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25/02/2010

Tempête sur Essaouira

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Jour de tempête à Essaouira
Jeudi 18 février 2010
Reportage photographique d'Abdelkader Mana
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Ce jour -là seuls les mouettes osent braver les trombes d'eau qui se déversent sur la ville
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La citadelle est prise violemment d'assaut par les vagues
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La mer est toute rougeâtre par les alluvionnements de l'oued ksob

Le soir du mercredi 17 février 2010,je fais part à mon ami l'artiste peintre Abdellah Oulamine de ma volonté de continuer mon journal de route photographique en allant d'Essaouira à Sidi Kawki via cap Sim. Il me dit que les images ne seraient pas aussi spectaculaires que ceux des paysages ruraux que je viens de prendre aux amandiers et aux arganiers sous la grêle dans l'heureuse vallée de Tlit en pays Haha et que ce parcours côtier est archi connu des touristes qui le parcourent depuis déjà longtemps en CAD-CAD . Je lui fait remarquer alors que chaque jour est unique par sa lumière, son climat , les surprises qu'il nous réserve, et les nouvelles connaissances qu'on peut en tirer. Peut-être que j'y découvrirais d'autres espèces d'oiseaux que les goélands et les cormorans que j'y avait rencontré la première fois? Peut-être que les pêcheurs au filet et les récolteurs d'algues me raconteront des histoires inédites si jamais j'arriverais à les dénicher de sous leurs huttes de branchages par un pareil mauvais temps? Et puis, avec ces intempéries, on  a affaire à un autre Maroc que celui déjà connu par son  solei lumineux et son ciel perpetuellement bleu...

 

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Au terme de notre discussion et en guise d'exercice, je demande à Oulamine de me photographier et je le photographie à mon tour!

Le lendemain, jeudi 18 février 2010, je me prépare donc à entreprendre cette équipée côtière de vingt cinq kilomètres à pied, mais le vent est si violent et la mer si rougeâtre par les alluvionnements de l'oued ksob que j'ai rpréfèré renoncer à prendre un quelconque risque inutile.

 

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Pour ne pas rester inactif , j'ai voulu alors changer mon fusil d'épaule  en rejoignant les ruines du caïd Anflous  en montagne Neknafa que je n'ai pas encore photographié jusqu'à maintenant et dont les seules images disponibles sont celles publiées récemment par Omar Lakhdar et qui datent pour l'essentiel du temps du protectorat. Or nous n'allons pas resté perpetuellement tributaires de ces anciens archives: c'est à nous d'en produire maintenant pour notre propre mémoire scripturale et iconographique, pour notre propre future.

 

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Jusqu'ici, nous avons négligé l'image au profit du seul signe. Je me souviens à ce propos de ce qui me disait un jour mon ami le regretté Abdélkébir khatibi de la civilisation japonaise qui le fascinait: tant par sa capacité d'adaptation et par la rapidité avec laquelle elle a rejoint l'Occident en passant du signe à l'image: " Quand les Japonais, me disait-il ,débarquent au Maroc pour quelques jours ou quelques semaines; ils parcourent notre pays de long en large avec leurs appareilles numériques et accumulent en peu de temps des archives iconographiques considérables sur le Maroc, ses paysages, ses villes et ses hommes." C'est si vraie, que nous n'avons même pas parfois, les images de ceux que nous aimons, une fois qu'ils ne sont plus là! Nous en perdons jusqu'aux traces une fois disparus....Et quand j'étais journaliste à Casablanca; ce qui m'a le plus frappé, c'est de voir le peu de cas qu'on faisait des illustrations: on n'avait pas toujours le souçi d'illustrer l'évènement par des iconographies y affèrant : au dernier moment on cherchait une "image" qui peut "illustrer" tel papier ou tel reportage. D'ailleurs cette même image "momifiée" peut continuer indéfiniment à être ré-utilisée par le journal des années durant! Ce qui dénote de la volanté de figer le réel en une image immuable!Ce n'est pas tellement important l'image; ce qui compte, c'est le texte nous disaient-ils à la rédaction...Pauvre de moi, toute la mémoire visuelle des jours, des êtres et des choses que j'ai perdu, à commencer par les images de ma propre mère et grand-mère!

