17/02/2010
Promenade sous la pluie
Amandiers et arganiers sous la grêle
Reportage photographique d'Abdelkader Mana
Le lundi 15 février 2010
Ciel couvert: je me rends au souk hebdomadaire d'Imine Tlit en pays Haha
Vue d'ensemble d'Imine Tlit sous la pluie
Tout autour du Souk, des hameaux ici et là
Le hameau est l'unité d'habitat regroupé. Il est habité par un ou deux lignages ayant un ancêtre commun réel. Les hameaux sont dispersés. Plusieurs hameaux dispersés mais situées dans un même espace géographique forment un douar. Et l'ensemble des douars situés dans l'assise territoriale comprise entre mont Tama et mont Amsiten, compose la fraction de tribu Tlit. Celle -ci fait partie de la tribu Ida Ou Isarne qui constitue elle-même, l'une des douze tribu de la coonfédération Haha sientre l'oued ksob et Essaouira au Nord et Ida Ou Tanane et Agadir au Sud.
Il est 10 h. du matin :les gens commencent déjà à quitter le souk
Le braiement d'un âne rompe le silence d'hiver
Le ciel est tellement couvert que les images virent au noir et blanc
Le personnage donne l'impression de monter au ciel
Du promontoire je prends de nouvelles images d'Imine Tlit sous l'averse
"Imine Tlit", signifie littéralement "la porte de Tlit": Fraction de la tribu Ida Ou Isaren
Après avoir fait leur marché, ceux qui habitent la vallée de Tlit utilisent le taxi collectif pour entrer chez eux en direction de Smimou l'autre souk qui se tient le dimanche et ferme la vallée de Tlit en direction de l'Ouest .
Par contre ceux qui habitent chez les montagnards Neknafa doivent franchir la pente qui sépare leur tribu de celle des Ida Ou Isarne à dos d'âne
La fraction de tribu Tlit s'ouvre sur deux souks hebdomadaires: Imin Tlit à l'Est et Smimou à l'Ouest. Le souk d'Imine Tlit qui a lieu chaque lundi permet à la vallée de Tlit et à la tribu côtière dont elle fait partie d'échanger avec les montagnards Neknafa, Aït Zelten. La route qui prolange le souk hébdomadaire de Tlit en direction de l'Est rejoint le souk du miel de thym d'Aït Daoud qui a lieu le vendredi et bien au-delà Imin Tanout et le Haut Atlas. Alors que la route qui traverse la vallée de Tlit en direction de l'Ouest, rejoint le souk Hébdomadaire de Smimou qui a lieu deux fois par semaine: le jeudi et le dimanche. De ce souk on peut rejoindre le port d'Essaouira au Nord et celui d'Agadir au Sud. Grâce à ces deux souks hebdomadaires, la tribu d'Ida Ou Isarne échange et communique d'un côté avec la montagne et de l'autre avec la plaine.
Mais il y a aussi ceux qui préfèrent marcher au lieu d'utiliser leur monture
La fraction de tribu dont l'assise territoriale est souvent une cuvette entre deux montagnes est le lieu où se perpétue la vie sociale et saisonnière concrète. La tribu Ida Ou Isarne dont fait partie La fraction Tlit est beaucoup plus vaste et s'ouvre sur la mer. C'est maintenant une entité abstraite dont les divers fractions se retrouvent pour échanger au souk. La tribu qui faisait partie des douze autres tribus confédérées du pays Haha, avait une réalité politique au temps des caïds. Mais depuis l'indépendance du Maroc et la disparition du caïdalisme, elle s'est dissoute dans la nation: ses composantes vont désormais trouver leur survie ailleurs, en dehors de la confédération de tribus traditionnelles se regroupant dans des lefffs .En se désintégrant, par l'exode rurale , étant donné que l'assise foncière ne permet plus d'accueillir le surplus démographique, le système traditionnel s'est dissous dans une entité beaucoup plus vaste: la NATION
Au loin le col où se rejoignent mont Amsiten et mont Tama qui ensèrent la vallée de Tlit du côté Ouest
Le col où se rejoignent les deux montagnes qui ensèrent la vallée de Tlit du côté Est
Au loin serpente en direction de l'Est la route qui sort d'Imine Tlit pour rejoindre plus haut le souk du miel d'Aït Daoud et au -delà , les Mtougga et les Seksawa du Haut Atlas via Bouaboud et Imine Tanoute
Rien de mieux qu'un mulet pour grimper une pente raide, pierreuse, boueuse et glissante: c'est le moyen de transport préféré des montagnards.
Arganier foudroyé
Abrupte phalèse
La pluie oblige les fellahs à se couvrire de baches en plastique
Abdelkader Mana
17:58 Écrit par elhajthami dans Reportage photographique | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : photographie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
J'ai parcouru avec beaucoup d'attention votre blog. Je connais assez bien Essaouira pour m'y rendre régulièrement chaque année, mais vos écrits m'ont fait découvrir bien des choses, insoupçonnés jusqu'alors.
Merci encore, vos textes m'ont touché et m'ont fait entrevoir l'envers du décor.
Bislama ! lafdik !
Écrit par : Alain | 16/02/2010
je viens réguliérement à ESSAOUIRA et je n'ai jamais été aussi déçu comme cette fois ci,la ville est sale,les sacs de plastique éventrés à chaque coin de rue,
le mellah tombe en ruine,et dans ce même quartier le haschich se vend ouvertement,
la prostitution et la pédophilie font ravage,la pauvreté et l'insécurité accentuées,la plupart des ruelles dans la médina ne sont pas éclairées ,il pue partout dans les rues d'Essaouira,et les égouts ont éclatés,
la situation est désastreuse et cela risque de déclencher le choléra,les autorités ne réalisent pas cela,je crois que c'est le début de la fin de cette ville qui est trahie et vendue par ses habitants passifs,comment et ce qu'on ose parler de féstival lorsque cette ville est
insalubre,Essaouira est une ville morte
il faut préparer son cerceuil
Écrit par : Diallo Stephan | 15/03/2010
Mon cher Abdelkader, Je comprends la réaction de ce monsieur. Il ne se
rend pas compte du coût de la réfection de l'assainissement (avec une
station de traitement des eaux usées). Il ne sait pas que le coût
s'élève en raison de la nature du terrain qui n'est pas du tout en
pente douce. Cela dépasse les capacités actuelles de la municipalité.
Ou on réalise cet investissement et la ville est endettée pour de
nombreuses années. Ou on attend des jours meilleurs. Avec mes
salutations, Jean-François
Écrit par : Jean François Clément | 16/03/2010
C'est un tableau dont nous souffrons depuis quelques lustres et qui est effectivement douloureux...
Attendre la réaction des intéressés.
...Et des habitants de la ville qui l'auraient vendue.
Etat, société civile et citoyens ... tous dans le même sac.
Non ?
La polémique est ouverte. Faut-il y souscrire ? Ou laisser à qui de droit de se justifier d'éclairer la lanterne des ''amoureux'' déçus de la ''Cité des alizés'' ?
A. Maghnia
Écrit par : Abdelghani Maghnia | 16/03/2010
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