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20/05/2010

Belle demeure d'Essaouira

Essaouira, ville à vivre
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Où séjourner à Essaouira?

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Maison d'hôte au coeur de la médina

Avec vue panoramique sur la baie et les terrasse d'Essaouira

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Donnant sur l'horloge...et

Sur la baie....

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Avec vue sur les terrasse d'Essaouira

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La belle demeure , rue d'Agadir

On est rue d'Agadir, l'un des quartiers les plus anciens de la médina, puisqu'il remonte à quelques années de 1764 , date de la fondation du port et de la kasbah  : en 1773, Agadir qui résistait encore à la pression du souverain, et où se maintenaient d'importants marchands chrétiens et juifs fut puissamment attaquée par une armée venue de Marrakech. La ville ne put résister, ses fortifications furent détruites. Sidi Mohamed Ben Abdellah n'accorda qu'un temps très bref à ses habitants pour ramasser ce qu'ils possédaient et leur ordonna de se transporter à Essaouira où un quartier « derb Ahl Agadir », leur fut attribué.

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Abdelmajid Mana: GSM(Maroc) :(212.6.70.27.14.12).e-mail: mana35@hotmail.fr

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Maison du 18ème siècle  sis rue Agadir : l'appartement situé au 2ème étage avec entrée indépendante,comprend: 4 chambres, 1 grand salon, 1 cuisine équipée,3 salles de bain. Avec une capacité d'accueil de 10 personnes. Selon les saisons le tarif est le suivant: A) Bassa saison: 700 Euros par semaine B) Haute saison: 900 Euro par semaine

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Maison traditionnelle d'Essaouira :

Riad ou plutôt Menzeh(vue panoramique sur la mer) ?

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Par Abdelmajid MANA

Depuis maintenant une quinzaine d'années, s'est développée au Maroc, la formule touristique, d'habiter les Riad dans la médina.  Cela permet d'une part d'être au cœur de la culture de la médina marocaine, que ce soit Fès, Marrakech ou Essaouira, et d'autre part de sortir de l'anonymat du tourisme industriel de masse. Cependant, , comme on le voit dans tous les sites Internet, il y a un abus de langage concernant  l'utilisation du mot « Riad ». Un  terme mal défini qui prête à confusion, surtout pour ce qui concerne les maisons du 18ème et 19ème siècle d'Essaouira. Les gens qui ont acquis ces maisons,  les appellent abusivement « Riad ». Or je vis justement dans l'une de ces vieilles maisons  qui n'est pas un Riad et que quelqu'un qui ne connait pas  l'histoire de la ville serait tenté de l'appeler ainsi.

On est rue d'Agadir, l'un des quartiers les plus anciens de la médina, puisqu'il remonte à quelques années de 1764 , date de la fondation du port et de la kasbah  : en 1773, Agadir qui résistait encore à la pression du souverain, et où se maintenaient d'importants marchands chrétiens et juifs fut puissamment attaquée par une armée venue de Marrakech. La ville ne put résister, ses fortifications furent détruites. Sidi Mohamed Ben Abdellah n'accorda qu'un temps très bref à ses habitants pour ramasser ce qu'ils possédaient et leur ordonna de se transporter à Essaouira où un quartier « derb Ahl Agadir », leur fut attribué.

Ces négociants juifs ou berbères originaires de Sous - les fameux « toujar sultan » (négociants du roi)-  qui s'établirent dans la kasbah et à « derb Ahl Agadir », construisirent des maisons à deux niveaux plus une terrasse. Le rez - de Chaussée était réservé à l'entrepôt des  marchandises. Ce type de demeure comportait deux entrées : ce qui montre bien qu'on ne mélangeait pas négoce et vie privé. La première porte  donne  accès au lieu du travail qui est l'entrepot des marchandises destinées à l'exportation via le port : des sacs empilés les uns sur les autres jusqu'au plafond d'amendes décortiquées, du blé, de peaux,  de caroubes et surtout de  gomme (lagracha), d'où le nom " lahraya dyal lagracha "(entrepôt de la gomme). D'après ma tante maternelle,  qui accompagnait sa maman , dans ces entrepôts, où  les femmes la filtraient et  nettoyaient  la gomme » durant la grande famine de fin  1920-début  1930 :  c'est de l'immense forêt de thuya de béribérie, au sud d'Essaouira, qu'on ramenait cette gomme qu'on appelait lagracha.