Une fois à la gare routière, je me rends compte que je n'avais pas pris avec moi de quoi prendre des note sachant que  le  dernier des Anflous à vivre au milieu des ruines est un personnage volubile qui a beaucoup de chose à raconter : décidemment la dérive ethnographique n'est jamais équipée comme il se doit: avant c'était pour le texte tout seul que je me déplaçais et maintenant je n'ai plus de yeux que pour l'image! Or une bonne ethnographie doit associer les deux. Je ne suis donc pas prêt de partir, en plus il ne cesse de venter et de pleuvoir des trombes d'eau !

Comme le paysage urbain ne m'inspire pas trop en ce moment, je décide donc de tout reporter à plus tard et de rentrer chez moi.

Mais voilà que vers 17 heures, une simple promenade routinière allait tout faire basculer. En allant faire un tour à la kasbah  je découvre brusquement que le visage habituel de la ville avait complètement changé; comme si l'espace urbain s'était  brutalement métamorphoseé en quelques heures de pluies déluviennes! Divine surprise: mon café habituel est fermé! Le vent qui souffle est  si violent. que les serveurs ont préféré rentrer chez eux après avoir ranger sommairement les chaises de vannerie les unes sur les autres : la terrasse est vide de sa clientèle habituelle. Je me dirige alors vers Bab Laâchour  où de nombreux mordus du foot , pour l'essentiel des marins n'ayant pas larguer les amarres en cette période de grosse tempête,regardaient à la télé un match entre deux équipes locales.

Après avoir pris mon café et une fois dehors, je suis brusquement pris dans une violente tempête de pluie : j'ai du me réfugier à la librairie toute proche de mon ami Joseph Sebag. Et quoique le trajet soit si court j'y parviens trempé jusqu'à l'os comme si quelqu'un aurait déversé sur moi un saut entier d'eau !

A la première éclaircie je quitte la librairie pour aller me changer. Mais une fois dehors ; je découvre  une autre ville,toutes les places , toutes les rues étaient inondées . On dirait Venis sous les eaux, sauf qu'ici; ce sont des charettes qu'on utilise pour franchire les plans d'eau,en guise de barques! Pour traverser de l'autre côté de la marre, les gens devaient mouiller leurs souliers ou louer les services des charretiers pour les faire parvenir à sec à l'autre bout de la rue. Je décide alors de prendre une première photo et je me rends compte immédiatement de l'insolite de la situation : il me faut absolument faire un reportage photographique sur Essaouira sous les eaux. Et je dois faire très vite, car le soir tombe déjà et bientôt,il n'y aura plus assez de lumière pour prendre des images suffisemment contrastées pour être lisibles ! Finalement, on n'avait pas tant besoin que ça d'aller au bout du monde pour découvrir l'insolite et l'extraordinaire:il peut parfois surgir brusquement sous nos pieds voir nous tomber du ciel! Il fallait juste être suffisemment attentif  et préparé - pour la prise des photos - pour découvrir l'incroyable métamorphose de la ville qui s'opère in vivo sous nos propres yeux!

 

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22:30 Écrit par elhajthami dans Reportage photographique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : photographie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

je dis simplement ouahou !!!!!!!
nous avons quitté la cité mogador jeudi 18 février à 7 h 00 du matin pour aller prendre notre avion à Marrakech, nous n'aurions pas imaginé un tel déluge et une mer aussi déchaînée. C'est malgré tout très beau, nous sommes bretons et nous savons de quoi nous parlons !
au plaisir

Écrit par : lescoat | 23/02/2010

Les commentaires sont fermés.