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26/04/2010

Coup de coeur

L'épave d'une patera

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Je publie en cette note de « coup de cœur » ces  images d'une épave échouée au Cap Sim que vient de m'envoyer mon ami Herve Decker que j'ai connu a Essaouira dans les années quatre vingt lorsque je rédigeais mon livre d'histoire sur la ville. Il s'agit en fait d'une patera marocaine - elle porte le nom de Sidi Mogdoul en arabe!- echouée sur les rivages Andalouses de Tarifa comme vient de me le preciser Herve par un nouveau message:

Salut  mon cher   
Je t'ai fait parvenir la photo de cette barque de pèche devenue "patera " du cote espagnol, c'est un témoignage .Cette épave est a Tarifa en face de Tanger  sur la cote espagnol, ce en quoi elle est d un intérêt certain.  Je suis a l'aéroport de bristol UK   et  j'attends un avion pour Malaga pour rentrer ce soir sur l'Espagne   je devrais  faire un tour  a Essaouira très bientôt bon courage

Precedemment il nous avait ecrit:

Salut à toi Mana,

Bloqué en terre Anglaise, je consulte ton journal toujours avec grand plaisir. Je te signale que le chercheur Desanges rapporte  une observation d'Elien qui peut être rapprochée de celle de Pline selon laquelle « les lions comprennent la langue des Maures » (Desanges : "Le témoignage masqué sur Juba   II et les troubles de Gétulie" ) .Peut - on rapprocher ce texte de la tradition qui accorderait à Sidi Mogdoul  la  vertu d'avoir  parlé a un  lion et sauvé  la ville ?

j'ai récupéré les bancs de cette épave pour les mettre dans le jardin de ma maison de compagne en faisant un rapprochement avec ton texte déjà ancien sur Cap Sim .... Tes photos sur les mouettes et les figures d'Essaouira m'ont incite à commencer la constitution d'une liste que j'intitule «  Ceux de Mogador » . Elle trouve son origine dans la documentation que j'ai consultée à ce sujet depuis fort longtemps. A l époque il n'y avait pas encore Internet ni de portable comme tu t'en souviens ....elle reste a compléter .Continue,  nous comptons sur toi cher Mana. Ton ami de Mogador. De :herve decker <canal16marine@hotmail.com

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C'est vraiment curieux que cette patera echouee sur les rivages Espagnols porte lisiblement en arabe le nom de "Sidi Mogdoul"!

C'est mon ami Hervé qui  le premier m'avait signalé et fourni  la correspondance de Louis Chénier, consul de France auprès de Mohamed III et père du grand poète du même nom . En prologue a mon livre d'histoire de la ville j'avais alors mis en exergue sa citation suivante en date du 15 décembre 1769 :

«  L'Empereur est arrive a Mogador au commencement du mois passe. Il a vu avec toute la tendresse d'un auteur la ville dont il a pose lui-même les fondements. Il a fait établir une batterie respectable a l'entrée du port et fait réparer tant bien que mal quelques fortifications, que le temps avait déjà dégradées. Sa Majesté doit partir a la fin de ce mois pour retourner a Maroc. » Comme le soulignait Louis Chénier, la ville n'a pas émergée lentement des méandres du Moyen Age : elle est née de la volanté du Prince. On appelait alors Marrakech « Maroc » et Essaouira devait être son avant - port. En effet, pour marquer son désire de faire d'Essaouira le principal port sur l'Océan, Sidi Mohamed Ben Abdellah  commença par bâtir un mur sur les rochers au bord de l'eau. Il fit inscrire la bénédiction du Prophète en lettres coufiques  sur la pierre de taille arrachée au flanc de cette ile qui n'est rattachée au continent que par une lagune.

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Suite a la remarque d'un internaute sur l'emploi du mot "coufique' nous publions cette transcrition en lettre coufique (ou koufique) qui figure sur la tour Est de la Scala du port d'Essaouira. Ce type d'écriture géometrique est appelé "koufique" par référence a la ville Syrienne de Koufa d'ou est originaire ce type de calligraphie . La trascription de "barakat Mohamed" symbolisait la bénediction du Prophete sur la cite des alisées.

Herve Decker est un authentique amoureux de Mogador, un oiseau migrateur qui revient périodiquement a cette ile exactement comme les faucons d'Éléonore qui traversent tout l'espace océane qui sépare les iles Britanniques des iles pupuraires de Mogador pour venir y nicher a chaque mois d'avril.  C'est le marin dans l'âme, qui s'occupait alors de la restauration de l'actuelle 'Villa Maroc' que l'Anglais James venait d'acquérir auprès de Jrayfia avant son départ définitif pour Agadir ou celle-ci allait mourir de chagrin : dans les années cinquante sa maison close abritait les plus belles filles du Maroc au bons plaisirs des Pachas de l'époque et dis -it-on , Orson Welles en personne y venait se délasser de ses fastidieuses journées de tournage d'Othello. Herve Decker a toujours été convaincu que si on effectuait des plongées sous marines dans la baie de Sidi Mogdoul, on y découvrirait quelques antiques épaves. Une ile aux trésors donc ! Il ne croyait pas si bien dire le bon Decker : tout récemment au parages du rocher dit « taffa ou Gharrabou » (l'abris de la pirogue, en berbère) , des marins ont pris dans leurs filets deux magnifiques amphores antiques intactes recouvertes seulement de coquillages et d'algues !

Abdelkader Mana

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16:06 Écrit par elhajthami dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : poèsie, photographie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires


à peine le temps de méditer les sordides splendeurs de l'article de la veille, qu'il faut déjà vous suivre sur un autre reportage, avec un nouveau vieux compagnon qui tombe du ciel ou que le hasard vous fait retrouver à la terrasse d'un café. L'Ile de France me semble d'une pâleur maladive depuis que je lis vos posts, et toujours ces photos incroyables, comme des morceaux de soleil déposés à terre pour être remodelés

Écrit par : amnesy | 26/04/2010

Excusez ma maladresse : je note

" Comme le soulignait Louis Chénier, la ville n'a pas émergée lentement des méandres du Moyen Age : elle est née de la volonté du Prince. On appelait alors Marrakech « Maroc » et Essaouira devait être son avant-port. En effet, pour marquer son désir de faire de Essaouira le principal port sur l'Océan, Sidi Mohamed Ben Abdellah commença par bâtir un mur sur les rochers au bord de l'eau.

Il fit inscrire la bénédiction du Prophète en lettres coufiques sur la pierre de taille arrachée au flanc de cette ile qui n'est rattachée au continent que par une lagune.

Ce dernier paragraphe : est-ce qu'il faut lire lettres "coufiques" ou "soufiques" ? Pardon car je ne connais pas la culture arabe, mais un blog de référence comme le vôtre ne peut laisser passer ce type d'erreurs.
Si c'en est une bien sûr !
Amitiés frileuses !

Écrit par : Ooz | 26/04/2010

Je vous vante pour votre article. c'est un vrai boulot d'écriture. Poursuivez .

Écrit par : MichelB | 13/08/2014

Les commentaires sont fermés.