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La deuxième porte donnait sur les  étages : Le premier pour la famille, le second pour les invités  . Ce dernier était souvent  le plus beau avec vue sur la baie . On l'appelait manzah, mot qui signifie "vue panoramique" justement. A l'époque, il n'y avait pas d'hôtels et les voyageurs de passage étaient reçus : soit au  manzah des négociants , soit à la « douiriya »(, maisonette mitoyenne à la maison proprement  ou dar). En effet, partout ailleurs dans l'ancienne médina, chaque  foyer disposait de deux maisons adjacentes : dar(ou maison) pour la famille et et douiriya (maisonnette)pour les célibataires et les invités.

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Le rez- de - chaussé des maisons - entrepôt, se caractérisait par d'énormes arcades en  pierres de taille (manjour) , matériau  au fondement de l'ancienne kasbah et des fortifications du port. Dans l'hinterland d'Essaouira, on retrouve encore aujourd'hui d'excellents tailleurs de cette roche de sable, à Had Dra, Akermoud et Tamanar en particulier. Ces rez-de-chaussée étaient hauts de six à huit mètres  pour y entreposer suffisemment de marchandises. Il faut donc que ça soit grand mais aussi que ça soit solide : leurs plafonds étaient en bois de thuya, qu'on appelle tassiout en berbère. Ce dont  les européens raffolent maintenant en les imitant même pour leurs salons. C'est le plafond berbère par excellence, à base de baguettes en thuya de soixante centimètres soutenues transversalement par des poutres en madriers de thuya également.

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Le meilleurs exemple de ce type d'entrepôt à Essaouira, c'est le restaurant  El Menzeh : avec ses énormes arcades en pierres de taille, son très haut plafond en tassiout ,le mur badigeonné en blanc. C'est à la fois simple et beau. Il n'y a pas cette profusion de Zellidj , de couleurs, de calligraphie, et de dessins géométriques et floraux qui caractérisent les Riad de Fès ou de Marrakech. Aujourd'hui, paradoxe des paradoxes, les européens préfèrent de loin ces lieux rustiques et simples, que sont les anciens entrepôts d'Essaouira aux soi-disant Riad avec des tas de zellidj et de décorations.

Maintenant, on a installé un restaurant  dans ce rez - de - chaussé en ajoutant de la déco ,de la lumière, et à l'étage, on a mis des chambres un peu partout. C'est cela qu'on appelé abusivement Riad. Or Essaouira est une ville récente et maritime et le vrai Riad est un legs andalous caractéristique des villes impériales comme Fès et Marrakech. C'est quoi un Riad ? C'est un mot arabe qui dérive de « Raoud » qui signifie « jardin » ou encore mieux « jardin de l'Eden ». Le modèle est andalou : il s'agit d'un patio avec jardin et fontaine . Carré magique, sourate Coranique : de l'eau, on a crée toute chose vivante. Le Riad est une demeure à patio avec arcades entourant jardin et fontaine où la lumière descend d'en haut. Lumière de la lune, des étoiles et du soleil, mais aussi lumière divine inspiratrice de rêverie et de méditation en ce lieu où chantent les oiseaux dans les arbres et où ruisselle l'eau dans la fontaine. Ciel ouvert avec oliviers, orangers, figuiers et palmiers. Les arbres du paradis et de la méditerranée par excellence. Mais aussi bananier et pomiers venus d'ailleurs.

Comme pour le modèle musical médini (M.M.M), le Riad est  d'inspiration andalouse. J'irai encore plus loin que les andalous. Tu trouve cela chez les romains, en fait : la structure de cette maison en carré avec à l'intérieur un jardin et en dessous une citerne - comme la citerne portugaise d'El Jadida. Dans notre maisons d'Essaouira , on a aussi, des citernes avec arcades. Petit, je suis descendu à sa citerne située au sous sol et j'ai vu des arcades en pierres de taille comme le reste de la maison. Ce modèle d'architecture est romain : avant de mettre un jardin au-dessus de cette réserve d'eau, on mettait en place toute un système ingénieux et invisible de canalisation qui conduit délicatement les eaux de ruissèlement de la terrasse jusqu'àu sous sol c'où on puisait l'eau pour arroser le jardin. A Essaouira, les seuls véritables Riad appartenaient au caïds de la région et le savoir faire venait de Marrakech qui n'est pas loin. Les véritables maisons d'Essaouira avaient certes une citerne au sous sol, pour laver le linge et autres travaux ménagers, mais sans jardin ni fontaine.

