
Dont l’imaginaire, tel un panache, s’élève très haut
Et qui n’allume sa pipe qu’aux allumettes
Prises aux étagères du soleil…
Troisième pinceau
Douteux, il ne cesse d’évoquer
Les dix preuves de celui qui doute de tout
Il est à la recherche du magma primordial
Et non de son simple reflet
Quatrième pinceau
Aime peindre les femmes nues
Et se fond dans la toile
Comme la brûlure d’amour dans le corps
Cinquième pinceau
C’est celui déposé au fond d’un verre d’eau
Se lavant des futures peintures
Qui ne sont pas encore posé sur la toile
Sixième pinceau
C’est la main de l’artiste sans pinceau
Septième pinceau
C’est l’âme de l’artiste sans pinceau
Alors que l’artiste s’endort,
Le pinceau recueille ses rêves
Sur le point de tomber sur une rose
Du haut de sa fenêtre
Il recueille ses rêves
Qui virevoltent dans l’atmosphère de sa chambre
Pour les raconter le lendemain
Aux frissons de sa main…
Moubarak Erraji
13:34 Écrit par elhajthami dans Arts, Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : arts, poèsie | | del.icio.us | | Digg | Facebook