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Un Riad est donc « un jardin intérieur » à ciel ouvert. Autour du carré de ce jardin  s'organisent toute une série d'arcades et de chambres. Son rez-de chaussé  se distingue par la présence d'une cuisine et d'une immense pièce où le maître de la maison reçoit ses amis et ses invités. Les femmes et les enfants sont à l'étage. Or, nous avons une situation tout à fait inversée dans la cas de la maison-entrepôt d'Essaouira, où la réception des amis et des invités se fait plutôt au deuxième étage, avec son menzeh et sa vue panoramique sur mer. Le spectacle qui repose les sens et invite à la méditation n'est pas le jardin de l'Eden, mais l'océan de lumière. A Essaouira, il s'agira plutôt d'un jardin suspendu dans les hauteurs : pots de basilics et de géranium avec vue sur la baie. Au Riad classique  de Marrakech ou de Fès, le lieu de villégiature et de spectacle ; c'est le rez-de-chaussé. Au menzeh d'Essaouira, il faut monter plus haut pour voir la mer. Là -bas, c'est le Riad, à Essaouira, c'est plutôt le menzeh (vue panoramique et aérienne sur mer).

Quand on est dans la médina, bien souvent, les maisons n'ont aucune ouverture sur l'extérieur. La lumière descend d'en haut. Or dans les maisons juives d'Essaouira : partout les fenêtres sont grandes ouvertes au dessus du niveau des remparts et donnent sur la mer. Car, on n'avait pas à cacher la femme. Dans certaines rues importantes comme celle des Alouj (les anciens convertis issus des prises de mer de la piraterie barbaresque  qui travaillaient comme canonniers à la scala du port et de la mer) , il y a même des balcons. C'est la maison typique des négociants juifs et des consuls chrétiens établis à Essaouira dés sa fondation en 1764.  Alors que les maisons musulmanes se caractérisent par des façades aveugles, avec petite porte d'entrée, donnant sur un véritable paradis, avec son puits de lumière venant d'en haut. expression de cette pudeur selon laquelle, la femme ne doit pas se montrer, se dévoiler.

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Maâlam Tahar Mana, doyen des marqueteurs d'Essaouira, mon père

D'où vient donc le mot Riad ? Dans le Coran, il signifie « jardin du paradis ». Par ces jardins intérieurs, les hommes veulent reconstituer en quelque sorte  un petit bout de paradis sur terre. Ils vont  y mettre des plantes exotiques et  sacrées qu'on retrouve dans le Coran. Souvent un olivier ,un figuier et un pommier. Les fruits dont on se nourrira dans l'Eden.  Ils reconstituent ainsi, quelque part,  ce bout de paradis dont chacun rêve après sa mort. Le cimetière porte aussi le nom de jardin : Raouda. D'ailleurs les cimetières qui se trouvaient au pied des remparts de l'ancienne médina - comme ceux de Bab Marrakech malheureusement rasés par la municipalité d'Essaouira au tout début des années 1980 - étaient tellement couverts de végétaux qu'on ne voiyait plus les tombes. Le cimetière était un véritable jardin. On laisse les plantes folles l'envahir  . Cela était vrai pour les anciennes médina comme Essaouira,  Marrakech ou  Fès , mais cela l'est aussi pour la  campagne : au cimetière d'Aït Daoud, le souk du miel de thym, que j'ai visité récemment et dont j'ai les photos, on permet à toutes les plantes de se développer à leur guise.

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Si Mohamed Mana qui a pris la relève dans l'atelier de notre père...

Chez nous, on désigne donc le cimetière  par le mot « jardin » et non pas maqbara (lieu d'ensevelissement) comme c'est le cas dans d'autres villes. Mais je trouve très beau qu'à Essaouira, on dise Raouda (jardin). Alors qu'à Casablanca qui est une ville anonyme, on dit plutôt maqbara (lieu d'ensevellissement). On dit maqbara Chouhada (sépulture des martyres), mais pas Raouda (jardin), un mot beaucoup plus apaisant et moins dramatique. A Essaouira, qui est une ville enracinée, souvent, le cimetière est un jardin.  Et quand on dit « jardin », dans l'inconscient collectif, on met tous les morts à égalité et on leur souhaite à tous de rejoindre le paradis.

Abdelmajid Mana


[1] Vue panoramique sur la mer

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10:35 Écrit par elhajthami dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : maison d'hôte à essaouira | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook